Plus qu'une vocation, une passion ♥ [PV Castiel]

Hanna avait conseillé à une infirmière de relayer la petite amie de son frère. Elle l'observait, et voyait bien que la blonde avait besoin de prendre un peu l'air. Elle était pourtant rassurer de voir qu'Oliver avait trouvé une personne pour l'aimer et veiller sur lui. La jeune interne en faisait de même, mais de loin, car elle ne pouvait se permettre d'entrer dans cette chambre avec son badge signifiant son nom de famille. Et elle ne pouvait pas non plus faire sans se présenter à elle. Et ce ne fut que lorsque Lilith quitta la pièce que la belle se permit de s'approcher son jumeau. S'asseyant à ses côtés, elle soupira, observant le visage inanimé de celui qu'elle attendait depuis si longtemps. Et dans un murmure, elle s'adressa à lui, alors qu'elle effleurait sa main.

"Pourquoi tu as fait ça Oliver ? Tu as l'air d'avoir quelqu'un qui t'aime pourtant ... Tu n'imagines même pas la chance que tu as."

L'américano-finlandaise se mordit la lèvre alors qu'elle serra légèrement la main de son aîné. Dire qu'elle le rencontrait dans de telles circonstances. Dire qu'elle aurait tant voulu qu'il lui réponde. Sa petite amie avait mentionné une dispute avant cette overdose, la Rajin ne pouvait faire que ses propres conclusions. Mais la jeune femme qui partageait sa vie semblait s'en vouloir à mort. C'était une bonne personne, en tout cas, elle en avait l'air. La douce resta quelques minutes auprès du comateux avant de se relever et s'éloigner.

"A bientôt, grand frère ..."

Sortant de la chambre, elle scruta les couloirs à la recherche de la belle blonde qui accompagnait Oliver, mais ne la trouva guère. Peut-être était-elle à la cafétéria ou à la bibliothèque ? Veillant à dissimuler son badge, elle s'aventura dans les couloirs de l'Hôpital, la trouvant finalement à la bibliothèque avec un jeune garçon qu'Hanna reconnut immédiatement. Sourire aux lèvres, elle s'adressa tout d'abord à la blonde.

"Mademoiselle Engel, vous pouvez retourner auprès de votre fiancé, l'infirmière a terminé ses soins."

Son regard d'océan se pose ensuite vers le jeune blanc alors que Lilith le salue avant de quitter la pièce. Elle l'observa un instant, constatant qu'il avait arraché ses électrodes.

"Je sais que tu n'aimes pas ça, Castiel, mais tu sais qu'il ne faut pas interrompre tes examens."

Sa voix était douce, et toujours avec cette mine adorable, elle lui tendit la main afin qu'il la prenne.

"Tu viens ? Je te ramène dans ta chambre. Tu peux prendre des livres si tu veux et je te tiendrai un peu compagnie, si tu es d'accord."

Tu ne voyais pas l’intrusion de cette jeune fille d’un très bon œil. Elle cassait tout avec son intervention. Tu étais en train de te lier d’amitié avec cette future maman et cette blondinette se permet de vous interrompre. Oui c’est décidé tu ne l’aimes la blondasse ! Ce n’était pas tous les jours que tu étais capable d’avoir une conversation à peu près normale. Tu étais là assis dans cette bibliothèque et regardais Lilith partir. Tu ne disais rien mais tu étais réellement triste de la voir partir ainsi. Si seulement elle n’avait pas ce pseudo fiancé ! Et maintenant à peine ton amie avait quitté la pièce que empêcheuse de tourner en rond t’agresse sur tes examens ! Mais qu’est-ce qu’elle en savait d’abord ? C’était ces idiots de médecins qui t’avaient laissé seul et tu avais attendu plus de deux heures tout seul dans cette pièce sentant les produits ménagers.

« C’est les médecins qui m’ont laissé tout seul. Ils n’ont pas le droit. J’aurai pu me blesser tout seul. On me laisse toujours tout seul de toute façon, même Tihana maintenant. »

Tu baisses la tête avant de te lever. Tu es près à retourner dans cette pièce ressemblant plus à une cellule qu’à une chambre d’hôpital. Tu laisses les bouquins sur la table, sans les ranger. Quelque part ça te ferait mal de les ranger et de te dire que tu ne les trouveras plus forcément. Lilith a d’ailleurs oublié celui que tu lui avais tendu…. Sans doute qu’elle aussi n’en avait rien à faire de ta personne et qu’elle s’était simplement montrée gentille uniquement parce que tu faisais pitié. Cependant tu ne lui en veux pas sachant très bien que tu es nettement moins important que son imbécile de petit copain. Un père indigne selon toi.

