Date d'inscription : 06/09/2016 Occupation : Étudiante, employée du café étudiant Sexualité : Hétérosexuelle Messages : 559
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Sujet: Re: Juste pour une nuit - [PV Miya] Dim 2 Oct 2016 - 5:07
« We all need something to carry us trough, a helping hand. »
Juste pour une nuit
Perdue dans ses pensées, Miya regardait sans le voir le plafond. Pendant un moment, elle n'eut plus conscience d'où elle se trouvait ni avec qui. Elle repassait les derniers jours dans sa tête, ceux quand elle était encore chez elle et qu'elle ignorait tout de sa vraie nature. Elle avait toujours eu le sentiment d'être différente, sans vraiment savoir pourquoi, d'être à l'écart, de ne pas réellement faire partie du monde. Maintenant, c'était tellement clair... Même si c'était totalement étrange également. Des demi-dieux. À ce point-là. Elle était à peine capable de créer une bourrasque volontairement... Par contre, la tornade qui l'avait entourée à la plage était plutôt impressionnante. Enfin, si elle devait souffrir autant pour reproduire le phénomène, Miya n'était pas pressée de recommencer. Elle avait eu l'impression qu'un rouleau compresseur l'écrasait lentement, pour faire durer la torture le plus longtemps possible. Elle ne pensait pas pouvoir avoir mal à ce point sans en mourir. Et pourtant, ça n'avait rien de physique, son corps n'était pas blessé... Mais son âme, oui. Atrocement.
Elle émergea de ses songes lorsque la voix douce d'Hiiagara résonna à nouveau dans l'appartement.
« Il y a un hôtel à la périphérie de la ville. Je crois que les nouveaux et nouvelles comme vous sont bien accueillis. Ce n’est pas très loin de la grande ville, et de la plage il me semble. Vous aurez un chouette endroit pour loger vos premiers jours. Et l’odeur du tabac froid ne froissera plus vos narines, mh ? »
Bien, bien... Redevenue sombre, elle écoutait ce que lui disait Hiiagara, mais pour le moment, elle n'arrivait plus à y trouver un intérêt. Un intérêt pour son avenir, en fait. Trop perturbée par le passé. Ça passerait... En attendant, le vent se mit à souffler doucement dans la pièce, s'engouffrant sous ses vêtements et atteignant ses os. Elle frissonna sous le phénomène sans bouger, le regard dans le vague.
« Quand à vos études, je ne peux que vous souhaiter la bonne chance. Peut-être se reverra-t-on une fois que vous serez installée confortablement. »
Miya l'espérait parce que sinon... Elle n'aurait personne. Elle serait totalement seule à nouveau. Et rien que cette idée faillit lui tirer des larmes amères. Il ne fallait pas qu'elle y songe...
Le téléphone du médecin se mit à sonner et il tapa un rapide message avant d'enchaîner.
« Si un soir z’avez besoin d’aide ou même de compagnie hésitez pas. J’vous apprendrai l’art de la compresse et de la Bétadine comme ça. Vous me montrerez aussi comment on utilise une console, mon vieux collègue m’avait parlé de deux ou trois cartouches qu’il fallait que je touche absolument. »
À ces mots, le coeur lourd de Miya s'allégea considérablement et elle se redressa pour lui faire face. Et voilà, ses yeux étaient à nouveau remplis de larmes! Eh merde, elle n'avait pas l'habitude d'être aussi émotive, mais il fallait dire qu'elle avait été durement touchée au coeur dernièrement... Un sourire apparut sur son visage, sincère même si teinté de tristesse. C'est d'une voix où l'on entendait clairement les larmes qu'elle répondit:
« Ça me ferait très plaisir. Merci. »
En laissant échapper un rire gêné, elle essuya les larmes qui roulaient à présent sur ses joues. Baissant la tête, elle commença à triturer les manches de sa veste, tellement longues qu'elles dissimulaient ses mains en entier. Elle avait l'impression qu'il fallait qu'elle dise autre chose, comme pour expliquer son émotion. Se mordillant les lèvres, elle finit par lâcher d'un ton diminué:
« Je suis désolée d'être aussi bouleversée. C'est juste que... »
Elle prit une grande inspiration avant de soupirer, pour essayer d'évacuer la tension de son corps. D'ordinaire, elle n'aurait pas prit la peine d'expliquer ce genre de choses à quelqu'un qu'elle connaissait à peine. Pour dire vrai, jamais auparavant elle n'avait laissé ses émotions la renverser comme ça devant un étranger. Donc... Disons que les frontières étaient brisées depuis un certain temps déjà. Et, au fond d'elle-même, elle avait réellement le sentiment qu'elle pouvait avoir confiance en Hiiagara. Elle avait carrément remis sa vie entre ses mains, presque depuis le départ, c'était... insensé. Elle ne se comprenait plus.
« J'ai été seule tellement longtemps... Ça me terrorise. »
Incapable de regarder son hôte dans les yeux, elle resta la tête baissée, ses mains posées à plat sur le lit comme pour se soutenir. On sentait clairement sa nervosité d'avoir avoué cette peur. D'un côté, elle avait peur d'être seule, mais aussi d'être blessée et de faire confiance. Ce qui pouvait sembler totalement contradictoire et ça l'était dans un sens... Mais elle n'y pouvait rien. Enfin si, elle les combattait par moments bien sûr, mais elles restaient toujours présentes, quelque part dans le fond de son coeur. Elles ne la quittaient jamais.
Le vent envahissait insidieusement la pièce. Tous les sens en éveil, Hiiagara examina les alentours et surtout Miya. Elle était la source du courant d’air, cela ne faisait aucun doute. Quant à savoir si la bise se transformerait en bourrasque, c’était une autre paire de manches ! Si ses pouvoirs semblaient couler à l’intérieur de sa peau, ceux de la jeune femme étaient sans conteste liés à ses sentiments, et se baigner autour d’elle. Le phénomène ne dura pas, le rendant plus serein pour débiter son monologue. A la dernière réplique, Miya lui fit face. Les yeux vitreux, elle lui tira un sourire sincère qui décrocha à son cœur un bond dans la poitrine. Elle se remettait à pleurer, pourquoi ? Sa proposition lui avait paru pourtant si futile comparé à ses problèmes.
« Ca me ferait très plaisir. Merci. »
Son rire gêné lui arracha un sourire. Son pouvoir ne protesta pas quand elle baissa la tête, triturant ses manches bien trop grandes pour elle. Fuir le regard des autres devait-être sa seconde nature, considéra-t-il. Le vent était bien approprié à sa personnalité. Mais pour une raison qu’il ignorait, elle ne semblait pas vouloir esquiver son regard ou son opinion. La ligne jaune était sans doute dépassée dès les premiers instants où ils se sont rencontrés hier sur la plage. Mais voir comment elle lui faisait confiance le laissait suspicieux. Quoique… Il avait déjà bien eut plusieurs occasions de la trahir s’il l’aurait voulu. En la voyant mâchouiller ses lèvres, il se demanda pendant un instant si elle n’allait pas les mordre jusqu’au sang avant qu’elle ne reprenne.
« Je suis désolée d’être aussi bouleversée. C’est juste que… J’ai été seule tellement longtemps… Ca me terrorise. »
La petite tirade l’avait rendu muet. La solitude hun ? C’était son pain quotidien, et il adorait ça. Peut-être était-ce pesant à la longue, mais il n’avait aucun problème pour sociabiliser. De plus, il avait confiance en sa propre personne. Ses capacités, son talent. Miya ne devait tout simplement pas connaître les siennes. Il aurait voulu lui dire quelque chose pour la réconforter, mais ne trouvant que des niaiseries qui ne feraient pas mouche, il s’abstint. De plus, aurait-il été capable d’ouvrir les lèvres pour répondre ? Il ne trouva rien d’autre de mieux que de porter son bras autour de ses épaules. C’était stupide mais bon ! Il l’avait fait par réflexe. Sa protégée se sentait vulnérable, c’était indéniable. Elle tremblait sous l’angoisse et les doutes qui l’envahissaient. Dans la pénombre, il était difficile de décrire les traits de son minois. Il les devinait tordus par la tristesse.
