Himitsu no Kii
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Vient incarner un descendant des dieux de la mythologie japonaise et vivre des aventures avec nous !
 
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 Tu ne manqueras pas d'arriver quelque part, si tu marches assez longtemps [hiiagara et Jane]

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MessageSujet: Tu ne manqueras pas d'arriver quelque part, si tu marches assez longtemps [hiiagara et Jane]   Tu ne manqueras pas d'arriver quelque part, si tu marches assez longtemps [hiiagara et Jane] EmptyJeu 6 Oct 2016 - 15:40

Jane, recroquevillée dans un coin, était en train de vomir. La tête dans un sac, elle crachait ses tripes. Le teint cadavérique de ceux qui ont vus l’impensable. De ceux qui aimeraient ne pas être là. Tremblante, en sueurs, elle s’adossa à un mur proche, et remplaça le plastique par le papier. Pour se ventiler, pour essayer de se calmer. Peine perdue, un nouveau haut le coeur la prit soudain. Mais elle n'eut pas le temps de changer de sac, et se retrouva, la main droite contre le trottoir, à tousser de l’eau acide. Depuis longtemps déjà, elle n’avait plus de nourriture dans l’estomac, et le malaise n’en était qu’ amplifié. Bientôt, ce serait le tour de la bile. De la bile qui lui brûlerait encore plus la gorge. Qui la rendrait encore plus malade, encore plus faible qu’elle n’était déjà. La jeune femme en était convaincue, elle devait partir d’ici.

Tout cela à cause de ce maudit éclair au chocolat. Elle était partie faire du repérage pour sa prochaine cible. Fouiller les poubelles, vérifier son emplois du temps, ce genre de choses, et d’autres plus inavouables. Mais elle n’aurait jamais crue pouvoir tomber sur un paquet entamé de mignardises. Des pâtisseries, alors qu’elle n’était même pas à proximité d’une boulangerie. Ce n’était vraiment pas de chance. Vraiment, vraiment pas de chance. La jeune femme, dans un élan de panique, avait immédiatement jetée la boîte loin d’elle. Cette dernière était encore là d’ailleurs, gisant à quelques mètres seulement. Mais c’était trop tard, le mal était fait.

Tout en vomissant, elle s’était débarrassée de sa perruque blonde, jetée sur un carton, pour ne pas plus l'abîmer. Elle avait enlevée veste et écharpe, qu’elle avait essayée de jeter sur sa némésis. Mais dans son état, et vu la légèreté de ses vêtements, elle n’avait pas réussi à l’atteindre. Jane était dans un état à la limite du désespoir, car elle le savait, rien ne s'arrêterait, tant qu’elle aurait l’éclair au chocolat en ligne de mire. Tant que cette immondice n’était pas détruit, broyé, enlevé de sa vision faiblissante. Ou etaient ses chiennes hein, ou elles étaient ? Ah oui, elle les avaient enfermées dans sa voiture, à cinq cent mètres d’ici. Sur un parking ouvert, sans caméras. La jeune femme pouvait parier tout ce qu’elle avait qu’elles sentaient ce qui se passaient, qu’elles étaient en train d’hurler pour sortir. Grattant les portières, les vitres de ce van qu’elle aimait tant.
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MessageSujet: Re: Tu ne manqueras pas d'arriver quelque part, si tu marches assez longtemps [hiiagara et Jane]   Tu ne manqueras pas d'arriver quelque part, si tu marches assez longtemps [hiiagara et Jane] EmptyJeu 6 Oct 2016 - 16:19

Respirant une bouffée de nicotine, Hiiagara déambulait dans la rue, mains dans les poches. Le village d’Ikazuchi avait quelque chose de sympathique à ses yeux. Ses ruelles sombres et ses décors bétonnés le renvoyaient directement à ses souvenirs d’avant Amishawa. Tirant sur la lanière de sa besace, il emprunta l’un des nombreux boyaux qui serpentait dans la bourgade. Emportant avec lui l’odeur caractéristique du tabac brûlé, il s’arrêta net lorsqu’un bruit à retourner l’estomac se fit entendre. Sur sa droite ? Sa gauche ? Les exclamations ponctuées de hoquets et de suffocations résonnaient entre les murs, ajoutant à la rumeur une confusion profondément perturbante. Se fiant à son instinct, il continua vers la source du raffut.