Tu évites de prendre sa main aussi, passant à côté d’elle comme si tu ne la connaissais pas. « Non merci. J’ai l’habitude d’être tout seul. » Ton ton bien que triste comme habituellement portait une légère connotation de tristesse. Tu pousses les doubles portes afin de sortir de la pièce et tu cherches déjà ton chemin. C’est dingue comment ce type de bâtiment ressemblait tellement à des labyrinthes ! Un regard à droite et un autre à gauche et tu continues ton chemin droit devant, la tête d’un infirmier sur ta droite ne t’inspirait guère et quant à l’immonde infirmière moustachue ce n’était pas mieux. Instinctivement tu portes ta main sur le dessus de tes lèvres pour remarquer que tu n’avais pas de moustache alors comment était possible que cette femme en ait plus que toi ?

« Aie. » Tu viens de heurter le montant d’une porte d’ouvrant le front. Tu es désormais sur les fesses, étourdi et incapable de t’orienter et c’est à ce moment précis que ce yéti d’infirmière décide pour surgir dans ton dos et te passer un savon. Jugeant que tu n’avais pas à être là, que tout était de sa faute et que c’était bien fait pour toi ! Ils ne sont pas pédagogues dans cet établissement et vraiment tu détestais les hôpitaux.

Oh ! Le jeune Castiel semblait s'être levé du mauvais pied. Mais il en fallait beaucoup plus pour que la belle Rajin perde son sourire. Elle avait l'habitude de certains patients réticents et elle savait que cet adolescent était loin d'être méchant. Hanna avait conscience de cette angoisse qu'il avait de rester seul. Il refuse sa main et l'interne arbore un sourire en coin. Malgré elle, elle le trouvait adorable. Alors qu'il se dirigeait vers la sortie, la finlandaise attrapait les quelques livres qu'il avait choisi pour qu'il puisse les lire dans sa chambre s'il le souhaitait. Elle était attentive à ce genre de détails.

Mais avant même qu'Hanna ne rejoigne son patient, elle avait entendu un bruit puis des remontrances venant d'une infirmière réputée comme "peau de vache" ou "mégère", au choix. Elle se précipita vers l'extérieur, trouvant Castiel au sol, le front ouvert. La mégère pose les yeux sur l'interne tandis qu'elle commence à gromeller. Le ton de la belle est cette fois sans appel.

"Vous ne voyais pas qu'il s'est fait mal ? Je vous rappelle que la priorité ici est le bien être du patient."

La jeune médecin s'abaissa, posant au sol les livres pour examiner avec douceur le jeune blanc alors que l'infirmière poursuivait son monologue. Tournant la tête vers, la mine toujours sévère, la Rajin décida de mettre un terme à ses mots.

"Ca suffit. Retournez à votre poste. Il n'était pas tout seul, c'est moi qui l'ai emmené ici. Si vous trouvez quelque chose à redire, allez vous plaindre aux responsables. Je suis Hanna Hiroven, interne en médecine générale, si ça peut vous éviter les recherches inutiles. Je ne manquerai pas de leur faire savoir la manière dont vous vous adressez à nos patients."

Ignorant son interlocutrice qui pestait contre elle, la belle attrapa les livres avant de se redresser et de tendre la main au jeune garçon avec un sourire rassurant.

"Elle ne t'embêtera plus. Viens, on retourne dans ta chambre, je vais soigner cette vilaine plaie ! J'ai pris soin d'emporter les livres que tu avais choisi." Arborant une moue presque enfantine, elle ajoute : "Tu es d'accord pour rester avec moi ?"

