[-18] L'enfer de la guerre [PV Tihana]

L'instant reste en suspens, toi sur la pointe des pieds, tes lippes si proches des siennes. Tu n'avanceras plus d'un millimètre, c'est à lui de faire le peu de chemin qui sépare vos lèvres. Tu l'as entendu lorsqu'Abel t'a avoué que tu l'apaisais. Tu l'as senti, ce doux baiser qu'il avait déposé sur ta crinière d'ébène. Durant ce moment, ton coeur cesse de battre, comme si le temps s'est arrêté. Tu attends qu'il s'approche ou s'éloigne. Tu es devenue aussi pathétique que lui, à ne plus attendre que ce baiser qui t'indiquerait son état d'esprit. Tu es devenue inintéressante, toi qui entre dans ce que j'appelerai la banalité des sentiments. Tu me dégoûtes finalement.

Mais ton coeur lui, s'emballe enfin. Tu ressens ce sentiment d'apaisement, de soulagement. Et pourquoi cela ? Parce que cet idiot a fini par te céder, à t'embrasser, langoureusement, passionément. Comme un seul, vous vous enlaciez, toi t'accrochant à son cou alors lui te soulève pour enrouler tes jambes autour de sa taille. Tu vides ton esprit, tu m'évinces dans une petite bulle où je ne peux plus agir. Tu vas finir par me chasser. Pourtant, je reviendrai toujours, tu le sais bien.

Les paupières closes, c'est sans doute la première fois que tu t'abandonnes autant à ses échanges. Un ballet torride comme si vous étiez deux amants normaux. Tu ne te rends même pas compte qu'il se déplace, trop absorbée par ce baiser passioné. Ce n'est que lorsque tu le sens te déposer sur son lit après t'avoir juste un peu délesté de ton bas. Ses caresses électrisent ta peau, d'une manière inédite. Non, pas inédite, un peu comme la vieille, sous la douche.

Les joues roses, couchée sur le dos, à sa merci, tu reprends ton souffle lorsque ses lèvres quittent les tiennes. Tu l'observes de tes iris d'améthyste, une lueur étranges les habitant. Nouvelle, étrange, brûlante ? Certainement pas la même qui anime ton regard lorsque tu as repéré une proie intéressante. Non, c'est autre chose. Ses mains glissent sous ton haut, avant qu'il ne plonge sur ta poitrine. Tu ne t'extirpes pas de son étreinte, sa langue te chatouille agréablement. Même si ton estomac se noue quelque, tu fais de ton mieux pour ne pas te crisper, pour ne pas lui montrer cette pointe de crainte que tu ressens. C'est normal non ? La première fois... Car oui, dans le fond, même si ton innocence, ta pureté, ont été volées il a de nombreuses années, c'est la première fois que tu réclames ce type de traitement de ton plein gré. Tu l'observes alors qu'il te demande un ultime accord. Tu restes un instant interdite, ouvrant la bouche sans qu'aucun son ne sorte de ta gorge.

"Poignarde-le. Enivre-toi de son sang."

Tu lèves une main. Que vas-tu faire ? Quelles sont tes intentions ? Tu l'incites à ôter sa veste. Puis lentement, tu attrapes les pans de son T-shirt pour le lui enlever, l'abandonner au sol. Tes doigts glissent lentement sur sa joue, sur ses lippes, puis descendent sur son torse abîmé récemment par tes crimes. Tu traces distraitement le prénom encré à jamais sur sa peau. Tu peux paraitre étrange, mais il semble que tu visualises l'instant, que tu te crées une nouvelle vision des choses, que tu veuilles trouver ce côté agréable de cet acte qui unit deux personnes. Tu le fais attendre, encore, mais tu veux simplement prendre ton temps. Tes yeux croisèrent enfin les siens alors que tu hoches la tête en signe d'approbation.

"Oui. J'ai envie. Là, maintenant. Tout de suite."

