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| Moi je ne voulais pas être dérangée, mais personne ne me laisse jamais en paix [Danny et Osnou] | |
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Invité Invité
| Sujet: Moi je ne voulais pas être dérangée, mais personne ne me laisse jamais en paix [Danny et Osnou] Dim 5 Fév 2017 - 0:05 | |
| William Coves était en colère. Assez pour refuser de laisser passer ce qui venait de se passer. Assez pour la forcer à changer ses habitudes. Quand il était venu la chercher, c’était bouleversé qu’il l’avait trouvée. Cela ne pouvait plus durer, pas avec une Osnate en deuxième année. La première était un essai, pour voir si elle s'adapterait. Contre toute attente, elle avait dépassée ses plus grandes demandes. Le jeune homme s'était même demandé s’il n’était pas plus prudent de la retirer de l’université, mais une brève introspection lui avait fait comprendre qu’ Osnate n’était pas en mesure de se vendre par elle même. Qu’il lui faudrait des diplômes, du concret dans ses recherches pour être au moins crédible au yeux des autres. Elle avait toute son attention, jamais il ne la laisserait s’enfuir, mais les actionnaires seraient plus enclins à le comprendre avec des résultats sur le long terme. Jusqu’à ce qu’ils arrivent, c’était à lui de mener la danse pour qu’elle n’ait pas à en pâtir.
Alors, il l’avait fait déménager. Dans la même foulée que la limousine qui était venue la chercher près de l'université. Ils avaient pris toutes ses affaires sans réellement la consulter. De toute façon, elle était trop choquée pour vraiment réagir. Après les prises de photos, pour tout bien replacer et ne pas plus la brusquer, ils avaient tous transvaser. La chambre de légos dans son intégralité, le tableau blanc de son salon, c’était dans une résidence protégée qu’il l’avait déménagée, histoire qu’elle soit réellement encadrée. Dégradant, mais nécessaire à sa sécurité.
La résidence était au même niveau que son ancien logement. Chaque matin maintenant, et pour tous ses déplacements, un chauffeur privée viendrait la chercher. Un chauffeur, dans une voiture blindée. Trop de précautions pour une enfant rencontrée l’année passée, cela aurait attiré la suspicion de n’importe qui. Mais Osnate n’était pas n’importe qui, ce qui l’ imquiètait elle, c’était d’avoir changée de maison. Elle avait vraiment du mal avec, mais tout étant presque à la même place, son environnement n’en était que plus rassurant. Après trois jours, elle était toujours aussi stressée, mais au moins, elle commençait à mieux dormir.
Cela faisait trois jours qu’elle avait été attaquée, mais à l’université, rien n’avait vraiment changé. C’était dans cette optique qu’elle était arrivée en cours. Un garde du corps l’accompagnant jusqu’à la porte - cela aussi elle avait du mal, soit y temps passant. Comme à son habitude, elle ne portait qu’un sac pour transporter ses briquettes, oubliant cahiers et stylos sans se poser de questions quand à leurs utilités. La demoiselle n’avait rien qui puisse attester qu’elle avait une place définie dans cette classe visiblement attitrée. Rien, si ce n’est sa volonté d’y assister. Un cours de littérature anglaise, avec un nouveau professeur, vous pensez, elle n’était vraiment pas à l’aise avec cette idée. L’autre était partie en congé maternité, il avait fallu faire un gros travail de fond avec la psychiatre pour le lui faire accepter. Trop de changements d’un coup, la petite était mentalement fragilisée. La prochaine séance s’annonçait tendue, peut importe sous quel point de vue on pouvait le regarder.
Elle était donc assise au premier rang, flottant dans ses habits trop grands. Familier sur les épaules, pattes avant sur ses cheveux emmêlés. Un parfait petit dragon, sous forme réduite, toisant les autres enfants, qui ayant quelques années de plus que sa maîtresse, semblaient bien mieux s'intégrer. Sans les regarder, sans même chercher à les écouter, elle patientait. Puis soudain, Osnate regarda sa montre, un objet desserrée sur un poignet famélique. Le professeur était en retard. Une minute d’absence, c’était impardonnable. Encore du travail en aval pour la psychiatre.
