L'injustice de la justice [PV Nate]

Enfin tu commençais à te réveiller petit Castiel. C’était des gouttes d’eau, quelques gouttes qui te tombaient sur le visage qui te forcèrent à quitter les bras de Morphée. Difficilement tu te relevais tandis que certains os de ton corps craquaient en réponse à tes mouvements. Où étais-tu ? Tu cherchais dans les méandres de ton esprit embué la réponse à cette question avant de te souvenir soudainement. Ils t’avaient passé à tabac, un tabassage en règle en réponse à ta pseudo-tentative d’assassinat d’il y a quelques semaines. Faut dire qu’objectivement tu l’avais bien mérité mais tout de même, se mettre à cinq sur toi pour si peu ? Tu haletais toujours, un étrange gout métallique dans la bouche lorsque tu trébuchais ne réussissant pas à te mettre debout. La raison ? Ce crayon si familier qu’ils t’avaient planté dans la cuisse en retour. Tu ne pleurais pas, tu ne comprenais pas spécialement ces représailles surtout dans ces conditions. Tu avais été puni par l’école en plus ! Eux ils allaient très certainement s’en tirer. La justice et l’injustice étaient tous deux d’une cruauté parfois….

Tes blessures étaient donc légions, Eiko allait à coup sûr être horrifiée par la vue de ton corps meurtri. Mais Castiel, au lieu de penser à la manga-fan… pourquoi étais-tu en ville déjà ? Tu te frottais la tête, une bosse avait fait son apparition à l’arrière de ton crâne et tu cherchais une nouvelle fois à rassembler tes souvenirs. Et là le flash ! Velvet ta tortue étoilée que ta sœur t’avait offerte n’allait pas très bien depuis quelques jours et tu avais décidé de te rendre au cabinet vétérinaire le plus proche. C’était à ce moment-là, approchant du cabinet que tu avais fait la rencontre de ta victime et des amis. Rapidement tu avais mis de la distance entre les jeunes gens et toi-même mais ton cœur avait fait des siennes. Dans un réflexe tu avais caché le petit reptile qui était en sécurité dans sa petite cage de transport derrière une poubelle. Heureusement dans un sens car des êtres humains comme ceux qui venaient de t’agresser n’étaient même pas au niveau des Hommes. « Velvet… » Murmurais-tu te rappelant donc de l’animal et de l’urgence de la situation.

Rampant, gémissant car cette fois tu ressentais bien la douleur tu poussais la poubelle à bout de bras pour dégager le passage et ainsi accéder à la petite cage de transport. Légèrement soulagé, tu ouvrais le couvercle pour voir si tout allait bien. Velvet n’avait pas touché aux légumes que tu avais disposé dans l’habitat, elle semblait inerte. Essuyant ta main ensanglantée sur ton tee-shirt abîmé tu touchais légèrement ta tortue étoilée espérant voir une réaction… rien. Elle semblait raide et froide. Une multitude d’émotions toutes plus étranges les unes que les autres t’envahirent et ce n’était que quelques secondes après que tu remarquais ces larmes qui perlaient le long de tes joues. Ton animal était mort, ta précieuse tortue que ta grande sœur t’avait offerte n’était plus de ce monde. Qu’allais-tu faire ? Et qu’allais-tu dire à Sharko, ta seconde tortue ? Tremblant, tu refermais le couvercle pour serrer la cage contre toi. Tu restais ainsi de longues minutes, sanglotant sans réellement t’en rendre compte avant de te redresser difficilement. Tu avais été puni pour ton mauvais comportement car tu le savais, si tu n’avais pas agressé l’idiot qui avait insulté ton amie, tu n’aurais pas perdu tout ce temps et ton animal serait peut-être toujours avec toi.

