Rencontre fortuite [Eva]

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Nous y voilà, mais où exactement ? Si on m'avait dit un jour que je me retrouverai dans une situation pareille alors peut-être que j'aurais pris cinq minutes pour y penser, pour réfléchir à ce que je devrais faire alors. Mais voilà, il est des situations tellement improbables que l'on ne se pose même pas la question et aujourd'hui par un hasard incroyable j'étais en plein dedans. Si l'on estime bien entendu que se réveiller sur un banc dans un parc que l'on ne connaît pas avec un bagage complet est une situation improbable.

L'homme au râteau avait fichu le camp, vaquant à ses occupations. Je pouvais même le voir chouiner de là où j'étais, à marmonner dans sa barbe… Mais qu'est-ce que je fabrique encore ici moi d'ailleurs ? Ce n'est pas en restant planté là comme un idiot que les choses vont bouger. Plein d'une énergie nouvelle je saisis fermement mon sac et place une lanière sur la première de mes épaules venue. Cela dit, marcher sans savoir où aller ça revient presque à ne rien faire du tout. Cela doit être pour ça que les gens ont des objectifs dans la vie, et je décidais d'ailleurs que le mien serait de me tirer d'ici vite fait bien fait. Restait à savoir comment et surtout d'où je devais m'en aller.

C'était curieux tout de même alors que je sentais au fond de moi que j'aurais du être tout à fait paniqué par ce nouveau décor totalement inconnu avec tous ses gens autour qui pourraient tout aussi bien être des meurtriers sanguinaires, je me sentais étrangement serein. Comme si flâner ainsi me convenait tout compte fait. D'ailleurs je regarde mes pieds se lever l'un après l'autre pour avancer sans savoir pourquoi et je me dis que je pourrais facilement vivre sans savoir où je vais. Alors j'ai continué à marcher, juste un peu, pour voir où cela me mènerait. Je ne sais plus quand j'ai décidé que je devais faire autre chose pour arriver à mes fins mais j'ai fini par m'arrêter un peu pour réfléchir à tout ça, très sérieusement cette fois.

« Je ne reconnais rien ici, et ce n'est pas seulement ce parc... » Murmurai-je pour moi-même

Et puis il y avait cette étrange lettre aussi. Du grand n'importe quoi, les pouvoirs surnaturels ça n'existe pas pour commencer et deuxièmement, je ne concevait que l'on puisse me conduire dans un parc comme celui-ci sans que je ne m'en rende compte. Je ne comprends plus grand chose à tout cela, c'est incohérent, ça m'énerve et en même temps ça me fascine énormément. C'est sûrement à ce moment là que j'ai dû penser que j'avais besoin de réponses et qui dit réponse, dit communication. Mais qui devrai-je interroger ? Peu importe où mon regard se pose tout le monde ici semble se comporter incroyablement « normalement » comme si tout allait bien. Personne ne s'étonnait même de ma présence, moi qui hier encore n'étais pas là. Peut-être que dans deux semaines avec du recule j'y repenserai en me disant que c'est normal aussi. Remarque, d'ici deux semaines je serais sûrement de retour en Allemagne à m'occuper de mes affaires et ce ne sera alors plus qu'un mauvais souvenir.

Puis c'est là qu'il a fallut se mettre au boulot. Je me collais deux claques sonores sur les joues pour me réveiller, fini de rêvasser et de se triturer les méninges à un moment on doit agir, action ! C'est tomber sur une jeune femme qui passait et ne me demander pas pourquoi. Le fait est que c'est elle qui passait à ce moment là et cette rencontre était tout à fait fortuite, j'avais des questions et j'ai supposé qu'elle avait peut-être des réponses. Alors qu'elle m'avait dépassé j'ai pris mon sac que j'avais posé par terre après m'être arrêté et je commençait à trottiner derrière elle avant de l’interpeller.

« Eh ! Excusez moi mademoiselle. »

En disant ces mots j'ai eu envie de me taper la tête contre un mur mais le mal était fait et la tirade avait déjà passé mes lèvres. D'abord y avait ce « eh », ce fameux « eh » dont je n'arrive pas à m'émanciper et qui fait l'effet d'un type grossier et impoli. Mais ajoutez derrière un vague « excusez moi mademoiselle » et là vous obtiendrez une phrase de parfait crétin aussi ai-je regretté de ne pas m'être contenté d'un simple « Excusez moi. » Enfin tant pis, je l'ai rejointe rapidement en quelques enjambées. Une fois à sa hauteur je me manifestais à nouveau pour confirmer que c'était bien moi qui l'avait interpellé. J'avais eu cette phrase en tête depuis mon réveil et je regrettais de ne pas avoir commencé par là.

« Je suis désolé de vous importuner mais j'aimerais vous demander quelque chose. Ma question va vous sembler bizarre : Savez vous où nous sommes ? »

Machinalement j'avais employé l'anglais, faisant le rapprochement avec ce jardinier du dimanche qui m'avait viré du banc. Si lui parlait anglais alors peut-être m'étais-je retrouvé dans un pays anglophone, même si cela me parut après réflexion totalement insensé voire même impossible.