Son pouvoir le laissait tranquille au moins. Il le sentait recroquevillé dans son thorax, comme l’aurait fait un animal de compagnie qui attendait les ordres de son maître. Il apportait par sa présence une chaleur qui irradiait de son sternum. Une sensation confortable que Hiiagara avait fini par accepter. Voir même apprécier. Il berça doucement Miya avec son bras, se contrefichant d’une mèche qui venait l’ennuyer sur la joue.
« Vous n’êtes plus seule, mh ? Même si m’avoir comme connaissance vous fera regretter la solitude. »
Humour vaseux de médecin, pas vrais ? Il l’avait dit sur le ton de l’humour, mais savais qu’en réalité, ce n’était pas vraiment faux. Au moins pensait-il vraiment à la première partie de sa phrase.
La passion emporte la raison.
Miya Hisakawa 8 ★ - Thief
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Sujet: Re: Juste pour une nuit - [PV Miya] Mer 5 Oct 2016 - 19:03
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Juste pour une nuit
Alors qu'elle regardait fixement la couette du lit où ses mains étaient posées, elle sentit une onde de chaleur dans son dos alors qu'Hiiag l'attirait à nouveau à lui pour l'étreindre. Elle posa sa tête contre son épaule, fermant les yeux, profitant simplement de ce bien-être. Déjà, ça lui semblait moins bizarre que la première fois, sur la plage. Comme si elle s'habituait...
« Vous n’êtes plus seule, mh ? Même si m’avoir comme connaissance vous fera regretter la solitude. »
Il ne savait clairement pas de quoi il parlait... La solitude, quand elle était voulue, pouvait être bien agréable, bien sûr. Elle aussi aimait avoir du temps tranquille pour elle-même. Mais il y avait une grande différence entre la solitude de temps en temps et celle qui était omniprésente... Suffocante... Écrasante. Hiiagara ne devait certainement pas connaître ça et tant mieux, elle ne le souhaitait à personne. C'était trop terrible à vivre.
Enfin, le médecin semblait plaisanter à moitié, même si la gameuse sentait bien au fond qu'il pensait réellement ce qu'il disait. Même s'il avait des activités peu communes et même dangereuses, sa compagnie n'était pas désagréable, au contraire. Et puis, qu'aurait-elle fait sans lui..?
Toujours blottie contre lui, elle murmura simplement:
« Ça, j'en doute... »
Évidemment, elle savait qu'il était mieux d'être seule que mal accompagnée, elle l'avait elle-même expérimenté avec son ex-copain... Mais quelque chose dans le fond de son être lui disait qu'elle ne le regretterait pas. Que ça valait la peine. Pourquoi..? Aucune idée vraiment... Son intuition la trompait rarement, elle décida donc d'envoyer valser ses pensées et de se faire confiance. Elle verrait bien où cela la mènerait...
Pour dire franchement la vérité, Miya n'avait pas la moindre envie de bouger, là. Elle était trop bien comme ça, elle se sentait en sécurité, chose qui ne lui était pas arrivé depuis son enlèvement. Même depuis la mort de sa mère. Elle avait eu peur depuis l'instant où elle avait appris la nouvelle. Qu'allaient-ils devenir sans elle? Comment feraient-ils..? La gameuse ne s'inquiétait pas de la vie quotidienne sans elle, des préoccupations purement pratiques. Ils sauraient se débrouiller... Mais tout le côté réconfort, émotif, tout le soutien qu'elle leur procurait... Comment pourraient-ils vivre sans ça..? Ça l'avait tenue éveillée une partie de la nuit, ce qui était un vrai exploit quand on la connaissait.
Mais là, sur ce lit dans un appartement inconnu, dans les bras du médecin, elle se sentait enfin protégée. À l'abri. Et ce sentiment enfla dans sa poitrine comme le vent au milieu d'une tempête. Elle se sentit obligée de répondre quelque chose d'autre, un mot qu'elle avait répété à maintes reprises depuis leur rencontre. Mais il le fallait.
« Merci, pour tout. »
Que dire d'autre? Elle avait l'impression qu'elle ne le dirait jamais assez, qu'elle lui était redevable pour tellement de choses... En même temps, s'il n'avait pas voulu l'aider, il ne l'aurait pas fait, n'est-ce pas? C'était dans sa nature d'aider les autres, semblait-il, elle n'aurait pas dû avoir à le remercier comme ça, mais... Voilà. C'était comme ça, elle n'y pouvait rien. Elle voulait qu'il sache qu'elle lui était réellement reconnaissante. Qu'elle appréciait beaucoup ce qu'il faisait pour elle. C'était important.
Hiiagara poussa ce qui semblait être un grognement de compréhension. Il ne savait jamais quoi répondre quand on le remerciait. Gromeller ainsi était sa manière bien à lui de dire que tout allait bien, qu’il aidait juste… Juste pour quoi d’ailleurs ? Lui-même ne savait pas, et il s’en foutait. Peut-être pour compenser le pouvoir destructeur qui bouillonnait en lui ? D’ailleurs, il lui fichait la paix pour le moment. Il ronronnait toujours dans sa poitrine, ennuyé ou assoupis par la scène sans doute. Détachant du bout des doigts le bouquet de lavande et de citronnelle, il broya entre ses phalanges les plantes qui dégagèrent leur restant de fumet. Déposant le tout sur l’oreiller complètement défoncé de son lit, il berça Miya encore un peu avant de proposer de faire quelque chose à grignoter pour tous les deux. Après tout, l’après-midi se finissait bientôt.
« On a encore un peu de temps avant que le soir n’arrive, mh. Vous voulez restez encore un peu ? Où on appelle l’hôtel dès maintenant ? »
Pensant à ce qu’il avait dans son frigo, le toubib se dit que le repas de ce soir pouvait être bon : viande, œufs, pâtes… Manger chaud lui ferait du bien, surtout que son ventre criait famine. Un bol de céréales, c’était vraiment un dîner pathétique pour ce qu’il avait. Regardant si sa protégée s’était endormie –sait-on jamais avec elle ?-, il sortit faire un brin de toilette et changer son bandage. Prenant un bon moment à se nettoyer et prendre soin de ses cheveux, il ne sortit de la salle d’eau qu’une fois propre et frais. Vêtu tout de noir, il se préparait à sortir de nouveau cette nuit. Jetant un regard à la fenêtre, il comprit que son escapade avait duré un peu plus longtemps que prévus. Le soleil commençait déjà à se cacher derrière les buildings les plus imposants de la ville, projetant une ombre sinistre sur les quartiers environnants.
Où était Miya ? Avait-elle téléphoné à ses parents, où se reposait-elle toujours dans la chambre ? Jetant un coup d’œil à ses papiers, il décida d’en faire plusieurs piles rapidement pour dégager la table. Il s’occupera d’elle plus tard, autant ne pas la déranger si elle faisait quelque chose. Il se mit rapidement à l’ouvrage aux fourneaux. Cuisiner était une façon pour lui de se vider la tête. Il suffisait simplement de suivre les gestes et de respecter les doses. Un brin de fantaisie faisait le reste, et son cerveau lui fournissait souvent l’occasion d’expérimenter des recettes qui parfois… Le conduisait à la limite de l’empoisonnement alimentaire c’est vrais ! Riant tout seul dans la pièce, il se remémora le jour où son collègue, fou de rage, l’avait sermonné des heures pour l’avoir sauvé d’une de ses créations mortelles. Le bougre lui manquait tellement. Chaque geste, paroles et images lui rappelait sans cesse à quel point il était seul désormais. Enfin, pas tant que ça avec Miya. Pas pour le moment. Au moins cela lui redonna pour un certain temps de l’énergie à revendre !
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Miya Hisakawa 8 ★ - Thief
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Sujet: Re: Juste pour une nuit - [PV Miya] Jeu 6 Oct 2016 - 5:40
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Juste pour une nuit
Ils restèrent un bon moment comme ça, Hiiagara la berçant doucement, la réchauffant par sa chaleur corporelle. La scène pouvait paraître banale d'un oeil extérieur, ils n'apparaissaient que comme un couple, quoi qu'atypique, mais un couple tout de même. Et pourtant, rien n'était moins vrai! Ils s'étaient rencontrés la veille au soir seulement...