Tes paroles ne sont qu'un souffle alors que tes joues s'empourprent et que ton corps se cambre pour venir chercher une nouvelle fois ses lippes. Tu veux l'enflammer un peu plus. Après tout, petite aguicheuse, tu as toujours su y faire pour "de faux". A cet instant, tu te dis, pourquoi ne pas le faire "pour de vrai" ?

Cette lueur dans son regard, cette petite étincelle de vie... elle ne t'avait pas échappé ! A cet instant tu avais compris que vous iriez jusqu'au bout, que vous ne formerez qu'un ensemble, un tout. Tu ferais tout ce qu'il faut pour que ta petite poupée se sente bien, à l'aise et comme elle te l'avait si bien demandé, tu lui apprendrais. Tu plongeais, brûlant d'excitation pour le corps de ta bien aimée, vers sa poitrine pour la caresser, pour en suçoter l'extrémité que parfois tu faisais rouler à l'aide de ton pouce et de ton index. Comptant faire les choses bien, tu lui demandais une ultime fois son accord, accord qui te permettrait de te lancer corps et âme dans ce moment de plaisir et de luxure qui vous attendez.

Seulement ta belle ne te répond pas, c'était comme si aucun son ne voulait sortir de sa bouche et à cet instant crucial tu te mettais à douter. Ce n'était pas comme si la belle brune aux yeux d'améthyste t'avait déjà fait le coup n'est-ce pas ? Tihana levait sa main et tu te demandais dans le même temps ce qu'elle comptait faire. Rapidement, dans ton esprit, tu passais par tous les états avant que finalement elle ne fasse glisser ta veste de cuire. Ton précieux blouson symbole de ton appartenance à ce gang que tu avais créé sur l'île, ce groupe de motards dont tu étais si fier. Puis se fut autour de ton tee-shirt de t'être retiré, te retrouvant ainsi torse nu contre ta belle. La chaleur de la pièce était extrême et pourtant ce n'était pas à cause de ta magie non mais bel et bien vos deux corps en fusion prêts à exploser à l'unisson. Ses doigts parcourent même le nom de ton fils gravé sur ton torse et tu te mettais à douter de nouveau avant qu'elle ne prenne la parole. Et....

Tu scelles tes lèvres aux siennes comme pour mieux signer ce pacte tacite qui vous unissez, elle venait de te dire oui, te réclamer ton corps et toi tu étais à cet instant l'homme le plus heureux de la planète. Tu sens qu'elle se cambre rien que pour tes lèvres et toi tu profites de sa position pour passer une nouvelle fois ta main sur sa croupe, attrapant son pyjama pour le faire glisser définitivement. Vos langues s’entremêlaient, dansant ensemble tandis que tu te colles au corps de ta partenaire. Vous êtes brûlant aussi bien l'un que l'autre et lorsque tu romps ce baiser par besoin d'oxygène tu venais coller ton front au sien. Tout sourire, tu caressais ses joues de tes index pour l'amener contre toi, sa tête reposant sur ton torse musclé.

"Je t'aime tellement." Prononçais-tu avant de te décider à prendre les choses en main. De ta position actuelle, ta main caressait furtivement son épaule pour descendre le long de ses cotes, sa hanche et arriver vers son bas ventre. Tu caressais l'intimité de la jeune très lentement avec une extrême précaution tout en alternant régulièrement avec des baisers enflammés. Tu voulais prendre ton temps, lui faire apprécier ce moment que tu trouvais personnellement magique. Il n'y avait aucun plaisir à prendre seul du plaisir dans ce genre de moment et tu voulais vraiment que ta belle brune, ta régulière se prenne au jeu.

Par la suite, tu faisais basculer Tihana entièrement sur le dos. Ta main fouillait toujours sa féminité avec tendresse alors que tu te redressais pour embrasser ses flans, n'ayant toujours pas retiré son haut de pyjama. C'était psychologique, tu ne voulais pas qu'elle se retrouve dès le début à nu, voulant légitimement qu'elle prenne confiance tout au long de votre échange sensuel. Puis tu descendais d'un cran embrassant son ventre, son nombril pour descendre au niveau de son pubis et de sa toison parfaitement entretenue pour poser une ribambelle de baisers sur son intimité. Au début tes baisers se faisaient chastes puis progressivement ils furent plus appuyés, plus intrusifs sur son puit d'amour. Tes mains, eux, n'étaient pas en reste puisque l'une d'elle tenait une des siennes comme pour lui montrer que tu étais là, que tu ne l'abandonnais pas alors que la deuxième caressait sa cuisse. Puis lentement, ta langue forçait le barrage de ses lèvres.