Rassemblant tes dernières forces, tu parvenais à te redresser t’appuyant contre le mur. Tu étais tout dégouttant, sale mais il te restait une dernière chose à faire avant de rentrer chez toi. Le vétérinaire n’était plus très loin et comme ta tortue était une espèce protégée tu étais dans l’obligation de ramener la dépouille, une histoire de certificat. Ta sœur t’avait prévenu… ces adorables bestioles n’étaient pas des jouets, il fallait être responsable, adulte pour pouvoir s’en occuper. Encore un échec à mettre à ton crédit jeune blanc. Tu te rappelles de ton surnom ? Celui d’Enfant-Démon ? Il te correspondait bien n’est-ce pas ? La honte lorsque tu vas rentrer et qu’Eiko va te voir, la honte aussi si jamais tu venais à retourner au sein de ton établissement scolaire. C’était à ce moment-là que tu aurais aimé avoir quelqu’un pour t’aider à affronter ce moment. Ta grande sœur tout naturellement qui était la personne la plus chère dans ton cœur malade mais Eiko également. La future maman qui devait l’être depuis le temps Lilith ou même cette jeune femme médecin particulièrement gentille. Quelqu’un, n’importe qui mais que tu ne sois plus seul dans cette impasse parmi les détritus.

Seulement personne n’était là pour toi, absolument personne. Pourquoi des gens s’enticheraient d’un gamin attardé comme toi ? Quoi qu’il en soit tu arrivais finalement devant le petit cabinet vétérinaire et y entrais. Il n’y avait personne, une chance au regard de ton état physique et tu déposais la petite cage au niveau de l’accueil. Comme à ton habitude tu évitais le regard de la personne présente à l’accueil déposant simplement en plus ton portefeuille contenant beaucoup de billets. « Si vous pouvez vous assurer qu’elle repose dignement. Merci. » Et tu faisais demi-tour, boitillant prêt à retourner dehors sous la pluie, tout seul. Tu ne savais même pas si tu allais rentrer chez toi finalement. Un looser pareil….

L'automne approchait, l'eau a coulé sous les ponts depuis que Nate avait appris le décès de sa mère. Pourtant, malgré le soutien de sa chère et tendre, y penser restait encore et toujours douloureux. Mais la vie continuait, avait repris son cours. Comme tous les matins, le bel irlandais s'était éveillé aux côtés du plus grand rayon de soleil qui inspirait sa vie. Sa jolie Sun qui lui offrait toujours ce doux sourire au réveil que le jeune homme aimait tant contempler. Il avait débuté sa journée par un petit footing accompagné de sa chienne, nommée Apple, qu'il avait sauvée de la mort quelques mois auparavant grâce à la jeune Serena, pour ensuite préparer un déjeuner copieux à sa moitié. L'européen était parvenu à retrouver sa joie et sa bonne humeur quotidiennes, faisant face au chagrin mordant qu'il avait subi. Il y avait des moment plus difficiles que d'autres, mais il savait que se morfondre ne pouvait faire revenir les défunts.

La journée lui paraissait bien longue au cabinet, peu palpitante. Il y avait eu bien peu de clientèle, bien peu d'animaux à aider. Juste quelques petites choses banales comme des vaccins ou quelques petites blessures superficielles. Il regarda sa montre, il n'était pas bien tard. Il songeait même à rentrer chez lui afin d'attendre sagement que sa belle rentre du travail à son tour. Alors, Nuts sortit de sa salle d'auscultation afin de consulter sa secrétaire au cas où celle-ci aurait eu quelques appels intéressants. Il semblait bien tomber, puisqu'un client passait la porte du cabinet au même moment.

Le jeune homme se stoppa, choqué par l'état de celui-ci. Il était grand, maigre, relativement jeune, comme s'il avait fait une poussée de croissance soudaine. L'adolescent à la tignasse de neige ne semblait pas avoir remarqué la présence du vétérinaire qui l'observait donc de sa position. Il déposa une cage de transport, minaudant quelques mots, puis son porte feuille avant de faire volte-face. Haussant un sourcil, Nate remarqua le crayon plantait dans sa cuisse et quelques traces de sang émanant de plaies certainement récentes. Il s'avança alors, se postant entre la porte et cet étrange.

"Hé ! Qu'est-ce qu'il t'est arrivé mon grand ?"

"Mon grand". Nate, cet ado fait exactement la même taille que toi ... Il le jaugea de la tête aux pieds. Il ne semblait guère souffrir du froid ou même de ses blessures. Il lui lança un regard inquiet avant de reprendre la parole.

"Désolé, mais je ne peux pas te laisser partir dans cet état. Suis-moi ..."

