Vient, je t'invite, on va manger des fruits de mer [lily et une inconnue]

Aujourd'hui, Jane s'était réveillée en sursaut, l'image d'un homme en blouse penché sur son visage. C'est l'heure de prendre tes médicaments 624, qu'il disait, un sourire malsain étiré sur sa face joufflue. Alors, elle s'était réveillée en sueur, sur le point d'hurler sa peur. Elle s'était réveillée, puis s'était précipitée dans la salle de bain. Vomir entièrement son repas de la veille était un acte qui s'imposait de lui même, tant ce rêve la rendait malade à chaque fois qu'elle le faisait. La jeune femme était restée prostrée un long moment près du lavabo. Grelottant de froid et de peur, paralysée par sa propre impuissance.

Quand elle reprit ses esprits et qu'elle releva la tête, plusieurs heures s'étaient écoulées. Sans bruit, Jane se leva et se brossa les dents. Sans bruit, elle prit une bière dans son frigo, et sans regarder l'heure, passa à table. La buvant à grandes gorgées, elle resta protrée. Quand cette dernière fut finie, avec un automatisme qui lui était acquit, elle traîna des pieds jusque dans sa chambre. En fermant les yeux, elle se changea. Aujourd'hui était un jour sans. Pas de perruques, pas de maquillage. Jane n'en avait le courage. Jane n'en avait pas l'énergie.

Ce rêve était une récurrence, et avait tendance à apparaître les jours ou elle ne travaillait pas. Pour lui rappeler qu'elle avait une mémoire à retrouver, qu'elle devait arrêter de jouer. Mais dans l'état dans lequel elle était plongée, Jane ne pouvait rien faire d'autre, son cerveau était tout simplement débranché. Sortant de l’hôtel miteux dans lequel elle avait élue domicile, la jeune femme marcha longtemps, sans vraiment savoir ou elle allait. Ses lourdes chaussures claquant sur le pavé.

Toujours dans sa torpeur, elle ne remarqua pas tout de suite qu'elle était devant l'océan. Que ses chaussures, pleines de sable, mériteraient une bonne douche. Son pantalon aussi cela dit, car son bas était lourd, lourd et mouillé. Devant la mer, elle se laissa tomber en arrière, le regardant un long moment. Enfonçant ses ongles longs dans le sol, elle commença à en faire un tas. Ne voyant pas cette personne arriver sur son coté, ne croyant pas qu'elle était là pour lui parler.

Elle sort de sa torpeur, abordée par une jeune femme qui ne sait quoi faire. Elle vient d'arriver, Jane le sait, car cela se voit sur son visage. Elle n'a pas encore la résignation qu'on les autres habitants d'Awashima, cet air qu'on attribue d'habitude aux prisonniers. Sur la plage, c'est toujours là qu'ils viennent en premier. Comme si visiter cet endroit leurs permettrait d'en partir. L'espoir fait vivre, et une simple lettre n'est pas efficace. Il faut essayer par ses propres moyens pour comprendre que toute tentative est vaine. Il faut s'entendre dire la vérité plusieurs fois d'affilé pour abandonner.

Jane est une menteuse. Elle ment tout le temps. Sur son nom, sur sa profession, sur ses talents aussi. A force de pratiquer, elle a dévellopée un drôle de sens, qui lui permet de dire quand on la berne. C'est instinctif, et là, ses trippes hurlent que ce sourire est faux. Mais elle s'en fiche Jane, parce que c'est une menteuse. Parce que son talent est presque une maladie. Elle peux très bien faire semblant de ne rien remarquer, de jouer un court instant avec la normalité. Cela ne la dérange pas, car en ce moment, elle en a besoin. La jeune femme ressent l'envie d'être elle même, pour s'ancrer, et ne plus se perdre avec ses personalités. Avec tous ces déguisements, on se confond parfois. Les cauchemars lui font entendre raison, elle n'est pas ce qu'elle prétend être. Ils lui remètent le pied à l'etrier, et a chaque fois, c'est une claque d'on elle doit se relever.