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| Sujet: Re: Moi je ne voulais pas être dérangée, mais personne ne me laisse jamais en paix [Danny et Osnou] Dim 5 Fév 2017 - 21:00 | |
| Tu avances jusqu'à la salle que tu espères être la tienne. Tu es en retard, parce que tu t'es trompé de bâtiment. Ce sont tes premiers cours à l'université et, cette fois encore, le secrétariat a changé le lieu de tes heures en te prévenant à la dernière minute.
Numéro 105, c'est bon, tu y es. Place au show. Tu réajustes la veste de ton costume, vérifie que le mouchoir est bien en place, le col droit. Tu es nerveux, le manque d'habitude d'un auditoire adulte, mais aussi ta main blessée, qui continue de te lancer, et cette atmosphère inquiète depuis plsueiurs jours. Mine de rien, cet événement banal de racket t'a soudain fait prendre clairement conscience que l'île était dangereuse.
Par la porte ouverte, tu entends pas mal de bavardages. Cela requiert un peu de discipline. Tu entres calmement, fermes la porte, approches avec douceur de ton bureau, où tu laisses tomber ta pochette et tes livres dans un grand bruit. Les étudiants t'ont remarqué. Tu les regardes, la mine scrupuleusement neutre, voire un peu sévère. Ils se taisent petit à petit.
- Bonjour. Excusez-moi du retard.
Ce sont des mots d'excuse, mais tu les fais sonner comme si tu allais décapsuler la tête du premier qui te le reprocherait sérieusement. L'effet marche. Tu as cinq minutes de tranquillité relative devant toi pour faire l'appel et instaurer ton ambiance. Pendant l'appel, tu regardes à peine les élèves, occupé à prononcer les noms correctement – certains sont farfelus, comme cette mademoiselle Rouharna, dont tu n'aperçois qu'une main à demi dressée en guise de réponse.
- Je m'appelle Daniel Montpensier et je remplace madame Riestling, qui attend un enfant – j'ai entendu dire que c'était une fille. J'espère que vous avez tous bien reçu le mail de la semaine dernière et lu la pièce que je vous avais donné à étudier.
Quelques élèves à peine te montrent leur jaquette du live que tu as demandé. Tu hoches la tête, peu satisfait, et commences à marcher devant le tableau en t'adressant à ta classe. Ces jeunes s'en foutent, cela crève les yeux. La littérature était en UE libre et ils viennent des sciences dures, d'informatique, voire d'un cursus sportif.
Tu changes d'approche, parce que ton boulot n'est pas de débiter ton cours, mais de les intéresser à ce dont tu parles.
- Roméo et Juliette, de William Shakespeare. De vous à moi, je me doute que la moitié de la promo ici ne l'a pas encore lu. Je vous conseille de rattraper ce retard, non pas parce que vous risquez de vous attraper une gamelle au partiel, mais parce que vous manquez une grande œuvre.
« Inutile de lever les yeux au plafond. Une pièce écrite en 1580, ça sent le vieillot, le langage charrié – l'on peut même dire « chiadé », si vous me passez l'expression. J'étais comme vous, quand j'ai lu la pièce. Et je vais faire un topo pour ceux qui sont encore passés à côté.
« Déjà, j'ai personnellement dû revoir ma définition de langage charrié sur la pièce. Dès la première page, il y a l'évocation du viol. Quelques scènes plus loin, on prononce le mot verge. »
Là, ils dressent l'oreille. Deux ou trois types rigolent même. Tu souris.
- Oui, verge. Ça vous fait rire, hein. Seulement, quand on écrit une pièce qui passe devant la moitié de Londres, puis sera produite devant le personnage le plus puissant du royaume d'Angleterre, la reine elle-même, il faut être courageux pour balancer « verge » dans une réplique.