Un nouveau baiser enflammé et voilà que ton bas te quitte sous les doigts de celui que l'on peut désormais appeler ton amant. Son corps contre le sien, tu profites enfin de cette douce chaleur qu'il te procure, que te transmet sa peau. Ton rythme cardiaque semble se caler au sien alors que ta langue joue, roule, avec la sienne. Il finit par te laisser haletante, rougissante sous son regard, sous son sourire. Pourquoi ton coeur palpite autant face à lui ? Tu n'es pourtant pas du genre à te laisser influencer par des détails physiques. Peut-être es-tu touchée par la sincérité de ses expressions, par sa tendresse ?

Abel t'attire à lui, laissant reposant ta tête contre son torse. Là, tu entends les battements effrénés de son coeur. Son organe de vie s'emballe pour toi. Et ces mots qu'il te souffle, tu ne te sens pas encore capable de les prononcer. Tu ne peux pas "brûler" les étapes sentimentales. Tu dois d'abord comprendre quelles sont ces émotions qui se bousculent en toi. Une caresse douce, éphémère, qui s'appuie un peu plus que cette zone sensible. Tu inspires et souffles doucement alors que tu finis pas constater que ceci n'a rien de désagréable.

Mais le bel étalon ne te laisse pas le temps de réfléchir. Il vole encore et encore tes lippes, embrouille ton esprit avec subtilité. Tellement, que tu finis par lâcher un léger gémissement entre deux embrassades langoureuses. Ta voix semble si douce, constrastant avec tes habitudes sadiques. Il te repousse lentement sur le dos, ton regard reflète ta curiosité, la couleur de tes joues te donne un côté si innocent. Sa bouche châtouille tes hanches alors que tu fermes les yeux pour réprimer cette envie de te tortiller. Car oui, il ne le sait peut-être pas encore, mais tu es bel et bien châtouilleuse.

Ses lèvres vadrouillent sur ta peau, l'emplissent de frissons alors que soudainement, tu ouvres les yeux. Sa bouche ... Sur ... cette zone de nombreuses fois meurtries. Et pourtant, cette sensation te semble si nouvelle, si plaisante. L'ombre d'un instant, par réflexe, tu resserres quelque peu tes cuisses avant de finalement te détendre un peu plus.

"A-Abel ..."

Comme s'il t'avait comprise, il t'offrit cette main que tu serres doucement de la sienne avant de gémir encore. C'est étrange. Ton corps réagit, comme jamais. Tu sens ton bas ventre chauffer, s'humidifier. Et lorsque le jeune homme décida d'aller plus loin, tu lâches un soupir bien plus profond. Ton visage est si rouge, ton regard si perdu mais pourtait si envieux.

"Aah ... En-encore."

Pour la première fois, tu sembles te lâcher totalement, t'abandonner à lui. Tu croises tes jambes autour de lui, comme pour l'empêcher de fuir. Tu l'observes un instant, puis détournes le regard, soudainement éprise d'une timidité sans précédent. Tes hanches ondulent d'elle-même, sous l'impulsion de ton désir. Tu deviens une vraie femme, jolie poupée, de ton plein gré, cette fois.

Quel bijou ! C'était ce que tu étais en train de te dire tandis que tu dévorais la féminité de ta douce avec entrain. Son intimité brillait de mille feux de par l'excitation. Quelle spectacle incroyable, magnifique et encore tu manquais de superlatifs sur le moment. Ces caresses que tu lui prodiguais, tu y mettais toute ta passion, ton amour pour cette jeune femme qui dès le premier regard avait su capter ton attention. Tu avais su, dès les premières secondes, qu'elle n'était pas une femme comme les autres, que c'était elle, celle qui ferait chavirer ton coeur. Sa main serrait la tienne voulant être présent pour la réconforter tu ne la lacherais pas. Quoi de mieux pour s'unir qu'une complicité parfaite ? Tihana tentait de faire de son mieux pour t'encourager, réclamant encore de ces caresses. Et tu comptais bien accéder à sa demande.