En parlant de se lever, c'est ce qu'elle fait, elle se relève, car Jane a besoin de parler. N'importe quoi, pour oublier. Pour se changer les idées. Cette petite a besoin d'aide ? Pourquoi pas, après tout, cet ersat de conversation suffira. Elle regarde bien cette jeune femme. Elle la regarde de haut, car ses talons la font tricher. Jeune, son interlocutrice est maigre, d'une maigreur qui lui est famillière. Mais elle n'arrive pas à mettre le doigt dessus, et son esprit reste bloqué, frustré. Alors elle remonte un peu, pour détailler son visage. Pour se changer une seconde fois les idées. Mignonne, violets, ce sont les deux mots qui lui viennent à la bouche, qui restent coincés sur sa langue alors qu'elle s'appretait à le dire de vive voix.

- En quoi puis je vous aider ?

Ce n'est pas un visage souriant qu'elle lui offre, mais des yeux moqueurs, des yeux qui rient doucement, pas méchament. C'est une voix trainante, qui étire les mots, comme pour mieux les prolonger. Cela fait longtemps qu'elle n'a pas parlé ainsi, adoptant ce timbre qu'elle veut naturel. Trop de déguisements, trop de faux semblants, aujourd'hui est un jour sans.

Jane, elle ne fait que fuir, c'est un peu son truc à elle. Fuir toujours plus loin, sous des déguisements toujours plus compliqués. Prenant des accents toujours plus travaillés, elle parle, et boit sur les toits des bâtiments en oubliant ce qu'elle a fait pendant la journée. Oui elle est comme ça, la jeune femme n'arrive pas à se poser et à savourer. Ya toujours un truc qui la dérange, cette envie de liberté. Alors, oui, elle a envie de parler, d'écouter, de se changer les idées, mais ce n'est que pour la journée, elle sait que ça s’arrêtera là. Que leurs relation jamais n'aboutira. Cela la démoralise un peu, Jane. Elle aimerait que ça soit plus compliqué, mais elle se connait. Fuir est sa spécialité. Que doit t'elle faire alors, devant cette enfant qui dit merci, qui abandonne son masque de mensonges pour se montrer à nue ? Elle ne sait pas, elle hésite. Jane la regarde alors. Elle la regarde, et essaye de répondre à ses questions. C'est le moins qu'elle puisse faire pour la remercier. Pour la remercier d'être présente dans ce moment ou elle a besoin de s'ancrer dans la réalité. Pour ne plus mentir et lui montrer la vérité, d'être elle même, avec une personne qui est pour une fois ce qu'elle prétend être.

- Non, c'est moi qui suis trop douée.

Ses yeux alors se voilent de mélancolie, quand bien même son sourire reste présent. Car ce n'est pas un mensonge, ce n'est même pas une façon de se vanter. C'est la vérité, la triste vérité. Mais très vite, elle hausse les épaules et s’apprête à répondre à la question suivante. Cela l'amuse un peu, car les nouveaux arrivants viennent toujours sur la plage. Ils viennent, pour voir par eux même qu'il n'y a aucune issue. Pour s'entendre confirmer qu'ils sont prisonniers. C'est une fraîchement débarquée celle là, cela se voit comme le nez au milieu du visage, elle n'a pas cet air résigné. Cet air qu'on les gens après avoir passé de longues années loin du continent, de leurs familles. Jane s’apprête à parler, mais un couinement la fait s’arrêter.

La jeune femme n'aime pas ce bruit. Elle se tourne et voit un homme, les deux pieds dans l'eau, un sac de sport sur le dos. Il est penché, et maintient quelque chose dans la mer. Sueur froide, Jane se précipite à sa suite. Les couinements ont du alerter son instinct maternel, et cela l'agace. Elle aimerait ne pas avoir à s'en soucier, elle aimera juste se dire que c'est ainsi que fonctionne la vie. Pourquoi doit t'elle se précipiter vers lui, pourquoi doit t'elle lui demander ce qu'il fait ? Et voila, son petit coeur se serre. Ce sont des chiots, six, mais trois sont morts noyés. Elle n'a pas pu stopper ce carnage. Elle est arrivée trop tard.