Tomber sur un Yéti, une créature presque mythique de par la difficulté à prouver son existence, tu avais réussi. L'infirmière avait tout de cette bestiole habitant soit disant les hauteurs de l'Himalaya. A voir ces pieds immenses, ces chevilles velues (et encore à voir la pilosité de l'infirmière il serait juste de croire que tout le reste du corps était tout aussi poilu !) tu pouvais légitimement te croire dans un remake d'Indiana Jones. Castiel Green et la malédiction du Yéti ! Tu fermais les yeux, attendant que ta sanction tombe, ce monstre allait ameuter tout l’hôpital et même Tihana allait être au courant et te punir. Enfin ça c'était dans le meilleur des cas... dans le cas contraire tu aurais le droit à une nouvelle séance de torture de la part de ta grande soeur. Tout était décidément très compliqué, si seulement tu étais mort lors de tes précédentes tentatives d'autolyse.... Et c'est là que la jeune blonde faisait de nouveau irruption, à croire qu'elle avait décidé de te suivre, c'était bien de la veine ! Mais ses propos te firent relever la tête et des pupilles se posèrent sur la jeune interne.

Tu ne savais pas comment elle s'appelait mais elle prenait ta défense et alors que l'horrible bonne femme continuait à grommeler la blonde décida d'y mettre un terme. Son ton était autoritaire à tel point que tu sursautais légèrement. Elle te défendait et te couvrait même allant jusqu'à assumer et mentir sur ta petite évasion. C'était à peine croyable, tellement que tes lèvres restaient entre-ouvertes et que tu n'arrivais pas à produire le moindre son. Tu apprenais donc qu'elle se prénommait Hanna, comme l'une des héroïnes de tes romans policiers, n'était-elle pas une héroïne à venir te sauver de la sorte ?

"Hanna..." Murmurais-tu avant de refermer la bouche et de fixer les ouvrages que tu avais mis de coté à la bibliothèque. La femme médecin avait donc pensé à les prendre ? Pour toi ? Tout cela était des plus intrigants. Tu finissais par attraper cette main qu'elle te tendait pour te relever, évitant toujours son regard. Tu regrettais ton attitude des plus cavalières de tout à l'heure mais tu ne pouvais pas le lui dire devant tous ces soignants qui s'étaient rassemblés pour assister à la scène.

Elle demande même si tu étais d'accord pour rester avec elle et instinctivement tu hoches la tête tandis que tu serres un peu plus sa main, une façon de lui signifier que tu ne comptais pas la lâcher. Ta tête tournait légèrement, sans doute le coup mais tu reprenais ta route emmenant l'interne, non ta sauveuse avec toi. Désorienté tu parvenais tout de même à retourner dans ta chambre. Une fois dans ce que tu appellerais volontiers la "safe zone" tu venais à lâcher la main d'Hanna pour fouiller dans tes poches et en ressortir les derniers bonbons que tu avais volé. Baissant la tête, tu les lui tendais en prononçant :

"Pardon, je les ai volé Madame. Vous allez le dire à ma sœur ?"

Hanna n'y avait pas été de mains mortes avec elle. Il était si rare de la voir réagir ainsi. De voir la sévérité s'emparer de ses traits, remplacer sa douceur et sa malice habituelle. Mais la jolie blonde savait qu'il était parfois nécessaire de mettre les choses au clair, surtout lorsqu'il s'agissait de patients. En l'occurence, celui-ci était jeune et perturbé. En rajouter une couche ne serait que délètère pour lui. A son plus grand bonheur, l'adolescent accepta de la suivre, prenant cette main généreuse qu'elle lui tendait.

Contre toute attente, c'est même le jeune blanc qui emmena directement la Rajin dans sa chambre. Tant mieux, au moins, elle ne perdrait pas de temps inutilement à chercher le numéro de sa chambre. Une fois arrivée dans la pièce, il lâcha la main de l'interne qui l'observait fouiller nerveusement dans ses poches pour en sortir des bonbons. Un peu étonnée, elle finit par lui sourire tout en attrapant les mains du jeune garçon pour les refermer sur les sucreries.

"Garde-les mon grand. Ce sera notre petit secret, d'accord ?"

Un sourire tendre, elle lui adressa un clin d'oeil, signe qu'il pouvait lui faire confiance. Elle ne dirait rien pour de simples bonbons. Il y avait bien plus grave dans la vie. Elle glissa doucement sa main sur le sommet du crâne du garçon avant de lui ébouriffer les cheveux tout en veillant à ne pas lui faire de mal.

"Mais ne recommence plus, d'accord Castiel ?"