Un regard encourageant, et l'irlandais se dirigea vers le comptoir où trônaient la cage ainsi que le porte feuille. Il se saisit des deux sous le regard ébahis de son assistante qui avait sans doute constaté le piteux état du jeune blanc. Il jeta un oeil à l'intérieur de la petite boîte de transport, constatant qu'il s'agissait d'une adorable tortue. Fronçant de nouveau les sourcils, il attrapa la cage avec délicatesse puis le porte feuille de l'autre main pour le tendre à son propriétaire.

"Je m'appelle Nate. Je vais examiner ta tortue et ensuite je vais m'occuper de tes blessures, c'est quoi ton nom ?"

S'assurant que son interlocuteur le suive, il s'engouffra dans la salle d'examen, posant la petite maison sur sa table d'auscultation. Il attrapa une paire de gants en latex avant de sortir le reptile entre ses mains. Il sourit légèrement.

"Oh, la jolie radiata. Comment s'appelle-t-elle ?"

La posant sur la table, il caressa doucement sa carapace avant de poser ses deux mains sur ce nid d'étoiles. Se concentrant, il insuffla un peu de sa magie dans ses doigts, illuminant les alentours, réchauffant l'animal au sang froid. En quelques secondes, il y eut une réaction, un mouvement. Sortant lentement sa tête de sa carapace, la tortue étoilée bailla à s'en décrocher la mâchoire sous le sourire satisfait du vétérinaire. L'attrapant, il la tendit à son propriétaire en lui adressant un clin d'oeil.

"Ca aurait été dommage de l'enterrer, tu crois pas ?" Il marqua une pause avant de reprendre. "Tu veux bien me laisser t'examiner maintenant ? Ton état est plutôt inquiétant ..."

Mais pourquoi cet homme te barrait-il le chemin ? Tu avais même laissé de l'argent, beaucoup d'argent en plus. Peut-être en voulait-il plus ? "Il faut plus d'argent ?" Disais-tu naïvement comme si tu pensais tout haut. Dans le pire des cas, tu demanderais l'autorisation au vétérinaire de te laisser partir pour regagner ton domicile et tu reviendrais avec encore plus d'argent. La seule difficulté dans ce plan était d'éviter de croiser Eiko, la jeune femme ne manquerait pas de te questionner sur ton état et pourrait même t'interdire de repartir si elle le voulait. Tu ne répondais pas, ne jugeant pas utile de raconter tes péripéties. De toute façon il était certain que cet homme s'en moque, tout le monde se moque de ce qu'il peut bien t'arriver. Tu n'étais personne, simplement un gamin attardé. Fixant le sol tu ne bougeais plus, cherchant un moyen logique de fuir cette situation quand l'homme te demanda de le suivre.

Tu ne comptais pas lui obéir et tu faisais même un nouveau pas en direction de la porte quand tu remarquais qu'il venait de se saisir de ta cage et de ton porte-feuille. Intrigué tu n'avais pas d'autre choix que de le suivre pour avoir des réponses. Avançant de quelques pas, tu reprenais ton portefeuille qu'il te tendait avant de déclarer. "Je peux aller chercher plus d'argent si vous voulez Monsieur." Tu avais ajouté "Monsieur" comme pour mieux le supplier, espérant l'amadouer ainsi. Le dénommé Nate te questionnait une nouvelle fois te demandant ton nom tout en déclarant qu'il allait s'occuper de tes blessures. Non, il n'y avait pas moyen. Seule Tihana avait le droit de te soigner, seule elle savait comment s'y prendre avec toi. Le souci était que ce vétérinaire pouvait faire n'importe quoi du corps de ta petite torture, ce qui était intolérable. Et s'il voulait la cuire pour en faire une soupe ? Ou se servir de sa carapace comme objet de décoration ? L'horreur ! Tu le suivais donc dans cette salle te demandant à quelle sauce tu allais être mangé.

