La porte en hêtre s’ouvrit sur l’appartement plongé dans l’obscurité. Hiiagara déposa la valise à même le sol, s’empressant d’enlever ses chaussures à l’entrée. Dans un grognement, il secoua ses vêtements sur le palier pour enlever le restant de sable encore niché dans les plis. Du bout des doigts, il actionna la lampe centrale qui se mit à éclairer le plus gros de la pièce. Protégée par un abat-jour en tissus presque transparent, l’ampoule fit couler une douce lumière tamisée sur l’intérieur de sa maison. Une obscure baie vitrée, cachée par des rideaux, prenait tout le mur qui faisait face à la porte d’accès. Un plan de cuisine austèrement équipé flanquait la droite, tandis que la gauche possédait une autre porte ainsi qu’une cloison mobile. Au milieu siégeait une table couverte de feuilles, des stylos, un cendrier remplis à ras bord et une tasse à café encore à moitié remplie. Le sol était propre bien qu’on doutait un peu de laisser aller. Des caisses en bois traînaient partout, les couvercles brisés posés à même le dessus. Une odeur de tabac froid pouvait assaillir les narines des visiteurs, mais c’était supportable. Aucun meuble ou matériel électronique n’était visible. Le minimum syndical était de mise dans l’habitation.
Elle n’était d’ailleurs pas très grande. Un studio des plus standards. Le toubib invite Miya à entrer, la débarrassant de son sac. Emmenant les bagages devant la cloison mobile, il l’ouvrit pour découvrir un lit deux places posé sur le sol en bois clair. Une porte fenêtre siégeait comme ouverture, ainsi qu’une armoire juste à côté où étaient très certainement rangées ses affaires. Le lit semblait propre, comme s’il n’était utilisé que sporadiquement. Une lampe de chevet sur le parquet constituait la seule source de lumière possible, ainsi que les illuminations de la ville qui filtraient au travers du volet. Désignant l’oreiller –qui semblait diablement confortable- et la couette verte, il reprit la parole.
« Voilà. Prenez vos aises, je repars juste après, mh. La salle de bain est juste à côté, il y a une douche et de quoi faire la toilette si vous voulez. »
Il repartit dans la pièce à vivre, la laissant faire ce qui lui plaisait. Sortant un verre simple, il le remplit d’eau et le posa sur la table avant de se pencher sur l’une de ses mystérieuses boîtes. Plusieurs papiers tombèrent dans l’indifférence la plus totale. En jetant un œil aux écrits qui les noircissaient, on pouvait deviner des textes Japonais, Mandarins, Anglais et même Allemands, écrits sans nul doute par Hiiagara lui-même. Il ne fit d’ailleurs rien pour les ramasser et sortit une boîte de gélule dont il extirpa deux cachets. Détaillant Miya de haut en bas, il se frotta le menton et décida de ne lui en donner qu’une. Son poids était trop faible pour supporter plusieurs doses d’un coup.
« Cela vous fera du bien pour votre tête, mh. Les clés sont sur la porte, il vous faut autre chose ? N'hésitez pas à demander.»
Il lui fit face, souriant doucement. Au vue de sa tenue qu’il n’avait pas changée, il était prêt à repartir dans la nuit. Mais il prit tout de même le temps de s’occuper de son invitée.
La passion emporte la raison.
[/i][/i]
Miya Hisakawa 8 ★ - Thief
Date d'inscription : 06/09/2016 Occupation : Étudiante, employée du café étudiant Sexualité : Hétérosexuelle Messages : 559
Carte de Jeu Double Compte: Deuxième Magie: Non débloquée
Sujet: Re: Juste pour une nuit - [PV Miya] Sam 24 Sep 2016 - 4:38
« I can almost see, through the dark, there's a light... »
Juste pour une nuit
Le trajet n'avait pas été tellement long, mais celui-ci avait tout de même crevé Miya. Elle avait eu toute la misère du monde à seulement suivre Hiiagara à travers la ville, elle trébuchait à chaque pas, ne regardait pas où elle allait et se fiait à 100% au médecin. Il aurait pu la conduire au bord d'une falaise sans qu'elle se rende compte de rien.
Mais heureusement, elle ne semblait pas être tombée sur un fou furieux et il l'avait réellement conduit là où ils devaient aller: dans son appartement. Aussitôt qu'elle eut mis le pied dans la pièce, elle se sentit moins lourde: elle avait été débarrassée de son sac. Il la conduisit vers ce qui tenait lieu de chambre à coucher, déposant ses affaires à l'entrée.
« Voilà. Prenez vos aises, je repars juste après, mh. La salle de bain est juste à côté, il y a une douche et de quoi faire la toilette si vous voulez. »
Hors de question de prendre une douche ce soir, elle se noierait à coup sûr en s'y endormant! Demain matin, c'était plus prudent. Histoire de se débarrasser du sable qui s'était infiltré un peu partout sous ses vêtements... Elle se sentait un peu mal de salir l'appartement de Hiiagara, mais elle n'y pouvait vraiment rien. Elle était épuisée.
Alors que l'homme retournait dans la pièce principale, Miya ôta sa veste à capuche pour se retrouver juste avec sa chemise à manches courtes noire. Elle lorgna le lit un moment, rêvant de s'y écrouler, quand son hôte revint vers elle armé d'un verre d'eau et du providentiel cachet. Youhou, elle n'avait même pas eu besoin d'argumenter! La classe!
« Cela vous fera du bien pour votre tête, mh. Les clés sont sur la porte, il vous faut autre chose ? N'hésitez pas à demander. »
Pourquoi lui parlait-il des clés? Miya ne posa pas la question, elle se contenta de prendre le cachet et de l'avaler vite fait avec l'eau. Elle ne remarquait que maintenant qu'elle était assoiffée en fait. Un effet secondaire de sa crise de larmes, probablement... Une fois de plus, elle bâilla à s'en décrocher la mâchoire, ses yeux se remplissant automatiquement de larmes.
« Non, c'est parfait... Merci beaucoup. »
Il faisait déjà tellement pour elle, elle n'allait pas en rajouter. De toute façon, dans l'heure, tout ce dont elle avait besoin, c'était de repos. Déjà sur la plage, elle avait failli s'endormir à quelques reprises contre lui... Quand elle était dans cet état, elle n'arrivait à rien du tout.
Elle remarqua à peine le fouillis de papiers sur la table.. Si elle y avait porté attention, elle se serait surement étonnée de voir autant de langues différentes écrites par la même personne. Tout ce qu'elle pouvait réellement voir, c'était la chambre et le lit qui semblait plus que confortable.
D'ailleurs, ses jambes allaient gentiment finir par céder sous son poids si elle ne s'asseyait pas de suite. Elle se laissa donc tomber contre le matelas et laissa échapper un soupir de bonheur. Comme elle le pensait, il était très confortable et elle avait hâte de s'y assoupir. Mais avant, elle devait au moins dire quelque chose.
« Je ne voudrais pas.. vous retarder dans ce que vous avez à faire. Ne vous en faites pas pour moi, je serai endormie dans les cinq prochaines minutes... »
Sur ce, elle bâilla une dernière fois tout en souriant à Hiiagara, comme pour lui dire au revoir. Elle s'étendit sur le côté sans même prendre la peine de tirer les couvertures du lit, posant ses mains près de son visage et fermant les yeux. Il ne lui fallut pas 30 secondes pour tomber comme une masse. Tout son corps s'était relâché d'un coup et sa respiration lourde et lente s'entendait parfaitement. Dieu que ça faisait du bien. Demain, elle serait sûrement plus alerte pour discuter avec son sauveur. Pour l'instant, elle devait se reposer.
Le volet filtrait parfois quelques éclats de lumières dans la pièce. Le quartier était calme et les coups de klaxons se faisaient rares. Il soupira en regardant la frêle jeune fille s’endormir comme une masse sur son lit. Au moins quelqu’un l’utilisera-t-il ce soir. Retournant vers la cuisine, il sortit d’un placard des herbes et plantes, ainsi qu’une petite ficelle à rôti. Prenant un bout de lavande et trois feuilles de citronnelle, il les attacha ensemble et donna du mou à la corde. Revenant dans la chambre sur la pointe des pieds, aussi discret qu’un loup, il alla accrocher le bouquet improvisé au-dessus de la tête du lit, suspendu à un clou à peine visible. Le résultat était satisfaisant. Les senteurs de ces deux végétaux étaient souvent réputées pour procurer des rêves sereins. Y croyait-il ? Clairement non. Mais au moins les moustiques et l’odeur du tabac seraient-ils retenus.
Avec délicatesse, il essaya de remettre Miya sous les couvertures sans la réveiller. L’opération était ardue, mais il avait pris le coup de main depuis longtemps. Une fois le travail terminé, il s’arrêta quelques instants pour la regarder. Le regard triste, il se permit tout de même de sourire légèrement en la voyant au moins un peu plus sereine dans son sommeil. Lui remettant distraitement une mèche en place, il sortit de la chambre, et referma la cloison mobile. Il s’affaira dans la pièce pendant une bonne demi-heure, fouillant les coffres et alignant son écriture sur les feuilles. Puis vint le moment de son départ. La porte se referma sans un bruit et l’appartement fut de nouveau plongé dans le noir.
------------------------------
Le soleil peinait à pointer ses rayons au-delà des buildings lorsque Hiiagara revînt à l’habitation. Courbaturé de partout, il traîna la patte jusqu’à la table, posa un paquet dessus et se précipita à la salle de bain. Bon sang quel mal de chien ! Il regarda sa blessure à la joue droite et commença à la soigner, finissant par mettre un pansement pour cacher la vilaine estafilade. Revenant dans la pièce à vivre, il se fit couler un café et se servit un verre de whisky. Allumant une cigarette, équipé d’un mug et d’un verre, il commença à prendre des notes à sa table, éclairé seulement par la lueur orange du lever de soleil. Les rideaux étaient tirés, et l’on avait une vue modeste sur le quartier et les environs.
Au bout d’un moment, las de son activité, il commença à faire l’inventaire de ses caisses, reposant à chaque fois le couvercle dessus. Puis lorsque l'astre céleste se décida enfin à se réveiller totalement, il retourna s’assoir et eut une pensée pour Miya. Observant la cloison, il se demanda si elle était toujours là ? Son pouvoir ronronna à nouveau au creux de sa poitrine. Que voulait-il à la fin celui-là ? Il était agaçant depuis hier !
Reprenant une autre autre cigarette, il se l’alluma et la fuma lentement, très lentement. Ses yeux commençaient à se fermer tout seul. Merde ! Combien de temps veillait-il ? Vingt-quatre heures ? Plus ? Allait-il s’endormir sur le bureau ? Il essaya de reprendre son griffonnage mais cela ne pouvait plus le distraire. Si la jeune femme ne se réveillait pas dans l’heure qui suivait, elle allait le retrouver roupillant sur la table. Comme à son habitude…
La passion emporte la raison.