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Rencontre fortuite feat Krysar

Evangeline se promenait dans ce grand parc dont elle n'avait pas retenu le nom. Encore une fois elle s'ennuyait comme un rat mort dans l'hôtel où elle avait élu résidence... pour quelques jours seulement. Elle passait d'un hôtel à l'autre, ses économies partant en fumée. Il ne lui resterait bientôt plus rien, et elle savait qu'elle devrait chercher un boulot ainsi qu'un petit appartement. Mais elle se refusait à tenter de trouver un peu de stabilité. Etre dans une situation précaire l'obligeait à réfléchir à un plan d'évasion, et lui rappeler que sa place était aux côtés de sa tante, à Dieppe, et non ici. Une bataille était donc déclarée entre son coeur et sa conscience, chacun armé de leurs arguments, et elle se retrouvait entre, déchirée de tous les côtés.

Pour occuper son temps libre elle flânait jusqu'à ce que ses jambes ne puissent plus la porter. Elle allait loin la plus part du temps, mais aujourd'hui la fatigue accumulée à cause des nuits courtes qu'elle passait, se faisait ressentir. Aussi, ne comptant pas s'enfoncer très loin dans le parc elle rebroussa chemin, dans le but de rejoindre sa chambre d'hôtel. Puis, alors qu'elle marchait d'un pas pressé, quelqu'un l'interpella. Elle ignora cette personne, n'appréciant guère sa façon de lui parler et accéléra le pas. Cependant, il - ou elle ? - insista et se manifesta. La jeune fille s'arrêta, déjà prête à user de son don si jamais elle se sentait en danger, et fusilla de son regard verdâtre l'inconnu... qui n'était autre qu'un jeune homme qui avait l'air perdu. Peut-être un nouvel arrivant ?

Sa question confirma les soupçons d'Evangeline. Elle avait posé exactement la même à son arrivée et le fait qu'il porte un sac qui semblait peser lourd, ne la trompait pas. Aussi elle avait cru entendre un petit accent allemand, mais elle n'était pas assez sûre d'elle pour l'affirmer. Et même si elle l'avait fait, elle n'aurait pas engagé la conversation en allemand pour autant, au vu de son niveau. Malgré les quelques années où elle y avait vécu, elle n'avait jamais réussi à s'exprimer dans cette langue. Préférant donc limiter les dégâts, elle lui répondit en anglais.

- On se trouve dans le parc d'Ikazuchi.

La jeune fille voyait bien qu'il attendait certainement autre chose qu'un simple nom de lieu. Puis remarquant qu'il tenait dans ses mains une enveloppe ressemblant fortement à celle qu'on lui avait donnée, elle la montra du doigt.

- Normalement il y a une carte de l'île dans votre enveloppe. C'est précieux une carte, alors faites-y attention.

Elle regrettait bien de l'avoir brûlée, le jour de son arrivé. Elle était donc certainement la mieux placée pour faire ce genre de remarque. Aussi, curieuse comme elle l'était, elle ne put s'empêcher de demander :

- Vous êtes un nouvel arrivant, n'est-ce pas ?

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Le parc Ikazuchi, hein ? Jamais entendu parlé et étant donné la consonance asiatique du nom ça n'avait rien de surprenant. En Allemagne on n'a pas ce genre de parc mais dans ce cas, qu'est-ce que je pouvais bien faire ici ? Cette affaire de plus en plus floue ne me plaisait plus autant et maintenant ce qui avait ressemblé à une petite blague devenait carrément un traquenard. D'autant que là on parlait de se situer autre part que sur les rives de l'Allemagne. Alors que la jeune femme -qui a vu de nez était sans doutes plus jeune que moi- m'expliqua que j'avais sans doutes dans ma lettre une carte des environs je notais que l'on se trouvait sur une île, ce qui n'avait rien d'une bonne nouvelle. Adieu ma belle Allemagne… Par rapprochement je suis vite arrivé à la conclusion qu'un parc nommé Ikazuchi situé sur une île ne pouvait être qu'au Japon ce qui la encore n'était pas réjouissant. Mais petit à petit je commençait à recoller les morceaux, dès lors je n'avais plus qu'à trouver un moyen de m'en aller.

Mon attention était rivé sur la carte quand elle me posa la question, je la notais dans un coin de ma tête mais tout en choisissant malgré tout de déplier la carte. Une carte… C'est drôle parce que avec tous les cours de géographie que j'avais été obligé de me coltiner depuis des années et des années j'ai naïvement pensé que je pourrais reconnaître cet endroit. La seule chose dont j'étais sûr à présent c'est que je n'étais pas sur le sol japonais car oui, je pouvais au moins reconnaître le Japon quand je le voyais. Je relevai la tête pour regarder l'adolescente qui me faisait face et me fusillait de ses yeux émeraudes. J'hésitai un instant à répondre mais la méfiance pris le dessus, des tas de choses ne tournaient pas rond mais elle semblait en savoir plus qu'elle ne voulait bien en dire et si elle était responsable de cette mascarade alors je n'allais pas prendre de gants.