A la place, elle demande au monsieur de lui donner les survivants. Y comprit celui qu'il maintient la tête dans l'eau. Le pauvre chiot est tellement transit de froid qu'il en tremble. Ce sont là trois petits monstres qui hurlent, et réclament le lait de leurs maman. Jane ne fait pas dans le social, les trucs mignons, elle n'en veut pas. Trop de travail avec sa seule personne, et aucune envie de s'engager. Alors, après avoir négociée avec le pauvre homme, elle repart de son coté, le sac ou se trouvent les petits bouviers bernois contre son torse. Elle va les donner. Au moins, elles auront une vie meilleure. Des gens bien s'en occuperont. Elle, elle est pas un gens bien. Un chien, c'est une attache, et Jane n'en veux aucunes. Elle dépose alors le sac par terre, sur la plage, et met ses mains contre son dos, demandant à voix haute si l'autre veut l'accompagner à la SPA. Si elle veut s'amuser à l'aider à remplir du papier.

Elle le gifle, cet homme qui a décidé de ne pas s'embêter. Elle le gifle, choquée de voir que les humains peuvent être cruels. Jane, elle, ne réagit pas. Enfin si, la jeune femme hausse un sourcil, car c’est qu’il s’empourpre le monsieur. Pas content de se faire dicter sa loi par une gamine mal élevée. Heureusement, il ne pipe mot. C’est qu’au fond, il doit savoir que c’est mal. Il se justifie alors, personne ne voudra de chiots non sevrés. Le syndicat de l'immeuble menace déjà de l’expulser, il ne peut se permettre un faux pas. C’est qu’il a une femme et des enfants. Ou ils iraient, hein, ou qu’ils iraient ? Jane hoche la tête, pour le dédouaner, parce qu’il ne le fera jamais lui même. Parce que dans la vie, on a tous des moments ou on fait des trucs qui nous plaisent pas. C’est de la faute de personne, juste une fatalité qu’elle connaît bien.

Mais la jeune fille ne l’entend pas de cette oreille, elle a prit les petits cadavres et s’est éloignée. Jane après avoir salué le monsieur rouge, décide de la suivre. De voir si tout va bien. Mais tout ne va pas bien, car elle pleure. Elle pleure silencieusement cette injustice qui lui a été donnée de regarder. Jane la laisse faire, Jane la regarde enterrer les petits chiots. Puis elle voit le rescapé s’approcher doucement. Tout mouillé qu’il est, son interlocutrice le prend dans ses bras. Elle le sert, comme si elle avait peur qu’il s’échappe. Comme si elle avait peur qu’il lui arrive autre chose.

Jane prend le sac de sport et le met contre son flan. Les chiots sont ballottés, mais elle s’en fiche. Ils couinent, mais elle les ignore. Pourquoi se poser la question, elle va les donner de toute façon. Alors, elle se lève et marche en direction de la spa. La jeune femme ne sais pas vraiment ou s’est. Mais il y a un plan pas loin, elle va le regarder, et quand elle se met en marche, l’autre lui demande.

- " Au fait, vous ne m'avez toujours pas dis votre nom ... "

Jane se retourne et lui fait un signe de tête. Son nom, le vrai ? Pourquoi pas, après tout, c’est un instant de vérité. C’est un instant privilégié. Alors la jeune femme va être directe, oui elle le sera, avouant sans le vouloir un pan de son passé. Son passé qu’elle essaye d’éviter.

- Mon nom, je n’en ai pas vraiment … je suis tout et n’importe quoi, selon l’humeur et le moment. Appelle moi Jane, Jane c’est celui que j’utilise par défaut. Et toi alors ? C ‘est quoi ton petit nom ?

Elle éclate de rire puis continue de se diriger vers le panneau. Elle le regarde un long moment, avant de se décider à marcher. Mais quand elles arrivent, de longues minutes plus tard, après deux trajets en bus ou on les aura dévisagées à cause de leurs petits passagers, c’est le drame. La spa est fermée. Trois semaines de congés. Pour aller ou ? C’est une bonne question qu’elle continue de se poser. Elles sont sur une île. Trois semaine c’est long, surtout pour en faire le tour. Jane ne comprend pas. Mais Jane n’a peut être pas toutes les cartes en mains. Alors, elle regarde les deux petits monstres qui continuent de chouiner. En établissant un contact visuel, les deux chiots baissèrent oreilles et têtes puis se ratatinèrent.