Miya se laissa couler, profitant seulement du moment, respirant les derniers arômes de lavande et de citronnelle que le médecin venait d'écraser dans sa main. Elle s'était peut-être assoupie un peu, parce que lorsqu'il reprit la parole, elle mit un temps avant de comprendre les mots.
« On a encore un peu de temps avant que le soir n’arrive, mh. Vous voulez rester encore un peu ? Ou on appelle l’hôtel dès maintenant ? »
Bon sang, il était déjà si tard? Papillonnant des paupières pour chasser sa lourdeur, elle regarda par la fenêtre. Le soleil commençait en effet à descendre. Mince. Elle n'avait vraiment pas vu le temps passer. En même temps, elle avait tellement dormit... Elle en avait eu besoin, la nuit d'avant son enlèvement, elle ne s'était pas beaucoup reposée.
Pour dire franchement la vérité, elle n'avait guère envie de quitter le cocon qu'était l'appartement d'Hiiagara. Sans compter qu'elle s'inquiétait pour lui, allait-il encore sortir, même dans son état? C'était tellement déraisonnable...
Elle lui répondit donc qu'elle resterait encore un peu, si ça ne le dérangeait pas. Il le lui avait proposé, en même temps, donc ça ne devait pas trop l'ennuyer... Elle le laissa vaquer à ses occupations et ressortit sa console, abandonnée sur le sol, avant de bien s'installer contre l'oreiller pour jouer.
Au bout d'un moment, une délicieuse odeur vint titiller ses narines et son estomac lui rappela avec cruauté qu'elle n'avait pas mangé depuis le matin. Ah lala, elle était complètement chamboulée dans ses horaires avec toute cette histoire... Elle ferma sa console et se leva du lit, une main sur son ventre, avant de rejoindre le médecin dans la pièce principale. Il était aux fourneaux et Miya l'observa un moment avant de s'asseoir à table, posant son menton dans sa main.
« Que préparez-vous? »
Son ventre choisit cet opportun moment pour gargouiller furieusement, la faisant se plier en deux. Elle crevait de faim, c'était impossible! Comment avait-elle fait pour ne pas le remarquer avant? N'importe quoi! Elle avait vraiment un problème!
Elle fit un petit sourire gêné à Hiiagara tout en posant son menton sur la table, les bras entourés sur son ventre, comme pour le protéger. Il lui faisait un mal de chien! Trop d'émotions et pas assez de nourriture, voilà ce que ça donnait! Elle regrettait de ne pas y avoir fait attention maintenant...
Il ne réprima aucunement son rire lorsqu’il vit à quel point son invitée était gênée. Comprenant la faim qui lui mettait l’estomac dans les talons, il essaya tout de même de ne pas trop l’embarrasser, continuant juste à sourire. Le menu du soir se voulait bien consistant : viande, œufs au plat, nouilles et poêlée de légumes de saison. Rajoutant pas mal d’épices, une habitude de sa mère qu’il avait repris, il servit copieusement Miya avant de prendre place en face d’elle. Prenant sur soi, il mit un point d’honneur à manger doucement, malgré la faim qui lui tapait le bide depuis plus d’une heure. L’appartement était alors baigné d’une lueur mordorée, vaste écho du soleil qui se mourrait à l’horizon. On entendait de ci de là des bruits parasites : klaxon dans la rue ou bruits de pas au plafond. Le coin semblait réellement paisible bien que l’intérieur paraissait froid et impersonnel. A part les papiers ou les caisses, il n’y avait aucune affaires de Hiiagara à découvert. Aucune décoration. Ni bibelots ou stickers sur le frigo. L’habitation existait car le toubib avait besoin d’un toit pour dormir, c’était tout. La personnalisation brillait par son absence, au même titre que l’austérité des lieux arrivait étrangement à conserver une ambiance sereine et épargnée de tous les remous désagréables de l’extérieur.
« Vous étudiez dans la haute technologie donc ? »
Bien qu’anodine, sa question était réfléchie à l’avance. Il venait de la lui poser en plein milieu du repas, sans réellement prendre le temps de causer avant. Outre briser le silence, c’était aussi une manière d’en savoir un peu plus sur elle et ses compétences. Il avait drastiquement besoin de quelqu’un pour son matériel médical, et il allait lui proposer d’avoir recours à ses services si d’aventure elle s’y connaissait. Débattre sur les nouvelles machines utilisée dans le monde de la santé, était un sujet qu’il prenait très à cœur. Mais savoir ce que contenaient ces bijoux modernes était une autre paire de manche. Et surtout, il fallait posséder des connaissances pointues dans la matière ! Miya n’était qu’une étudiante encore à l’université, pas en doctorat. Mais si elle pouvait voir pour réparer une carcasse qu’il avait dégoté à bon prix, il pourrait lui rendre un service au retour si besoin. Et c’est ce qu’il lui proposa pour tenir la conversation jusqu’au bout du repas.
Tout le long de la conversation, il s’intéressa à la façon dont elle s’habillait, mais aussi à ses yeux. En vérité, il fixait toujours son interlocuteur dans les prunelles lorsqu’il tergiversait. C’était son moyen à lui de juger les gens et d’apercevoir si oui ou non ils croyaient ce qu’ils tenaient comme propos. Cette manière de faire, permettait de déceler les menteurs, les frimeurs, les cruels et tout un autre tas de choses. Par contre, il ne savait jamais ce qu’on pouvait lire dans son regard à lui. Si Miya s’y intéressait, verrait-elle la flamme de son pouvoir vriller et ressasser sa personne comme il le sentait au moment même ? Où la passion qu’il avait pour son métier, son labeur ? Sans doute, car il n’avait pas besoin de prendre un air impassible avec elle. Parler lui manquait plus qu’il ne l’aurait cru. Craignant tout de même d’assommer sa pauvre protégée de ses connaissances, il lui laissa un peu de répit le temps de faire la vaisselle et débarrasser les couverts.
« J’ai encore quelques courses à faire cette nuit. Je sortirais une fois que la lune sera présente. »
Au moins la prévenait-il de son escapade nocturne. La blessure à ses côtes lui donnait un désagréable sentiment de raideur sur tous ses gestes. Mais il fallait faire avec ! Il avait quelques rendez-vous et son téléphone jetable vibrait à nouveau sur la table. Il ne l’ouvrit même pas, le laissant là où il était. C’était sûrement son client qui demandait une rencontre dans l’une des ruelles de la ville.
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Miya Hisakawa 8 ★ - Thief
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Sujet: Re: Juste pour une nuit - [PV Miya] Ven 7 Oct 2016 - 23:31
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Le médecin lui servit une généreuse portion et Miya ne put empêcher son estomac de protester violemment à nouveau. Bon sang, elle mourrait de faim et c'était rare à cette heure. C'était particulièrement le matin qu'elle avait réellement l'estomac dans les talons. Mais bon, ces derniers jours étaient justes complètement fous et la gameuse n'avait eu que le temps de retomber sur ses pattes, chancelante. Elle ne savait pas si elle retrouverait un équilibre un jour. En tous cas, ce n'était pas pour demain.
Pendant le repas, ils discutèrent de leurs domaines respectifs, Miya lui racontant un peu ce qu'elle faisait. Elle faisait pas mal de programmation, bien sûr, acquise même avant qu'elle étudie dans ce domaine à l'université. Depuis, elle avait aussi une base en montage d'appareils, pour plus de facilité, même si ce n'était clairement pas son champs d'expertise.
En retour, Hiiagara lui parla aussi un peu de son métier et, dans sa voix, Miya pouvait clairement entendre combien il aimait ce qu'il faisait, toute l'étendue de sa passion. La gameuse ne comprenait pas grand chose de la médecine et pourtant, écouter son hôte lui en parler n'avait rien d'ennuyeux, au contraire. Même si ça n'était pas du tout dans ses propres champs d'intérêt, écouter quelqu'un de passionné par ce qu'il faisait était toujours un plaisir, du moins pour elle. Tous n'avaient la même vision des choses...
Ils finirent de manger dans cette bonne ambiance et quand Hiiagara se leva pour faire la vaisselle, elle lui demanda de quoi essuyer pour l'aider. Elle ne pouvait pas le laisser tout faire alors qu'elle squattait carrément chez lui! Ça n'aurait pas été poli!