« Avant toute chose, réponds à ma question : tu as quelque chose à voir avec ma présence ici ? » Je montrais la carte à moitié déplié dans ma main. « Comment as-tu su pour cette carte ? Et puis c'est quoi d'ailleurs ce plan, je n'y ai vu ni aucun port, ni aucun aéroport, c'est absurde ! »

Voilà que l'impatience prenait le dessus et malgré moi je me sentais partir en vrille et m'emporter. A ma décharge ce n'était pas la meilleure journée de ma vie, cependant avec ce genre de méthodes je pouvais tout aussi bien faire fuir la personne qui était jusque là ma meilleure piste pour avancer. Cependant qui prendrait le risque de répondre aux questions d'une inconnue qui connaissait les détails de cette affaire plus que douteuse. Pour être franc je ne savais plus très bien quoi penser. Ce qui me vint à l'esprit c'est que l'on m'avait bien roulé et le pire c'est que je ne voyais pas comment. Il semblerait que des gens m'en aient voulus au point de me jouer ce sale tour à grand coups de batte et de GHB. Plus j'y réfléchissais, moins ça n'avait de sens.

« J'ajouterai que je te serais reconnaissant de m'expliquer comment on part d'ici, il me semble que cette plaisanterie a assez duré. »

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Rencontre fortuite feat Krysar

Evangeline continuait de le fusiller du regard, serrant les poings pour s'empêcher de le frapper. Même si sa force était certainement dérisoire et qu'elle se ferait plus mal qu'autre chose, l'impatience du jeune homme lui faisait serrer les dents. Elle était à deux doigts d'user de son don, de le terroriser rien qu'un peu. Et s'il continuait à l'énerver, elle n'hésiterait pas à réduire en cendres sa chevelure. Cependant, étant dans un lieu public elle hésitait, de peur de se créer quelques problèmes. Ce n'était pas le moment d'avoir des ennuis ; elle voulait partir, rejoindre sa tante et laisser ses défaillances génétiques dans un coin de son esprit.

Les questions qui lui posaient sur un ton déplaisant ne l'énervaient que davantage. Surtout qu'elle détestait le fait qu'il soit plus grand qu'elle. Ce n'était qu'un détail après tout, mais elle n'avait jamais aimé les gens plus grand qu'elle. Elle se redressa donc de toute sa hauteur, se mettant même sur la pointe des pieds pour gagner quelques centimètres de plus. La demoiselle lui répondit donc, avec toute l'amabilité qui pouvait lui rester - c'est-à-dire peu -, sa voix s'amusant à monter et à descendre de tonalité comme sur une montagne russe.

- Je suis pas responsable de ta présence ! Et même si la comparaison ne me plaît guère, je suis comme toi ! J'ai eu la même enveloppe que toi à mon arrivée et j'en sais pas plus.

Elle s'arrêta sur ce dernier point, faisant une courte pause pour reprendre sa respiration.

- Tu peux pas partir d'ici, mais vas-y essaye de t'échapper ! Les gens qui t'amènent ici n'ont pas pensé à créer une porte de sortie ! Tu arrives sur cette île, tu crèves sur cette île. Point final. A toi de te débrouiller pour vivre.

Pendant un moment fugace, la jeune fille fut déstabilisée par ses propres paroles. Elle aussi, elle s'accrochait au rêve de partir d'ici. Pourtant il fallait voir la réalité en face, il n'y avait aucun moyen de s'enfuir. Ses talons rencontrèrent de nouveau le sol et elle perdit de sa hauteur. Elle s'éloigna de quelques pas de l'inconnu et son regard se fit moins insistant. Il s'adoucit même.

- Tout ce que je sais c'est qu'on est sur une île, à cause de nos dons et qu'on peut pas la quitter. Tu peux appeler tes proches si jamais tu en as envie. C'est tout. Refais ta vie comme tu peux.

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Je ne sais plus exactement mais à un moment j'ai saisis que j'avais été trop loin, bien malgré moi certes mais ça n'effaçait rien. Il était clair qu'elle me détestait et d'après ce qu'elle disait je ne pouvais pas tellement lui en vouloir. Déjà son regard obstiné et ses poings serrés auraient dû me mettre sur la piste mais à en juger par ces mots le point de non retour avait été atteint. Cela dit, tout le monde peut se tromper et puis mon but au départ n'était pas non plus de me faire des alliés, moi je voulais juste m'en aller et retrouver mon ancienne vie.