« Et puis, de quoi ça parle, Roméo et Juliette ? Tout le monde connaît l'histoire d'amour, la scène du balcon... « Roméo! pourquoi es-tu Roméo? ». Eh bien, là encore c'est vrai, mais ce sont des fadaises. Roméo, à la base, c'est un jeune homme qui est en larmes parce qu'il vient de se faire éconduire par une autre fille, Rosaline. Il a pris une veste, comme vous dites, et même sa bande d'amis, qui n'hésitent pas à le taquiner, le trouve trop geignard.
« Puis un soir, s'invitant à une fête donnée chez la famille ennemi, il croise une jeune femme qui s'appelle Juliette. Là, en une page et demie, ils se croisent, s'approchent, il la courtise, ils s'embrassent une fois, ils s'embrassent une seconde fois ! Voilà, c'est le coup de foudre. Juliette, dans la pièce originale, a treize ans.
« Et l'on n’est même pas au tiers de la pièce ! Shakespeare, c'est quelqu'un qui n'avait pas le temps. Alors, on pourrait penser que le reste de l'histoire va tourner autour du fait qu'ils vont découvrir leur identité respective et essayer de se rapprocher malgré tout, mais ça n'est pas ça. La scène du balcon, tenez, c'est loin d'être aussi romantique qu'on le pense.
« Le soir après le bal, Roméo a appris qui est Juliette. Il est amoureux et, caractère mélancolique, il erre dans les rues et cherche à éviter ses amis, trop joyeux pour eux – notez qu'il ne pense plus à Rosaline depuis longtemps. Bref, notre ami Roméo décide d'escalader la demeure des Capulet pour tenter d'apercevoir Juliette à travers les fenêtres. Ça a l'air mignon, mais je vous rappelle qu'au regard de la loi actuelle, c'est du stalking. Bref, notre Roméo le fait.
« Juliette, elle, se languit aussi de ce Roméo et, en désespoir de cause, va à son balcon pour se confier à la nuit. Dans certaines versions, elle tente même de faire une fugue et, ne pouvant sauter du balcon, entame alors son discours. En bref, Juliette pense à haute voix, et elle avoue son amour inconditionnel à Roméo. Roméo, planqué en bas, l'entend et sort de l'ombre. Et là, confusion, jeu de mots, on rit bien. Dans l'essentiel, Juliette lui dit alors qu'elle était sincère et que, plutôt que de faire le jeu de cour comme les autres en se refusant, elle assume son amour et lui demande d'être honnête avec elle – nous sommes en 1600, la société d'alors n'est pas pour l'émancipation féminine et une fillette de treize ans avoue frontalement son amour au risque de se faire duper.
« Je vous passe le reste des détails, mais sachez qu'en cinq jours, ces deux jeunes se sont connus, se sont aimés, se sont mariés, ont consommé le mariage, puis se sont suicidés. Et la pièce ne finit même pas là ! Il reste une scène assez longue après, la découverte des corps, qui mène à la réconciliation entre les familles Capulet et Montaigu.
« Alors, est-ce que Roméo et Juliette est une pièce d'amour ? Oui et non. Il y a tellement de choses dans les écrits de Shakespeare, tellement de vie, que c'est une fresque qu'un seul avis ne peut pas englober. On y trouve de ces émotions, de ces personnages marquants qui, même fictifs, nous transportent dans un sens puis dans l'autre, et qui nous laissent ce goût dans la bouche, ce frémissement de l'esprit après avoir frôlé cette palette d'humanité. »
Tu continues sur ta lancée pendant un moment. Enfin, tu finiras par chercher ta bouteille d'eau pour te rincer la gorge, transpirant légèrement. Tes étudiants suivent, mais quelque chose gigote sur les épaules de deux-trois d'entre eux, les fameux « familiers ». Tu te souviens du mail de la rectrice, où elle enjoignait le personnel étudiant à faire preuve de plus de fermeté avec les étudiants : il y a de l'absentéisme, et des problèmes de discipline en général.
L'un de ces familiers fait croquer sa mâchoire de façon ostensible. Son propriétaire, un étudiant en T-shirt Metallica, lui donne des espèces de céréales à manger. Peut-être qu'il le faisait déjà pendant ta diatribe, mais c'est maintenant que tu t'en rends compte. Tu t'approches et demandes d'une voix sourde.