« J’ai encore quelques courses à faire cette nuit. Je sortirai une fois que la lune sera présente. »
Inquiète, Miya resta silencieuse un instant tout en continuant sa tâche avant de répliquer d'une voix douce:
« Tant que vous ne vous mettez pas encore dans une situation dangereuse.. Du moins, jusqu'à ce que vos blessures guérissent. »
Elle ne l'empêcherait certainement pas de faire son boulot, aussi dangereux soit-il - d'ailleurs, qui était-elle pour l'en empêcher? Une inconnue ramassée sur la plage dans un bien triste état... Mais tout de même, ressortir comme ça avec ces blessures, alors qu'il y avait à peine quelques heures, elle avait dû l'aider à se rendre à sa chambre, ce n'était vraiment pas raisonnable.
Mais bref, elle n'avait pas pu retenir la phrase et elle essaya de la dissimuler en enchaînant:
« Sur le chemin, vous pourriez peut-être me montrer l'hôtel. Comme ça, vous récupéreriez votre lit, même s'il n'a pas l'air de beaucoup servir... »
Sur ce, elle lui fit un petit sourire malicieux tout en s'appuyant le dos contre le comptoir, essuyant la dernière assiette. La proximité d'Hiiagara la mettait bizarrement à l'aise, comme si elle se trouvait en compagnie de quelqu'un qu'elle connaissait bien. Avec lui, elle se sentait en sécurité et c'était tellement bizarre qu'elle en ressentait un vague malaise, quelque part dans le fond de sa tête. Ce n'était pas... normal, si? Enfin, y avait-il quelque chose de normal dans toute cette situation? Pas vraiment... Mais disons que c'était... inhabituel pour elle de se reposer comme ça sur quelqu'un qu'elle connaissait à peine. Elle était d'ordinaire plutôt sauvage, elle n'approchait pas les gens d'elle-même. Enfin, très rarement... Sa peur viscérale d'être blessée l'en empêchait la plupart du temps...
Il s’étira, grognant lorsqu’il ressentit sa blessure se contracter. Il laissa Miya essuyer les derniers couverts, allant à la salle de bain pour vérifier ses bandages. Elle ne semblait pas réellement d’accord avec son idée de sortir cette nuit, et rien au monde ne pouvait lui refuser cet avis. Mais le travail devait se faire : sortir, trouver des produits, et faire quelques courses. Evidemment, il ne s’agissait pas d’acheter à l’épicerie du coin des fournitures et de quoi se préparer un repas. Mais plutôt de médicaments et autres remèdes dont il avait drastiquement besoin pour ses projets. Et c’était aussi vrai que les revendeurs n’étaient pas des enfants de chœurs. Trop direct ou peut-être assez peu subtile dans ses démarches, Hiiagara en avait fait les frais. Mais qu’importe… L’important c’était de ne pas avoir de regrets, hein ?
« Sur le chemin, vous pourriez peut-être me montrer l'hôtel. Comme ça, vous récupéreriez votre lit, même s'il n'a pas l'air de beaucoup servir... »
Etonné, il se tourna vers elle. Reboutonnant sa chemise noire, il réfléchit quelques secondes à la proposition.
« Vous êtes certaine de ne pas vouloir rester ? L’hôtel est en périphérie de l’île, et comme vous le dites : mon lit ne sert pas, et vous ne me dérangez nullement. Vous m’avez au contraire été d’une aide précieuse si je puis dire. »
Haussant une épaule, il ajouta que c’était à elle de prendre la décision, non à lui. Et c’était vrai. Il ne fit aucune remarque quant à ses blessures et les risques qu’il allait prendre pendant la nuit. Ne pouvant rien promettre là-dessus, se taire était une bonne solution. Jetant un regard à la fenêtre, il comprit que la lune était bientôt levée. La ramener à l’hôtel ? Sans le vouloir, il se mordit les lèvres. D’accord, son chez soi était l’austérité même qu’il avait l’habitude de vivre quotidiennement. Mais ne serait-il pas encore plus vide une fois Miya partie ? Son pouvoir se réveilla doucement, longeant ses membres dans un remous aussi profond qu’insidieux. Voulait-il lui passer un message ? Le réconforter ? Au moins un petit peu ?
Elle était adossée au comptoir, affichant un léger sourire. Il lui répondit à nouveau, de bon cœur cette-fois ci.
« Au moins je me sentirais plus serein si mes blessures se réouvre cette nuit. »
Quelle étrange relation tout de même ! Il repensa un instant à hier puis à aujourd’hui. Roulant sa langue dans sa bouche, il sortit du placard à plante de l’Ambroise séchée, roulée en cône. La plaçant sur la table, il mit feu à l’embout qui se consuma doucement, libérant son odeur dans la pièce. Se dirigeant vers la fenêtre, Hiiagara s’adossa à cette dernière et commença à se fumer une petit clope qu’il attendait visiblement depuis un moment !
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Miya Hisakawa 8 ★ - Thief
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Sujet: Re: Juste pour une nuit - [PV Miya] Dim 9 Oct 2016 - 21:07
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Sa proposition l'avait clairement prit par surprise, vu la tête qu'il faisait. Miya le regarda, interrogative, en penchant la tête sur le côté. Un vieux tic qui la suivait depuis toute petite, emprunté à ses amis les bêtes et plus précisément aux chiens avec qui elle adorait s'amuser depuis toujours. Elle observa Hiiagara reboutonner sa chemise, avisant au passage ses quelques cicatrices ainsi que le pansement sur sa plaie. En espérant qu'il ne ferait pas trop de folies durant la nuit...
« Vous êtes certaine de ne pas vouloir rester ? L’hôtel est en périphérie de l’île, et comme vous le dites : mon lit ne sert pas, et vous ne me dérangez nullement. Vous m’avez au contraire été d’une aide précieuse si je puis dire. »
S'il s'en était tenu à cette phrase, certainement, elle lui aurait tout de même répondu qu'elle ne voulait pas abuser de son hospitalité et qu'il faudrait bien qu'elle finisse par se débrouiller seule. Dépendre des autres constamment, ce n'était pas son genre... Elle était capable d'admettre qu'elle avait eu besoin d'aide la veille et l'avait acceptée sans mal; mais aujourd'hui, elle se sentait bien plus solide et il fallait qu'elle retombe sur ses pieds.
Oui, elle lui aurait dit tout cela... s'il n'avait pas finit par rajouter:
« Au moins je me sentirais plus serein si mes blessures se réouvrent cette nuit. »
Prise au dépourvu, elle ne sut pas quoi dire pendant un instant. Venait-il réellement de... marcher sur son orgueil pour lui faire comprendre qu'il avait besoin d'elle? Vraiment? Wow. Elle ne s'attendait pas à ça du tout. Il avait préféré manquer de s'évanouir dans la salle de bain à peine quelques heures plus tôt au lieu de lui dire qu'il était blessé et là, il changeait de tactique à 180°. Intéressant. Les rôles étaient inversés...
Pour dire la vérité, elle n'était pas non plus tranquille de le laisser partir comme ça sans savoir dans quel état il reviendrait cette fois. S'il voulait qu'elle reste, elle n'avait donc aucune raison de partir.
Elle déposa son linge sur le comptoir et hocha la tête.
« D'accord alors, je veux bien rester. »
Elle se dirigea vers la chambre à nouveau et avant de s'y engouffrer, elle ajouta, d'un ton enjoué:
« Partez tranquille, je garde le fort. »
Miya entra dans la pièce en agrippant la paroi, laissant son hôte avec un sourire chaleureux avant de s'écraser dans le lit, reprenant sa console. Il était encore tôt et elle avait dormit presque toute la journée, donc...
Ces mots résonnèrent un long moment dans sa tête alors qu’il déambulait dans les ruelles les plus sombres et malfamées de la ville. Le regard sinistre, il examina régulièrement les allées qui s’enfonçaient profondément dans les entrailles de la ville d’Amishawa. Vêtu de noir des pieds à la tête, il avait l’air d’une ombre qui rasait les murs bétonnés et noircis par la pollution. L’odeur qui se dégageait des plaques d’égouts rouillées avait de quoi donner la nausée. Il entra dans le bâtiment qu’on lui avait indiqué. Sacoche en main, il escalada les marches puis suivis un dédale de couloir aux allures sinistres. Les anciens appartements aujourd’hui désaffectés, resplendissaient de par leur vide angoissant. Les portes qui se tenaient autrefois aux entrées étaient absentes, ajoutant plus d’anxiété aux décors lugubres.