L'étendue de mon erreur m'était apparue et même si j'aurais adoré me réfugier derrière la possibilité qu'elle pouvait toujours me mentir, elle avait l'air parfaitement sincère. Ou alors elle jouait très bien la colère auquel cas elle pouvait toujours se tourner vers le métier de comédienne. Alors comme ça je n'étais pas le premier à qui ce genre de mésaventure arrive… Dommage, la perspective d'être plus ou moins une exception m'avais séduit au départ. Alors que je luttais pour ne pas détourner le regard de ses yeux plein de haine la deuxième tirade fusa, plus franche, plus assassine. Aucun doute, elle me haïssait. Le mot crève me parut toutefois légèrement exagéré même si je l'avais cherché là encore je ne me cherchais même plus d'excuses.

Le plus dur à faire passer ce fut ce ton catégorique sur l'incapacité certaine de ne pas pouvoir quitter cet endroit mais devais-je seulement prendre cette phrase au sérieux ? Disait elle cela sur le coup de la colère. Elle avait pris un peu de hauteur du haut de ses petites pointes de pieds et bien que ce ne fut pas du tout le moment je trouvais à cette scène un aspect comique inattendu. J'avais l'impression de jouer « à faire la taille » comme quand j'étais gosse dans la cours de récré. Là encore tout tenait dans ses premiers propos que je n'arrivais pas à m'enlever de la tête, si elle était effectivement « comme moi » alors elle avait sur moi un ascendant certain. Elle savait et avait probablement fait ce que moi j'aurais fait en la quittant aujourd'hui mais cette perspective m'ennuyait, non parce que je ne veuille pas avoir ce point commun avec elle mais car cela donnait plus de crédit à ce qu'elle disait. Cela signifiait… Que peut-être, et je préférais toujours garder mes distances avec de quelconques hypothèses foireuses, peut-être qu'elle avait raison et que quitter cet endroit n'était pas possible.

Elle reposa les pieds au sol. S'éloigna et sembla plus calme alors. Elle semblait avoir pris conscience de quelque chose et bien qu'elle ait eu l'air plus calme elle ne sembla pas plus réjouie que cela. Tandis qu'elle s'éloignait de moi probablement en espérant ne plus jamais avoir à me croiser où que ce soit elle me donna ce qui ressemblait à un conseil. Je me trouvais penaud soudain à la regarder s'en aller et pourtant j'avais envie de faire quelque chose. Je me mordais les doigts désormais d'avoir été si indélicat plus tôt. Mais ses derniers mots sur des « dons » me firent hésiter. Est-ce que les gens croyaient tous à ce genre de contes folkloriques ici ? Est-ce qu'elle s'était fichu de moi au final ? D'un autre côté primait le fait qu'elle était passé par ce que je traversais en ce moment même et je ne pouvais m'empêcher de voir en elle un raccourci. Elle pouvait encore m'aider si je pouvais la convaincre de le faire et ça c'est moi qui en était convaincu. Au point où en était les choses je devais la jouer fine et cesser de vouloir faire l'imbécile ou même le soupçonneux têtu comme une mule.

Je lui courus après sans tarder et me plaçait devant elle, dans mon demi-tour je manquais de tomber, emporté par l'élan de mon sac et au final je me tenais comme un idiot les bras tendu devant moi comme si ça pouvait la retenir plus encore.

« Attends ! » M'exclamai-je.

Sur le moment je reconnais que je cherchais encore mes mots mais bien que ça me broie les côtes de le reconnaître je savais fort bien par où commencer.

« Écoutes moi, je suis désolé. »

Un premier pas, pas trop mal réussit me félicitai-je mais comment poursuivre sur cette bonne lancée. J'avais besoin de confirmer mes soupçons si je ne voulais pas perdre mon temps en quête inutile de retour. Après tout Ulysse y avait perdu des années mais au moins lui était rentré, moi je tenais pas à brader ma vie pour des clopinettes.

« Bon, je sais que les choses n'ont pas très bien commencé et je sais aussi que c'est entièrement ma faute. En guise de bonne foi je promets de ne plus me montrer désagréable envers toi, dans le cas contraire tu pourras toujours me laisser en plan. »

J'avais essayé de réinstaurer un climat neutre, une situation redevenue normale dans laquelle elle pourrait envisager à nouveau de m'apporter son aide. Je respirais un grand coup après avoir parlé tant et si vite et la sérénité s'insinua à nouveau.

« Tu as raison je suis comme toi, je suis un nouvel arrivant si l'on peut dire et je suis... » Je fis une pause. « … complètement perdu. C'est pour ça que j'ai besoin de ton aide. » Je regardais autour de nous et me dis que je n'avais plus grand-chose à ajouter. Je risquais un demi sourire avant de proposer ma dernière requête.