En à peine quelques dizaines d’enjambées, il arriva enfin à l’élément perturbateur. Un joli brin de fille s’égosillait, la bile déferlant de sa gorge pour venir s’écraser dans d’immondes éclaboussures à ses pieds. Aussi pâle qu’un cadavre, elle se tenait au mur et essayait de s’éventer entre deux crises. Regardant tout autour de lui, il constata que les environs étaient déserts. Soudainement sur ses gardes, son pouvoir s’éveilla en lui. Il le sentit remonter ses membres et prendre position sous chaque parcelle de sa peau, réchauffant son corps tout comme il l’éveillait. Mettant une main devant son visage pour éviter d’être incommodé par l’odeur pestilentiel des relents gastriques, il s’approche prudemment de Jane. Fouillant déjà dans sa besace fraîchement achetée, il sortit une bouteille d’eau encore neuve.

« Z’allez bien d’moiselle ? »

Tendant son présent à la silhouette qui n’était plus qu’alors à quelques pas de lui, il remarqua une perruque blonde, ainsi qu’une veste et une écharpe jetées à la va vite vers un carton, dont la pénombre refusait de lui montrer le contenus. Toujours avec sa clope au bec, il essaya de se concentrer sur l’expression de son interlocutrice qui devait passer le pire moment de sa journée.

« Prenez pas peur, je suis médecin, mh. »

Intérieurement, son pouvoir se moqua de sa réplique. Peut-être était-ce trop cliché mais bon… Hiiagara savait qu’en toutes circonstances, la présence d’un inconnu qui approchait trop près de quelqu’un en détresse était rarement une situation où l’amicalité ressurgissait en premier. Et il fallait aussi voir sa propre dégaine ! Vêtus d’un pantalon et d’une chemise noire, il n’avait rien pour mettre en confiance. Sauf son sourire. Il en offrit un à l’inconnue, compatissant, dénué de jugement.

La passion emporte la raison.
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MessageSujet: Re: Tu ne manqueras pas d'arriver quelque part, si tu marches assez longtemps [hiiagara et Jane]   Tu ne manqueras pas d'arriver quelque part, si tu marches assez longtemps [hiiagara et Jane] EmptyJeu 6 Oct 2016 - 17:33

Et voilà qu’un nouveau type débarquait, comme une fleur, pour lui demander si elle allait bien. Jane, avec le peu de forces qui lui restait, leva les yeux au ciel. Bien sur que non, comment cela pourrait t’il aller ? Il y avait un éclair au chocolat à trois mètres devant elle. Il ne pouvait pas le voir, cet idiot ? Il ne pouvait pas le voir ? La jeune femme soupira, il fallait qu’elle calme son coeur, qu’elle se concentre sur autre chose pour ne pas l'invectiver. Ce n’était pas de sa faute si elle avait croisée la route de son pire cauchemar, non. Ce n’était la faute de personne.

- Taisez vous.

Jane tomba contre le mur, assise par terre, elle croisa ses bras sur ses genoux, et plaça sa tête dedans. Ce qu’il pouvait être agaçant, lui et sa voix résonnante. Elle avait tellement mal à la tête. Tellement mal au coeur, à la gorge. Et il continuait de parler, il continuait de l’agacer. Un médecin ? Pourquoi faire, elle n’en aurait pas besoin. Elle n’était pas malade, juste choquée. Visiblement traumatisée par des rêves qui la maintenaient éveillée. Levant la tête, elle se pencha alors sur le côté, prenant dans son blouson une paire de clés.

- Vous voulez être utile ? Ne faites rien. J’ai déjà assez d'emmerdes.

Soupirant elle tenta de se relever. C’est avec peine, avec difficulté, qu’elle se servit du mur pour remonter. Claquant de la langue trois fois d’affilé, elle enjoignait ainsi ses chiennes de venir la récupérer. Quitte à défoncer la portière du van, il fallait qu’elles se débarrassent de cet éclair au chocolat. Qu’elles viennent la consoler, l’encourager à marcher. Car elles étaient ainsi, Chantale et Nicole. Deux monstres qu’elle avait recueilli, et à qui elle avait donnée le pouvoir d'électricité. Ce n’était pas voulu, mais des bribes de sa magie qu’elle tentait de refouler étaient entrées dans l’organisme de ses préférées. Les deux bouviers bernois étaient relativement intelligentes, et voyaient leurs sens décuplés. Leurs pelages seuls pouvaient électriser quelqu’un, une simple morsure avait un effet taser sur la plupart des gens. Jane n’avait jamais douté qu’elles puissent s'échapper d’un simple van, même si ce dernier était fermé à clé.