Miya Hisakawa 8 ★ - Thief
Date d'inscription : 06/09/2016 Occupation : Étudiante, employée du café étudiant Sexualité : Hétérosexuelle Messages : 559
Carte de Jeu Double Compte: Deuxième Magie: Non débloquée
Sujet: Re: Juste pour une nuit - [PV Miya] Sam 24 Sep 2016 - 18:25
« I can almost see, through the dark, there's a light... »
Juste pour une nuit
C'est une délicate odeur combinée à la lumière du soleil qui réveilla Miya de son lourd sommeil. Pendant un instant, elle ne sut pas du tout où elle se trouvait. Elle n'était pas couchée dans son lit... À mesure que les bribes de sommeil s'étiolaient, elle finit par se souvenir. La veille, elle avait été kidnappée par d'étranges personnes en noir et un homme était venu à son secours.
Papillonnant des paupières, elle se rendit compte qu'elle était maintenant sous les couvertures. Hiiagara l'avait-il bordée? Elle n'avait eu connaissance de rien du tout, mais ça n'était pas étonnant. Quand elle dormait, elle dormait dur. Encore plus dans son état avancé d'épuisement.
Cherchant autour d'elle la source de l'odeur, elle la trouva accrochée au-dessus du lit. Un bouquet de lavande et de citronnelle. Mh? La jeune étudiante resta un moment à l'observer d'un oeil endormi, se demandant pourquoi il y avait des herbes accrochées là. Elle savait que la lavande était réputée pour aider aux maux de tête et procurer un sommeil réparateur; pour la citronnelle, elle ne savait trop par contre. Il fallait dire qu'elle n'était pas férue de botanique. Elle se demanda si les herbes étaient là la veille lorsqu'elle s'était couchée. Si oui, cela soulevait d'autres questions. Est-ce que le médecin avait des problèmes de sommeil? Et s'il les avait rajoutées après qu'elle se soit endormie, alors... Miya eut un petit sourire. Son hôte était définitivement très attentionné.
Elle bâilla tout en s'étirant, toujours allongée. Son mal de tête n'était plus qu'un souvenir. Tant mieux. Elle aurait besoin de toute sa tête pour affronter la journée à venir.
Elle finit par se redresser et s'extirpa du lit, se dirigeant vers la cloison qu'elle ouvrit, reprenant sa veste en même temps.
« Bonjour. »
Elle approcha de la table et remarqua de suite quelque chose qui la fit froncer des sourcils. Elle approcha son visage de celui de Hiiagara, un peu trop près pour être respectueux à vrai dire, mais elle n'en avait rien à faire pour le moment.
« Vous êtes blessé. »
Elle disait cela presque comme si c'était un reproche. Qu'avait-il fait pendant qu'elle dormait? Il avait l'air dans un sale état en plus, il était tout raide comme s'il s'était battu. Plissant les yeux, elle observa le pansement. Vu sa taille, la blessure devait être assez grande également. Grommelant, elle tira une chaise pour s'asseoir pas trop loin de lui, même si elle avait mis plus de distance entre eux.
« Qu'est-ce qui s'est passé? »
Miya ne voulait pas s'immiscer dans sa vie, mais là... Elle s'inquiétait. Eh ben oui, elle s'inquiétait pour un parfait inconnu. La belle affaire. Sous ses doigts, elle sentait l'air vibrer, son pouvoir se réveillait à nouveau. Rah, ça n'était pas le moment! Elle glissa ses mains sous ses cuisses pour dissimuler le phénomène à son hôte. Il n'était plus question d'elle pour le moment, mais de lui. Elle fixait ses yeux bruns pâles dans les siens d'un air extrêmement sérieux. Comme pour lui faire comprendre qu'elle attendait réellement une réponse à sa question. Que c'était important pour elle, même si ça n'avait aucun sens.
En voyant le visage si proche du sien, Hiiagara ne broncha pas. Il essaya de garder un air tout aussi serein qu’à son habitude mais n’y arrivait pas : la fatigue et son corps reprenaient leurs droits.
« Qu’est-ce qui s’est passé ? »
Portant son regard au sien, il lut la détermination de Miya à ne pas le laisser filer avec de vagues excuses. Elle le prenait personnellement, ce qui le déstabilisait un peu. Pourquoi s’inquiéter des affaires d’autrui quand on venait de changer de vie ? Dans un soupir, il remit un peu d’ordre sur la table pour reprendre contenance. Les papiers déversaient leurs flots de dialectes en tout genre, ainsi que des schémas crayonnés à la va-vite. Finissant son mug de café, il trempa ses lèvres dans le verre de whisky qui laissait un doux fumet bucolique autour de lui. Se frictionnant les poignets pour les dégourdir, il refit face à sa petite protégée, l’air tout aussi sérieux qu’elle.
« Je n’ai pas qu’un travail dans cette ville, mais deux. Le premier vous le connaissez, je suis médecin et je m’occupe des patients que le cabinet me fournit. La paie est plutôt bonne et je n’ai aucun problème, ne serait-ce la secrétaire et mon supérieur. Quant au second job, il n’est pas déclaré. Il ne paie rien, coûte du risque, et se fait en général dans la ville le soir. J’aide ceux qui n’auraient pas les moyens de s’offrir un soin coûteux. Mais ici tout est différent, et j’ai peut-être marché en un endroit qu’il aurait mieux valu esquiver.»
Il se frotta les yeux, exténué. Conservant le silence pendant quelques secondes, il redressa la tête et les épaules. La lutte qu’il menait contre la fatigue était admirable : on aurait presque cru qu’il avait juste manqué quelques heures de coucher. Son pouvoir le soutînt dans l’épreuve, déversant toute sa chaleur dans son corps.
« Inutile de vous donner des précisions Damoiselle. L’histoire est close et il n’y aura pas de poursuite car rien de dramatique ne s’est produit. Pour la prochaine je serais au moins prévenus. Mais dites-moi plutôt comment vous allez aujourd’hui ? Le lit vous a convenus ? »
Se relevant avec une soudaine énergie, il partit vers la cuisine, fouillant dans les placards. L’un d’eux contenait beaucoup de plantes accrochées, dons la lavande et la citronnelle. Saisissant une boîte de céréales et un bol, il apporta à Miya de quoi se faire un semblant de déjeuner.
« Je n’avais pas prévus d’invité à vrais dire, et on a encore pas mal de choses pour parler la journée. Mais avant j’aimerais être certain que vous alliez mieux, mh ? »
Son invitation et sa déclaration sonnaient comme l’avertissement familier d’un docteur qui donnait à un patient hésitant, un ordre plutôt qu’une suggestion. Il la laissa tout de même libre de ses gestes, ne touchant pas à un seul bout de nourriture. Son estomac ne pouvait rien avaler le matin. Le soleil éclairait parfaitement l’intérieur lumineux. Tout était dans les teintes beiges atypiques des appartements modernes. Ne serait-ce le désordre à cause des caisses, rien d’extraordinaire n’apparaissait. Dans la rue, les voitures et les passants reprenaient la cacophonie quotidienne, étouffée qu’à moitié par les vitres.
Cette journée promettait d’être belle.
La passion emporte la raison.
Miya Hisakawa 8 ★ - Thief
Date d'inscription : 06/09/2016 Occupation : Étudiante, employée du café étudiant Sexualité : Hétérosexuelle Messages : 559
Carte de Jeu Double Compte: Deuxième Magie: Non débloquée
Sujet: Re: Juste pour une nuit - [PV Miya] Sam 24 Sep 2016 - 20:54
« I can almost see, through the dark, there's a light... »
Juste pour une nuit
Il avait l'air mal à l'aise d'un coup, mais Miya ne lâcherait pas l'affaire. Ça lui tenait à coeur, même si c'était étrange et incompréhensible. Ils ne se connaissaient pas, s'étaient à peine échangés quelques mots depuis la veille. Et pourtant, elle était là, dans son appartement après y avoir passé la nuit et elle le retrouvait dans cet état...
Pour tenter de reprendre contenance, il essaya de faire de l'ordre dans les papiers éparpillés sur la table, détournant les yeux. Miya le regarda faire sans broncher, restant tout aussi stoïque, le regard sévère et sérieux. S'il essayait de se défiler, ça irait mal pour lui. Elle ne savait pas comment, mais peu importe! Elle aurait pu être distraite par ce qu'il faisait, mais non. Elle gardait obstinément les yeux fixés sur lui, sans même songer à détourner le regard. Pas même lorsqu'il vida sa tasse de café, suivit d'une gorgée de... d'alcool? Okay, drôle de combinaison. Surtout le matin. Mais bon.
Il finit par lui faire face à nouveau et expliqua calmement:
« Je n’ai pas qu’un travail dans cette ville, mais deux. Le premier vous le connaissez, je suis médecin et je m’occupe des patients que le cabinet me fournit. La paie est plutôt bonne et je n’ai aucun problème, ne serait-ce la secrétaire et mon supérieur. Quant au second job, il n’est pas déclaré. Il ne paie rien, coûte du risque, et se fait en général dans la ville le soir. J’aide ceux qui n’auraient pas les moyens de s’offrir un soin coûteux. Mais ici tout est différent, et j’ai peut-être marché en un endroit qu’il aurait mieux valu esquiver. »
Elle fronça davantage les sourcils, inquiète. Hum, que se passait-il au-dehors, dans cette ville dont elle ne savait rien? Ce n'était pas tant le travail obscure de Hiiagara qui l'inquiétait; il semblait avoir l'habitude et c'était tout à son honneur de vouloir aider les autres. Mais pour qu'il se soit retrouvé blessé alors qu'il sous-entendait que ce n'était pas usuel... Miya n'était pas certaine d'aimer l'idée d'habiter un endroit pareil. Enfin bon, ce n'était pas comme si Kyoto n'avait pas ses coins sombres à éviter... Mais elle les connaissait, au moins! Là, elle devrait tout réapprendre et entourée de gens avec des pouvoirs magiques dont elle ne connaissait absolument rien, ça n'allait pas être une partie de plaisir.
Semblant exténué par sa dure nuit, le médecin se frotta les yeux, essayant de chasser le sommeil. Sans grand succès.
« Inutile de vous donner des précisions Damoiselle. L’histoire est close et il n’y aura pas de poursuite car rien de dramatique ne s’est produit. Pour la prochaine je serai au moins prévenu. Mais dites-moi plutôt comment vous allez aujourd’hui ? Le lit vous a convenu ? »
Sa réponse l'avait de toute façon satisfaite; enfin, nul besoin de demander des détails. Il n'était pas à l'article de la mort et elle avait eu sa réponse. Cela lui convenait.
Elle n'eut guère le loisir de répondre parce que son hôte s'était soudain relevé avec énergie, comme si un ressort l'avait remis sur ses pieds. Étonnée, elle pencha la tête sur le côté tout en observant son manège. Il revint avec un bol et des céréales. Les yeux de la gameuse s'illuminèrent de suite sans qu'elle puisse rien y faire. Elle mourrait de faim, comme tous les matins. C'était d'ailleurs probablement le seul moment de la journée où elle avait vraiment faim.
« Je n’avais pas prévus d’invité à vrai dire, et on a encore pas mal de choses pour parler la journée. Mais avant j’aimerais être certain que vous alliez mieux, mh ? »
Évidemment qu'il n'attendait pas d'invité... Surtout qu'il lui avait dit qu'il n'était là que depuis une semaine à peine et ne connaissait personne. C'était tout à fait logique. Miya avait perdus plusieurs bribes de ce qui s'était passé la veille, mais ça au moins, elle s'en souvenait parfaitement. C'était avant que la fatigue lui ramollisse le cerveau il fallait dire. Le chemin de la plage jusqu'ici, par contre, elle n'en avait aucun souvenir. Enfin. Seulement celui du dos de son sauveur qu'elle fixait plus ou moins.