« Si tu es d'accord marchons un peu, je te raccompagne si tu veux et comme ça tu pourras m'expliquer pourquoi tu penses que l'on ne peut pas partir d'ici. Après cela je te promets que tu n'entendras plus jamais parler de moi. »

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Rencontre fortuite feat Krysar

Evangeline s'était emportée, chose qui lui était rare, elle qui était si calme d'habitude. Elle en venait presque - et elle appuyait sur le presque - à culpabiliser pour avoir tenu des propos si virulents, alors que le jeune homme était simplement perdu... Non ! Il avait été trop loin, point final. Secouant énergiquement la tête, elle marmonna quelques paroles dans sa langue natale et, de nouveau accaparée par ses pensées elle ne l'entendit pas revenir. Si bien qu'elle sursauta quand il apparut dans son champ de vision et poussa un juron qu'elle ne put retenir sous l'effet de la surprise. Mais qu'avait-il donc à se montrer si insistant ? Ne l'avait pas méchamment envoyé paitre ? Ou alors... était-ce un masochiste ? ! Une expression d'horreur vint se figer sur son visage, vite remplacée par une moue boudeuse. Ce n'était définitivement pas son jour.

Croisant les bras sur sa poitrine, bien campé sur ses jambes, elle écouta le discours du jeune homme, grognant quelque peu quand il prétendit être « comme elle ». Même si elle lui avait la réflexion quelques secondes plus tôt, elle n'aimait toujours pas la comparaison. Elle n'était absolument pas comme lui ! Ce qu'elle n'apprécia pas non plus fut ce demi-sourire qu'il afficha avant de proposer sa dernière requête. Se fichait-il d'elle ? Car si cela était bien le cas, elle n'hésiterait plus et mettrait son plan en action : Réduire en cendres chaque mèche de cheveux qui constituait sa chevelure. Au diable la présence de témoins !

La jeune fille le jaugea, se demandant si elle devait le croire et accepter sa proposition. Elle avait envie de le laisser en plan, de simplement lui dire qu'il fallait qu'il cherche des informations tout seul et qu'elle ne comptait pas lui mâcher le travail. Cependant il lui avait présenté des excuses et il semblait sincère. Il lui promit aussi de ne plus se montrer désagréable et que, dans le cas contraire, elle avait l'autorisation - alléluia ! - de le laisser en plan. Elle hocha donc la tête, de bonne grâce et ajouta en maugréant :

- Juste un détail ; je suis assez grande pour rentrer seule jusqu'à ma chambre d'hôtel. Mais bon... merci tout de même pour la proposition.

Evangeline était d'accord pour repartir sur de bonnes basses pour la suite de cette journée. C'était certainement mieux pour eux deux qu'ils arrêtent de se montrer désagréable l'un envers l'autre. Elle se força donc à se calmer, malgré que ses nerfs continuaient à être à fleur de peau et qu'elle n'hésiterait pas à répliquer pour défendre son amour-propre. Quelques temps après, elle le contourna et se remit en route et, vérifiant d'un simple coup d'œil qu'il l'avait bien suivi, elle réfléchit à ce qu'elle pourrait dire pour expliquer le fait de na pas pouvoir fuir de cette île.

- Je ne pense pas qu'une porte de sortie existe. L'allé est offert et se fait dans d'étranges circonstances puisqu'on ne se souvint de rien lors de notre réveil. Juste des souvenirs flous de gens en noir. Cette île s'est une cage dorée où l'on t'enferme, soit disant, afin de préserver l'équilibre du monde. Ne me demande pas de t'expliquer ce que notre existence pourrait causer à l'humanité, j'en sais rien. C'est peut-être à cause de nos dons ; enfin ...

Au regard que lui lança le jeune homme quand elle évoqua « les dons », elle comprit qu'il ne voyait pas du tout de quoi elle pouvait bien parler. Etait-il comme Alice, la jeune nonne qu'elle avait rencontré il n'y a pas longtemps ? Croyait-il aussi que c'était les manifestations d'un quelconque dieu ? Etrangement, quand la jeune femme lui avait dit cela, elle avait trouvé cela normal... mais que celui qui l'accompagnait désormais, puisse penser ceci lui semblait bizarre.

- De vrais dons qui sont à classés dans une autre catégorie que les dons de voyance ou que les dons qui te permettent de voir des esprits. Je ne sais même pas si ces deux derniers existent mais bon passons... Aussi tu as remarqué qu'il n'y avait pas d'aéroport. Donc, impossible de s'enfuir par les airs. Cependant il y a un port en périphérie, mais je ne pense pas que tu puisses t'échapper aussi facilement par la mer. Et même si tu trouves un moyen de t'enfuir - chose qui me semble compliquée -, les gens qui nous ont amenés ici te retrouveraient. Je ne vois pas pourquoi, après tous les efforts qu'ils ont fournis, ils nous laisseraient retourner chez nous sans faire d'histoire.

Elle avait achevé son explication et elle n'attendait maintenant plus que des remarques sur son raisonnement.