"Velvet... mais vous n'allez pas la manger ?" Ta voix tremblait, encore sous le coup de l'émotion. Pourquoi n'avait-il pas pris ton argent pour s'occuper du corps ? Pourquoi s'amuser à agiter ta petite tortue devant ton nez ? Sans doute le trop plein d'émotion mais tu étais déjà à deux doigts de pleurer à nouveau et tu ajoutais : "Ce n'est pas parce qu'elle est morte que vous pouvez en faire ce que vous voulez." Oh oserais-tu te rebeller Enfant Démon ? Fais attention, cet homme serait bien capable d'appeler la police. Un adolescent amoché comme toi, c'est suspicieux non ? Tu le regardais, le défiant presque du regard alors qu'il déposait le reptile sur la table. T'avançant pour l’empêcher de commettre l'irréparable tu fus presque ébloui par la lumière émanant de ses mains pour finalement voir ta tortue... bouger !

Elle n'était donc pas morte ? Tu tombais sur les fesses, toute cette accumulation de stress et de fatigue, sans oublier ton état physique avait été très pesante. Tu finissais par attraper Velvet que le jeune homme te tendait pendant que les larmes coulaient de nouveau. "Velvet... c'est ma soeur qui me l'a offerte." Disais-tu machinalement avant de poursuivre. "On se moque de mon état. Je l'ai mérité c'est tout." Seulement tu restais toujours assis sur le sol et pour cause, tu n'étais plus capable de te mettre sur tes deux jambes. Tu tendais donc ton porte-feuille au vétérinaire sans un mot. Il n'avait qu'à prendre ce qu'il voulait, même tout s'il le voulait, il avait sauvé ton précieux petit animal.

Un bien étrange garçon avait passé les portes du cabinet du jeune vétérinaire. Il ne cessait de parler d'argent, mais Nate était loin d'être un homme vénal. Le jeune blanc semblait perdu, décalé, mais le bel irlandais ne le jugerait guère. Ce garçon, il avait l'impression de lire l'angoisse, la tristesse, ... Et ses blessures ne disaient rien de bon. Heureusement que l'européen n'était pas déjà parti, à quelques minutes près, il n'aurait pas pu aider ce garçon et sa jolie petite tortue dénommée Velvet. Il semblait si attacher à sa petite carapace. Ce gosse semblait éreinté, mais Nate restait heureux d'avoir pu sauver son animal, il ne perdait pas son sourire.

"Hé ! Pleure plus, elle va bien ta petite Velvet ! Je ne vais pas la manger non, ce n'est pas dans mes goûts gastronomiques."

L'Amaterasu était un véritable rayon de soleil, la plupart du temps. Il finit par se mettre à genoux aux paroles étranges de son interlocuteur qui lui colla son porte-feuille sous le nez. Il posa sa main sur l'objet, le repoussant doucement afin de lui démontrer qu'il n'en avait pas besoin.

"Garde ton argent, c'est moi qui ai décidé de l'ausculter, toi, tu ne m'as rien demandé." Un genou à terre, il observait l'adolescent. Il avait le profil parfait des jeunes que sa belle aidait dans son métier. "Et personne ne mérite d'être maltraité. Laisse moi regarder tes blessures. Pour le crayon, je suis désolé mais je vais être obligé de te faire un peu mal. Désolé par avance ..."

Lentement, il attrapa l'objet et le tira et le tirant d'un coup sec tandis qu'il puisait dans son énergie magique pour le soigner rapidement de sa main libre. La plaie disparut, ne laissant qu'un trou dans le vêtement du garçon. L'air sérieux, le jeune brun releva ses pupilles d'ambre vers son patient.

"Ca va ? Tu n'as pas la tête qui tourne, ni de nausée ?"

Nate se redressa, lui tendant une main afin de l'aider à se relever.

"Lève-toi et montre-moi à quel autre endroit on t'a fait mal, je vais m'en occuper. Et après je te prêterai quelques affaires, tu vas attraper froid sinon ..." Il réfléchit, il ne lui avait toujours pas donné son nom. "Si tu ne me donnes pas ton nom, je vais finir par te trouver un surnom."

Il sourit, pensant que lui-même en avait un de la bouche de sa douce, mais ceci restait un secret entre eux et ... Saki, la mère de Ringo.