Un air rassurant sur le visage, elle attrapa la main de l'adolescent pour l'inciter à retourner sur son lit, l'y faisant asseoir. Se détournant un instant, posant les livres sur la table de chevet, elle s'approcha de l'une des pharmacies fermées à clé, l'ouvrant pour attraper la trousse de secours y logeant. Revenant vers son patient, elle ouvrit celle-ci pour y sortir une lingette humidifiée de désinfectant.

"Ca va piquer un peu, je suis désolée."

Avec douceur, elle appliqua celle-ci sur la petite plaie trônant sur le front du garçon. Les soins se déroulèrent sans complication. Il n'avait pas besoin de point de suture, de simples petits strips feraient l'affaire.

"Tu aimes lire à ce que je vois ? Des romans policiers, c'est ce que tu préfères ?"

Oh un acquis de conscience de la part du petit Castiel ? Que c'est mignon ! Sauf que nous nous ne tombons pas dans ton panneau ! La jeune femme peut-être mais nous non ! La preuve la blonde venait refermer tes mains abîmées en disant que tu pouvais les garder. Dommage que ton petit coté rebelle entraperçu juste avant ta rencontre avec Lilith se soit déjà évaporé. Tu souris légèrement à la doctoresse avant de remettre les sucreries dans ta poche, à l'abri, comptant bien les ramener à la maison. "Les bonbons ou la fuite ?" Tu clignais des yeux ne comprenant pas ce qu'elle voulait dire. Tu ne devais pas recommencer pour le vol des bonbons ou la fugue ? Elle n'était pas très claire comme médecin.... Tu remettais tes cheveux en place légèrement agacé que l'on te prenne encore pour un gamin malgré ton âge. Tout cela n'avait pas l'air de stopper la jeune femme qui t'attrapait par la main pour t'amener sur ton lit. Ce n'était même pas le tiens en plus, chaque jour ce lit gagnait un nouveau propriétaire alors pourquoi serait-il le TON lit ? Clairement tu n'aimais pas les hôpitaux, sur cette île ou le continent.

Tu regardais cette Hanna fouiller dans l'armoire à pharmacie pour revenir avec de quoi te nettoyer. Pourquoi était-elle aussi gentille ? Il y avait quelque chose de pas normal, personne ne faisait attention à toi habituellement et aujourd'hui tu venais de tomber sur la deuxième personne après Lilith. Il y avait quelque chose de pas net. Et puis pourquoi prenait-elle le temps de te dire que les soins allaient piquer ? Personne ne te prévenait jamais de rien. Tu étais déstabilisé, voilà le mot. Habituellement tu souhaitais ardemment que l'on fasse plus attention à toi et lorsque c'est le cas tu es perdu. Que faire donc ? "Je ne sens pas la douleur, tu peux appuyer je m'en moque." répondais-tu alors le plus simplement du monde. Pourquoi lui mentir ou faire semblant d'avoir mal ? Quoi qu'il en soit les soins se sont déroulés rapidement et sans aucune complication et ce fut à cet instant qu'elle décida de te parler des livres. Et encore une fois... pourquoi ?

"Oui." Et poussé par une force inconnue tu ajoutais : "Et toi ? Tu aimes lire ?" Sans attendre un quelconque accord tu quittais ta place au sein du lit pour faire quelques pas dans la pièce et te choisir une chaise, support que tu trouvais plus confortable que ce lit d'hopital. Tu détaillais encore une fois le moindre mobilier, le moindre objet présent dans cette pièce avant que tu ne te décides à lui demander directement. "Pourquoi tu es gentilles avec moi ? Je ne mérite pas ça. J'ai volé des sucettes, je me suis sauvé et le yéti va vous faire des problèmes. Tout ça à cause de moi."

Oh des remords petit Castiel ? C'est bien rare chez toi....

"Les deux !"

Elle le trouvait adorable, cet adolescent, malgré son petit côté rebelle. Pour les soins, Hanna le prévint qu'il pourrait éventuellement ressentir de légers picotements, mais à son grand étonnement, le jeune blanc l'informa qu'il ne ressentait aucune douleur. Elle haussa un sourcil, murmurant quelques mots.

"Une asymbolie à la douleur ?"