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Lorsqu’elle reprit sa route après m’avoir fait comprendre qu’elle n’avait clairement pas besoin de moi je perçus comme un fil au-dessus du vide sur lequel je tenais péniblement en équilibre. Elle me laissait semble-t-il une ultime chance d’en apprendre d’avantage. Pourtant pour le coup je m’étais montré sincère et le fait qu’elle habite à l’hôtel m’arrangea, comme ça au moins elle ne me confondrait pas avec un stalker. Je n’avais aucunement l’intention de l’importuner plus que je ne l’avais déjà fait, pour peu qu’elle m’apporter son aide je la laisserais tranquille et même si elle refusait j’imagine que je n’aurais pas pu faire autrement. D’un autre côté elle se retourna pour voir si je suivais le rythme. Même si c’était un très légers signe d’approbation je considérais cela comme un oui et me mis à la suivre docilement avec tout mon fatras.

J’en appris alors d’avantage sur ma venue ici. Plus jeune on s’imagine souvent être le héros d’une quelconque histoire palpitante qui commence par ce genre d’enlèvement étrange. Je n’avais pas fait exception mais dès lors je décidais que c’était stupide. Je ne ressentais pas l’excitation de l’aventure ou quoi que ce soit mais tandis qu’elle terminait sa phrase je compris que quelque chose clochait. D’abord j’approuvais l’image de la cage dorée. Même si l’on s’était retrouvés piégés je ne ressentais pas d’hostilité. Il planait comme un sentiment de sécurité. Si l’on avait retiré le fait que nous étions pour ainsi dire coincés, ça aurait même pu être un endroit sympa. Mais ce qui m’interrompit ce fut l’évocation de ces « dons », encore. Elle avait dû le remarquer. Le fait est que moi je n’avais pas de don, en tout cas pas à ma connaissance et j’ajouterai que personne à ma connaissance ne possédait ce genre de prétentions. Personne ne pouvait faire souffler le vent ou gronder le tonnerre autour de moi. Pour être honnête j’étais très sceptique.

Elle m’en apprit d’avantage sur les dons, plus que j’en aurais besoin à mon avis. Mais je commençais à adopter l’idée, après tout rien de ce que j’avais vécu ces dernières 24 heures n’avait de sens. Alors pourquoi pas ? Pour ce qui occupait notre affaire je ne m’étais pas trompé, non seulement ça ne figurait pas sur le plan mais en plus elle semblait m’assurer que nous ne pouvions pas partir par des moyens orthodoxes. Il existait toutefois un port et tandis que germait l’idée en moi d’aller y faire un tour elle me coupa l’herbe sous le pied. Ses propos étaient plausibles et cruels par là même. En effet, ça ne semblait pas être une mince affaire.

« Je crois que j’irais faire un tour au port malgré tout, on ne sait jamais… »

J’avais dit ça sans trop réfléchir et je n'y croyais pas tellement non plus. J'ai d’abord cru que je avais pensé cette phrase et quand je m'en rendis compte c'était trop tard . Elle l’avait probablement déjà fait en plus mais je dois dire que me résoudre à la fatalité de mon existence n’a jamais été mon fort.
Peu à peu ma réflexion me ramena sur ses fameux dons. Et si elle avait raison ? Si l’on amenait ici des personnes aux dons particuliers ? Alors quelqu’un avait peut-être fait erreur me concernant, peut-être que l’on pourrait me ramener ? Je stoppais net ma réflexion. Il valait mieux envisager le pire que se permettre le moindre espoir à ce stade-là.

« Je comprends mieux. Dis-moi, existe-t-il des personnes sans dons particuliers ici ? Enfin non, je… Est-ce que tu en as un ? »

Mes yeux s’éclairèrent d’une lueur nouvelle. Comment n’y avais-je pas pensé plus tôt ? Voilà le genre de choses que j’adorerais voir. Ce serait tout bonnement extraordinaire.

« Montre-moi s’il te plait. »

En disant cela je me sentais m’égarer un peu de mes priorités. Bien que je sois très curieux par rapport à ça est-ce que je n’avais pas des choses plus urgentes à régler ? Tant pis j’avais tout de même bien fait de poser la question. Mais avant qu’elle ne réponde je décidais d’en revenir aux fondamentaux. Je crois que je n’avais jamais tant accumulé les manquements à l’ordre, moi qui faisais d’habitude des efforts surhumain pour « paraître » courtois.

« J’ai faillis oublier, je m’appelle Krysar, et c’est un peu tard désormais mais je te remercie pour ton aide. »

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Rencontre fortuite feat Krysar

Evangeline haussa les épaules alors que le jeune homme répondit qu'il ira tout de même faire un tour au port. Elle savait très bien que ses mots n'auraient pas une très grande influence sur lui, aussi il faisait ce qui lui chantait tant qu'il disparaissait de la circulation et qu'elle n'ait plus à le recroiser. Il n'était pas si méchant, c'était un fait, mais elle préférait éviter les gens qui lui donnaient des envies de meurtre. Surtout que plus elle maîtrisait son don, plus cela lui montait à la tête, et il n'était certainement pas bon de se croire invincible. Aussi, cela lui faisait froid dans le dos de se savoir capable de torturer quelqu'un pour son bon plaisir. Elle devenait sadique... Un léger frisson la parcourut et elle chassa ces sombres réflexions de son esprit.