Elle se servit donc un bol bien rempli et grignota les céréales avec bonheur. Elle avait l'impression de n'avoir pas mangé depuis des lustres, même si c'était totalement absurde. Mais bon.
« Merci. Le lit était parfait. Et je vais mieux. Vraiment. »
Elle évita d'ajouter qu'un paillasson fait de paille lui aurait convenu à vrai dire, tant et si peu qu'il soit chaud. S'il avait fait plus chaud, elle aurait aisément pu dormir sur le sable de la plage sans problème. En fait, y avait-il vraiment quelque chose qui empêchait Miya de dormir? Elle n'avait pas encore trouvé de réponse à cette question.
Jetant un oeil à Hiiagara, elle demanda soudain:
« Ne devriez-vous pas vous reposer un peu? Vous avez l'air épuisé quand même. »
Elle fit bien attention de ne pas mentionner ses blessures, visibles ou non. L'incident était certes clos, mais il n'avait pas dormit de la nuit pour ce qu'elle en savait. Enfin, ça se sentait dans ses gestes lourds, Miya n'était pas dupe. Et son regain d'énergie quelques instants plus tôt ne devait être que passager. Comme une batterie presque à plat qui avait un sursaut avant de s'éteindre complètement.
Elle continua de manger tranquillement en le regardant, attendant simplement sa réponse.
« Ne devriez-vous pas vous reposer un peu ? Vous avez l’air épuisé quand même. »
Il lui sourit gentiment à la réplique, refusant d’un signe de tête. Passant en revue l’appartement, il se frotta la nuque, un peu nerveux. La compagnie de Miya n’était pas déplaisant songea-t-il, mais ils avaient tous deux encore beaucoup de choses à faire ce matin. Comment pouvait-il aller quérir un peu de repos alors qu’il lui avait fait une promesse ? A cette question intérieure, son pouvoir s’enflamma. Il eut un instant la nausée. Essayait-il de le gronder pour son manque de sommeil lui aussi ? Inconcevable…
« Erhm… J’imagine que vous avez raison. »
S’étirant de tout son long, il ne put réprimer un grognement. Sa jeune protégée grignotait tranquillement ses céréales avec un bonheur non dissimulé. Cela lui redonna encore un autre élan d’énergie. Comment faisait-elle pour manger le matin ? Son estomac se noua à cette pensée. A part un café et une cigarette, rien d’autre n’avait le droit d’être digéré avant les dix heures. C’était la loi de l’estomac –et aussi la conséquence de ses mauvaises habitudes-.
« Peut-être que prendre du repos serait une bonne chose. On a pas mal de trucs de prévus pour aujourd’hui. »
Il bailla à s’en décrocher la mâchoire. Même dans cet état, il mettait un point d’honneur à garder une certaine prestance. Ses yeux étrangement maquillés par les tatouages, pétillaient toujours de vivacité. Prenant le colis qu’il avait déposé sur la table à son arrivée, il le déballât pour dévoiler le packaging d’un téléphone portable prépayé.
« J’ai trouvé ça, et il va falloir m’écouter attentivement, mh. »
Se penchant un peu, il prit une expression presque sévère. Pesant ses mots, il ne voulait pas lui faire peur, juste qu’elle comprenne l’importance des consignes.
« Cette nuit j’ai dégoté ce petit bijoux et plusieurs informations. Il est possible de contacter vos parents, mais PAS de leur parler de l’île. C’est strictement interdit et punit par la loi. Notre secret à tous, c’est d’être caché. Nous sommes des fantômes aux yeux du monde extérieur, mais pas forcément de nos proches. Avec ce portable, vous aurez la possibilité de donner quelques coups de fils important. Combien ? Je n’en sais rien moi-même. Mais il est intraçable et jetable à la première complication. Je ne jure que par ça. »
Se pinçant les lèvres, il regarda à la fenêtre. Il lui laissa le temps de prendre en compte toutes les informations. Bon dieu qu’il avait sommeil !
La passion emporte la raison.
Miya Hisakawa 8 ★ - Thief
Date d'inscription : 06/09/2016 Occupation : Étudiante, employée du café étudiant Sexualité : Hétérosexuelle Messages : 559
Carte de Jeu Double Compte: Deuxième Magie: Non débloquée
Sujet: Re: Juste pour une nuit - [PV Miya] Dim 25 Sep 2016 - 0:00
« I can almost see, through the dark, there's a light... »
Juste pour une nuit
Il ne semblait pas vouloir se reposer, pour une raison que Miya ignorait - du moins, pour l'instant. Peut-être restait-il éveillé par égard pour elle? Puisqu'elle était son invitée? Mais bon, elle lui avait dormit dessus à la plage et s'était endormit en moins de quelques secondes une fois couchée dans le lit, ça ne la dérangerait certainement pas de le laisser se reposer un peu, vu tout ce qu'il avait fait pour elle. Mais c'était son choix après tout.. Elle ne le forcerait certainement pas à faire quoi que ce soit! Pas son genre du tout. Sans compter qu'ils ne se connaissaient pas, l'avait-elle déjà mentionné?
« Erhm… J’imagine que vous avez raison. »
Elle sourit devant son air fatigué alors qu'il lui donnait raison. Enfin. Elle n'était pas certaine qu'il irait se reposer de sitôt quand même. Mais c'était une autre histoire. Il ne pouvait clairement pas nier son manque de sommeil, ça se voyait sur son visage et à ses gestes. Surtout que Miya était, en plus, très observatrice... Il était difficile de lui cacher ce genre de choses.
« Peut-être que prendre du repos serait une bonne chose. On a pas mal de trucs de prévus pour aujourd’hui. »
Gnie? Comme prévu, elle ne se souvenait guère de la fin de leur conversation de la veille. Que devaient-ils faire aujourd'hui exactement? Elle essaya de fouiller sa mémoire, mais rien ne lui venait. Du coup, elle eut un air perplexe tout en continuant de manger ses céréales sèches. Hiiagara fut interrompu par un long bâillement et Miya ne put s'empêcher de rire sous cape. Les rôles étaient inversés ce matin, c'était plutôt cocasse à vrai dire.
Il se dirigea ensuite vers un colis qu'il ouvrit. La gameuse le regarda faire, se demandant ce qu'il lui préparait encore.
« J’ai trouvé ça, et il va falloir m’écouter attentivement, mh. »
Il lui tendit alors un téléphone portable, qu'elle prit dans ses mains afin de l'examiner. C'était un modèle jetable, clairement. L'étudiante savait faire la différence. Elle était férue de technologies, pas seulement de consoles de jeu. C'était sa spécialité et elle était très douée dans ce domaine. L'une des meilleures, si elle se fiait au jugement de ses professeurs...
Comme il l'avait demandé, elle l'écouta religieusement. Maintenant qu'elle avait dormit et mangé, c'était bien plus facile. Il avait un air sévère, comme le sien lorsqu'elle lui avait demandé des comptes, à peine quelques minutes plus tôt. Signe qu'il ne plaisantait pas et elle le comprit très bien. Elle fit donc extrêmement attention à ses paroles.
« Cette nuit j’ai dégoté ce petit bijou et plusieurs informations. Il est possible de contacter vos parents, mais PAS de leur parler de l’île. C’est strictement interdit et punit par la loi. Notre secret à tous, c’est d’être caché. Nous sommes des fantômes aux yeux du monde extérieur, mais pas forcément de nos proches. Avec ce portable, vous aurez la possibilité de donner quelques coups de fils importants. Combien ? Je n’en sais rien moi-même. Mais il est intraçable et jetable à la première complication. Je ne jure que par ça. »
Miya hocha la tête, comprenant très bien les implications. Elle ne pensait pas qu'elle aurait pu communiquer de quelque façon que ce soit avec son père, donc... Ce portable était providentiel. Et s'il fallait, pour ça, ne rien dire de l'endroit où elle était, qu'il en soit ainsi. Elle ne gâcherait certainement pas sa chance de discuter avec sa famille. Jamais de la vie. Elle voulait simplement savoir ce qui s'était passé et comment allait son père. Il n'y avait que ça qui comptait, le reste était secondaire.
« Je comprends... Ne vous en faites pas, je respecterai les consignes à la lettre. Tout ce que je veux, c'est prendre des nouvelles de mon père. Le reste m'importe peu. »
Enfin, elle était, semblait-il, assez en sécurité ici. Personne ne l'avait droguée ou séquestrée donc... Si elle pouvait vivre sa vie plus ou moins comme elle l'entendait, ça irait très bien. Même si la situation n'était pas idéale, bien sûr. Mais bon, elle était vivante et à l'abri du danger autant qu'elle pouvait l'être donc... Il y avait de l'espoir malgré tout.
Elle rangea le portable dans une poche de sa veste puis termina ses céréales avant de demander, bien candidement:
« Vous avez mentionné beaucoup de choses à faire... J'avoue que notre conversation d'hier reste très floue dans ma mémoire, pouvez-vous m'en dire plus? »
Sur ces mots, elle rougit vaguement sous la gêne. Elle s'en voulait de n'avoir pas retenu ce qu'il avait dit... Enfin, elle se souvenait d'une bonne partie, mais pas de tout. Quand elle était épuisée à ce point, il lui arrivait souvent d'oublier des choses. C'était usuel chez elle... Elle essayait, vraiment, mais c'était peine perdue. Sa mémoire refusait d'enregistrer de nouvelles données.
Il la regarda se moquer légèrement de lui. Contre toute attente, il ne s’en offusqua point. Un peu de gaieté lui faisait du bien, entre la nuit horrible qu’il venait de passer et la fatigue qui s’accumulait… Comment aurait-il pu lui annoncer qu’il avait récolté sa balafre pour ce portable justement ? Une blessure stupide, conséquence d’actes malchanceux et d’imprudence. Au moins comme il l’avait dit, la leçon était retenue.
« Vous avez mentionné beaucoup de choses à faire... J'avoue que notre conversation d'hier reste très floue dans ma mémoire, pouvez-vous m'en dire plus? »
Se frottant le museau, il la détailla à nouveau. Elle était du genre plutôt étourdie et narcoleptique d’après un rapide diagnostic. Deux éléments facile à relier car l’un entraînait des souvenirs brouillons et une réaction plus mollassonne. Il s’autorisa à finir son verre de Whisky sans prendre garde à sa réaction. Certes, de l’alcool le matin, c’était un peu fort. Mais il en avait vraiment besoin. Comme d’une autre cigarette qu’il s’empressa d’allumer. La nicotine le plongeait dans un était asthénique profond, manquant de le faire défaillir. Coudes sur la table et front sur le dos de ses mains, il prit une grande inspiration pour lui répondre correctement.
« Il va falloir vous trouver une place dans cette île Damoiselle. Un boulot, des études… Un logement aussi. Ce n’est pas une mince affaire et je ne connais encore que peu de choses sur vous. Il va falloir se faire à l’idée que toute votre vie se jouera sur ce lopin de terre. Il est grand certes, mais aussi plein de mystères à ce que l’on m’a dit. »
Il lui adressa un autre sourire plein de légèreté malgré la migraine qui commençait à lui serrer les tempes comme dans un étau. Son pouvoir ne lui facilitait pas la tâche. Si d’habitude il était un allié attentif et mystérieux, il se trouva à cet instant, pire qu’un fauve voulant s’échapper de sa cage. Sentant ses doigts crépiter d’énergie, il ferma les poings. Son industrielle continuait à projeter sa fumée âcre et râpeuse. Il tira dessus, jusqu’à l’essouffler.