Prise d’un nouveau haut de coeur, Jane tomba à terre. Vomissant une nouvelle fois de la bile acide. Elle entendit alors un aboiement, puis deux, et se su sauvée de ce charlatan. Trop fatiguée, ce qu’elle ne vit pas, ce fut les éclats de verre dans le pelage de ses adorées. Leurs blessures, pour avoir explosés les vitres côté passager, et être quand même passées au mépris du danger. La jeune femme n’avait pas d’idée précise, et ne savais pas non plus comment se sortir de ce mauvais pas, mais ce n’était pas l’important. L’important, c’était qu’elle se savait maintenant en sécurité. Rien ne pourrait plus la mettre en danger, et ce, tant que Chantale et Nicole étaient à proximité.
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MessageSujet: Re: Tu ne manqueras pas d'arriver quelque part, si tu marches assez longtemps [hiiagara et Jane]   Tu ne manqueras pas d'arriver quelque part, si tu marches assez longtemps [hiiagara et Jane] EmptyJeu 6 Oct 2016 - 18:59



La réaction dédaigneuse de la femme ne le choquait guère, mais avait tout de même un don pour l’énerver. Pourquoi les gens se croyaient assez dramatique pour penser qu’il suffisait de souffrir comme un gland, seul et isolé, pour conserver son amour propre ? Jane claqua alors trois fois de la langue, d’une façon autoritaire, comme si cela avait un réel but pour elle. Etonné, il se retourna et recula juste au moment où deux chiens venaient à la rencontre de leur maîtresse. Des bouviers bernois, complètement hystériques. Leur pelage était d’ailleurs plein de… De verre ? Et de sang ? Les cabots essayaient avec peine de réconforter à leur manière la femme qui continuait à vomir sous des bardées incontrôlable. N’ayant pas de confiance envers les chiens, Hiiagara mit prudemment un genou à terre et fit glisser la bouteille jusque vers Jane en espérant que les bêtes ne le prennent pour un jouet. La bouteille ou lui-même d’ailleurs. Mais il perçut un regard pétillant d’intelligence chez les Bouviers, qui semblaient déambuler consciemment et non pas agir de manières désordonnées comme font d’habitude leurs comparses. Avaient-ils conscience de la situation ? Cette constatation laissait le toubib pantois, se demandant s’il rêvait ou non.

La bouteille arriva sans encombre contre la jambe de la malade. Son corps parcourus de spasme ne pouvait pas rester indéfiniment comme cela. Elle perdait de sa lucidité et ça se voyait. Car même si les chiens étaient relativement malins, ils ne semblaient pas plus avancés que leur maîtresse. Se relevant en grimaçant, Hiiagara se dirigea vers la veste et l’écharpe jetées au loin. Sans le vouloir, il frôla la pelisse d’un des animaux. Il sentit une décharge qui le secoua brutalement et qui lui arracha un cri de surprise. Son pouvoir voulut se manifester, mais il l’en empêcha, ne voulant pas refaire d’autres catastrophes comme le dernier jour. De toute évidence pensa-t-il, ces bêtes étaient liées par Jane d’une manière ou d’une autre. Aussi, allant chercher les affaires de la femme, il se mit à faire quelque chose qu’il ne croyait jamais effectuer de sa vie : parler aux cabots !


« Votre maîtresse a besoin d’un antispasmodique et d’un antiémétique, vous voudriez bien me laisser faire mon travail ? »

Bien qu’ils ne protégeaient pas directement Jane en faisant une muraille autour d’elle, Hiiagara n’avait aucune envie d’essayer de l’approcher avec quatre rangées de crocs autour de lui. Il se sentit tout d’un coup crétin d’avoir voulu discuter avec les toutous. Il sentit encore une fois son pouvoir ricaner à l’intérieur de lui-même. Mais c’était soit ça, soit attendre que l’autre s’évanouisse, déshydratée, et emportée par son propre mal. Soupirant, il jeta un œil au carton. C’était… Un éclair au chocolat ?


La passion emporte la raison.
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MessageSujet: Re: Tu ne manqueras pas d'arriver quelque part, si tu marches assez longtemps [hiiagara et Jane]   Tu ne manqueras pas d'arriver quelque part, si tu marches assez longtemps [hiiagara et Jane] EmptyJeu 6 Oct 2016 - 20:03