- ça gueule, ça gueule, mais dès qu’il faut assumer ya personne hein ?

Parler aux animaux n’était en général pas son truc, mais là, c’était plus à elle même qu’elle s’adressait. Posant le sac par terre, elle les soulève un par un pour définir leurs sexe. Pour les regarder de plus près aussi. Pour essayer déjà de les différentier. Mission impossible, les deux petites femelles étaient des copies conformes. Il faudrait voir avec le temps. Si temps il y avait, car elle n’allait pas garder, oh que non. Dès qu’elle pourrait, Jane s’en débarrasserait.

- J’vous préviens les meufs, c’est temporaire. Dès qu’ils rouvrent, vous passez à la trappe. Okay ? parfait.

- Je vais au moins les garder jusqu’à ce que je trouve une alternative.

Elle se tourne vers la petite fille qui ne lâchait pas son chiot. Enfant mal aimée, chiot non désiré, la femme qu’elle était n’aurait jamais pensée qu’ils s'accorderaient si bien. Ce qu’elle voyait, c’était une belle complicité, les tenants et les aboutissants n’étaient pas de son ressort, mais à les voir ainsi se compléter, son coeur se serrait. C’était beau. Assez pour qu’elle se décide à mettre cette jeune fille dans la catégorie des gens qu’elle aimait bien.

Mais alors qu’elle allait ouvrir la bouche, les petits monstres se remirent à pleurer. Un instant, Jane fut tentée d’ hurler, de leurs dire de se la fermer, mais elle avisa du coin de l’oeil la jeune fille. Elle était sensible, trop peut être. Crier sur des animaux sans défense ne lui plairait pas, et Jane ne voulait pas se prendre une mandale. Soupirant longuement, elle prit la première femelle par la peau du cou et la plaça tête sur son épaule droite. Se penchant vers le sac, elle prit la seconde, qu’elle plaça tout près de la première. Les petites continuaient, apeurées par la perspective d’une mort qu’elles n’avaient pas mérités. Elles étaient paniquées, et n’arrivaient pas à se calmer. Jane le ressentait, et s’était décidée à essayer de les rassurer. Tenant les deux petites avec son bras droit, elle se releva d’un mouvement souple.

- Tu aa un endroit ou rester ? Avec le chien je parle.

Parce qu’il était vrai que les résidences étudiantes n’acceptaient pas toujours les animaux de compagnie. Non pas que Jane voulait l’aider, mais si en fait. Si elle devait convaincre quelqu’un, user de ses poings, pourquoi pas, elle le ferait de bon coeur. Après tout, les étudiants ici n’ avaient pas beaucoup d’alternatives, et elle avait l’âge d’une étudiante. Le profil aussi.

Jane observa la jeune femme. Réfléchissant à un moyen de l’aider sans que cela ne lui coûte un trop grand investissement. La regardant un long moment, espérant trouver l’inspiration dans son visage de porcelaine. Déjà, avait t’ elle un logement ? Car la réponse qu’elle lui avait donnée n’était pas satisfaisante. Jane pensait que oui, mais ne pouvait l’affirmer avec certitude. Sinon, ou entreposerait t’ elle ses affaires ? Non, il y avait une autre raison à son refus, mais temps qu’elle ne le dirait pas clairement, la menteuse ne pourrait l’aider. Ignorant les deux monstres qui ne pipaient plus mot, elle se tourna vers sa comparse.

- Déjà on va manger … j’en ai marre de réfléchir le ventre vide.

Mais ou manger avec trois chiots dans les bras ? Le macdo d’ en face, l’une d’entre elle devrait les garder dans ses bras tandis que l’autre commanderait. Jane allait payer le repas, de toute façon, l’autre ne semblait pas avoir d’argent sur elle. Prenant le sac, la menteuse se dirigea vers le fast food. La terrasse, elles allaient rester dessus. L’une surveillerait les bestioles, tandis que l’autre commanderait à manger. Une bonne façon de procéder.