Seule l’habitation du fond conservait encore la sienne. Il s’y engouffra avec souplesse, découvrant une scène qu’il aurait voulu se passer. Foutus métier…
Il ne devait pas être plus de trois heures et demie quand il rentra dans l’appartement. Ses blessures le tiraillaient de toutes parts, mais il s’en remettrait. Faisant attention à n’émettre aucun bruit, il alla se rafraîchir à la salle de bain. Allumant une cigarette, il resta dans la pénombre, fixant dans la glace le reflet du mégot embrasé. Chaque bouffée tirée sur l’industrielle lui permettait de contempler son propre visage. Comme s’il voyait à travers le filtre d’un appareil photo vintage, il se laissa absorber par le spectacle. Recouvrant sa dose de nicotine, il jeta la clope dans le lavabo et fit couler un peu d’eau pour l’engloutir comme pour s’asperger la face. Il avait récolté de jolis bleus cette nuit encore. Sur le sternum et le ventre plus exactement. Rien de grave, mais sa stature encore plus raide et sa démarche chaloupée le trahirait. Sans nul doute.
S’essuyant sur les plis de sa chemise, il sentit un liquide visqueux se coller aux phalanges. Du sang ! L’hémoglobine l’avait aspergé un peu partout, salopant son étoffe. Merde ! Il se débarrassa très vite du vêtement le balançant il ne savait où dans la pièce commune.
Toujours guidé par l’habitude des lieux et les lumières diffuses d’au dehors, il se servit un verre de Whisky et refuma une cigarette. Aussi discret qu’un loup, il mit un point d’honneur à ne faire aucun bruit pour respecter le sommeil de Miya. Dormait-elle seulement ? Sûrement. Il s’approcha de la cloison mais refusa d’y poser l’oreille. Bah ! Etait-ce vraiment le moment ?
Prenant une gorgée d’alcool, il s’assit sur la chaise. Rien n’était plus délectable pour lui qu’échapper aux tracas d’une terrible nuit de travail en se plongeant dans le tabac et le spiritueux. Les paupières lourdes, il s’affaissa sur la table. Du sang tachait également son pantalon et ses mains. Il s’en occuperait plus tard.
La pendule affichait bientôt les quatre heures. Ce fut le denier souvenir qui lui vînt à l’esprit avant de plonger dans un sommeil sans songe.
La passion emporte la raison.
Miya Hisakawa 8 ★ - Thief
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Sujet: Re: Juste pour une nuit - [PV Miya] Mer 12 Oct 2016 - 4:26
« We all need something to carry us trough, a helping hand. »
Juste pour une nuit
Miya passa un long moment sur sa console, essayant de ne pas trop songer à ce que faisait Hiiagara dehors. Elle espérait au moins qu'il ne récolte pas d'autres blessures aussi graves que celles qu'il avait déjà. Enfin, elle n'y pouvait rien pour l'instant et s'il se passait quelque chose, au moins elle était là. Elle pourrait l'aider à nouveau.
Alors qu'elle réussissait à atteindre le niveau 50 de son jeu, une sonnerie la fit sursauter. Elle en échappa sa console sous le choc et sauta du lit. Elle reconnaissait ce son... Elle se précipita vers son sac, se jetant à genoux devant lui et l'ouvrit en grand pour trouver son téléphone. Le coeur battant la chamade, elle hésita à regarder le message texte qu'elle venait de recevoir. Elle était paralysée par la peur soudainement. Qui lui avait écrit..? Elle serra fort l'appareil dans sa main, se mordant les lèvres. Qu'allait-elle pouvoir répondre? Elle ne devait pas parler de l'endroit où elle était, mais comment expliquer à ses proches sa soudaine disparition? Alors que sa mère venait tout juste de mourir en plus...
Elle ferma les yeux un instant et prit une longue inspiration. Puis elle lu le message. « Bonsoir ma puce, j'espère que tu vas bien. Nul besoin de m'expliquer, je comprends. Quand tu te sentiras prête, appelle-moi. Je t'aime. » ...
Une fois de plus, les yeux de Miya se remplirent de larmes et elle explosa en sanglots. Son père lui avait écrit... Elle posa sa tête contre la paroi qui divisait l'appartement, son téléphone à la main, à genoux sur le plancher froid. Il... comprenait? Était-ce pour ça qu'il l'avait laissée partir sans rien dire, juste en l'enlaçant? Connaissait-il l'existence d'Awashima..?
Trop de questions tourbillonnaient dans sa tête et elle n'avait pas la force d'y faire face pour l'instant. Avoir des nouvelles de sa famille l'avait trop bouleversée. Au travers de ses larmes, elle répondit difficilement au message, se contentant d'un « Je t'aime aussi » avant de refermer l'appareil, abattue.
Chancelante, elle se dirigea à nouveau vers le lit et s'y jeta sans retenue. Elle se contenta d'enlever son soutien-gorge pour dormir, l'abandonnant près du lit, et s’emmitoufla sous les couvertures. Son coeur continuait de battre violemment dans sa poitrine et ses larmes ne se tarirent pas avant une bonne heure, alors que l'épuisement finissait par avoir raison d'elle.
C'est le soleil de 9h qui la tira de son sommeil troublé. Elle avait fait des rêves désagréables, se réveillant même une fois en sursaut. Elle ne faisait jamais de cauchemars d'habitude...
Ouvrant les yeux, elle fixa un point vide sur le matelas alors qu'elle était étendue sur le côté. Elle n'avait guère l'impression d'avoir prit du repos. Elle se sentait aussi fatiguée que lorsqu'elle s'était couchée la veille. Soupirant, elle se leva d'un geste las, sans énergie. Son estomac réclamait son dû...
Dès qu'elle mit le pied dans la pièce principale, elle avisa de suite la chemise, lâchement abandonnée sur le sol, couverte de... Sang! Le sien ne fit d'ailleurs qu'un tour à cette vision et elle accourut presque vers Hiiagara. Il dormait, la tête contre la table. Ah lala... Elle l'examina rapidement. Il ne semblait pas avoir de nouvelles blessures ouvertes, juste quelques bleus. Bon dieu, il lui avait foutu une trouille monstre! Découragée, Miya se passa une main sur le visage en soupirant.
Essayant de faire le moins de bruit possible, elle sortit deux bols ainsi que les céréales et s'installa à table. Si le médecin voulait manger à son réveil... Enfin, elle l'obligerait peut-être un peu, vu comment il avait failli perdre connaissance la veille!
Elle mangea mollement, le regard vide, perdue bien loin de là. Jour 3, hum? Il faudrait qu'elle commence à se bouger un peu... Même si là, tout de suite, sa seule envie était de se recoucher et éviter la journée. Mais bon, elle n'était plus une enfant, elle ne pouvait pas continuer à se réfugier dans son lit pour fuir la réalité...
Les escaliers, taillés à même la montagne, laissaient aux voyageurs la surprise de leur destination. Les marches, comme façonnée par les mains d’un génie, dévalaient et serpentaient le flanc du monolithe ancestral. Faisant presque des demi-tours sur lui-même, le chemin abrupt dominait la vallée la plus verdoyante que Hiiagara eut jamais vu. Les cèdres, hêtres et autres conifères, bordaient le vallon comme l’aurait fait une couette moelleuse sur le plus agréable des matelas. Sans savoir pourquoi, il cherchait à continuer l’ascension, se moquant des efforts pénibles qu’il lui fallait pour y arriver. Alors qu’il pensait être accompagné, il se rendit compte du silence qui l’entourait. Ne serait-ce le gazouillis lointain des oiseaux, et le grondement serein d’une cascade visible en contrebas, rien ne se tenait à ses côtés. Seule une voix l’incitait à continuer. Il ne sut si elle était convaincante ou effrayante. Le timbre lui parvenait et non les mots. Elle lui susurrait laconiquement des psalmodies qui résonnèrent étrangement dans sa tête, l’étourdissant. Un pas après l’autre, il se sentit pressé d’achever sa marche. L’envie d’aventures et de sensations le poussait en même temps que sa raison. Qui était cette entité qui l’appelât ?