« Je ne pense pas vous en avoir parlé hier cependant, inutile de rougir. »
Riant de bon cœur, il écrasa le mégot dans le cendrier plein à craquer. Sa présence était bien agréable. Après une semaine seul dans la ville, pouvoir converser était un délice qui lui avait manqué.
« Je vais prendre un peu de repos en attendant, mh ? Faites comme chez vous. Il n’y a pas grand-chose ici mais bon. »
Il haussa les épaules. Son intérêt n’était pas dans les distractions matérielles ou même la collection d’objets. Seuls les livres lui manquaient.
La passion emporte la raison.
Miya Hisakawa 8 ★ - Thief
Date d'inscription : 06/09/2016 Occupation : Étudiante, employée du café étudiant Sexualité : Hétérosexuelle Messages : 559
Carte de Jeu Double Compte: Deuxième Magie: Non débloquée
Sujet: Re: Juste pour une nuit - [PV Miya] Dim 25 Sep 2016 - 2:23
« I can almost see, through the dark, there's a light... »
Juste pour une nuit
Il la fixa un moment, se frottant le visage, en pleine réflexion. Miya soutint son regard, se demandant bien à quoi il réfléchissait aussi intensément. Peut-être à la suite des choses, ce qu'il faudrait faire ensuite. L'étudiante était fraîchement débarquée et ses maigres possessions se résumaient au contenu de sa valise et de son sac. Elle avait perdu tout le reste donc... Mouais, il lui faudrait recommencer de zéro, ou presque. Rien que cette idée la fatiguait. Mais elle n'avait pas le choix.
Si elle avait su les circonstances exactes de la blessure du médecin, nul doute qu'elle se serait sentie extrêmement coupable. Heureusement qu'il n'avait rien dit. Elle s'en serait voulu longtemps..
« Il va falloir vous trouver une place dans cette île Damoiselle. Un boulot, des études… Un logement aussi. Ce n’est pas une mince affaire et je ne connais encore que peu de choses sur vous. Il va falloir se faire à l’idée que toute votre vie se jouera sur ce lopin de terre. Il est grand certes, mais aussi plein de mystères à ce que l’on m’a dit. »
Toute sa vie... Bon sang. Elle ne pouvait pas encore l'imaginer sans sentir sa gorge se serrer. Pourrait-elle seulement revoir son père un jour? Sa ville natale? Elle n'osait imaginer vivre toute sa vie sans lui... Maintenant que sa mère était partie, il était son monde, son point d'ancrage, son port d'attache... Bref. Elle ne devait pas y songer trop longuement sinon elle se remettrait à pleurer et elle s'était assez donnée en spectacle comme ça la veille.
Comme pour l'approuver, un courant d'air vint remettre le fouillis sur les papiers de la table et elle dû retenir un grognement. Dieu qu'elle avait hâte de contrôler cette... chose!
Elle regarda Hiiagara et lisait de suite dans ses yeux la douleur. Il avait les yeux ternes, troubles, elle reconnaissait aisément les signes. Il avait mal à la tête. Aucun doute. Et elle ne le laisserait clairement pas sortir comme ça. Hors de question. Elle le regarda simplement tirer des bouffées de sa cigarette, se disant mentalement que ça n'aidait sûrement pas. Enfin, arrêter de l'aiderait pas non plus. Le manque provoquait aussi des migraines...
« Je ne pense pas vous en avoir parlé hier cependant, inutile de rougir. »
Rien qu'à cette phrase, elle rougit de plus belle. Elle n'avait aucune idée des dernières paroles échangées avec le médecin... Mais surtout, il avait remarqué sa gêne. Bon sang, elle était un véritable livre ouvert avec lui, c'en était désespérant! Pour tenter de cacher son visage, elle remit en place une mèche de cheveux rebelle. Ouh la, elle n'avait aucune idée de quoi elle avait l'air avec sa soirée d'enfer et sa nuit de sommeil... Décidément là, elle avait hâte de sauter dans la douche pour se rafraîchir.
Mais son rire, toutefois, avait quelque chose de réconfortant, surtout dans cette situation. Ça désamorçait le côté dramatique de l'histoire.
« Je vais prendre un peu de repos en attendant, mh ? Faites comme chez vous. Il n’y a pas grand-chose ici mais bon. »
Elle sourit doucement tout en répondant, d'une voix basse:
« C'est déjà bien plus que ce que je possède désormais... »
Elle ne pouvait pas le nier et lui non plus... Elle n'avait plus rien, sauf quelques affaires. Trouver un endroit à elle serait déjà une bonne chose. Pour le reste... Erf... Boulot, études et tout le reste... Pouvait-elle réellement se replonger dans le bain comme ça, d'un coup, alors qu'elle venait de vivre un choc important? Elle en doutait... Sa vie auparavant avait été somme toute... banale... Elle était plutôt solitaire de nature et ses amis ne se comptaient que sur les doigts d'une seule main. Elle avait passé la majorité de son enfance seule dans son coin, à jouer à des jeux vidéos sans trop se préoccuper du monde autour d'elle. En grandissant, c'était resté sensiblement pareil, jusqu'à ce que quelqu'un ne l'aborde. Au début, ça n'avait été que deux personnes jouant côte à côte à des jeux et puis, petit à petit, ils étaient devenus amis. Ça avait prit un temps fou... Mais le jeune homme avait été patient. Plus que patient même...
Bref, elle laissa Hiiagara aller se coucher à son tour et entreprit de nettoyer la vaisselle qu'elle avait utilisée avant d'ouvrir sa valise pour en extirper une chemise propre, blanche celle-ci, ainsi qu'une autre veste, verte, qui avait passablement été malmenée la veille à cause du sable. Elle attrapa également brosse à dents et dentifrice pour aller se débarbouiller.
L'eau chaude de la douche sur sa peau lui fit un bien fou. Elle paressa un long moment sous le jet, le front appuyé contre la paroi, réfléchissant à sa situation. Hormis la plage, elle n'avait aucune idée de ce à quoi ressemblait l'extérieur. Elle avait cru comprendre qu'elle était en ville, par l'odeur et le bruit ainsi que le trajet de la veille dont elle n'avait que des bribes de souvenir... Mais toutes les villes étaient différentes. Hiiagara lui avait dit qu'ils étaient sur une île. C'était écrit dans la lettre, d'ailleurs? Elle ne se souvenait plus et ça n'avait pas d'importance. Y avait-il plusieurs villes ou villages sur l'île? Comment le système fonctionnait-il? Aucune idée.
Soupirant, elle finit de se nettoyer et s'enroula d'une serviette, accrochée tout près. Avisant son visage dans le miroir embué, elle se félicita de sa décision de prendre une douche. Elle avait l'air encore un peu fripée de sommeil, mais ça disparaîtrait bien vite. Elle se brossa les dents et se sentit vite bien mieux. Fraîche comme une rose! Fin, presque.
Elle allait s'habiller lorsqu'elle remarqua qu'elle avait oublié quelque chose de crucial. Ses sous-vêtements. Raah. Elle n'avait pas l'habitude de s'habiller directement en sortant de la salle de bain en même temps, généralement elle regagnait sa chambre avant, histoire de libérer la salle le plus vite possible.
Elle sortit la tête de la porte et jeta un oeil vers la cloison qui séparait la chambre du reste du studio. Hiiagara semblait dormir à poings fermés. Elle se faufila donc discrètement hors de la pièce pour atteindre sa valise et fouilla un instant dedans afin de trouver ce qu'elle cherchait. Bon sang, elle n'était clairement pas dans son état normal lorsqu'elle avait fait ses bagages, c'était un vrai bordel là-dedans! Soupirant et grommelant, elle s'agitait de plus en plus, mêlant encore plus le contenu du bagage.
« Ah! »
L'exclamation était sortie toute seule, heureusement pas trop fort, lorsqu'elle mit enfin la main sur ce qu'elle cherchait. Elle extirpa le soutien-gorge et la culotte d'une main, n'osant pas regarder si elle avait réveillé le médecin ou non, et s'enfuit de nouveau vers la salle de bain, prenant bien soin de refermer la porte derrière elle.
Elle s'appuya d'ailleurs contre celle-ci un instant, les joues de nouveau rouges. Putaiiiiiiin, elle était vraiment tête-en-l'air en ce moment, c'était terrible! Enfin, c'était plus ou moins dans ses habitudes... Mais à ce point? Ça frôlait la catastrophe! Le désastre nucléaire même!
Soupirant, elle s'habilla et ressortit de la salle en se séchant les cheveux avec la serviette. Ils étaient courts, ils sècheraient donc rapidement. Elle se planta devant l'une des fenêtres de l'appartement pour regarder à l'extérieur. Histoire de savoir un peu à quel genre d'endroit elle avait affaire...
S’affalant sur son lit, il poussa un grognement de satisfaction. Sans prendre la peine de se dévêtir, il ne mit pas longtemps à rejoindre les bras de Morphée. Ce n’est qu’à son réveil –à peine deux heures plus tard-, qu’il ouvrit brusquement les yeux. Passant une main sur sa joue, il s’assura que le pansement tenait toujours. Se mettant en tailleur sur le matelas, il retroussa son nez. Le parfum de Miya avait envahi toute sa couche, c’était inéluctable. Et cette odeur le troublait, plus encore son pouvoir qui frétillait dans ses membres d’une façon exacerbant. Le lever fut plus rude qu’il ne l’aurait pensé. Ouvrant son placard, il sortit une chemise noire à manche courte et un pantalon simple qu’il s’empressa d’enfiler. Relevant un peu le volet électrique, il apprécia la lumière comme un second réveil et s’empressa d’aller dans la pièce à vivre où il découvrit Miya accoudée à la fenêtre. Scrutant la rue comme les environs, elle semblait perdue.
« C’est une très jolie ville, vous verrez. »
Il alla à la salle de bain, se débarbouiller rapidement. Ses cernes, cachés par les tatouages, lui rendaient un air neutre, tout à fait éveillé. Satisfait de ne pas apparaître comme un mort-vivant, il rejoignit son invitée. Deux heures de sommeil, c’était le strict minimum pour rester concentrer au moins jusqu’au soir.
« La ville d’Amishawa. C’est la plus grande de l’île et la plus importante. Nous ne sommes pas trop loin du centre-ville. »
Il se frotta le menton avant de continuer, lui expliquant de façon grossière la composition de l’île : Ikazuchi, Kousha, Hizumu, les environs… Détaillant comme il pouvait ce qu’on pouvait y trouver, il lui fit un schéma grotesque mais suffisant si on avait plus de deux neurones. Après cette explication, il alla se chercher de l’eau, lui proposant dans un même temps.
« Je vous avoue que c’est bien la première fois que je recueille quelqu’un chez moi comme cela. Vous ne m’avez pas dit ce que vous faisiez dans la vie, mh ? Quitte à commencer l’aventure, autant en apprendre un peu plus sur vous ? »
La situation ne devait pas lui échapper. Trop d’enjeux pour sa protégée. Et beaucoup de contraintes, surtout sur son temps de travail mais ça, il s’en foutait. Il avait déjà récupéré bien plus qu’il n’en voulait.