Ta langue continuait de jouer avec son clitoris mais par petites touches, du bout de la langue donnant l'impression que tu jouais avec le corps de ta brune. En réalité tu ne jouais pas, tu t'appliquais, tu l'initiais à cette douceur qui lui était à coup sûr inconnue. Tu crois entendre quelques gémissements mais tu étais trop occupé pour y prêter attention, tu étais comme "ailleurs", seul son plaisir comptait dorénavant. Tu guettes le moindre signe, le moindre mouvement de son corps alors qu'elle t'emprisonnait de ses jambes t'incitant donc subtilement à continuer tes caresses. Tendrement tu introduisais ta langue en elle, entamant de petits aller/retour uniquement dans le but de la stimuler.

Puis tu te stoppais, relevant la tête comme pour t'assurer que ta belle tenait le choc, qu'elle allait bien car c'était tout ce qui importait. Pour se faire, tu inondais ses cuisses de baisers, remontant jusqu'à sa poitrine dont les extrémités étaient toujours dressées et tu les suçotais, un à un, lentement. Avant finalement de redescendre, ta langue gourmande reprenant son ouvrage initial. Cette fois-ci c'est à l'aide de toute ta bouche que tu prodigues ces caresses alors que de ta seule main libre tu commençais à stimuler le petit bouton de ta partenaire. La température augmentait encore et encore, une température sans nulle doute capable de faire s'évanouir n'importe qui mais pas vous. Vous étiez connectés, en phase l'un avec l'autre.

Ta bouche se colle facilement face à ce petit ruisseau qui était devant toi et tu te gorgeais de ce nectar sans t'en priver et tes doigts la masturbent savamment, d'une précision chirurgicale, dont le seul objectif était d'accompagner la montée orgasmique dans l'hypothèse où elle aurait lieu. Tu sentais son corps trembler, réagir à ton corps mais était-ce que tu croyais ? Ton regard est émerveillé, amoureux même lorsque tu voyais ce corps si parfait parcouru de spasmes pour finalement atteindre ce que l'on appelle subtilement la petite mort. A t-elle apprécié ce que tu lui as fait ? Tu ne comptes pas attendre sa réponse, ses impressions. Tu veux simplement partager ce moment divin avec elle et rien d'autre. Pourquoi te perdre en supposition et en question ?

Discrètement tu quittais ton pantalon, dernier rempart de ta virilité. Tu étais "remonté", quittant les cuisses toujours aussi ruisselantes de ta petite poupée pour fixer ses superbes yeux d'améthyste, tes nouveaux trésors. Tu lui accordais quelques secondes, minutes même pour la laisser reprendre ses esprits, tu ne veux pas qu'elle soit ton jouet mais ta partenaire. Tu veux le faire avec elle et non tout seul. Cette main que vous vous donniez, tu ne l'avais toujours pas lâché et tu l'avais remonté simplement pour la coller contre ta joue et tu fermais les yeux appréciant ce contact. Tu aurais pu faire tout ce que tu voulais à cet instant mais toi tu ne voulais que son bonheur à elle, lui faire connaître le plaisir que pouvait ressentir un couple à s'unir. Ainsi vous étiez connectés, ensemble.