On peut dire que ces derniers temps tu étais en pleine déprime Enfant-Démon ! Les causes pourraient être multiples et nombreuses mais c’était surtout l’absence de Tihana qui te pesait et la fausse mort de ta tortue, ta Velvet, n’avait pas arrangé les choses. A croire que tu n’étais plus capable de t’arrêter de pleurer, une vraie fillette ! Tihana se délecterait à coup sûr de la situation si elle pouvait te voir. Même si ton cœur semblait aller mieux ces derniers temps, tu avais une mine affreuse et cela n’avait pas dû échapper à notre ami vétérinaire. Tu étais toujours sur les fesses, ne lâchant pas la tortue lorsque ce sauveur de tortue te demandait de ne plus pleurer et qu’il ne comptait pas manger Velvet. Ça bien évidemment tu l’avais compris sinon jamais il aurait pris la peine de la ramener à la vie, c’était d’une évidence !

Tu le regardais se mettre à genoux, sans doute voulait-il se mettre à ton niveau et il repoussa de nouveau ton argent. Que voulait-il à la fin ? La situation devenait très bizarre. Quelqu’un d’aussi gentil ça n’existait pas, il ne pouvait pas aider quelqu’un qu’il ne connaissait pas simplement parce qu’il le voulait ! Il déclara même que tu pouvais garder ton argent et continuait en disant que personne ne méritait d’être maltraité ! A terre, tu reculais, refusant de te laisser tripoter. Oui tu commençais à comprendre ! Un pervers, tu étais tombé sur un pervers ! Tout ce qu’il voulait c’est toi, ton corps de jeune adolescent. S’il a sauvé ta radiata c’était uniquement pour avoir tes faveurs. Il va… il va… Retirer le crayon et te soigner. Étonné, tu clignais des yeux, incrédule devant une telle situation. Il était sincère ?

« Si elle tourne… » Disais-tu pour répondre à sa question et tu attrapais sa main pour te relever. Tu avais honte de tes pensées, des craintes que nous mettions dans ton esprit simplement pour te faire peur. Comment devais-tu te comporter ? Devais-tu réellement le remercier ? Cesser d’être sur tes gardes ? Soudainement tu lui tendais ta tortue, lui faisant comprendre que tu voulais qu’il la reprenne. « Remettez là dans la cage s’il vous plait, si je tombe je vais lui faire mal. » Tu finissais par lui imposer le reptile en lui donnant puis reculais.

Un surnom ? Il te menaçait ? Tu avais déjà un surnom et c’était l’Enfant Démon ! On avait du goût du temps de notre vivant non ? La situation te gênait, si jamais il venait à t’ausculter il serait en mesure de voir les marques que portait ton épiderme. Que faire ? Prendre la fuite n’était pas une solution, il aurait toujours ta tortue en otage.

« Je n’ai pas de nom. » Lâchais-tu sous le coup du stress alors que tu ajoutais : « Je vais bien et je n’ai pas besoin de vêtement. Merci » Tu t’inclinais, grimaçant alors que certains os de ton corps craquaient suite au changement de position et demandais : « Je peux rentrer chez moi Monsieur ? Mon amie doit s’inquiéter, elle devait me retrouver ici avant que je me fasse…. » Tu te stoppais conscient que tu en disais trop, avouant presque que tu venais de te faire agresser.

Ta tête se faisait néanmoins de plus en plus lourde et le vétérinaire tournait autour de toi, la pièce également puis ce fut le trou noir. Tu venais de tomber inconscient dans la salle d’examen du cabinet.

Il semblait si craintif. Nate se posait des questions cet adolescent si perdu. La vie n'avait sans doute pas été généreuse avec lui, mais pourtant il semblait se préoccuper plus de son animal que de sa propre santé. Mais pour le vétérinaire, aucun des deux êtres qu'il avait sous les yeux n'était à négliger. Il avait soigné la petite carapace et s'occuperait désormais du jeune blanc. Sa magie avait opéré, soignant cette cuisse meurtrie pour finalement ne laisser aucune cicatrice. Mais il avait bien vu, ce recul, cette crainte lorsqu'il l'avait approché.

Il lui avait tendu la main, pour se relever, prenant en compte ce fait de malaise chez le garçon. Alors, le beau brun attrapa le petit animal pour le remettre délicatement dans son petit foyer de transport. Nate avait tout de même bien de mal à comprendre la méfiance que le jeune homme avait envers lui. Il cligna des yeux, un peu abasourdi.