« Sans être indiscret bien sûr ! C’est juste pour vous aider. »
Il se frotta les mains, regardant les caisses éparpillées un peu partout puis ses notes. Il reprit son stylo déjà bien usé sur la table, et commença à griffonner tout en ajoutant :
« Il faudra aussi que l’on regarde votre pouvoir. Savoir comment il agit et comment le retenir. A vrais dire le mien est loin d’être aussi maîtrisé, peut-être qu’ensemble on pourra arriver à quelque chose ? »
Il lui sourit distraitement, laissant finalement tomber son papier. Il s’occupera de ses affaires plus tard. Pour le moment, toute sa concentration allait à Miya qu’il trouva bien plus charmante une fois propre et lavée. Elle devait être bien plus jeune que lui.
La passion emporte la raison.
Miya Hisakawa 8 ★ - Thief
Date d'inscription : 06/09/2016 Occupation : Étudiante, employée du café étudiant Sexualité : Hétérosexuelle Messages : 559
Carte de Jeu Double Compte: Deuxième Magie: Non débloquée
Sujet: Re: Juste pour une nuit - [PV Miya] Dim 25 Sep 2016 - 5:09
« I can almost see, through the dark, there's a light... »
Juste pour une nuit
Rêveuse, elle observait la ville, regardant le soleil monter de plus en plus dans le ciel de cette fin d'été. Le mois de septembre avançait tranquillement, sans les attendre, vaquant à ses propres occupations. Le front appuyé contre la vitre, elle regardait les gens marcher et les voitures rouler... Comme si de rien n'était. Comme si elle était dans une ville tout à fait ordinaire peuplée de gens ordinaires. Pourtant, la gameuse savait que rien n'était plus faux. Ils n'étaient pas comme tout le monde. Ils avaient des pouvoirs spéciaux, insoupçonnés du reste du monde... Baissant les yeux sur ses mains, elle les fixa un long moment. Tout à l'heure, elle avait sentit son don s'éveiller à deux reprises. Lorsqu'elle avait questionné le médecin sur sa blessure et quand elle avait repensé à son père et à sa nouvelle vie ici. Il ne fallait pas être un génie pour comprendre ce qui le déclenchait... Une émotion. Les siennes étaient tellement violentes depuis deux jours, ça n'était guère étonnant...
« C’est une très jolie ville, vous verrez. »
La serviette toujours à la main, pendant simplement, elle se retourna vers son hôte. Il n'avait pas dormit très longtemps... Mais il avait tout de même l'air reposé. Eh ben... Avec deux heures de sommeil dans le corps, pour elle, c'était pareil que de n'avoir pas dormit du tout. C'était même pire en réalité. Heureusement, ça n'arrivait presque jamais.
Elle laissa Hiiagara se diriger à son tour vers la salle de bain alors qu'elle regagnait sa chaise tout en déposant la serviette sur le dossier, l'attendant. C'est là qu'elle remarqua enfin les gribouillis sur les innombrables feuilles de papier éparpillées. Elle reconnaissait plusieurs langues, dont le japonais et l'anglais... Il y avait aussi du chinois, vu les caractères et aussi... Hum, une langue germanique proche de l'anglais, probablement de l'allemand à en juger par les mots. Elle ne comprenait pas le sens ce ces deux dernières, même si elle savait les reconnaître. Enfin, elle pouvait déchiffrer certaines choses du chinois, mais l'allemand, non à part des mots si proches de l'anglais qu'elle pouvait en deviner le sens.
Elle eut à peine le temps de se demander comment il avait apprit toutes ces langues qu'il revint vers elle et commença à lui décrire l'île. Elle l'écouta attentivement à nouveau, ces informations étaient importantes. Si elle voulait pouvoir se repérer un minimum..
Elle prit volontiers le verre d'eau qu'il lui proposait alors qu'il regagnait sa place.
« Je vous avoue que c’est bien la première fois que je recueille quelqu’un chez moi comme cela. Vous ne m’avez pas dit ce que vous faisiez dans la vie, mh ? Quitte à commencer l’aventure, autant en apprendre un peu plus sur vous ? Sans être indiscret bien sûr ! C’est juste pour vous aider. »
Miya sourit, aucunement troublée par ses paroles. Il fallait dire que la situation était en effet inédite. Recueillir des inconnus n'était pas très conseillé en temps normal hm. S'il fallait ramasser tous les chats perdus sur sa route... Enfin, elle ne devrait pas faire cette métaphore, elle était bien capable de devenir un véritable refuge pour animaux si on la laissait faire. Elle adorait ces petites bêtes, chiens, chats et compagnie. Elle avait l'impression qu'avec eux, elle pouvait se montrer sous son vrai jour sans craindre que cela lui retombe sur le museau ensuite. Les gens pouvaient être réellement méchants par moments... La jeune femme ne faisait pas confiance facilement. Enfin, d'habitude! Parce qu'avec Hiiagara, ç'avait été instantané. Elle laissa échapper un soupir à peine perceptible à cette pensée. Rien de toute cette histoire n'avait de sens pour elle.
« Il faudra aussi que l’on regarde votre pouvoir. Savoir comment il agit et comment le retenir. A vrai dire le mien est loin d’être aussi maîtrisé, peut-être qu’ensemble on pourra arriver à quelque chose ? »
Comment le maîtriser, ça, elle n'en avait aucune fichue idée. Mais comment il se déclenchait, elle était parfaitement au courant. Oh, elle sentait déjà que ce serait galère. Elle le sentait venir à des kilomètres. Mais bon, elle devait répondre à ses questions dans l'ordre.
« J'étudie en conception de jeu vidéos. »
Elle avait commencé en avril dernier sa première année à l'université. Il ne lui restait donc que la moitié normalement. Enfin, elle ne savait trop comment se déroulaient les cours ici. Elle savait que les systèmes différaient d'un pays à l'autre alors euh... Elle n'avait aucune idée. Il faudrait qu'elle se renseigne.
Elle observa ses mains un moment, ouvrant et refermant les doigts, avant de lâcher:
« Je sais ce qui déclenche mon don. N'est-ce pas évident? »
Sur ce, elle sourit à son interlocuteur, lui laissant le temps d'y réfléchir un moment, prenant une autre gorgée d'eau en attendant. Puis, appuya son coude sur la table pour y déposer son menton, elle déclara, convaincue:
« Les émotions. »
Se remémorant l'épisode de la tornade sur la plage, c'était plus que logique. Elle était un vrai bordel d'émotions à ce moment-là, elle était furieuse, triste, apeurée, révoltée, en deuil et en plein déni... Elle avait explosé. Par contre, elle n'avait fichtrement aucune idée comment elle y avait mis fin. Elle avait hurlé et puis... Plus rien. Elle n'y voyait aucune logique, honnêtement. Elle n'était pas plus calme lorsqu'elle s'était mise à crier, au contraire, elle était enragée contre elle-même.
Soupirant à nouveau tout en se redressant, elle conclut simplement.
« Mais si je pouvais apprendre à le contrôler, ça ne serait pas du luxe honnêtement. Parce que les tornades de sable, c'est pas ce qu'il y a de mieux pour amorcer une conversation. »
Elle sourit malicieusement, évoquant leur rencontre plutôt eh... tempétueuse. Si elle devait s'entourer d'une tornade de vent dès qu'elle se sentait menacée, elle n'avait pas fini de faire de l'air. Dans un nouveau monde plein de gens qu'elle ne connaissait pas... Surtout qu'elle avait déjà peur des gens en général alors là! Ça serait encore pire.
« Voyez votre don comme un flot tempétueux, et votre esprit comme une digue. Vos émotions peuvent la briser si vous n’avez pas d’entraînement, c’est comme ça que je le vois. Apprendre à vous contrôler est la première des choses j’imagine. Peut-être pourrions-nous nous entraîner dans un endroit où nos pouvoirs ne feraient que peu de dégâts, comme la plage ou des espaces vides de population. Mais à bien y réfléchir, une combinaison de nos deux essences provoqueraient un cataclysme bien pire encore, mh ? »
Il sourit doucement à l’idée. Le feu et le vent ? Aucun des deux ne pouvait réellement contrôler l’autre. C’était comme attiser un incendie. Sans compter sur la chaleur qui pourrait renforcer les bourrasques de Miya. Ils n’étaient pas le Ying et le Yang, ils étaient deux éléments unis dans un seul but : s’entraider. Pas s’interposer. En lui faisant part de sa réflexion, Hiiagara classa ses notes sur la table suivant un ordre que lui seul pouvait comprendre. Mélangeant les langues entre elles, on pouvait remarquer des mots compliqués, sûrement issus de prescription de médicaments ou autres. L’argent était un thème récurrent pour celui qui essayait de lire discrètement les notes.
« Quand à vous études, je vous avoue que ça me dépasse un peu. Je sais qu’il y a des écoles et de quoi continuer les cours c’est tout. »
Il se frotta le menton, un tic bien particulier chez lui, synonyme de réflexion ou de gêne. Bon sang ! Ses côtes lui faisaient un mal de chien ! Il ne s’en était pas rendus compte la veille, trop épuisé pour être totalement conscient. Mais après un peu de repos, ses sens étaient de nouveau efficaces à 100%. Et en essayent de marcher et de se comporter normalement, l’inévitable était arrivé : il empirait la chose. Il décida donc de rester bien gentiment assis sur sa chaise, à scruter le regard de Miya. Finissant son verre d’eau, il frissonna. Le froid venait petit à petit. L’automne venait avec sa fraîcheur et ses giboulées. Son pouvoir réagit immédiatement à sa réaction, venant ronronner confortablement dans son buste.
« Je ne sais pas vous, mais j’ai toujours cette impression étrange d’avoir en moi comme une entité douée de sa propre volonté. Mon pouvoir me répond et me transmet ses réactions comme s’il était un gardien de mon propre corps. Parfois, il contredit mes dires ou mes gestes. Mais je suis le seul à le ressentir. Vous n’avez pas cette sensation vous aussi ? »
Hiiagara n’aimait pas forcément parler de ce qu’il ressentait ou jugeait être des choses personnelles. Mais pouvait-il au moins faire exception à celle qui se tenait devant lui ? Après tout, elle s’était dévoilée hier : ses problèmes, sa famille, sa tristesse. Pouvait-il compenser cette gêne en partageant les siens ? Peut-être. Mais tout en parlant, il n’arriva pas à cacher une grimace lorsqu’il bougea un peu trop son buste. Rester assis était la pire des positions pour les côtes bon sang !
La passion emporte la raison.
Miya Hisakawa 8 ★ - Thief
Date d'inscription : 06/09/2016 Occupation : Étudiante, employée du café étudiant Sexualité : Hétérosexuelle Messages : 559
Carte de Jeu Double Compte: Deuxième Magie: Non débloquée
Sujet: Re: Juste pour une nuit - [PV Miya] Dim 25 Sep 2016 - 16:52
« I can almost see, through the dark, there's a light... »
Juste pour une nuit
Tirant sur les manches de sa veste, Miya se fit la réflexion que l'air commençait réellement à refroidir. Ses cheveux encore humides laissaient parfois échapper des gouttes sur sa chemise, la faisant frissonner. Elle ferma sa veste pour essayer de conserver au mieux sa chaleur.