Tu posais ton front contre le sien, comme tu aimais le faire habituellement fermant toujours les yeux avant de l'embrasser une nouvelle fois et de glisser doucement sur elle. Offerte, elle l'était mais prisonnière ? Surement pas. Ta Tiha avait tout le loisir de refuser ce qui allait se produire si elle le désirait. Tu n'étais plus ce porc que tu avais été pour elle la nuit derrière non, tu étais SON Abel. Ton organe masculin, fièrement dressé depuis un petit moment déjà caressait lentement son homologue féminine sous l'impulsion de ton bassin. A ce moment tu aurais pu lui demander une nouvelle fois son accord mais tu savais qu'il t'était déjà acquis, un simple regard avait suffit. Et suite à ce regard, tu basculais en elle pour ce qui était sa réelle première fois. Cette jeune fille qui partagerait ta vie depuis quelques temps devenait officiellement une jeune femme. Ta jeune femme

Tu te mords la lèvre, presqu'à t'en faire saigner tant la sensation est agréable, inédite. Tu sens sa langue aller et venir en toi. C'est doux, chaud. Ces gestes sont bien loin d'être similaire à ces tortures, ces viols dont le souvenir est encore bien présent en toi. Tu ne gémissais pas de plaisir comme tu le fais maintenant, à l'époque. Non, tu te crispais, tu suppliais, tu pleurais, jusqu'à subir en silence par simple habitude. Tu avais associé toute intrusion dans cette zone comme douloureuse, parasite. Mais Abel, le beau Abel, te prouve le contraire en simplement quelques minutes.

Il se redresse, parsemant tendrement tes cuisses de baisers. Il t'épie, analyse tes réactions, comme toi tu le fais régulièrement. Mais tu ne peux t'empêcher de soupirer sous ses caresses. Tu as chaud. Ton corps tout entier est brûlant sous le sien. Et pourtant, il est parcouru de frissons comme si la fièvre t'emprisonne. Mais ce n'est pas une "mauvaise" fièvre, non, bien au contraire. Il revient vers toi, ton coeur ne peut supporter un tel traitement. Il bat, encore et encore, si fort, tellement fort. Machinalement, ta main libre glisse dans ses cheveux alors qu'il t'embrasse sur les extrémités sensibles de ta poitrine.

Puis, il s'échappe, sa bouche revenant à son point initial alors que tes doigts ne peuvent plus l'atteindre. Il torture de nouveau ton intimité, une douce torture alors que tu commences à haleter. Tu as chaud, ta peau devient moite sous la chaleur ambiante. Sa bouche, sa langue, ses doigts, ils te rendent folle, mais pas de cette folie habituelle qui t'anime. Non, folle de désir pour lui et lui seul.

"A-Abel ... J'ai ... chaud ..."

Tu ressens le besoin de te confier, comme si tu veux t'assurer que ton état est normal pour le moment. Tes membres tremblent, mais non d'angoisse. Il est parcouru de spasme alors que tes gémissements se font plus profonds, plus réguliers. Et subitement, tes jambes se resserrent sur lui alors que cette chaleur dans ton bas ventre explose.

Il te rejoint et à cet instant, tu lui offres une expression inédite. Tes joues rougies par la timidité, par la chaleur, par le désir. Tes yeux quelques peu larmoyants par l'émotion mais surtout si adorables. Une expression adorable oui, accompagnant une première fois exceptionnelle. Tu détournes le regard, te mordant la lèvre.

"Me ... me regarde pas ... comme ça ..."

Ta voix n'est aucunement aggressive, elle est au contraire plus douce, plus fluette. Ce regard si profond, si tendre, il ne t'a encore jamais observer avec une telle intensité. Il te déstabilise. Tu l'observes discrètement du coin de l'oeil lorsqu'il approche ta main de sa joue. Elle est tout aussi brûlante que la tienne. Tu resserres tes doigts entre les siens avant d'enfin planter tes pupilles d'améthyste dans les siennes. Puis, paupières closes, tu profites de son baiser, retenant ton souffle, rompant simplement l'échange quelques secondes pour reprendre ta respiration.

Tu ressens l'intrusion au bors de ton intimité mais cette fois, tu ne la ressens pas comme telle. Tu lâches ses lippes, pousses un soupir d'aise sous la caresse de son membre, avant de lâcher sa main, d'enrouler tes bras autour de son cou, lui volant un nouveau baiser envieux, langoureux. Ta poitrine contre son torse, il peut sentir les battements effrenés de ton coeur. Tu lui lances un simple regard avant de fermer les yeux pour appréhender ce passage que tu juges plus difficile. Mais lorsqu'il entre définitivement en toi, lentement, tu restes surprise. Ce n'est pas douloureux, comme avant. C'est bon, si bon.