Faisant signe à la porcelaine de la suivre, elle se plaça à une table vide. Mettant les deux petits boudins dessus, elle demanda en même temps ce qu’elle voulait. Que c’était elle qui offrait. Les deux petites se remirent à pleurer, mais elle les ignora, trouvant de plus en plus agaçants ces bruits qu’elles faisaient dès qu’on les bougeait un peu. Les autres clients les regardaient, mais la jeune femme avait décidée de ne pas leurs prêter attention. Se focalisant sur la commande à passer. Ayant la réponse, elle entra, faisant la queue et payant un repas qu’elle emmena dehors.

Elle, elle avait prit un plateau de fruits de mers, étonnée de voir qu’ici, on pouvait en commander. Bon, ce n’était pas le grand luxe, et les bouts de crabes faisaient vraiment la gueule, mais elle avait voulue essayer. Alors, elle avait prit des fruits de mer, deux grands big mac, quatre petits wraps, plein de nuggets, des glaces et deux boissons versions grand format. C’était un festin, et il avait fallu un grand sac pour tout transporter, mais l’odeur faisait vraiment saliver.

Sortant tous les aliments de leurs étuis, Jane ouvrit une canette de bière, et reprit les deux boudins sur son épaule, n’utilisant que sa main gauche pour se servir. Vu que c’était le seul moyen qu’elle avait trouvée pour les faire taire, elle n’allait pas s’en priver. Ce qu’elle n’avait pas prévue en revanche, c’était que ses deux petits monstres tourneraient la tête à l’odeur de la bière, et essayerait de se déplacer, à leurs façon, pour la sentir de plus près, et essayer de la goûter. Cette image fit fondre son coeur, un peu. Pas beaucoup, mais juste assez pour qu’elle se dise que ce pourrait être fun en fait, l’éducation de chiots. Mais ce sentiment disparu bien vite, remplacé par la perspective de devoir s’en occuper continuellement.

- Sérieusement les filles, vous voulez de la bière ?

Ouais, je suppose qu’il en faut pour tout les goûts.

Elle avait parlée de sa voix lente et traînante, concentrée sur les chiots. Les deux petites ne voulaient que son épaule, c’était drôle et ennuyant. Drôle, parce qu’elle allait devoir les porter ainsi continuellement, ennuyant, pour à peu pret la même raison. Prenant une crevette, qu’elle trempa dans la sauce mayonnaise, la jeune femme croqua bruyamment dedans, avant d’en prendre une seconde, et beaucoup d’autres. C’était sympa de voir qu’elles avaient un petit coté croustillant, cela dit, c’était sûrement à cause du passage en friteuse. Cette chose là pouvait rendre n’importe quoi plus gras et plus bon, en un rien de temps. Jane s’attaqua pourtant rapidement au crabe, sure de pouvoir lui trouver une place dans son estomac. Elle s’attaqua au crabe, puis au pouple, avant de finir sur le warps, et la glace. Buvant de grandes rasades de bière pour faire écouler tout cela.

Se rejetant en arrière, elle tapota son ventre bien remplit, avant de se tourner vers la jeune femme qui lui faisait face. Cette jeune femme qui avait adoptée un chien sans savoir ou cela allait la mener. Parce qu’il fallait bien retourner au sujet de départ, qu’allait t’ elle en faire. Cette question ne l'intéressait pas vraiment, car elle n’avait aucune intention de l’aider. Bon si peut être un peu, mais pas beaucoup, juste parler avec son logeur si besoin en était. Mais pas plus, plus, ça lui prendrait trop de temps et d’énergie. La jeune femme avait beau être curieuse, elle n’était pas assez téméraire pour prendre ce genre d’engagements vis à vis de cette petite. Lui payer un repas était déjà, à son sens, beaucoup trop.

T’es étudiante non ? Tu vis à Kousha ?

Elle se leva alors, posant les petites sur la table une seconde fois, se décida à jeter leurs repas terminé. Évitant, comme à son entrée, de se faire repérer par les caméras de sécurité. Gardant un visage hors de portée, pour ne pas être piégée. Revenant sur ses pas, elle reprit les petites, qui commençaient à s’agiter de ne plus sentir la chaleur de son corps. Jane en était sure, ces deux là allaient lui donner du fil à retordre.