« Voyez votre don comme un flot tempétueux, et votre esprit comme une digue. Vos émotions peuvent la briser si vous n’avez pas d’entraînement, c’est comme ça que je le vois. Apprendre à vous contrôler est la première des choses j’imagine. Peut-être pourrions-nous nous entraîner dans un endroit où nos pouvoirs ne feraient que peu de dégâts, comme la plage ou des espaces vides de population. Mais à bien y réfléchir, une combinaison de nos deux essences provoqueraient un cataclysme bien pire encore, mh ? »
L'étudiante sourit avec lui en y pensant. En effet. Elle avait eu exactement la même impression lorsqu'elle avait vu Hiiagara utiliser son pouvoir. Un réflexe de recul, comme si son pouvoir la mettait en garde contre leur combinaison. L'un renforçait l'autre et vice versa... À eux deux, ils pourraient causer pas mal de dégâts.
« Quant à vos études, je vous avoue que ça me dépasse un peu. Je sais qu’il y a des écoles et de quoi continuer les cours c’est tout. »
Pas bien étonnant. Son domaine d'expertise était plutôt rare, même chez elle à Kyoto: leur classe n'était pas bien grande. Et pour un médecin, qui travaillait avec la biologie, la technologie était un peu à l'opposé, même si elle pouvait être grandement utile dans ce domaine. Mais pour Miya, les ordinateurs étaient un peu comme des corps humains: par moments, ils tombaient malades et elle devait poser un diagnostique. Trouver le problème et le régler. Quand elle n'arrivait pas à faire quelque chose, c'était qu'il y avait un problème à solutionner.
Hiiagara la regardait fixement, comme attendant une réaction de sa part. La gameuse ne savait pas trop ce qu'il attendait d'elle, en vérité. Mais en l'observant à son tour, elle ne pouvait que remarquer à quel point son hôte était raide, comme figé. Il avait encore mal de sa bagarre de la veille... Sans trop y prendre garde, elle se mordilla la lèvre. C'était plus sérieux qu'il ne l'avait laissé échappé avant sa sieste.
Lorsque le médecin parla à nouveau, elle chassa ses pensées parasites.
« Je ne sais pas vous, mais j’ai toujours cette impression étrange d’avoir en moi comme une entité douée de sa propre volonté. Mon pouvoir me répond et me transmet ses réactions comme s’il était un gardien de mon propre corps. Parfois, il contredit mes dires ou mes gestes. Mais je suis le seul à le ressentir. Vous n’avez pas cette sensation vous aussi? »
Miya n'était au courant de ses pouvoirs que depuis deux jours. Mais déjà, elle pouvait en effet sentir qu'il se rebellait à l'intérieur pour une raison inconnue. Dès qu'une émotion trop forte l'atteignait, elle le sentait gronder à l'intérieur d'elle sans qu'elle puisse rien y faire. Et l'explication de Hiiagara, sur le fait que son esprit était comme une digue pouvant le retenir... Ah lala, il avait sans doute raison, mais elle était du genre très distraite dans la vie, elle risquait donc d'avoir beaucoup de mal à rester concentrée assez longtemps pour contenir son pouvoir.
Soupirant face à la tâche qui l'attendait, elle répondit simplement:
« Je comprends ce que vous voulez dire.. J'ai aussi cette impression. »
Elle regarda un instant à travers la vitre, comme pour ordonner ses pensées avant d'ajouter:
« Si on veut s'entraîner ensemble, il faudra le faire dans un endroit où il y a de l'eau pas loin et pas trop d'herbes sèches... Au cas où. »
Sur ce, elle sourit doucement. À bien y songer, la plage était une bonne idée également. Le sable pouvait aussi servir d'extincteur en cas de feu. Et avec l'eau tout autour d'eux, il y avait bien moins de risques. Si elle laissait déchaîner le vent, elle pourrait forcer l'eau vers la grève. Enfin, si elle arrivait à faire ce qu'elle voulait de son pouvoir.
Elle prit une nouvelle gorgée d'eau, réfléchissant, jusqu'à ce qu'une idée vienne effleurer son cerveau.
« Par contre, euhm... Je ne pourrai pas rester chez vous indéfiniment. Il faudrait que je trouve un endroit où loger, au moins temporairement... »
Elle ne pouvait pas abuser de l'hospitalité de Hiiagara, d'autant qu'il avait sa vie propre et tout ça... Sans compter que vivre avec quelqu'un qu'on ne connaissait que depuis une journée, c'était trop étrange. Bien qu'elle aimait sa compagnie, elle désirait avoir son endroit à elle, qui lui serait propre. Le médecin avait mentionné une ville étudiante, elle devrait probablement y emménager. Si elle voulait poursuivre ses études.
Il lui était assez difficile de se concentrer avec la douleur qui lui lacérait les côtes. Sa blessure saignait-elle de nouveau ? Il avait oublié de remettre une compresse ce matin, quel idiot ! Mettant une main au niveau de sa blessure, prétextant vouloir défroisser les plis de sa chemise noire, il sentit un liquide poisseux qui commençait à coller au tissus. Quel con ! Heureusement qu’il avait eu bonne conscience de mettre du sombre. Refermant son poing pour éviter que Miya ne voit les tâches cramoisies sur sa paume, il se frotta les yeux avec l’autre. La fièvre risquait d’arriver rapidement, il devait tenir bon.
« Votre logement, vos études, vos occupations… Je vous ai dit qu’on allait avoir pas mal de choses à faire ce matin. Maintenant je cerne un peu mieux ce qui nous attend. Le plus urgent pour vous, c’est de trouver un petit travail : tous votre argent est désormais convertit sous la seule monnaie de cette île, y compris celui de votre compte bancaire. Mais vous ne pourrez vivre sur vos réserves indéfiniment. Quant au logement, la citée étudiante doit fournir des appartements à ses élèves. Je sais qu’on est très bien ici, mais je ne suis pas un colocataire idéal. Je brille souvent par mon absence. »
S’autorisant un léger rire, il se releva et partit vers la salle de bain, tout en continuant à parler. Il aborda le thème des pouvoirs et du secret à garder. Il ne savait pas grand-chose là-dessus mais une chose était sûre : les Dieux et les Déesses voulaient retrouver leur descendant et les regrouper. Comble du malheur, ils en faisaient partit. Quelque chose avait dû retenir leur attention, et ce n’était pas qu’une question d’équilibre. La ville basse parlait ainsi de beaucoup d’intrigues et d’événements mystérieux. Si elle voulait progresser au milieu de ce capharnaüm, ajouta-t-il, elle devait avant tout se trouver des amis, et une situation confortable malgré son changement de vie.
« C’est votre seule chance de reprendre votre existence de Demi-dieux. Une vie équilibrée vous donnera assez de ressource pour combattre la réalité. Et trouver la sérénité nécessaire à la maîtrise de votre pouvoir : le vent. Un très beau don si vous voulez mon avis.»
Tout en parlant, il s’était réfugié dans la salle de bain. Laissant la porte entrouverte pour que ses mots puissent atteindre les oreilles de Miya sans problème. Il enleva sa chemise et détailla sa blessure dans le miroir. L’estafilade dont il était affublé ne mesurait pas plus de cinq ou six centimètres. Elle flanquait la droite de son thorax de façon verticale, légèrement inclinée. La peau tuméfiée tout autour prenait des couleurs violacées et jaunâtre. Un très mauvais point pensa-t-il. En revenant, il ne s’était pas souvenu d’une plaie aussi importante. Il sortit de sous le lavabo de quoi désinfecter et bander la plaie. Seul, c’était une situation délicate. « Les médecins sont toujours les moins bien soignés de notre histoire ». Les paroles de son ancien collègue lui revinrent en tête. Diable ! Avait-il un jour eu tort dans sa vie ce vieux filou ? Qu’est-ce qu’il lui manquait !
Lui-même surpris par la sensibilité de sa blessure, il serra les lèvres mais ne put étouffer un grognement qui résonna dans la salle d’eau. Son invitée lui avait-elle répondu ? Il n’en savait rien. Ses oreilles sifflaient étrangement. Deux heures de repos ce n’était peut-être pas assez finalement ? Sentant une sueur froide sourdre sur son front, il s’agrippa au lavabo. Respirant calmement, il analysait ce qui lui arrivait. La réponse fut presque immédiate : asthénie et hypoglycémie. Tourner au café et au whisky était tout sauf conseillé.
Relevant la tête, il se demanda combien de temps il venait de passer à tergiverser intérieurement.
La passion emporte la raison.
Miya Hisakawa 8 ★ - Thief
Date d'inscription : 06/09/2016 Occupation : Étudiante, employée du café étudiant Sexualité : Hétérosexuelle Messages : 559
Carte de Jeu Double Compte: Deuxième Magie: Non débloquée
Sujet: Re: Juste pour une nuit - [PV Miya] Lun 26 Sep 2016 - 16:45
« I can almost see, through the dark, there's a light... »
Juste pour une nuit
Bon, définitivement, Hiiagara n'allait pas bien du tout même s'il essayait de le cacher. Sa douleur était visible sur son visage et il était d'une pâleur à faire peur. Miya fronça à nouveau les sourcils, le regardant fixement, à l'affût du moindre souci.
« Votre logement, vos études, vos occupations… Je vous ai dit qu’on allait avoir pas mal de choses à faire ce matin. Maintenant je cerne un peu mieux ce qui nous attend. Le plus urgent pour vous, c’est de trouver un petit travail : tous votre argent est désormais convertit sous la seule monnaie de cette île, y compris celui de votre compte bancaire. Mais vous ne pourrez vivre sur vos réserves indéfiniment. Quant au logement, la citée étudiante doit fournir des appartements à ses élèves. Je sais qu’on est très bien ici, mais je ne suis pas un colocataire idéal. Je brille souvent par mon absence. »
Miya ne faisait plus trop attention à ce qu'il disait, trop préoccupée par son état de santé. Elle entendait et comprenait, mais elle ne s'attarda pas sur ses paroles. Elle se fit simplement la réflexion que son hôte n'irait nul part dans cet état, même si elle devait le ligoter à son lit.
Même son rire semblait crispé et Miya ne put s'autoriser même un sourire. Encore une fois, elle sentait l'air crépiter au bout de ses doigts sans qu'elle puisse rien y faire. Mais c'était bien le dernier de ses problèmes pour le moment!
Alors qu'il se levait pour rejoindre la salle de bain, il continuait de lui expliquer tout un tas de choses qu'elle écouta d'une oreille distraite. Elle essayait de percevoir le moindre signe de détresse plus profonde dans la voix du médecin, pour lui venir en aide le cas échéant. L'une des seules paroles qui parvint à la sortir de sa concentration, c'était lorsqu'il aborda l'importance de se faire des amis.
Les épaules de la gameuse s'abaissèrent d'un coup et son air déjà sombre s'accentua. Se faire des amis... Elle avait mis des années à se faire un seul ami! Un seul! Elle n'était vraiment pas douée pour ça... Ce n'était que grâce à lui qu'elle avait pu lier une amitié avec d'autres personnes et même éventuellement se faire un copain. Mais ça avait prit tous les efforts du monde, Miya ne faisant pas confiance facilement. Rien que l'idée de recommencer la déprimait.