- Jeune homme, est-ce qu'il y a écrit « École de Poudlard » sur le devant de la salle ?
Il te lance un regard bovin et lance un « Quoi ? » assez impoli. On dit « pardon », quand on est bien élevé – mais, plutôt que de le lui faire remarquer, tu te redresses et répètes la question d'une voix forte pour toute la classe.
- Est-ce qu'il y a écrit « École de Poudlard » sur le devant de la salle ?
A ce stade, on te répond quelques « Non » hésitants. Tu répètes le mot.
- Non. Alors, dorénavant, vous êtes prié de laisser vos compagnons exotiques en dehors de cette classe quand on fait cours.
- Mais monsieur, vous n'avez pas le droit de nous obliger à faire ça !
C'est le type en T-shirt, dont le visage mou s'anime sous l'indignation d'un enfant à qui on interdit son caprice. Tes préférés.
- En effet, je n'ai pas le droit de vous obliger de faire sortir vos familiers (et tu souris, parce que tu aimes la suite) Par contre, je peux vous refuser en cours et vous coller une bulle pour le reste du semestre. Si quelqu'un ici a un problème avec ça, je peux mettre tout de suite un zéro, je n'en dormirai pas plus mal cette nuit. Par contre, il faudra vous débrouiller avec la fac pour justifier vos absences.
Tu leur as coupé le sifflet, mais ça n'est pas par plaisir de jouer au petit chef. Ça n'est même pas que pour le respect des règles – tu n'es pas psychorigide. En vrai, si un élève part et revient la semaine prochaine en s'excusant, tu pardonnerais facilement. Tu poses les paumes sur ton bureau et les regardes bien.
- Ce qu'il va falloir que vous compreniez, c'est que vos pouvoirs n'ont rien à faire dans cette salle. Cette île est magique et vous vous découvrez chaque jour de nouveaux potentiels, mais rentrez-vous dans la tête que vos pouvoirs ne vous définissent pas.
« L'université, a littérature anglaise, le théâtre de Shakespeare et quantité d'autres auteurs et enseignements sont là pour vous ouvrir l'esprit, parce que vous avez beau être balèze et rouler des mécaniques à faire des éclairs ou des vagues partout, ça ne vous rendra pas plus humain – voire vous donnera un côté monstrueux.
« Alors, plutôt que de vous extasier à cramer des voitures à distance ou soulever des maisons, réfléchissez dans quel but vous voulez vous en servir et ce que vous visez. Réfléchissez sur quel genre de personne vous voulez être et quelle existence vous voulez vivre.
Étrangement, ce discours ne plaît pas aux familiers. L'un d'entre eux grogne. Tu crois reconnaître celui de la dernière fois, et tu bloques dix secondes dessus. Mais, contrairement à la fois où tu te retrouvais exsangue mentalement dans la ruelle après avoir fait fuir les loubards, cette fois-ci tu es frais, dans ton environnement, et tu as une classe à essayer de faire grandir.
- ça vaut aussi pour vous, mademoiselle !
La jeune femme famélique a l'air dans les nuages et ne répond pas immédiatement. Il va falloir sévir.
- Vous viendrez me voir à la fin de l'heure.
Le reste de la classe, voyant une des leurs – la fille qui ne parle à personne – avoir pris rendez-vous avec le pilori, se tait. Dernières minutes de cours dans un silence d'église, jusqu'à la fin de l'heure. Tout le monde part, mais tu retiens en l'appelant cette Osnate – dont tu viens de vérifier le nom. Tu évites de croiser le regard du familier et te concentres sur la frêle humaine.