Le jeune homme lui demanda alors s'il existait des personnes sans don sur cette île. Bonne question. Dont elle ne connaissait d'ailleurs pas la réponse. Elle avait beau réfléchir elle n'avait jamais rencontré de personnes sans don. La jeune fille secoua la tête, haussant simultanément les épaules, en guise de réponse. Malgré ses quelques recherches qu'elle faisait à droite et à gauche, elle n'en avait appris que très peu sur l'île.

Ce fut la deuxième question de l'inconnu qui la fit se figer, avant de reporter son regard sur lui. Elle avait un don effectivement mais de là à lui montrer... elle n'était pas certaine d'en avoir envie dans un lieu public. Elle n'avait pas vraiment à s'inquiéter d'avoir des témoins, personne ne regardait dans leur direction. Puis quand elle voulut répondre, il ne lui en laissa pas le temps, désirant apparemment se présenter. Krysar qu'il s'appelait. Il la remercia tardivement de son aide. Evangeline leva son sourcil droit, un air légèrement blasé sur le visage. Avait-elle vraiment eu le choix ?

- Pas besoin de me remercier. Tu ne m'auras pas laissé partir tant que je n'aurais pas répondu à tes questions. Je me trompe ?

Elle était quasiment certaine de cela, aussi elle n'attendait qu'une simple confirmation. Sans lui laisser le temps de dire quoique ce soit, elle ajouta :

- Je m'appelle Evangeline.

» D'ailleurs en parlant de don ; ce n'est qu'une hypothèse pour l'instant, mais il semble que chaque don soit lié à un dieu. Genre Percy Jackson version japonaise, tu vois ? Il y a 8 dieux en tout. Si cette hypothèse est vraie, je serais liée d'une quelconque manière au dieu du feu, Kagutsuchi. ... Puisque voir du surnaturel chez les autres ne semble pas de te gêner, regarde.

La demoiselle n'en dit pas plus et se contenta simplement de faire apparaître, au creux de sa paume de main, deux petites flammes rougeoyantes. Désormais l'usage de son don la mettait de bonne humeur et la petite vague de chaleur qui se propageait quasiment continuellement en elle, la réconfortait. Un sourire vint même se loger sur ses lèvres et, tandis qu'elle fixait l'ondulation de ses flammèches, elle reprit la parole.

- Tu ne sembles pas avoir connaissance de ton don. Cependant puisque tu es ici, tu en as forcément un. Le mien ne s'est manifesté qu'à mon arrivée. Il y a aussi des personnes qui sont témoins de leurs dons bien avant d'être amenés ici. Je ne pourrais pas t'expliquer pourquoi il y a un décalage, mais c'est ainsi.

Invité

Quand elle me répondit je compris ce qui ne me mettait pas à l’aise lorsque je parlais avec elle. Elle semblait me voir tel le parfait idiot que j’étais. Si bien que lorsqu’elle émit l’hypothèse que je puisse la harceler pour une poignée de réponse je ne pus que hocher la tête de manière évasive. Elle avait probablement raison pour être franc mais maintenant que l’occasion de le vérifier avait filé je n’étais plus sûr de rien. Par contre cela n’avait aucun lien avec les remerciements que je lui avais adressé car peu importe les moyens utilisés puisqu’elle m’avait aidé je m’étais sentis obligé de la remercier.

Elle se présenta, « Évangéline » ? Un prénom qui transpirait l’innocence et elle le portait plutôt bien même si sous cette apparence d’adolescente se cachait un caractère bien trempé, du moins ce n’était que mon avis. Elle me fit ensuite un topo sur les dons, et plus j’en apprenais, plus cela devenait réel. Percy Jackson, voilà une référence qui me parlait. J’aurais bien aimé faire tomber la foudre moi aussi et faire régner la terreur parmi les plus faibles, voilà une perspective amusante. Quoi que…
Revenons-en au sujet, 8 dieux, hein ? Et donc, elle se serait le feu ? Je ne pouvais m’empêcher d’être pragmatique. Tout cela était bien beau mais pratiquement ça n’avait aucune valeur. Comme pour me signaler mon idiotie elle prononça le mot magique, « regarde ». Il y avait longtemps que ma curiosité avait été piquée à ce point-là et mon regard ne cilla pas une seconde. J’étais suspendu à ses lèvres, où plutôt dans ce cas-là, ses mains.
Les petites flammèches apparurent dans la petite paume tournée vers le ciel. S’il y avait un truc alors je ne le voyais pas et si j’étais bien dans la réalité alors je ne sais pas trop comment j’aurais dû réagir. Tout en me pinçant la joue mes yeux ne lâchaient plus ce phénomène incroyable. Ok, j’avais bel et bien mal. Sur le moment je pensais à tous ces gens qui se questionnent quant à l’existence de Dieu et surtout je songeais aux plus sceptiques d’entre nous qui n’en démordent pas quant à l’existence d’un être supérieur, ça n’existe pas. Aussi je me demandais comment ils réagiraient si un jour comme ça on leur ramenait Dieu et on les présentait l’air de dire « on vous l’avait dit ». Je me sentais dans le même état d’étonnement et les mots me manquaient.
« Impressionnant… »