Jane aimait ses chiennes. Elle les adorait vraiment. Ces dernières, bien que blessées étaient en train de lui faire la fête, et du museau, la poussait, dans l’unique but de découvrir des blessures que leurs odorat n’aurait pu détecter. N’en voyant aucunes, elles se séparèrent, la première prenant la bouteille aux pieds de la jeune femme pour la lui mettre dans la main. Main qu’elle avait ouverte avec sa patte avant, maladroitement. La seconde, pour éloigner le carton de mignardises, pour le tirer très loin d’ici sans avoir à les manger. Le jeune homme, en bougeant au même rythme qu’elles, se prit une décharge sans le vouloir. Nicole aussi sursauta, mais plus parce que ce mouvement brusque ne lui plaisait pas que par réelle surprise. Elle lâcha brièvement le carton avant de continuer son bout de chemin. Une réaction qui ne manqua pas de faire sourire la jeune femme. Tout le monde réagissait de la même façon à leurs contacts. Elle avait beau perdre pied avec la réalité, ne pas avoir assez de force pour lui expliquer, elle savait qu’il avait dû être surpris, qu’il n’avait certainement pas comprit.

Revenant près de Jane, elles se mirent à geindre, l’une alla chercher des cartons tout près pour les mettre sur la bile, tandis que l’autre surveillait le médecin. Une fois installés, les chiennes s’ allongèrent près de leurs maîtresse. Lui communiquant leurs chaleurs, se rapprochant toujours plus du demi-cadavre qui, en temps normal, leurs donnaient des ordres. Continuant à pleurer, elle se stoppèrent net quand le charlatan s’adressa à elles. Devenant étrangement attentives à ses paroles, aux gestes qu’il allait pratiquer.

« Votre maîtresse a besoin d’un antispasmodique et d’un antiémétique, vous voudriez bien me laisser faire mon travail ? »

Se regardant, elles se poussèrent alors chacune de leurs côtés. Se plaçant dans le dos du pauvre garçon, montrant les crocs sans grogner, dans un sourire qui se voulait carnassier. S'asseyant en même temps, elles bâtirent des queues à l’unisson. Chantale, celle de gauche, poussa un petit jappement interrogatoire. Avait t’ il besoin de quelque chose ? Jane en aurait rigolée, si elle n’était pas déjà en train de délirer. Car oui, elle délirait maintenant. Le corps tremblant de se souvenir des rêves qui avaient marqués sa vie. La dernière fois, on l’avait conduit de force à l'hôpital. La dernière fois, elle avait failli être arrêtée, emprisonnée. Ce n’était pas possible, la jeune femme refusait d’y retourner. Et alors qu’elle se débattait, c’était là les mots qu’elle prononçait.

Désespérément, alors qu’elle délirait, c’était le pâtissier qui la faisait maintenant hurler. Un bruit de scie, et la douleur de la nuit. Elle se sentait mourir, et continuait de crier. Ils étaient en train de lui couper la chair, de lui ouvrir le ventre. Entravée, elle ne pouvait bouger, seulement pleurer. Pleurer, et continuer de crier, alors qu’elle voyait son sang couler. Ses jambes, son dos, et la brûlure d’une lame qu’on lui plantait dans le bras, qu’on retirait doucement, avant de la replonger avec délectation, avec sadisme. Le cauchemar ne faisait que continuer, et, sans médicaments adaptés, Jane se voyait revivre une situation qu’elle tentait désespérément d’ enterrer. Hurlant toujours plus fort qu’il fallait maintenant la tuer.
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MessageSujet: Re: Tu ne manqueras pas d'arriver quelque part, si tu marches assez longtemps [hiiagara et Jane]   Tu ne manqueras pas d'arriver quelque part, si tu marches assez longtemps [hiiagara et Jane] EmptyVen 7 Oct 2016 - 16:57



La jeune femme partait plus rapidement dans le délire qu’il ne l’aurais cru. S’agenouillant à côté d’elle, il fouillait dans sa besace. De nombreuses enveloppes en papier kraft s’entassaient, contenant pour la plupart des silhouettes cylindriques ou rectangulaires. Et merde ! Il n’avait rien d’une pharmacie ambulante lui ! Quoique… Avec ses petites magouilles, il aurait sûrement de quoi la soulager. Se remémorant les produits qu’il avait emballé le matin même, il trouva une idée. Déchirant ses précieux petits paquets, et tant pis pour les clients qui les avaient commandés, il trouva le flacon recherché. Revisitant son avis entre les cachetons de Phloroglucinol et les ampoules de Papaverine, il opta pour le premier choix. La seconde solution, bien que plus efficace, nécessitait une injection trop laborieuse dans de telles conditions. Aussi, prenant son courage, il agrippa Jane qui continuait de de se débattre contre un mal existant pour elle seule. Jetant un coup d’œil aux toutous, il leur administra un regard bien particulier : celui d’un médecin qui devait prendre des mesures draconiennes, et qui ne voulait pas être dérangé !