« C’est votre seule chance de reprendre votre existence de Demi-dieux. Une vie équilibrée vous donnera assez de ressources pour combattre la réalité. Et trouver la sérénité nécessaire à la maîtrise de votre pouvoir : le vent. Un très beau don si vous voulez mon avis. »
Il n'avait pas conscience qu'au fur et à mesure qu'il parlait, l'étudiante se sentait de plus en plus mal. Une vie équilibrée! Bon sang! Bonne chance! Avait-elle déjà eu une vie équilibrée? Très peu de temps à vrai dire et ce n'était que grâce à son meilleur ami. Maintenant qu'il n'était plus là, comment pourrait-elle y arriver? Son coeur descendit dans le fond de son estomac alors que les sombres pensées tourbillonnaient dans sa tête.
Elle fut interrompue dans ses réflexions par un grognement sourd, étouffé. D'un bond, elle fut sur ses pieds et se précipitait vers la salle de bain.
Hiiagara était appuyé contre le lavabo, pâle comme la mort et une très vilaine blessure lui barrait le torse. Il était en sueurs, signe clair d'infection et il semblait sur le point de s'évanouir. Inquiète, elle s'approcha de lui et posa une main sur son épaule.
« Vous n'irez nul part aujourd'hui. »
Elle le força à s'asseoir sur la cuvette des toilettes avant de retourner dans la pièce à vivre. Elle reprit le bol qu'elle avait utilisé plus tôt et y versa des céréales. Il n'avait pas mangé depuis des heures, ça n'était pas bon du tout. En passant, elle attrapa la serviette sur sa chaise et revint dans la salle de bain, lui fourrant le bol dans les mains.
« Vous allez manger. »
Ce n'était clairement pas une suggestion. Elle le lui fit d'ailleurs bien comprendre en le regardant fixement dans les yeux, plus sérieuse que le pape. Il n'allait pas sortir d'ici sans avoir avalé quelque chose.
Elle prit la serviette et l'imbiba complètement d'eau froide avant de l'essorer. Elle la plia en deux et la posa dans son cou, pour l'empêcher de s'évanouir.
« Bon, maintenant, regardons ça. »
Elle prit d'un geste vif la bouteille de désinfectant et une compresse afin d'en mettre dessus et s'accroupit devant le médecin. Miya n'avait rien d'une infirmière, mais rien qu'à voir la couleur de la blessure, elle se doutait qu'elle devait s'être infectée. Soupirant devant le manque de prudence de son hôte, elle entreprit de désinfecter doucement la plaie, tapotant légèrement, très délicatement afin de ne pas trop lui faire mal.
Totalement concentrée sur sa tâche, plus rien d'autre n'avait d'importance maintenant. Il avait prit soin d'elle la veille, elle lui rendait la pareille aujourd'hui.
Le mal de chien ! Hiiagara sentait couler en lui la puissance de son pouvoir en même temps que la douleur. Il réagissait brutalement à la sensation, crépitant d’impatience d’aller détruire le mal qui s’emparait de son enveloppe charnelle. Autrement dit : lui-même. Miya l’aida à s’assoir. Il n’entendait que vaguement ses paroles, perdu dans un maelstrom de sensations et de couleurs vives. La salle éclairée au néon blanc rendait les choses encore plus difficiles pour lui. Elle lui tendit le bol remplis de nouveau de céréales. Dans un grognement plaintif, il l’accepta, mettant un moment pour commencer à grignoter. Prenant sur soi le fait d’être secouru pour une erreur stupide, il n’émit aucun commentaire lorsqu’elle commença à laver et panser la plaie. Le visage fermé, il soupira et se mordit les lèvres lorsqu’elle appuyait trop fort.
Le décor avait cessé de tourner, redevenant net. Il savait que ce n’était que passager. Il allait lui falloir une meilleure dose de sommeil. Penchant sa tête vers la blessure, il observa sa protégée s’en occuper. Elle semblait paniquée. Non, pas vraiment en fait. C’était de la concentration. Une détermination qui bouillait aussi en elle. Il arriva presque à déceler une pointe de vent émaner de son corps. Où était-ce encore ses sens qui le trompaient ? Il ne saurait dire. La mâchoire pâteuse, il n’y avait que pour seul bruit celui des voitures dans la rue, et l’ampoule qui crépitait dans la pièce d’eau.
Le temps lui parut long, interminable. Il n’avait pas l’habitude qu’on le touche. C’était plutôt le contraire qui se passait en fait. Déformation professionnelle ? Sans doute ! Mais ce n’était pas non plus un enfant de chœur. Bien que ses très jeunes années fussent agréable et tout à fait banales, le reste ne l’avait pas moins forgé en une sorte de machine blasée, indifférente. Il le fallait. Se protéger d’une carapace d’acier pour résister aux horreurs qu’il avait pu apercevoir dans les bas-fonds de Hong-Kong. Son vieux collègue l’appelait tout simplement : la cape. Celle que l’on doit vêtir pour sauver des vies… Et aussi annoncer qu’on ne pouvait pas la garder.
Lorsqu’elle eut finit, il la remercia d’un signe de tête. Allait-elle le gronder pour son comportement idiot ? Franchement, il le méritait. Surtout qu’il ne lui avait pas dit toute la vérité. Avait-elle besoin de le savoir ? Si elle ne le questionnait pas encore, sûrement que non. Et puis c’était mieux pour elle.
« Je vais aller… Me reposer, mh. »
Il tenta de se soulever, mais ses jambes le trahissaient. Il accepta l’aide de l’invitée pour le traîner jusqu’au lit. Le résultat de son soin était amateur, mais suffisant. Il lui apprendrait de toute façon ce genre de premiers soins si elle le fréquentait à nouveau. Remerciant Miya, il lui adressa un sourire franc, sincère. Son pouvoir lui-même s’étonna de sa réaction.
« Prenez le temps d’appeler vos parents. Je crois en avoir pour un petit moment, mh. Et si vous voulez filer, les clés sont sur la porte, toujours. »
Allongé, il sentit de nouveau la sueur perler à son front. Déglutissant avec difficulté, il tenta de fermer les yeux. Si sa connaissance voulait lui tenir causette, il aurait du mal à lui rendre la réplique. Sinon, il allait plonger dans un sommeil agité, et peu rêveur.
La passion emporte la raison.
[/color][/i][/b]
Miya Hisakawa 8 ★ - Thief
Date d'inscription : 06/09/2016 Occupation : Étudiante, employée du café étudiant Sexualité : Hétérosexuelle Messages : 559
Carte de Jeu Double Compte: Deuxième Magie: Non débloquée
Sujet: Re: Juste pour une nuit - [PV Miya] Mer 28 Sep 2016 - 5:25
« The best bridge between despair and hope is a good night's sleep. »
Juste pour une nuit
Bon sang, pourquoi ne lui avait-il pas dit qu'il s'était blessé aussi gravement? Miya n'avait vu que la plaie sur sa joue et avait supposé que le reste n'était que de simples courbatures. Foutu orgueil d'homme, pensa-t-elle d'un air sombre. Et lui, il n'avait rien fait pour cette blessure? Il avait prit soin de sa joue mais pas de ses côtes? Mais quel crétin! Tu parles d'un médecin!
Mais bon, pour l'heure, ce n'était clairement le moment de lui faire la morale. Il était au bord de l'épuisement total. D'ailleurs, lorsqu'il essaya de se lever, il vacilla de suite et la gameuse dû lui venir en aide pour le mener jusqu'à son lit. Il la remercia d'un sourire vibrant, sincère. Miya lui répondit seulement d'un hochement de tête, trop surprise pour réagir proprement. Inexplicablement, son don s'intensifia d'un coup et elle dû cacher ses mains derrière son dos pour ne pas qu'il le voit.
« Prenez le temps d’appeler vos parents. Je crois en avoir pour un petit moment, mh. Et si vous voulez filer, les clés sont sur la porte, toujours. »
Ooh, elle se souvenait vaguement qu'il avait mentionné les clés, hier soir, mais elle n'avait pas compris pourquoi. Maintenant tout était clair.
Sauf qu'il était hors de question qu'elle "file" en le laissant tout seul dans cet état! Il n'était même pas fichu de s'occuper de lui-même! Des plans pour qu'elle le retrouve mort la prochaine fois! Il pouvait toujours rêver. Sans compter qu'elle n'avait nul part où aller de toute façon...
Mais bon, elle ne lui dit rien de tout ça, il ne s'en souviendrait peut-être même pas à son réveil. Ou même, il n'aurait pas entendu. Donc.. Elle se contenta de sourire et avant de refermer la cloison, elle dit simplement:
« Reposez-vous bien, cette fois. »
Une fois de nouveau laissée à elle-même, elle soupira. Elle se demandait assez à qui s'était frotté Hiiagara pour récolter de pareilles entailles. En tous cas, une chose était certaine, ça ne lui donnait guère envie d'aller explorer la ville.
Poursuivant ses réflexions, elle retourna dans la salle de bain histoire de faire un peu de rangement. Elle jeta les compresses utilisées pour nettoyer la plaie et rangea la bouteille. Prenant la serviette imbibée d'eau, elle l'essora une dernière fois avant de l'étendre sur le porte-serviette afin qu'elle sèche. Mouais, ça risquait de prendre un sacré moment.
Hum... Elle regarda ses mains un instant, réfléchissant. Et si...? Nah, ce serait dangereux. Mais... quand même... Elle pourrait tout de même essayer? Elle ferma les yeux afin de se concentrer au maximum sur ses émotions. Peut-être pourrait-elle réussir à provoquer volontairement le phénomène..? Elle resta de longues minutes ainsi, à repenser à ces derniers jours. La mort de sa mère, la première utilisation de son don, l'étreinte de son père.. Et puis son enlèvement, la plage, la discussion avec Hiiagara...
Au fur et à mesure qu'elle s'immergeait dans son esprit, elle sentit le vent tourbillonner à l'intérieur de sa poitrine, cherchant à s'échapper. Elle ne s'était même pas rendue compte qu'elle s'était mise à pleurer pendant le processus, trop concentrée. Et puis, d'un coup, une bourrasque de vent la fit chanceler, brisant d'un coup son momentum. Elle s'agrippa au porte-serviette afin de ne pas tomber. Aussi vite que le vent était apparut, il s'en était allé, sans grand effet. Le tissu humide s'était envolé sous la rafale, mais restait tout aussi trempé.
Avec un soupir, Miya le remit à sa place avant de quitter la pièce. Cet essai l'avait fatiguée, mine de rien. S'appuyant encore contre la fenêtre, elle chercha dans sa poche le téléphone emballé et l'observa un moment, l'estomac noué d'appréhension. Elle n'était pas certaine d'être prête à passer cet appel. Elle avait tellement de questions, dont certaines qu'elle ne pourrait pas poser... Et puis, sa situation était si précaire encore! Comment pourrait-elle rassurer son père? Que devait-elle inventer comme mensonge à sa soudaine disparition? Ses pensées étaient trop brouillonnes pour qu'il en résulte quoi que ce soit de constructif.
L'air las, elle reposa le téléphone sur la table avant de se diriger vers ses bagages, d'où elle sortit une console de jeu portable ainsi que des écouteurs, afin de ne pas déranger Hiiagara. Jetant un oeil à la cloison, elle hésita un moment. Elle n'était pas certaine du tout que ses premiers soins soient suffisants d'autant que la plaie avait l'air infectée et qu'il faisait de la fièvre. Il aurait été plus sage qu'il prenne un antibiotique...