Elle m’apprit ensuite que je possédais moi aussi un don et que si j’en ignorais l’existence ça ne signifiait pas que je n’en avais pas. Sur ce point j’étais réellement perplexe. Elle pouvait avoir raison l’idée m’avait effleuré l’esprit mais je ne pouvais m’empêcher de me dire que j’en aurais eu vent, je l’aurais sentis, ce « don » ce serait forcément manifesté, à un moment ou à un autre.
« Je ne sais pas, je n’ai pas l’impression d’avoir ce genre de… Talent. L’avenir nous le dira. »

Pris d’une envie irrésistible je tendis l’index jusque sur une flamme qui me brûla littéralement le doigt, logique. Si j’avais encore des doutes, ce n’était plus le cas à présent. La douleur en témoignait et même en science, voilà toute l’ironie de la chose, les faits sont les faits.

« Aïe ! Quel con… »
Oui, c’était stupide de ma part, personne ne met sa main dans le feu. Je soufflais légèrement sur mon doigt en réfléchissant à toutes les portes que cela ouvrait de pouvoir prétendre à un don. Les possibilités étaient infinies et surtout inexplorées dans leur cas.
« En tout cas c’est incroyable. Avec ça tu vas surement faire parler de toi. »

De sceptique me voilà devenu envieux. Je me pris à imaginer des flammes dans mes mains qui seraient capable de tout réduire en cendre. De dissuader les imbéciles que l’on croise parfois. Je souris à cette idée. J’étais certain que c’était tout à fait le genre de pensée qui l’avait traversé et peut-être qui la hantait encore vis-à-vis de moi. Je n’aurais peut-être pas dû me donner de grands airs, je me rendais compte à présent que c’était prendre des risques inutilement.
« Je crois que j’y réfléchirai à deux fois avant de t’énerver désormais. »

« Quoi qu’il en soit… » repris-je. « Admettons qu’il me faille rester pour disons, une durée indéterminée, penses-tu que je doive savoir autre chose sur cet endroit et ces habitants ?"

[Je mets la modif en attente, mais le cœur y est. ^^]

Invité

Rencontre fortuite feat Krysar

Les flammes qui ondulaient lentement sur la paume d'Evangeline disparurent aussi rapidement qu'elles étaient apparues, alors que Krysar venait de jouer avec le feu... et de s'y brûler. Elle avait de nouveau envie de le traiter d'idiot, mais quelque chose l'en empêcha. Parce que dans cette histoire l'idiote c'était elle. Elle se mura donc dans le silence, trop obnubilée par le fait que quelqu'un venait de se blesser ; à cause d'elle et de son don. C'était la première fois que son feu brûlait quelqu'un, et même si ce « quelqu'un » n'était autre que celui qui la suivait et qui avait mis ses nerfs en pelote - même si c'était lui ! -, elle ne pouvait s'empêcher de culpabiliser. Et elle fixait avec insistance l'index de celui-ci.

Il lui parla mais, toujours perdue dans ses pensées, elle ne comprit que quelques mots qui lui suffirent cependant pour reconstituer approximativement les dires de celui-ci. En guise de réponse spontanée elle secoua la tête de gauche à droite avec vigueur. Non elle ne s'en vanterait pas de ce don dangereux mais si réconfortant pour elle. Elle ne s'exposerait pas avec et ne l'utiliserai qu'à bon escient. Juste pour se réchauffer l'hiver. Aussi comme il ne semblait pas avoir compris son geste, elle s'expliqua.

- Même si ce n'est pas l'envie qui me manque parfois, je ne ferais de mal à personne. D'ailleurs je m'excuse pour la brûlure que je t'ai causée. Ce n'était pas voulu.

Sa voix avait perdu toute trace d'agacement, de férocité et de sarcasme. On ne ressentait plus qu'une petite pointe de culpabilité et une grande timidité. Elle avait prononcé ses paroles sur un ton calme et posé, comme elle avait l'habitude de le faire ; elle s'était adoucie. Puis après sa petite intervention, Krysar reprit, demandant à la jeune fille s'il y avait encore des choses à savoir sur l'île et les habitants. Son attention se détourna du doigt du jeune homme et vint se reporter sur le visage de celui-ci.

- Non je ne pense pas. Juste être prudent vu que tu ne connais pas l'endroit. Essaye aussi de ne pas t'attirer les foudres de certains. Il n'y a pas vraiment de moyens pour différencier les personnes dotés d'un don et celles sans. Donc si tu espères vivre longtemps, n'énerve pas les gens.

[ HRP: Pas de soucis ! Prends ton temps :3 ]

» Rencontre fortuite [PV Tatsuya]