« Soyez attentifs mes grands ! Je ne lui veux pas de mal, juste l’aider, mh ? »

Arrachant la capsule de la boîte de médicament, il prit un cacheton et mesura la quantité sur l’étiquette. 80 mg hein ? Jane semblait bien forte et portante, cela devrait lui faire affaire. D’ailleurs, il venait de constater ses muscles. Bigre ! En temps normal, elle l’aurait mis au tapis en un coup ! Ayant l’habitude des patients récalcitrants voir violents, il mit toutes les précautions nécessaires pour que l’infortunée ingurgite sans perdre de temps le comprimé. Les effets, très rapides, devraient calmer les hauts le cœur et spasmes biliaires.

Sentant les chiennes grogner dans son dos, il leur conseilla de la voix la plus calme qu’il pouvait adopter, que pour le bien de leur maitresse, il valait mieux le laisser faire et ne pas lui donner une autre châtaigne. Sa tentative de lui faire ingurgiter le médoc était laborieuse. Elle clamait des paroles incohérentes, criait. Et il n’avait rien pour l’endormir. Soudain pris d’une idée, il se retourna vers l’un des bouviers.

« Si elle a des médicaments prescris, apportes les moi veux-tu ? »

Secouant la boîte d’antispasmodique, il espérait se faire comprendre. Il n’avait rien d’autre de plus efficace. Peut-être un somnifère ? On lui en commandait souvent.

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MessageSujet: Re: Tu ne manqueras pas d'arriver quelque part, si tu marches assez longtemps [hiiagara et Jane]   Tu ne manqueras pas d'arriver quelque part, si tu marches assez longtemps [hiiagara et Jane] EmptyVen 7 Oct 2016 - 19:28

Chantale, la chienne à qui le jeune homme venait de parler, poussa un petit jappement plaintif. L’autre, sans ménagement, lui mit un coup d’épaule, gardant cet air stoïque qui ne lui allait pas. L’autre ne se calma pas pour autant, et tenta de se lever pour chercher les médicaments demandés. Nicole, lui mordant violemment l’oreille, la força à s'asseoir. La prenant juste au dessus d’un grand morceau de verre, pliant ainsi sa volonté contre son gré. Il n’en fallut pas plus pour énerver la demoiselle, elle se mit à hurler, à grogner comme seule une enragée saurait le faire. Elle fut bientôt pourtant rejointe par sa compagne, qui ne pouvait lui laisser hausser le ton sans essayer de répliquer. A elles deux, les chiennes n'arrivait pourtant pas à couvrir les cris de leurs maîtresses. Cris qui les rendaient un peu plus folles à chaque instant passé.

Ce n’était pas leurs fautes, elles étaient simplement énervées par une situation où elles n’avaient plus pieds. Les queues levées, les crocs sortis, il était maintenant clair que ce n’était qu’une question de temps avant qu’elles ne se battent comme des chiffonnières. Pourtant, étrangement, une nouvelle parole du médecin les refroidis. Il n'avait fallu qu’une phrase pour les faire de nouveau s'asseoir. Obéissantes.

Nicole poussa une nouvelle fois sa soeur de l’épaule. Cette fois assez fort pour la faire tomber, grosse faux cul qu’elle était. Se rattrapant du mieux qu’elle pouvait, c’est à dire vraiment pas glorieusement, Chantale, se releva en chouinant, puis tira un peu le pantalon du jeune médecin. Pas très fort, mais assez pour lui faire comprendre qu’il fallait qu’il les suivent sans discuter. Et alors que la première se postait près de Jane, qui continuait de convulser, la seconde sortit de la ruelle. Cherchant un van à l’odeur, un van très particulier.

Les grands vitres de ses portières arrières étaient explosées, il y avait même du sang par endroit. Vraiment pas ragoutant. L'intérieur pourtant, était encore plus flippant. Même ses chiennes en avaient conscience, et en refusait en temps normal l’entrée aux visiteurs. Ce van, c’était l’entrée secrète de sa vie dans l’ombre. Dedans, il y avait quelques costumes, tous emmitouflés dans des plastiques opaques. Ainsi qu’un miroir, et des maquillages divers et variés. Dedans, il y avait deux paniers, paniers que la chienne poussa du museau, découvrant une trappe secrète, qu’elle gratta de la patte. Lui indiquant ainsi l’endroit ou Jane cachait ses nombreuses identités, et ses médicaments. Mais, comme tout le reste, elle était fermée. Le jeune médecin devrait donc se débrouiller.
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MessageSujet: Re: Tu ne manqueras pas d'arriver quelque part, si tu marches assez longtemps [hiiagara et Jane]   Tu ne manqueras pas d'arriver quelque part, si tu marches assez longtemps [hiiagara et Jane] EmptyDim 9 Oct 2016 - 21:53