Tu enroules tes jambes autour de ton amant, l'encourageant à poursuivre par de timides mouvements de bassin. Tes dents viennent mordre doucement la peau de son cou alors que tu l'aspires. Tu lui imposes une marque. Il est à toi, désormais, rien qu'à toi. Lâchant sa main, les tiennes vagabondent sur son torse, son dos, ses hanches. Tu lui offres de douces caresses, comme si ... comme si, tu l'aimais.

Tout semblait se dérouler pour le mieux. Avec passion et tendresse tu avais réussi à lui faire connaître les joies de la jouissance une première fois simplement avec tes gestes et ta langue. Seulement tu ne comptais pas t'arrêter en si bon chemin, Tihana elle même était demandeuse de connaître la suite. Tu pouvais le voir dans son regard et d'ailleurs, déjà, ta virilité tapait aux portes de sa féminité. Vous étiez définitivement sur la même longueur d'onde elle et toi et venais la posséder amoureusement. Tout dans son attitude avait changé, même son regard qui se faisait plus "normal" si on pouvait dire ça venant de ta belle.

Comme pour te conforter dans ta position, ton initiative, ta petite poupée venait enrouler ses jambes autour de taille, t'incitant même par de petits mouvements de bassin à continuer ainsi. Tu ne te faisais pas prier continuant tes mouvements bien que ceux-ci étaient plus intenses, plus passionnés et d'ailleurs Tihana ne se priva pas pour t’apposer sa marque durant ce moment de plaisir qu'à vous. Cela ne te gênait pas, ça t'excitait même dans un sens de voir cette jolie femme à la crinière d'ébène prendre du plaisir avec toi. Le chemin fut long mais bon dieu qu'est-ce que ça en valait le coup !

Lorsqu'elle plongeait dans ton cou, tu plongeais dans le sien pour y déposer des baisers tous plus chaud les uns que les autres. La température continuait de monter sous l'impulsion de ta magie, chaud comme la braise tu venais donc attraper ses lèvres étouffant ainsi tes propres gémissements de plaisir avant de te retirer. Le même regard amoureux toujours présent. "Je veux profiter de toi ma belle." Lui murmurais-tu avant de te mettre sur le coté. Mordillant son épaule, tu incitais la jeune femme à se mettre également sur le coté avant de l'attirer contre toi. Son dos sur ton torse, ton organe masculin frottait innocemment sur la croupe de Tihana avant que tu n'enlaces ses doigts aux tiens.

"Ainsi tu pourras voir que je te protégerai toujours." Déclarais-tu avant de la pénétrer de nouveau, en cuillère profitant ainsi de cette proximité corporelle pour vous rapprocher. Dans cette position tu pouvais lui offrir une étreinte chaleureuse et réconforte, lui murmurer des mots doux, des "je t'aime" tout en jouant avec son lobe d'oreille. La jeune femme était contre toi, ta prisonnière mais également ta partenaire, ton amante. Cette union, tu espérais qu'elle durerait pour toujours, appréciant chacune des courbes de ta belle, chacune de ses réactions sous tes mouvements. Chaque parcelles de son corps était alors à toi et comme tu souhaitais en profiter, ta main se faufilait lentement vers son intimité pour la taquiner un peu alors que tu ne baissais pas le rythme.

Tu n'appréhendes plus ce moment, tu le vis, aux côtés de cet Abel que tu as pourtant tant de fois repoussé. Il est du genre persévérant et est parvenu finalement à t'atteindre. C'est sa fougue mêlait à cette douceur que tu appréciais chez lui. Là, tout contre lui, tu ne fais plus qu'un avec lui. Pour la première fois, tu profites des plaisirs de la chair sans les associer à la torture. Tes mains le possèdent. Ta bouche le marquent. Ton côté possessif, tu ne le perdras jamais. Tout comme Castiel, le jeune homme t'appartient désormais. Mais, tu le sais bien, pas de la même manière que ton "petit frère".