- Il va falloir faire un effort pour la prochaine fois et penser à ramener trousse, feuille et s'acheter la pièce de théâtre... (puis, tu cèdes à ton envie de prendre des nouvelles et demande gentiment) Est-ce que vous allez mieux, depuis l'autre fois ? |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Moi je ne voulais pas être dérangée, mais personne ne me laisse jamais en paix [Danny et Osnou] Mer 8 Fév 2017 - 11:13 | |
| Grondecho grogne doucement dans son cou, et Osnate l’écoute montrer sa colère imaginaire. Il n’aime pas être prit pour un vulgaire animal, lui qui fait tout pour s’en différencier. Il n’aime pas être traité comme s’il ne comprenait pas, alors même que son esprit est, à force de la côtoyer elle, bien plus aiguisé. Il n’attaquera pas, il est trop peureux pour ça. Tant qu’il est derrière sa dame, il peut se permettre de faire le roquet, mais dès qu’il faudra agir, il sera le premier à aller se cacher. Grondecho a le plus poil hérissé, tout comme les autres familiers, qui pensent pouvoir venir à bout de ce professeur par la seule force de la pensée. Ils ont toujours eu le droit de venir, pourquoi en serait t’ il autrement ? Ils ne comprennent pas, et trouvent cela injuste.
- ça vaut aussi pour vous, mademoiselle !
Le nez toujours en l’air, elle n’écoute qu’à moitié ses plaintes. Mieux, elle baille, alors qu’il hausse le ton sur elle. Ce n’est pas comme si elle n’avait pas compris le message, c’est juste qu’elle prend son temps pour le faire digérer à son cerveau. Caressant la tête de son dragon, elle lui demande en murmurant de regagner les ombres. L'animal se calme instantanément, et, descendant de ses épaules à son pupitre, se jette dans les ténèbres de la table. Plongeon d’une ombre parmis les ombres. Le phénomène gagne peu à peu les autres créatures, qui suivent le mouvement non sans montrer leurs désapprobation.
- Vous viendrez me voir à la fin de l'heure.
Une plaie, après ce cours, elle doit manger. Non contente de l'avoir écouté raconter Roméo et Juliette façon vingt et unième siècle, de s’être ennuyée à vouloir en crever parce qu’elle avait déjà lue le livre, et qu’il ne lui apprenait rien de plus qu’elle n’avait déjà remarquée. Il fallait qu’il lui parle, à elle qui plus est. Son cours n’avait pas été intéressant, il pouvait plaire à ces esprits étriqués qu’étaient ses camarades de classes, mais pas au sien. Osnate voulait une critique construite, à quoi s’était t’ elle attendue en venant ici. Cela dit, elle qui n’attendait rien de ce cours est mal à l’aise. Elle a déjà vu ce professeur quelque part, sans savoir ou. Sans comprendre pourquoi. Cette impression la taraude depuis le début de l’heure, sans qu’elle n’ose clairement y faire face.
La fin des cours fut comme le début, et c’est non contente qu’elle prend son sac, une bandouillère qu’elle n’a pas ouverte de l’heure. Au moment de l’endosser, le professeur se rappelle d’elle, et l’enjoint à l’écouter se faire sermonner. Mais Osnate ne comprend pas pourquoi on lui en voudrait. Elle ne comprend pas non plus pourquoi, elle qui a rappelée son familier, devrait se faire embêter. Le couperet tombe, et c’est de son attitude d’ on il est question. La demoiselle ne comprend pas, pour elle, tout cela est normal. Alors, elle ouvre la bouche, prête à s'expliquer devant cette pâle figure d’autorité.
- Si je prend une trousse et des feuilles, je n’aurai pas de place pour mes légos. J’ai étudiée la pièce à la bibliothèque, je croyais que le plus important était de la lire.
Elle ne comprend pas sa seconde phrase. Qu’elle dernière fois ? Il est vrai que ce visage lui est familier, qu’elle sait qu’elle l’a déjà vue quelque part sans savoir ou. Cette impression la suit depuis son arrivée en cours, et pour quelqu’un qui n’oubli rien, c’est une forme de torture. Ne pas se rappeler est la pire des choses, Osnate le sait, cela va la hanter. Comme une abeille qui piquerait son cerveau, heures après heures. Il lui faut savoir, peu importe le prix. Alors, elle qui ne ressent rien d’autre que ses propres émotions se sent pour une fois concernée. Utilisant un panel de phrases pour poser une simple question. Des phrases prononcées rapidement, accompagnées d’ un ton faible, presque maladif.