C'était un cas plutôt rare, mais ce n'était pas pour autant que la jolie blonde perdit de sa douceur. Non, elle restait précautionneuse et douce, comme à son habitude. Ce n'était pas une raison de "brutaliser" ce pauvre garçon. La plaie n'était que superficielle, les soins furent plutôt rapides.

Pour mettre Castiel en confiance, la belle décida d'aborder un sujet qui semblait l'intéresser : la lecture. Pendant ce temps, elle rangeait son matériel avant de l'observer en souriant à sa réponse. Enfin, elle semblait établir un dialogue avec le jeune blanc qui, entre temps, était sorti de son lit pour rejoindre une chaise. Elle le suivit, prenant place à ses côtés, mais avant qu'elle ne puisse répondre à sa question, il reprit.

"Pourquoi je suis gentille avec toi ? Hmm ... Je n'ai pas réellement de raison de ne pas l'être. Je pars du principe qu'il est pénible pour chaque patient de venir ici, la moindre des choses est donc pour moi de les rassurer et de bien les traiter."

La belle lui sourit, elle était sincère, cela se voyait dans son regard. Délicatement, elle attrapa la main du jeune blanc.

"Et ne t'inquiète pas pour l'abominable femme des neiges, je n'ai pas peur d'elle. Elle peut toujours essayer de me causer des problèmes, c'est elle qui aura le plus de souci au vu de son antipathie, crois-moi ! Je suis certainement que des gens se sont déjà plaints de son comportement."

Le relâchant, elle posa les yeux sur les livres qu'avait empruntés Castiel. C'était vrai, elle n'avait pas encore répondu à sa question.

"Et oui, j'aime lire ! Même si je n'en ai pas toujours le temps, il m'arrive de me poser un peu dans mon canapé pour lire une heure ou deux parfois, quand je n'ai rien à faire durant les jours de repos. Tu as des oeuvres à me conseiller ?"

Tu n'avais pas répondu à l'interne qui t'avait délivré de cette horrible bonne femme pour la simple et bonne raison que tu la laissais s'exprimer. Voulant faire des efforts, te rattraper après ton attitude désinvolte était donc la moindre des choses. Est-ce que cette Hanna aurait des soucis par ta faute ? Elle semblait dire que non cependant peut-être qu'elle disait cela afin que tu ne te tracasses pas. "Tu es sûre ? Promis que tu n'auras pas de souci de ma faute ? Je peux aller m'excuser si tu veux." Tu tutoyais toujours la femme médecin le plus naturellement du monde. Sincèrement, devant autant de gentillesse tu étais prêt à revoir ce Yéti de malheur simplement pour éviter à Hanna des ennuis. Néanmoins quelque chose te disais qu'elle t’empêcherait d'y retourner.

"Des romains policiers, thrillers." Tu marquais une pause, visiblement embarassé "Je sais ce n'est pas bien d'être fasciné autant par ce genre de lecture." Tu te tenais le bras avant de te lever de ta chaise et de regagner le lit. Tu ne te sentais pas à l'aise dans cet espace clos bien que la compagnie de la blonde t'aidait à tenir le coup. "Franck Thilliez, ses livres se lisent assez bien."

Finalement tu t'allongeais sur le dos, scrutant chaque détails de ce plafond imparfait réfléchissant à des idées de livres qui pourraient plaire à Hanna. Tu devais tout de même faire attention à ce que tu allais lui dire, lui proposer des oeuvres trop "noires" Avant finalement de te rappeler que la demoiselle avait utilisé un terme que tu ne connaissais pas.

"Hanna ? C'est quoi une asymbolie à la douleur ?" Ton regard n'avait toujours pas quitté le plafond alors que tu levais la main au ciel. De l'extrémité de tes doigts une tige verte jaillissait avant que cette dernière ne se retrouve affublée de étales rouges. Un lycoris rouge semblable à celui que tu avais fait pour libérer ta grande sœur. La fleur qui menait vers les enfers si on se référait à sa mythologie. Par le passé cette fleur était née de ta douleur, de tes cris et de tes larmes. C'était cette fleur qui représentait ton asymbolie ? Hanna avait peut être la réponse.