C’était lui, où il suivait les indications de deux toutous ? Peu habitué aux chiens –en ayant même presque peur d’eux sur les côtés-, il fit sans rechigner le chemin jusqu’à la camionnette. Cette fois-ci, il ne s’aventura pas à les caresser, même par accident. Se protégeant avec les manches, il détailla la camionnette et son intérieur. Que c’était glauque putain ! Il avait l’impression de fracasser l’intimité de Jane en rentrant dedans, de découvrir son coin de vie secret. Son jardin gardé. Bah, il fallait bien mettre la main à la pâte ! L’une des chiennes souleva les paniers à l’odeur rance de cabot, et découvrit une trappe. La solution ? Peut-être, mais elle était fermée par une serrure. Et pas moyen de la crocheter sans défoncer la moitié de la bagnole. Il fouilla partout pour trouver les clés. Pas de bol, elles n’étaient pas là non plus.

« Allez me chercher les clés de votre maîtresse s’il vous plait, et vite ! »

Se référer à deux animaux, même doués d’un peu d’intelligence, avait de quoi le faire frissonner. Dans quel monde de fou était-il plongé jusqu’au cou ? Déjà que ces derniers jours ont été plutôt difficiles à assimiler… Et hors de question de toucher les chiennes sans se prendre une châtaigne, ou tout simplement Jane sans se prendre un coup. Elle semblait dans un état lamentable et avait grand besoin de cachetons approprié. Au moins l’antispasmodique devrait faire effet sur ses remontées biliaires. C’était drastique comme solution, et non sans danger. Mesurant le risque, il avait décidé que le tout pour le tout…

Attendant le retour des clés, il regarda par curiosité tous les autres éléments dans la camionnette. Chose qui déplut grandement à l’autre gardienne étrange de la jeune femme qui le rappela à l’ordre en le frôlant. Putain d’électricité ! C’était vraiment le pire des pouvoirs…

La chienne revint finalement, jetant les clés sur le sol. Hiiagara s’empressa d’ouvrir le coffre aux secrets et découvrit un joli pactole. Des billets en petites coupures, du matériel de soin certes rustique, mais efficace… Il y avait même des cachets qui coûtaient des petites fortunes bon sang ! Un package de survie efficace pour qui devait prendre dans l’urgence la fuite, même gravement blessé. Il remarqua des produits très puissants et interdit à la circulation libre. De même, beaucoup de papiers d’identités. Fichtre et foutre ! Une sueur froide coula sur son sa nuque. Il s’empressa de l’essuyer alors qu’il comprit qu’il n’avait pas affaire à une simple rebelle. Mais bien une professionnelle du crime.

Fouillant avec le plus de respect qu’il pouvait, il trouva ce qu’il voulait : des ampoules à faible dose de bêta-bloquants. Du propanolol ? Ces molécules antihypertenseurs étaient au cœur d’un débat récent sur leurs propriétés réduisant la peur associés à des souvenirs traumatisants. En voyant Jane délirer ainsi, aucun doute qu’elle était en état de choc. Mais il prit tout de même un sédatif en plus au cas où tout irait mal. Saisissant une seringue, un flacon désinfectant, et une bande de compresse, il referma le tout et cria aux chiens de le suivre.

Une fois dans la ruelle, haletant légèrement, il devait s’attendre à faire quelque chose de peu agréable : faire une injection sur un patient plutôt réticent. Quelle journée de mouise…


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MessageSujet: Re: Tu ne manqueras pas d'arriver quelque part, si tu marches assez longtemps [hiiagara et Jane]   Tu ne manqueras pas d'arriver quelque part, si tu marches assez longtemps [hiiagara et Jane] EmptyMar 11 Oct 2016 - 13:47

Nicole l’observait. Pour qui se prenait t’ il, ce voyou décérébré, pour oser fouiller dans les affaires de sa précieuse ? Alors, elle le rappela à l’ordre, lui touchant volontairement la cuisse du museau. L'électrisant, pour mieux lui faire comprendre qu’il n’était pas là pour s’amuser, mais bien pour trouver les médicaments qui les apaiseraient, elle et ses gardiennes. Alors, quand Chantal arriva, toute contente d’avoir trouvée les clefs, ce fut un véritable soulagement. Elles étaient tirées d’affaires, du moins, pour l’instant. Si ce type était vraiment ce qu’il prétendait être, et non pas un énième détritus qui courrait après leur mère pour essayer de la mettre en cage. Alors, Nicole adressa un petit signe de tête à sa soeur, lui disant de rester sur ses gardes. Geste que la demoiselle réitéra. Elle avait compris le message, et lui disait de faire de même.