- Nous ne pouvons pas être à poudlard, poudlard est une école fictive, tirée de l’imagination de Joanne Rowling. Les familiers ne peuvent pas être exotiques, ils sont natifs de l’île. Il existe de nombreux mots qui définissent une bulle, mais aucun ne s’applique à la phrase que vous avez prononcée. Nos pouvoirs nous définissent, même s’il y a d’autres facteurs qui entrent en compte. La monstruosité n’est t’elle pas une question de point de vue ? Comment réfléchir à ce que l’on va être, puisque nous sommes déjà. Ou vous ai je déjà rencontrée ? |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Moi je ne voulais pas être dérangée, mais personne ne me laisse jamais en paix [Danny et Osnou] Sam 11 Fév 2017 - 15:22 | |
| Une littérale. Pas une littéraire, une littérale. Elle prenait tout au pied de la lettre, lorsque Daniel s'en rendit compte au milieu d'un bombardement de remarques, un léger agacement le prit, qu'il étouffa aussitôt. Lui n'avait ni le temps ni l'envie de la juger, elle était une étudiante de sa classe et il fallait assurer un compromis pour que les cours se passent bien.
- Il vous faudra de quoi écrire, je ne vous autoriserai pas en cours sans cela. Quant aux familiers, le règlement ne m'interdit en rien de pénaliser les étudiants qui les amènent en salle.
Inutile de lui parler du mail de la directrice de Département, une femme vindicative, mais mal à l'aise par ces créatures magiques, qui a insisté auprès de lui pour faire ce qu'elle n'a pas osé jusqu'alors.
- Quant à ma tirade sur les pouvoirs et sur ce que vous êtes, vous avez raison de souligner que la monstruosité est une question de point de vue. Justement, nous sommes en constante évolution, ne serait-ce que par le point de vue que l'on fait sur soi-même et qui change au fil du temps. Les sciences humaines, c'est ce qui vous permet de découvrir d'autres opinions, mode de vie et de pensée, et ainsi d'élargir le vôtre. Dans un sens, cela enrichit votre esprit que vous vous jugiez mieux vous-même.
Elle le regarde avec une atonie certaine sur le visage. Bon, elle risque de rétorquer avec un principe philosophique qu'il n'aura pas appris – ce n'est pas sa matière – et ils vont passer à côté de l'essentiel.
- Je vois bien que vous vous ennuyez en cours et vous crois quand vous dites avoir lu l'oeuvre. Mais il faut comprendre que le niveau est disparate dans la promotion et que je dois ramener tout le monde sur le même plan, au moins essayer, pendant les premières séances.
"Quand Juliette rencontre Roméo, son visage pâlit ou rougit – elle ne sait pas –, les bras deviennent ballants, la main tremblante. Son cœur bat la chamade dans sa poitrine et elle ne sait pas pourquoi, trop occupée à dévorer des yeux cet homme qui paraît si semblable aux autres, mais pourtant lui est unique à cet instant. Vous avez probablement déduit, mademoiselle Osnate, que je décris les émois d'un premier amour; et vous pourrez certainement me dresser une liste exhaustive des symptômes et effets.
"Mais loin des rapports cliniques ou cyniques, laissez-moi vous demander : avez-vous, vous, déjà aimé quelqu'un de la sorte ? Ce sentiment qui vous étreint si nettement que, quand bien même vous ne saviez pas ce qu'il vous arrivait sur le moment, le temps et le recul vous auront indubitablement éclairé sur la nature d'un sentiment aussi fort ? Lire une œuvre littéraire est utile. La comprendre, brillant. Mais le véritable intérêt de l'art, mademoiselle, est de ressentir.
"Bien sûr, la vie n'est pas une pièce de théâtre, non plus qu'un roman – mais il peut y avoir du roman et du théâtre dans notre vie.>>
Monsieur Montpensier marque un temps de silence en la regardant. Son discours ne s'est pas fait langoureux ou chevaleresque ; tout juste veut-il faire comprendre, dans la mesure, que la vie ne se compose pas du quotidien ou d'un horizon logique et prédéfini qui l'entoure. Quant à ce qu'Osnate voudra comprendre... Cette jeune femme est décidément étrange, mais il ne veut que l'aider avec ses modestes connaissances et expériences. Chacun se forme comme il l'entend et Daniel n'a que la volonté de proposer des réflexions différentes. En cela, il est guidé par son penchant naturel – et le fait qu'on le paie pour ça.