Ses lippes électrisent ta peau, la brûlent de manière torride et tu n'hésites pas à jouer de tes dents sur sa peau. Tu donnes un petit côté bestial à ce moment, légèrement. Mais au lieu d'être une tigresse meurtrière comme à l'accoutumé, tu n'es qu'un simple chaton jouant avec les doigts de son maître. Il te vole tes lèvres, t'empêchant de poursuivre ton oeuvre. Mais tu n'as pas dit ton dernier mot, reprenant ton souffle, tu écoutes ses mots. Tu lui offres un sourire de malice avant de croquer délicatement sa lèvre inférieure. Ton côté joueur refait surface, mais cette fois, tu ne fais pas semblant. Tu le taquines gentiment. Tu attises son désir.

Il s'échappe de toi, décollant son corps du tien. Quoi, c'est déjà fini ? Tu ne veux pas que ce moment cesse. Non, il t'attire à lui, ton dos contre son torse doux et chaud. Tu gémis doucement lorsque ses crocs se plantent au creux de ton épaule. Tu apprécies cette petite violence de sa part, c'est de bonne guerre, lui qui gardera quelques jours les marques de ton passage. Il te souffle quelques mots pour te rassurer, encore et encore. Tu souris te blottissant un peu plus contre lui.

Tu pousses un nouveau soupir alors qu'il entre de nouveau en toi. Tu es à sa merci, mais pourtant, tes mains cherchent sa peau, trouvant ses hanches qu'elles caressent lentement, sensuellement. Il joue avec ton oreille, ses doigts glissent vers ton organe de plaisir, t'apportant doublement ce que tu réclames. Ses coups de reins tendres et fougueux, ses caresses expertes et douces, te transportent presque sur un nuage.

Tu détournes la tête, te tords le cou à la recherche de ses lippes. Ta main glisse sur sa nuque, pour l'inciter à approcher son visage du tien alors que tu gémis de plus en plus fort, alors que tu lui voles encore un baiser envieux. Entre deux baisers, tu lui souffles quelques mots.

"Mon Abel ..."

Tu étais désormais SON Abel, toi le chef de gang et ancien membre de l'IRA véritable. Toi qui avait une réputation de tombeur par ceux qui ne connaissaient pas ton passé tu approchais de ce qu'était le bonheur. Tu étais tout simplement bien avec cette femme dans tes bras. Vous gémissiez tous les deux à l'unisson, profitant mutuellement de vos caresses, de vos lippes lors de ce moment charnel. Ta main taquinait la féminité de la jeune femme, jouant avec son petit bouton de plaisir alors que ta virilité ne faiblissait pas. La chaleur, les éteintes et ce moment passionnés eurent raison de vous deux. Vos gémissements se faisaient plus pressant, tes râles plus poussés alors que tu sentais que ta frêle amante commençait à trembler de tout son long. Ces tremblements agissèrent comme un signal dans ton esprit et tu accélérais tes mouvements, attrapant les douces lèvres de Tihana au passage.

Ce fut là, lors de ce baiser où vos langues s'enlacèrent de nouveau que vous atteignirent l'orgasme ensemble. Une première pour toi depuis la disparition de ta femme. Tu avais bien évidemment accumulé les conquêtes mais jamais l'une d'elles avait su te transporter comme Tihana. Et cette jouissance... mutuelle, au même instant. Cela revêtait une telle importance pour toi, pour vous. Lessivé mais incroyablement heureux tu reprenais possession de ces lippes, emprisonnant son visage entre tes mains pour un nouveau baiser. "Je t'aime tellement ma belle."

Enserrant toujours la belle avec tendresse, tu attrapais la couverture pour vous recouvrir. Elle était toujours prisonnière de ton étreinte et tu nichais ta tête dans sa chevelure d'ébène. Te sentant basculer dans le sommeil, tu lui murmurais néanmoins quelques mots : "Je veux que tu restes vivres avec moi... pour toujours." Et tu sombrais, exténué par tous ces événements.