« Cromch, cromch. »
Redressant l’oreille, il étudia ce nouveau bruit. Il lui semblait bien plus lointain et effacé que les murmures. A dire vrais, ces derniers gagnaient en intensité à chaque pas effectué. Caressant le flanc de la Montagne, il éprouva un autre sentiment de satisfaction. Est-ce qu’il rêvait ? Non ! Il avait conscience d’être dans cet environnement. Son corps répondait à ses attentes, et aucun élément du paysage ne se dérobait à sa vue. Alors qu’il tentait de se rappeler comment il avait atterrit ici, la voix reprit. Elle devenait une rumeur rauque et grave qui le fit trembler. Sentant les vibrations traverser son corps, un frisson se hérissa sur son échine. Il voyait la fin du sentier : une forêt paisible d’un printemps lointain perchée à même d’un plateau rocailleux. Il ne lui restait plus beaucoup de mètre pour y arriver.
« Cromch, cromch. »
Ses paupières s’ouvrirent lentement. Affalé sur la table, un mégot encore coincé entre l’index et le majeur, il grommela. S’extirpant de son rêve ô combien étrange, il se débarrassa du restant de clope et dévisagea le museau inquiet de Miya. De l’autre côté de la table, elle mangeait lascivement des céréales, produisant un petit craquement comique à chaque nouvelle bouchée. Redressant ses épaules, il fut surpris de sentir ses muscles aussi souples qu’une planche de bois. Complètement raide, il étouffa un mugissement de douleur tout en s’étirant. Ses mains étaient encore tâchées du sang de la veille, et les lueurs au dehors indiquaient que le matin n’était pas encore passé.
Dans un silence de mort –ne serait-ce Miya qui mâchait allègrement son petit déjeuner-, il examina les environs. Le brouillard quitta rapidement sa vue comme ses pensées, et il se mit à rafistoler les fragments de souvenir de cette nuit. Putain quelle nuit ! Se massant le torse, il sentit les ecchymoses toutes fraîches dont il avait hérité. Rien de grave encore une fois, mais il fallait vraiment qu’il se soigne. Déjà des coups, ensuite de sa stupidité, ça ne ferait de mal à personne. Avisant le regard insistant de son invitée, il lui prodigua un sourire franc et sincère. N’ayant pas besoin de se forcer quand il la voyait, son rictus avait tout pour convaincre. Ne serait-ce la fatigue et la douleur lisible dans ses pupilles. Ses cernes, eux, étaient camouflés par les étranges tatouages qui couraient sur sa peau. C’était déjà ça hein ?
« Ravis de voir que l’appartement vous plait ! »
Etudiant le fond de son verre de whyski, il le but d’une traite en grimaçant. L’alcool n’était pas forcément sa bête noire : le tabac était suffisant ! Mais conserver un esprit lucide la journée devait parfois exiger quelques sacrifices moraux comme se laisser aller à la boisson. Palpant ses blessures, il remercia Miya d’avoir affréter pour lui le bol et le petit déjeuner. N’ayant pas réellement faim –il lui fallait un café-, il se força tout de même rien que pour se réconcilier avec la jeune femme qui semblait prendre très au sérieux sa nouvelle fonction de nounou pour andouille. Et dieu sait qu’il en était une sacrée !
« Vous me paraissez bien plus fatiguée que la veille, mh ? »
Cette question n’était pas anodine. Les yeux attentifs, Hiiagara avait remarqué l’humeur songeuse et assez alerte de son interlocutrice. Si lui avait gagné cette nuit quelques souvenirs malheureux, sa colocataire temporaire n’avait pas fait mieux.
La passion emporte la raison.
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Sujet: Re: Juste pour une nuit - [PV Miya] Ven 14 Oct 2016 - 19:01
« It feels like home to me... »
Juste pour une nuit
Miya continuait de manger, l'air absent, quand un mouvement la fit sortir de ses pensées. Hiiagara émergeait enfin. Bon sang, il s'était endormit couvert de sang (qui ne semblait pas être le sien, heureusement), une cigarette à la main... L'étudiante retint un soupire exaspéré. Pour un médecin, il ne savait clairement pas comment prendre soin de lui-même... C'était terrible. Elle l'observa un long moment, avisant ses mouvements raides sans rien dire. Se rendant compte qu'elle l'observait, il lui fit un grand sourire, très authentique, auquel elle répondit faiblement.
« Ravis de voir que l’appartement vous plait ! »
Drôle de constatation qu'il faisait... Le fait de rester ici voulait automatiquement dire que l'appartement lui plaisait? Eh bien. Enfin, elle ne pouvait pas nier non plus, elle avait l'impression d'être dans un refuge ici, mais ce n'était peut-être dû qu'à la présence de son propriétaire...
Miya le regarda caler un reste de whisky en fronçant le nez. Il rechignait à manger le matin, mais boire de l'alcool ne semblait pas le déranger. Drôle d'estomac qu'il avait! Le sien protestait rien qu'à cette idée. Concernant l'alcool, elle avait une règle bien précise: pas avant 14h!
À sa grande surprise, Hiiagara se servit également un bol de céréales. Elle n'avait pas eu besoin de lui forcer la main en fin de compte. À mesure qu'elle passait du temps avec lui, il semblait mettre un point d'honneur à la surprendre. Elle n'arrivait pas encore à bien cerner le caractère du médecin. Dès qu'elle avait l'impression d'avoir compris quelque chose de lui, il changeait d'attitude à 180°, la prenant par surprise à chaque fois. Il était loin d'être quelqu'un de simple et banal, en tous cas... Et cela attisait la curiosité de Miya.
« Vous me paraissez bien plus fatiguée que la veille, mh ? »
À ces mots, la gameuse arrêta immédiatement de mâcher, avalant sa dernière bouchée sans en reprendre une nouvelle. Elle savait bien que sa lassitude devait être visible, bien sûr... Mais elle n'avait pas forcément envie d'en discuter. Elle se contenta donc de répondre d'un sourire fatigué.
« J'ai plutôt mal dormi cette nuit. Je m'en remettrai. »
Elle appuya sa tête sur sa main et l'observa un instant, laissant son regard vagabonder sur son torse tâché de sang et de bleus.
« Dites... Vous ne devriez pas euhm. Nettoyer ce sang séché avant de faire quoi que ce soit? »
C'était assez perturbant de déjeuner avec quelqu'un couvert de sang devant soi, oui. Elle n'était pas du genre à être dégoûtée facilement, mais quand même, ce n'était guère prudent! Qui sait ce que contenait ce sang? Mon dieu, mais il était vraiment médecin ou charlatant? Elle commençait à se le demander du coup, il était tellement... imprudent! C'était même étonnant qu'il soit encore vivant vu les blessures qu'il se récoltait... Les sourcils froncés de Miya démontraient clairement son inquiétude, sans qu'elle puisse réellement le cacher. Pourrait-elle un jour quitter cet appartement sans qu'il se fasse tuer au détour d'une ruelle? Bon sang, pourquoi s'inquiétait-elle autant pour lui? Elle ne le connaissait même pas...
« Ne vous en faites pas, il n’est pas contaminé si c’est ce qui vous inquiète. »
Et c’était la vérité pensa-t-il. Au moins le besoin de mentir n’était pas nécessaire aujourd’hui, quoique… L’estomac noué par l’alcool et les quelques corn flakes qu’il ingurgitait avec peine ne faisait rien pour effacer les souvenirs de cette nuit atroce. Que pouvait-il bien déclarer à Miya pour justifier sa tenue ? L’urgence était telle qu’il n’a pu faire de détour pour chercher une combinaison correcte. Seuls ses outils justifiaient de perdre des précieuses minutes, et il les avait à ce moment-là. Ce genre de cas ne se produit que très rarement. Voilà des mois qu’il n’avait pu profiter d’un tel spectacle, et pour rien au monde il aurait souhaité retenter l’expérience. La patiente était une bougresse assez jolie, mais aussi véreuse et corrompue que la plus pourrie des crapules. Dealer de drogues dures et ravageuses, elle s’était fait prendre au piège par deux hystériques dans l’une des ruelles les plus basses de la ville. Non content de se tirer avec l’argent et les stupéfiants, ils voulaient prendre un peu de bon temps avec la dealeuse, mais à leur manière. L’abdomen déchiré et lacéré de coups, elle fut laissée pour morte avant qu’un de ses amis ne la sauve de justesse.