Il reprend sur la question la plus pragmatique et personnelle : - Nous nous sommes rencontrés dans des circonstances malheureuses il y a trois jours, dans une ruelle. Des adolescents vous cherchaient querelle et je suis intervenu. Sur le coup, vous étiez en état de choc. Je suis content de voir que vous vous portez mieux.
« Mieux » sonnait bizarre, alors qu'il contemplait les traits impassibles de sa vis-à-vis. Lui-même s'astreint à la placidité, même s'il est légèrement inquiet au souvenir de ces hommes en costumes et le risque, même modeste, de s'être fait remarquer. Etrangement, Daniel oscillait entre la peur de la magie et celle des hommes. Bien sûr, les deux étaient inextricablement liés sur une île comme Awashima. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Moi je ne voulais pas être dérangée, mais personne ne me laisse jamais en paix [Danny et Osnou] Dim 12 Fév 2017 - 10:02 | |
| Elle allait parler, ouvrir sa bouche pour encore tout rationaliser, mais au moment ou elle allait le faire, il l’a devança. Argumentant des choses qu’elle ne pouvait réfuter. Puis il a commencé à partir dans un délire littéraire, passant du coq à l’âne, et la perdant pour de bon. Soit, ce n’était pas si grave pensa t’ elle. Faire comme si cette situation était normale. Faire comme si elle avait compris la transition alors que cette dernière demeurait un mystère qu’elle n’éluciderait probablement jamais. Si elle avait aimée quelqu’un ? Non, si ce n’est Grondecho. Et encore que, cela restait très subjectif comme sentiment. Ce n’était pas un amour comme elle l’avait apprit dans les livres. Affection aurait été plus vrai comme terme. Oh, il lui posait une question. Il était temps de parler.
- Augmentation cardiaque, artérielle, et palpitations. Des rougissements du à la vasodilatation des vaisseaux sanguins sous la peau. Chair de poule, dilatation des pupilles, bouffées de chaleurs et transpiration dû à l’augmentation de la température du corps.
Ah ? Ce n’était pas une question ? Il la regarda comme si elle était demeurée. Ce n’était donc pas une demande, juste une constatation, la demoiselle en aurait soupirée. Il était décidément bien compliqué de faire la différence entre les deux. Au complexe, au moins ils étaient clairs sur ce qu’ils attendaient d’elle. Ils ne la piègeaient pas avec des questions qui au final n’en étaient pas Osnate pensait donc qu’il était temps de parler d’autre chose. De ces crayons tient, car il fallait bien qu’elle lui dise qu’elle allait en apporter.
- Non, mes hormones n’ont jamais été stimulées par ce que vous appelez amour. Je conçois le fait d’être plus intelligente que la moyenne. Je conçois aussi le fait que, malgré que tous les autres soient des abrutis, vous voulez gardez une certaine cohérence au sein du groupe. J’apporterai un crayon et des feuilles.
Que répondre à cette affirmation sur l’art. Elle ne pourrait pas comprendre, même si elle essayait. Encore une envie de soupirer, cet homme l’agace plus que qu’elle ne veut l’admettre. Alors, elle se tourne vers lui, ses habits trop grands flottants sur son corps décharné. Ses cheveux emmêlés, tignasse jamais coiffée de chaque côté de son visage émacié. Que répondre, si ce n’est l’avis qu’elle avait lue juste après avoir fini le livre ? Une analyse que malgré ses compétences, elle serait bien incapable de créer. L’art est compliqué, trop abstrait pour être seulement nommé. Osnate ne l’aime pas, préférant un monde de certitudes qu’elle sait cadrés.
Si le véritable intérêt de l’art se résume à ressentir, je n’en ai pas besoin. Ressentir est un fardeau que je ne veux pas porter. Je ne pense d’ailleurs pas que Roméo et Juliette soit une histoire d’amour. |
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