"Pas de nom, hein ? Tu sais, tu peux le donner sans crainte, je ne suis pas en position du Death Note."

La référence était poussé bien trop loin, ce garçon ne comprendrait certainement pas. Le bel irlandais avait un côté geek parfois qu'il avait refoulé depuis sa collocation avec Ringo. Enfin, il connaissait quelques classiques, loin d'être un expert dans ce domaine. Pas de nom, pas besoin de vêtement, quel était donc le secret de cet étrange personnage ? Nate releva les yeux vers lui, avec cet air inquiet qu'il avait eu un peu plus tôt.

"Avant que tu te fasses quoi ?"

Devant l'absence de réponse, le jeune brun soupira avant d'agir bien vite lorsqu'il vit le garçon s'évanouir. Il l'attrapa de justesse avant qu'il ne touche le sol alors qu'il posait un genou à terre pour le reposer délicatement. Il secoua légèrement son menton, à la recherche d'une réaction.

"Hey, bonhomme, reste avec moi !"

Le vétérinaire ne paniqua pas, s'assurant qu'il percevait encore un pouls carotidien. Oui, il était bien là, un peu irrégulier, mais cela était sans doute dû à un trop plein d'émotions. Doucement, il le souleva pour l'amener dans son petit loft dont qu'il se servait lorsqu'il devait veiller toute une nuit. Il le déposa sur le canapé, ce canapé qui lui rappelait bien trop de souvenirs inavouables et se hâta d'aller rechercher la cage de Velvet, pensant que le jeune blanc voudrait la voir à son réveil.

Plus tôt, il ne semblait pas vouloir ôter ses vêtement, l'européen le respecterait donc. Alors, il s'attela à la tâche, usant de sa magie de lumière un peu partout sur le corps du garçon sans le toucher, afin de soigner d'éventuelles plaies et blessures ainsi que par la même occasion sécher ses vêtements. Ceci lui demandait une certaine énergie magique, mais l'Amaterasu était prêt à en sacrifier quelque peu. Il se reposerait dans les bras de sa douche lorsque tout sera terminé.

Ensuite, il prépara une bouteille d'eau qu'il posa sur la petite table, juste à côté de la cage de transport. Son patient aurait peut-être soif ? Puis, une sonnerie retentit. Ce n'était pas le sien alors il posa son regard sur la poche du jeune homme qui s'était illuminée soudainement. Tant bien que mal, il parvint à retirer le téléphone et décrocher malgré l'écran fissuré de toute part.

"Castiel ! C'est Eiko ! Ca va ? Tu es où, je me fais un sang d'encre moi !!"
*Il s'appelle donc Castiel.*
"Castiel est avec moi. Je suis Nate, le vétérinaire du cabinet d'Ikazuchi. Il s'est évanoui, mais il va bien, je l'ai soigné comme j'ai pu. Tu peux ..."
"J'arrive !"
Clic.

Cette jeune fille venait de lui raccrocher au nez dans les règles de l'art. Pourtant, ceci amusa le beau brun qui observait le fameux Castiel toujours inconscient. Ayant vérifié ses signes vitaux, il ne s'inquiéta pas plus que cela, il semblait plutôt fatigué, surmené.

"Et bien Castiel, il semblerait que tu ais une amie précieuse."

S'asseyant sur un pouf pour surveiller le jeune convalescent, ce fut au bout d'une dizaine de minutes que quelqu'un frappa à la porte. Il s'agissait de sa secrétaire, une femme d'une cinquantaine d'années, accompagnée d'une adolescente essoufflée qui semblait avoir couru de tout son soul jusqu'ici. Sans attendre, elle se précipita vers le jeune homme, s'agenouilla à côté de lui avant de jeter un regard reconnaissant au vétérinaire.

"Merci, M'sieur. Il s'est passé quoi ?"

Nate lui sourit, lui tendant une couverture tout en lui faisant un signe pour lui faire comprendre qu'elle pouvait l'étaler sur son ami, ce que la jeune Eiko fit.

"Tu lui demanderas à son réveil, il n'a pas été très coopératif avec moi."