Les deux bouviers descendirent du véhicule, suivant le jeune homme qui venait de crier. Le suivre ? Elles ne l’auraient lâché pour rien au monde. Pas quand il semblait aussi indispensable à cette situation désespérée. Arrivant dans la rue, leurs ardeurs se décupla, et les chiennes, prises de frénésies, coururent sans attendre le médecin. Il faut dire qu’en plus d’être intelligentes, leurs capacités physiques en avaient été décuplées par leurs vies de sauvageries. Nicole et Chantal n’était donc en rien des animaux normaux.

Arrivant en premières sur les lieux, chacune d’entre elles empoigna un bras de la jeune femme. La traînant sur le sol alors qu’elle se débattait. L'électricité de leurs pelages, de leurs crocs n’avait jamais eu aucun effet sur elle. Peut être était ce parce que cette magie venait d’elle ? Personne n’aurait pu le dire avec exactitude. Les deux chiennes ne s’en privaient donc pas, et refermaient leurs puissantes mâchoires sur les muscles contractés de leur adorée. La maintenant au sol comme elles pouvaient, pour faciliter le travail du charlatan. Ce qu’elle ne purent prévoir, en revanche, ce fut les jambes de Jane. Ces dernières étant trop volages pour essayer de les maîtriser, et comme elle était sur le dos, ce n’était pas la meilleure des situations pour lui inoculer un médicament. C’est qu’elle portait de haut talons la bougresse.

Nicole poussa un gémissement, bientôt suivit par sa soeur. Il était compliqué de la maintenir en place. Et puisqu’elles étaient blessés, le moindre mouvement commençait à devenir douloureux. D’un commun accord, celle qui maintenait le bras droit le lâcha d’un coup, puis fit un bond en arrière. Chantal, qui tenait le bras gauche, commença à la tirer vers elle. Sa jumelle, loin de regarder seulement la scène, commença à pousser Jane de la truffe. Essayant de la retourner par le dos, et la mettre sur le ventre, ou il serait beaucoup plus compliqué pour elle d’attaquer, et de blesser. C’est qu’elle distribuait les coups la madame, visiblement emportée par son délire ou on la torturait.
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MessageSujet: Re: Tu ne manqueras pas d'arriver quelque part, si tu marches assez longtemps [hiiagara et Jane]   Tu ne manqueras pas d'arriver quelque part, si tu marches assez longtemps [hiiagara et Jane] EmptyMer 12 Oct 2016 - 17:03



Admirant les efforts des chiennes, Hiiagara leur laissa tout le temps dont elles avaient besoin pour immobiliser la victime. Sur le ventre, elle n’arrivait plus à se débattre contre ses souvenirs, le sol et les canidés servant de camisole de fortune. Prenant une seringue, il désinfecta l’aiguille avec un bout de compresse et commença à remplir le compartiment. Vérifiant qu’aucune bulle d’air ne soit installée à l’extrémité –dans le sang, cela risquait de compliquer la vie du patient voir même de le tuer !-, il chercha comment prodiguer efficacement le remède. L’arrière train de Jane semblait parfait pour cela. Exposé et plutôt bien moulé, il ne faisait aucun doute que la pointe trouverait avec pertinence les vaisseaux sanguins nécessaires. Mais un doute l’envahit quand il examina les cabots. Ces molosses aux gueules flemmards ne tolèreraient jamais un tel affront sur leur maîtresse, et lui-même était de cet avis. Grognant et prévenant ce qu’il allait faire, il se mit à califourchon dans la cambrure du dos de la possédée. Examinant son épaule, il trouva une prise parfaite. Ayant l’habitude d’effectuer des vaccins à cet endroit, il enleva le tissus quitte à le tirer de trop voir même à le déchirer s’il fallait. Hors de question de la laisser libre de ses mouvements.