Un hôpital aurait été plus à même de la soigner correctement : poche de sang correctement conservée, billard dernier cri et surtout, un soin aux cicatrices continus et sophistiqué. La charcuterie que Hiiagara avait effectué cette nuit n’avait rien à voir avec les belles opérations proposées dans les magazines de santé. Non, rien à voir. Son travail était rustique. Méthodique certes, mais rudimentaire. Un ouvrage né de l’urgence et d’une course contre la montre. Une œuvre pour la vie, peu importe le prix qu’il fallait payer. La patiente aurait de toute façon été gardée sous contrôle judiciaire à l’hôpital. Connue des autorités, elle n’aurait pas pu en sortir, et ses amis avaient pesés le pour et le contre. Dans la fébrilité de l’action, injecter une dose d’anesthésiant était inutile. Il n’avait pas le temps de choquer encore une fois le corps mutilé. Retenue par ses deux amis, elle avait crié et hurlé comme une diablesse. La gorge déployée dans un ultime râle, elle avait réussi à libérer un poing et avait frappé le toubib avec une force inouïe au thorax. Mais le prix des efforts est dur et intransigeant. Pâle comme un cadavre, elle s’était effondrée juste après, inconsciente. Un bout de plastique coincé entre les dents, elle n’eut plus aucune occasion de se plaindre.
Pourquoi prendre autant de risque pour soigner de la vermine au fond ? Cette femme était avant tout la mère de deux adorables petites filles. Ayant peu de chance dans sa vie, la société l’avait conduite dans le gouffre, jusqu’à franchir la ligne jaune. La ligne de non-retour. Celle qui effaçait tout votre amour propre et vos idéaux. Celle-là même qui déformait imperceptiblement votre reflet dans la glace. Votre regard : il changeait. Cette femme n’avait rien demandé de tout cela. Et pourtant, elle était bien là. Dans ce vieil appartement abandonné, la chair tuméfiée. Elle le faisait pour ses gamines. Pour leur école, leurs vêtements et avoir de quoi manger le soir. Le blanc et le noir n’existent pas en ce monde, tout divin qu’il soit. Hiiagara avait appris cette leçon il y a bien des années. Tout n’est qu’une nuance de gris. Le manichéen n’avait aucune raison d’exister car il représentait une utopie. La vérité, c’est qu’en sauvant cette femme, il avait consentis à conserver la vie de deux enfants mais à quel sacrifice ? Les clients de la dealeuse achetaient vers elle des produits illégaux et très forts qui pourriront leurs vies dans les mois ou les années à venir. Mais quel but la mort de leur fournisseur avait ? La réponse était simple : il n’y en avait pas. Même six pieds sous terre, d’autres prendraient sa place, et le cercle vicieux referait un tour sur lui-même.
Il n’y avait pas de concession à faire. Le toubib a fait ce qu’il fallait, un choix réfléchis que peu de personnes comprendraient réellement. Il avait l’habitude de pousser la raison plus loin que ses homologues. Traîner dans les milieux défavorisés, et s’engager auprès des pauvres comme des meurtriers, n’étaient en aucun cas une décadence, non. Car au final, ceux qui se prélassaient paisiblement dans des pentahouses reluisant au milieu des mégalopoles, avaient autant de sang sur leurs mains, que ceux qui déambulaient dans l’ombre, contraints de faire parler la violence et la peur pour satisfaire un peu plus la société et son système. Et c’était aussi dans les coins les plus sinistres, que l’on apprenait la réelle définition du mot sincérité. La générosité venait du cœur et non des formes. Le respect, le pardon… Aucune foule aussi reconnaissante soient-elle, n’avaient la même force qu’un sourire venant du fin fond de la poitrine d’un misérable. Et cela suffisait généralement à oublier toutes les horreurs que l’on vivait, et que l’on perpétrait quotidiennement.
Regardant de nouveau Miya, Hiiagara pensa qu’il avait dû s’absenter mentalement un peu plus longtemps qu’il ne l’aurait cru. En observant son visage, il sut qu’il était hors de question de lui dire la réalité dans toute sa forme. Elle n’avait pas besoin de cela. Et elle ne comprendrait sûrement pas. La prendre avec lui pour l’aider était finalement une erreur : il l’exposait au danger de sa vie. « Les pires maux découlent des meilleurs intentions. » Cette phrase rejaillit dans sa tête, le sonnant par la véracité de ses propos. Instinctivement, et sans réellement savoir pourquoi, il voulait protéger l’étudiante. Mais cela pouvait le conduire à ses secrets. Rien n’est blanc ou noir. Mais la teinte grise qui devait représenter métaphoriquement ses choix et ses actions, devait sans nul doute être bien plus sombre que la moyenne.
Son pouvoir se moqua intérieurement de son comportement, mais il n’en avait cure. Se concentrant sur la tenue de son invitée, il sourit en repensant aux petites oreilles sur la capuche. Un détail qui lui rapportait un peu de fraîcheur et de gaité malgré lui. Se relevant sans finir son bol –il en restait au moins la moitié- il se dirigea vers la salle de bain, son énergie retrouvée.
« Vous êtes courageuse pour faire face à un inconnus taché de sang au petit déjeuner, mh ? La grande majorité des personnes s’en seraient allées à la première minute. »
Faisant un brin de toilette consistant principalement à se débarbouiller sa sale gueule crevée et enlever le sang, il se sentit renaître une fois terminé. Revenant dans la pièce avec des habits simples –jean et chemise bouclée d’une ceinture en cuir discrète-, il posa ses mains sur les hanches.
« Je vais vous montrer où est l’hôtel une fois que vous serez prête. On passera en terrasse prendre un vrais repas par la même occasion. Et pas de refus ou d’esquive, ce n’est pas chez moi que vous aurez pris des forces avec ce que j’ai à proposer comme collation. Et je m’en voudrais de vous savoir plus maigrichonne qu’avant. »
Manger. C’était plus une distraction pour elle qu’une réelle nécessité pensa-t-il. Ses sentiments et le manque de sa famille –surtout de sa mère-, devait hanter ses songes. La nourriture constituait dans la plupart des cas, un substitut des plus efficaces : quand l’esprit et la vie vous échappait, ne restait que le corps à qui l’on pouvait au moins apporter satisfaction.
La passion emporte la raison.
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Sujet: Re: Juste pour une nuit - [PV Miya] Sam 22 Oct 2016 - 0:52
« It feels like home to me... »
Juste pour une nuit
Miya finit son bol de céréales, un peu moins amorphe qu'au levé. Il était tellement rare qu'elle dorme si mal et d'un coup, cela arrivait deux fois en à peine trois jours... Surtout qu'elle n'avait pas une quantité d'énergie à tout casser même quand elle dormait comme une souche, elle s'effondrerait certainement dans les environs de 15h, telle qu'elle se connaissait. Mais bon, d'ici là elle pourrait surement survivre... Probablement.
« Ne vous en faites pas, il n’est pas contaminé si c’est ce qui vous inquiète. »
Miya écarquilla très légèrement les yeux, surprise. Mon dieu, il lisait dans ses pensées ou..? Ça commençait à être flippant! Comment avait-il pu deviner ses pensées..? Est-ce que leurs pouvoirs leur permettaient de faire ça..? Non, pas possible. Surtout entre eux... Si?
Alors qu'elle tergiversait intérieurement avec elle-même, Hiiagara avait finit par se lever pour rejoindre la salle de bain. Bonne idée tient. Si la gameuse avait une habitude pour manger, c'était toujours d'avoir les mains propres. Quand même, elle ne voulait pas que des substances étranges se retrouvent dans sa nourriture. Bien qu'elle n'ait pas eu trop l'occasion de voir autant de sang, ça ne la dérangeait pas plus que ça. En fait, très peu de choses la dérangeaient réellement au fond. Malgré sa peur de faire confiance, elle était d'un tempérament plutôt calme. Ses réactions étaient généralement... comment dire... lentes? Comme le reste de sa personne en somme.