La belle lui sourit. Il était adorable, en réalité, ce jeune garçon. Il s'inquiétait pour elle, pour sa situation. Elle acquiesçait tout en lui promettant qu'elle disait vrai, avant d'embrayer sur les lectures du jeune blanc. Il était fasciné par les thrillers. Non, ce n'était pas très sain lorsque l'on devinait sa personnalité instable, mais ce n'était pas non plus une raison de le repousser. Il se releva pour regagner son lit pendant que la Rajin continue à l'observer, à l'écouter.

"D'accord, c'est noté, je commencerai donc par cet auteur. Et il n'y a rien de mal d'être fasciné par ce genre de livres, juste ... il faut garder à l'esprit que tout ceci doit rester une fiction et non un exemple à suivre."

Hanna l'observait alors qu'il tendait la main, jusqu'à ce qu'une fleur carmine émerge de ses doigts. Emerveillée, la douce se redressa afin de le rejoindre, glissant ses doigts sur les pétales rouges. Elle sourit avec tendresse avant de planter son regard d'azur dans celui du jeune blanc.

"C'est ce que tu as. C'est le fait de ne pas ressentir la douleur. J'ai ... rarement vu ça pour être franche. C'est une raison de plus de faire attention à toi."

Elle marqua une pause avant de reprendre la parole.

"Elle est jolie, cette fleur, je n'en ai jamais vu de telles."

« Oui enfin… » La douleur physique mais pas psychologique. Mais vas-y Castiel, racontes lui ce que tu as subi, ce que ta sœur t’a fait subir. Tes angoisses, tes craintes… partages les avec cette Barbie blonde allez. Non tu es encore trop tendre pour vouloir embêter ta grande sœur ou cette gentille doctoresse. En plus tu n’avais aucune raison de faire attention à ta propre personne. Tu es une personne dégoûtante, ta sœur te le rappelle régulièrement non ?

Et ensuite Hanna se met à parler de la fleur que tu venais de créer, ce fameux Lycoris Rouge. Il était évident qu’elle n’en avait jamais vu puisque cette fleur était visible uniquement en Asie… ou en enfer mais ça tu te garderai bien de le lui dire. Tu lui tendais alors la fleur qui semblait l’émerveiller.

« Tu peux la garder si tu le souhaites, je peux en faire plein avec ma magie. » Tu marquas une pause avant de reprendre : « C’est un Lycoris rouge, on peut en trouver au Japon si on y va à la bonne période, un peu comme les cerisiers. »

Derrière ce masque enfantin se trouvait un adorable jeune homme, Hannah n'en doutait pas. Même s'il semblait parfois rebelle, Castiel était gentil et attachant. La belle interne se demandait ce qu'il avait pu vivre par le passé pour avoir un tel comportement, sans doute quelque chose d'horrible. Il n'était pas comme les autres, mais cela n'enlevait rien à sa valeur. La jolie blonde souriait tout en profitant de cette jolie fleur à la couleur rougeoyante étonnante. Elle sourit lorsque le jeune blanc lui tendit le végétal, l'acceptant avec plaisir tout en écoutant ses explications.

"Les cerisiers en fleurs, c'est un magnifique spectacle parait-il." De sa main libre, la douce prit la main de son patient. "Merci Castiel, il y a bien longtemps que l'on ne m'a pas offert de fleurs !"

Oui, elle était heureuse. Ce présent si simple comptait beaucoup pour elle, comme si le jeune homme lui avait accordé sa confiance. Oui, c'était un immense pas pour elle. Jouant avec la fleur carmine entre ses doigts, elle baissa les yeux, arborant un air un peu nostalgique.

"Tu peux faire de jolies choses avec ta magie. Les fleurs sont délicates, elles sont parfois un présent précieux." Elle releva les yeux afin de lui sourire. "Tu devrais t’intéresser sérieusement à ton don, je suis sûre que tu deviendras très doué !"

Elle-même évitait soigneusement d'user de sa magie. Mais les étincelles étaient bien plus dangereuses qu'une plante. Elle aurait aimé avoir un tel pouvoir en réalité. Un toquement à la porte la fit sursauter. Hanna relâcha la main de son patient avant de constater l'arrivée d'une petite brune au regard étrange.

"Tu ennuies la dame, petit frère ?"
"Pas du tout, bien au contraire, on s'est tenu mutuellement compagnie." répondit la Rajin tout en souriant au jeune blanc. "Je vais appeler ton médecin Castiel, je pense que tu pourras sortir sans problème. A une prochaine fois j'espère !"