S’appuyant sur la silhouette musclée pour qu’un spasme ne lui fasse pas bâcler le travail, il pressa la tige du piston. Le biseau, solidement planté dans une veine, laissa couler le liquide froid et étranger de la substance moléculaire artificielle le long du bras de la criminelle. En quelques battements à peine, le tout arriva au cerveau et commença rapidement à faire effet. Comme l’antispasmodique, l’effet était rapide, pour ne pas dire instantané. Mais pas forcément miraculeux ! Déjà très loin dans son délire, la pauvre mettrait au moins quelques minutes à redescendre. Comme après une prise de drogue et une perche trop violente en somme ! Désinfectant la peau, il se laissa retomber sur le côté, se massant le crâne. Sa mystérieuse rencontre tenait une sacré couche putain ! Finir dans cet état… Et si elle était droguée ? Si ses hallucinations étaient provoquées par l’influence d’un stupéfiant ? Merde ! Elle n’avait pas les symptômes remarqua-t-il et heureusement. Mais quel con de ne pas y avoir pensé avant.

Son pouvoir rit intérieurement de sa propre bêtise. Le faisant taire d’une pensée, il se releva et voulut donner une caresse affectueuse au chien à côté de lui. Une châtaigne encore plus forte que d’habitude le fit sursauter et tomber à la renverse. Jurant comme un charretier, il traita de nombreux noms d’oiseaux les détenteurs de foudre et d’électricité. Refoulant juste à temps les flammes qui sortaient d’instinct de son épiderme, il se redressa. Les yeux brûlants de colère –une rage provoquée par la douleur et la surprise-, il se résigna à reprendre son calme en s’allumant une nouvelle cigarette.


La passion emporte la raison.
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MessageSujet: Re: Tu ne manqueras pas d'arriver quelque part, si tu marches assez longtemps [hiiagara et Jane]   Tu ne manqueras pas d'arriver quelque part, si tu marches assez longtemps [hiiagara et Jane] EmptySam 26 Nov 2016 - 12:16

- Tuez moi à la place. C’est moi qui en ai eu l’idée. Elle n’a rien fait.

Jane était agitée. Comme dans ses cauchemars les plus tordus, le pâtissier la dominait. Et cette fois ci, c’était sur une chaise qu’elle était. Le crâne en sang, les sens engourdis par un produit qu’on lui avait injecté. La jeune femme était à sa merci, comme à chaque fois qu’elle le croisait. Cet homme, ce scientifique, était terrifiant. Constamment caché derrière un masque de chirurgien, il ressemblait à ces monstres de contes de fées. Improbables, mais bien constant. La peur tordait alors littéralement le ventre de la jeune femme. Qu’allait t’ il faire, ce sadique qui s’était mit en tête qu’il fallait la torturer. Qu’allait t’ il faire d’autre qu’il n’avait pas déjà fait, ce bourreau qui voulait la voir supplier.

Le pâtissier lui mit une droite. Il était vrai qu’elle n’aurait jamais dû parler sans sa permission, encore une règle qu’elle avait momentanément oubliée. Jane sentit sa tête partir sur la droite, sa joue brûler. Mais elle ne poussa pas le moindre couinement, pas le moindre râle. En dépit de la douleur, ses jambes et son ventre la faisait trop souffrir pour qu’elle n’ose que serait ce que protester. La demoiselle était trop faible, et ne souhaitait qu’une chose en cet instant précis. Mourir. Elle était dans cet état second, un état où l’on n’a pas conscience de son environnement. Ou l’on oublie tout, si ce n’est sa propre faiblesse, et la douleur qui en résulte. On oublie tout, si ce n’est qu’on veut mourir. Peut importe comment, temps que ce soit rapide.

Après de très longues minutes sans bruits, celui de la scie s’ étant stoppé à un moment x qu’elle n’aurait pu définir. La jeune femme sentit soudain qu’on lui bougeait la tête, qu’on la forçait à contempler ses bras, meurtris par des lames qu’on se refusait à lui retirer. Son ventre, marée sanglante qui lui fit fermer les yeux. Comment pouvait t’ on la maintenir en vie, dans un tel état ? Elle s’entendit poser la question, une question que son bourreau ne tarda pas à répondre, comme pour mieux se délecter de son désespoir. Il lui montra une seringue à l'intérieur verdâtre qui lui planta dans le cou. La jeune femme s’entendit de nouveau hurler.

Mais son hurlement perdit d’intensité à mesure qu’elle reprenait pied avec la réalité. Bientôt, la lumière blanche aveuglante de sa salle de torture laissa place à l’ombre de la ruelle crasseuse. Tremblante, elle se prostra, adoptant une position fœtale le temps de se calmer. Avant de pouvoir réellement s'arrêter, elle s’entendit pleurer. Elle avait tellement mal, tellement peur. Une sensation étrange au creux des reins, celle que ce monstre viendrait bientôt la chercher pour continuer là où il s’était arrêté. Celle que peut importe ou elle irait, elle ne serait jamais en sécurité.
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