« Vous êtes courageuse pour faire face à un inconnus taché de sang au petit déjeuner, mh ? La grande majorité des personnes s’en seraient allées à la première minute. »
La gameuse haussa les épaules même s'il ne pouvait pas la voir de là où il était. Courageuse? Bouarf. Ce n'était pas du courage si on n'avait pas peur. Pourquoi aurait-elle peur? La seule chose qui l'avait inquiété en le voyant couvert de sang, c'était qu'il se soit encore blessé bêtement. Mais ce n'était pas le cas, donc...
Hiiagara revint bientôt tout propre, habillé simplement. Le regard de Miya s'attarda un peu trop sur lui, jusqu'à ce qu'il dise:
« Je vais vous montrer où est l’hôtel une fois que vous serez prête. On passera en terrasse prendre un vrai repas par la même occasion. Et pas de refus ou d’esquive, ce n’est pas chez moi que vous aurez pris des forces avec ce que j’ai à proposer comme collation. Et je m’en voudrais de vous savoir plus maigrichonne qu’avant. »
L'étudiante cacha son sourire en allant porter son bol vide dans l'évier. La relation qui s'établissait entre eux était pour le moins particulière. Ils prenaient soin l'un de l'autre chacun leur tour, sans trop vraiment faire attention. Comme si c'était naturel... Toujours de dos, elle se mordit les lèvres puis se retourna vers lui, souriant, comme si de rien n'était.
« Oui, faisons ça... »
Elle se rapprocha de la table à nouveau et attrapa le portable jetable qu'elle avait déposé là la veille. Elle le fixa un instant, le souvenir du texto de son père lui revenant en mémoire, elle eut l'air démontée pour deux secondes, à peine, avant de remballer l'objet dans ses bagages.
« Laissez-moi prendre une douche et on y va? »
Ça lui permettrait de rassembler ses esprits un peu, ça n'allait pas du tout. Chopant son soutien-gorge abandonné sur le plancher de la chambre, elle se jeta à genoux devant sa valise et l'ouvrit, soupirant devant le bordel absolu. Elle farfouilla pour trouver un jean dans ses affaires et une chemise blanche à manches courtes, histoire de pouvoir marcher plus aisément dehors. Elle dû plonger plus profondément dans la tonne de vêtements pour trouver une petite culotte qu'elle chiffonna dans sa main, les joues rosées. Quand même.
Sur ce, elle se releva et sourit à Hiiagara avant de s'enfermer dans la salle de bain, abandonnant ses vêtements sur le plancher et sautant sous la douche. L'eau chaude, il n'y avait rien de tel pour se relaxer vraiment...
Il suivit distraitement du regard sa petite protégée, plissant légèrement les sourcils lorsqu’elle cacha son sourire. Ce n’était ni l’instinct ou la déduction qui l’emmenaient sceptique, juste qu’il n’arrivait pas à réellement cerner la personne en face de lui. Ce qui rendait la situation autrement plus étrange pour le toubib. Sans compter qu’elle n’était pas réellement bavarde. Lui, c’était une sacrée boîte à parole comparé à Miya ! Sans nul doute le contrecoup qu’un médecin prend : on ferme sa gueule devant les malades ! On les écoute et on trouve des solutions. Les mots d’un professionnel de santé valent de l’or dans le milieu, alors autant les peser avec parcimonie. Mais ailleurs, c’est différent. Quand le boulot ne vous impose plus son quota épuisant d’énigmes et de casse-têtes, on veut partager, communiquer. Instaurer un vrais dialogue avec une relation pousser-tirer. Comme au théâtre finalement ! Tisser un lien, quelque chose de concret.
« Laissez-moi prendre une douche et on y va? »
Il acquiesça distraitement, allant à la fenêtre pour s’allumer une nouvelle cigarette. Il cacha également un sourire satisfait, mains dans les poches de son jean. Observant les voitures et les passants en contrebas, il attendit d’entendre l’eau de la douche couler pour s’avancer vers le coin cuisine, prenant dans le placard à herbes plusieurs d’entre elles. Saisissant un sachet fait d’un tissu aussi fin que transparent, il déposa en son creux quelques morceaux de gousse de vanille et deux brins de lavande. S’en dégageait une odeur assez exceptionnelle, pas forcément désagréable. Allant dans sa chambre, il contempla un peu le bordel ambiant. Jetant à même la valise son cadeau odorant –il fallait bien cacher l’odeur de tabac et surtout, hors de question de fouiller les affaires de quelqu’un d’autre !-, il l’examina tomber et se perdre dans les méandres de la valise. Bon, tant pis pour se demander si son geste était utile !
S’étirant et se massant le sternum, il tourna en rond comme un fauve prisonnier dans une cage. Ressassant avec humeur ses pensées, il ne s’interrompit qu’à l’ouverture de la porte de la salle de bain. Elle avait mis un sacré bout de temps, mais qui pourrait le lui reprocher ? Pas le toubib en tous les cas. Son pouvoir cependant protestait contre l’inaction, refluant comme à son habitude partout où il pouvait. Se lovant dans son poitrail, il grognait et se tortillait comme un loup acculé. Hiiagara décida de l’ignorer.
« Je vous laisse préparer vos affaires, inutile de repasser par-là. »
Il la laissa ainsi faire ce qu’elle avait à faire, patientant à la porte. Jetant un coup d’œil à l’appartement vide et un peu en bordel, il ne put s’empêcher de soupirer. Mains sur les hanches, il fit la moue, repensant à son vieux collègue. Voyant sa protégée arriver, il lui sourit de nouveau.
« Au fait, vous pouvez m’appeler Hiiagara tout simplement, mh ? Ce s’ra plus commode, j’aime pas trop les formalités en vrais. »
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Sujet: Re: Juste pour une nuit - [PV Miya] Ven 4 Nov 2016 - 19:13
« It feels like home to me... »
Juste pour une nuit
Miya resta un long moment dans la douche, histoire de rassembler ses pensées brouillonnes, chagrines. Le texto de son père l'avait mise dans tous ses états et elle devait faire des efforts considérables pour empêcher le vent de tout rafler sur son passage. Le front appuyé contre le mur de la douche, la respiration rapide, elle essayait vraiment de contenir ses émotions, mais c'était tellement difficile! Elle dû se forcer à prendre plusieurs longues respirations pour se calmer. Bientôt, il faudrait bien qu'elle appelle son père, pour parler de l'accident qui avait fauché sa mère...
Elle finit par sortir de la douche, bien plus calme. Elle sécha vaguement ses cheveux avec une serviette avant de s'habiller et se sortir de la salle de bain pour retrouver son hôte.
« Je vous laisse préparer vos affaires, inutile de repasser par-là. »
Miya hocha la tête et s'assit en tailleur devant ses bagages, soupirant une énième fois devant le bordel. Bon sang, il faudrait qu'elle fasse un bon ménage là-dedans quand elle aurait sa chambre à l'hôtel! Mais bon pour le moment ça ne servait à rien, elle referma donc sa valise sans rien arranger avant de prendre son sac et revenir dans la pièce principale.
« Au fait, vous pouvez m’appeler Hiiagara tout simplement, mh ? Ce s’ra plus commode, j’aime pas trop les formalités en vrai. »
Miya sourit tout en hochant la tête. Elle préférait ça également, surtout que le médecin l'avait vu dans tous ses états comme s'ils se connaissaient depuis toujours, ça aurait été étrange de rester dans les formalités.
« Bonne idée. Appelez-moi Miya également, hum? »
S'il devait devenir son premier ami ici, il fallait bien commencer quelque part! La gameuse mit son sac sur son épaule et prit sa valise d'une main.
« On va manger, donc? »
Pas la peine de se défiler, comme le lui avait dit Hiiagara, elle n'avait apparemment pas le choix! De toute façon, elle avait besoin de lui pour trouver l'hôtel donc..
Miya se retourna une dernière fois vers l'intérieur de l'appartement, l'observant un moment. C'était étrange, ce n'était pas chez elle, elle n'y avait passé que deux jours à peine et pourtant le fait de partir lui laissait une drôle d'impression. Ç'avait été comme un cocon pour elle alors qu'elle se retrouvait toute seule et totalement perdue, elle se sentait étrangement en sécurité entre ces murs. Mais quelque chose lui disait que ce n'était pas la dernière fois qu'elle y viendrait. Elle sourit donc avant de refermer la porte. En route!