« Et puis zut. »
Elle ouvrit lentement la cloison pour ne pas le réveiller. L'observant un moment, il ne semblait pas en détresse quelconque. Il dormait comme une bûche.
Miya s'installa sur le sol, près du lit pour s'y accoter le dos. S'il y avait un soucis, elle serait tout près, il pourrait l'avertir. Enfin, si son orgueil ne l'empêchait pas!
Elle mit un des écouteurs et démarra la console. C'est avec un long soupir de soulagement que la jeune femme retrouva enfin quelque chose de connu. L'écran qui s'allumait et la musique l'avertissant qu'elle pourrait bientôt jouer lui fit le plus grand bien du monde. Instantanément, elle se détendit.
Elle joua un long moment, ne faisant plus attention au temps qui passait. À intervalles réguliers, elle jetait un oeil à son hôte pour s'assurer qu'il allait bien. Rien à signaler pour l'instant.
Miya ne savait pas combien de temps s'était écoulé lorsque ses paupières commencèrent à papillonner. Son essai à la magie l'avait fatiguée et elle n'était guère connue pour sa grande réserve d'énergie... Elle mit son jeu sur pause, refermant l'écran et se tourna sur le côté pour poser sa tête sur le matelas derrière elle.
« Juste... quelques minutes... »
Et elle s'endormit à son tour, abandonnant sa console sur ses genoux, les bras repliés sous sa tête comme oreiller. Rien ne pouvait empêcher Miya Hisakawa de dormir et la sieste, après les jeux vidéos, était son sport de prédilection. Juste quelques minutes... Hum?
Etourdit, Hiiagara ouvrit les yeux. Il avait du mal à comprendre où il était et ce qu’il fichait là, avant que ses côtes ne recommencent à lui faire mal. Péniblement, il se mit en tailleur sur le matelas, le regard sombre. Son pouvoir commençait déjà à l’engueuler du manque de prudence dont il avait fait preuve ces dernières vingt-quatre heures. Il remuait dans son ventre, comme pour lui faire peser le poids de sa culpabilité. Quel enquiquineur celui-là ! Portant un examen rapide sur la pièce, il découvrit Miya endormie, tête contre la bordure du lit. Elle avait sorti une console portable puis s’était manifestement assoupie. Niveau hyperactivité, elle devait être en deçà de la norme. Grognant, il se trainât jusqu’à l’armoire pour prendre un nouveau haut. Avec peine, il enfila une chemise grise, puis se rassit. Etirant ses muscles, il prit le temps de prendre un blouson pour couvrir sa protégée. On devait être en milieu d’après-midi, mais l’air se rafraichissait vite, surtout dans l’habitation. Aucun chauffage ne fonctionnait en même temps.
Sortant discrètement de la chambre, il nettoya un peu le bordel et s’occupa de passer quelques messages sur son propre téléphone qu’il cachait dans sa poche. Fumant doucement ses industrielles, il avait beaucoup de travail à abattre, et des obligations à satisfaire. Veillant à ce que Miya soit toujours endormie, il ouvrit l’une des caisses et compta les enveloppes entassées dedans. Il devait y en avoir pour bien deux cents billets. Un début de fortune pour ce qu’il comptait faire ! Entreposer là les biftons ne lui procurait aucune crainte. Qui se soucie des marginaux ? Toutes les autres contenaient du matériel de soin bon marché. Un excellent produit au marché noir, qu’il avait du mal à écouler. Mais bientôt le temps viendra où les affaires reprendront vite. Il n’avait pas encore les contacts, c’était tout ! Pensant marcher de nouveau dans les traces de son ancien collègue, sa mission première était d’aller dans la rue pour soigner les gens. Mais son pouvoir était en désaccord avec sa démarche, il le sentait. Rien ne marchait comme prévus, en exemple la nuit d’avant. Sa personne n’était pas la bienvenue, mais il allait devoir bâtir son nid. De gré ou de force !
Il revînt ensuite dans la chambre, s’asseyant en tailleur sur le matelas. Jetant un regard inquisiteur à Miya, il l’observa dormir comme si de rien n’était. C’était agréable au moins d’avoir un spectacle paisible à contempler. Il devrait acheter un chat, cela le relaxerait non ? Son pouvoir se moqua intérieurement de lui. Une gerbe d’étincelle et la pauvre bête finirait en torche mobile. Il ne voulait pas courir le risque que cela arrive.
Avec un peu de curiosité, Hiiagara se pencha vers la console. Tout type de jeu virtuel était une sorte d’énigme pour lui. Il n’avait jamais demandé quoi que ce soit dans le genre à ses parents, et préférait clairement passer son temps dehors à se faire de nouvelles connaissances. Se rapprochant du bord, sa tête près de celle de Miya, il étudia sous tous les angles l’instrument. Tenté d’appuyer sur le bouton, il tendit un doigt, pressant le premier venu…
La passion emporte la raison.
Miya Hisakawa 8 ★ - Thief
Date d'inscription : 06/09/2016 Occupation : Étudiante, employée du café étudiant Sexualité : Hétérosexuelle Messages : 559
Carte de Jeu Double Compte: Deuxième Magie: Non débloquée
Sujet: Re: Juste pour une nuit - [PV Miya] Jeu 29 Sep 2016 - 6:16
« The best bridge between despair and hope is a good night's sleep. »
Juste pour une nuit
Miya dormait trop bien, même si sa position n'était pas idéale. Le matelas était moelleux et rien que le fait qu'Hiiagara soit tout près réchauffait la pièce. Son pouvoir résonnait étrangement avec le sien, comme s'ils étaient en symbiose. C'était bizarre mais la gameuse avait tellement autre chose en tête qu'elle essayait de ne pas trop s'en préoccuper pour l'instant.
Elle faisait par contre un rêve assez inhabituel. Elle se trouvait au bord d'un volcan qui se préparait à entrer en éruption, mais inexplicablement, elle n'avait pas peur et n'essayait même pas de fuir. Elle restait simplement là, à observer la lave en fusion bouillonner, éclater par moments et dont le niveau ne cessait de monter, sans que l'étudiante ne cherche à l'éviter. Comme si elle était paralysée par l'étonnant spectacle auquel elle assistait et qu'il y avait une force magique à l'oeuvre afin de la protéger des brûlures.
C'est un souffle chaud sur son visage qui la tira doucement de son sommeil. Ouvrant un oeil, elle constata que le médecin était penché au bord du lit, fixant ses genoux. Hum? Qu'est-ce qu'il faisait..? D'un coup, les dernières volutes de son rêve s'échappèrent de sa mémoire alors qu'elle retombait sur terre.
Il était tellement proche d'elle qu'elle aurait pu lui faire un bisou sur la joue sans même bouger, ou presque. Il semblait très concentré, comme intrigué. D'une voix pâteuse, encore à moitié dans les vapes, elle lâcha doucement:
« Qu'est-ce que vous regardez..? »
En même temps qu'elle prononçait la phrase, elle entendit le son familier de sa console dans son oreille. Hun? Avait-elle accidentellement appuyé sur un bouton?
Non. Définitivement pas. Hiiagara avait tendu la main pour atteindre l'appareil, comme fasciné, et l'avait remis en marche. Amusée, Miya se repositionna le dos contre le matelas et reprit l'objet dans ses mains, le tendant vers le médecin pour qu'il puisse voir.
« Vous n'êtes pas familier avec ce genre de choses, hum? Je l'avais deviné. »
Instinctivement, elle avait eu l'impression qu'il n'était guère à l'aise avec tout ce qui touchait la technologie et il avait plus ou moins confirmé ce qu'elle pensait quand elle avait parlé de ses études. Il semblait à des années lumières d'elle et, bien qu'elle devina qu'il était plus âgé qu'elle, il ne l'était certainement pas assez pour ne pas avoir grandit avec les nouvelles technologies. C'était peut-être tout simplement que ça ne l'intéressait guère. Enfin, jusqu'à présent parce que là, sa curiosité l'avait trahit. Elle sourit à cette pensée. C'était mignon. Ça avait un côté enfantin, la curiosité, qui était toujours beau à voir chez les autres. Comme un restant d'innocence qui persistait, résistait à la sagesse de l'âge adulte. C'était précieux, à son avis. Enfin, quand ça ne tournait pas à l'obsession malsaine, bien sûr.
Surpris et gêné de s’être fait prendre en plein milieu de son acte de curiosité, il essaya de ne rien laisser paraître, conservant son air neutre habituel. Avec un intérêt tout à fait porté, il s’amusa à appuyer sur quelques touches de la console avant de se remettre en tailleur sur le lit. Il se frotta la nuque, faisant la moue. Ce genre de technologie lui était tellement lointaines ! Ces dernières années passées au milieu des pires rejets d’immondices de la société, l’avaient exilé pas seulement dans un monde cruel et insensible, mais aussi dans le passé. Le progrès ne signifiait que peu de choses à ses yeux, mis à part en fournitures médicales dont il était friand.
« Vous êtes plutôt perspicace pour une jeune demoiselle souvent endormie, mh ? »
Il eut un sourire. Pensant réellement ce qu’il disait, son pouvoir approuva en faisant monter imperceptiblement sa température corporelle. Il commençait à apprécier Miya : les personnes possédant un esprit d’analyse se révélaient très souvent efficaces et intéressants. Mais il lui fallait plus pour l’impressionner.
S’étirant avec précaution et palpant sa plaie, il fit une grimace. Elle ne se soignerait pas immédiatement, mais au moins le sommeil l’avait sorti de son état d’engourdissement.
« Merci. »
Grogna-t-il à l’attention de son invitée. Son égo avait pris un sacré coup à cause de ce stupide incident. Il n’aimait pas qu’on l’aide et préférait toujours se tirer seul d’affaire. La confiance n’était pas la question, il s’agissait surtout d’une fierté personnelle. Une fierté totalement injustifiée et débile que le reste, mais que pouvait-on y faire ? On ne se refait pas ainsi du jour au lendemain.
« Et désolé, mh. Ce n’est pas dans mon habitude d’être aussi peu vigilent. Je vous fais perdre un temps sans doute précieux. »
Il se frotta les yeux. Toujours sur le lit, il n’arrivait pas à trouver la force de se lever. Du moins pas tout de suite. A quoi pouvait bien penser sa protégée ? Et surtout que voulait-elle faire ? Il se savait d’un ennui mortel en dehors de son travail qui était sa principale raison de vivre. L’aventure et l’adrénaline de quelques découvertes ou urgences étaient les pics d’activités de sa vie. Lorsque venait un moment de repos, il se relâchait complètement, devenant un autre homme. Limpide, neutre, sans relief.
Son pouvoir grogna comme si il se moquait de ses propres pensées. Il se promena le long de tous ses membres, s’accrochant finalement à sa poitrine comme le ferait les flammes dans l’âtre d’une cheminée. Lui au moins semblait serein, et n’avait aucun problème d’amour propre.
La passion emporte la raison.
Miya Hisakawa 8 ★ - Thief
Date d'inscription : 06/09/2016 Occupation : Étudiante, employée du café étudiant Sexualité : Hétérosexuelle Messages : 559
Carte de Jeu Double Compte: Deuxième Magie: Non débloquée
Sujet: Re: Juste pour une nuit - [PV Miya] Ven 30 Sep 2016 - 3:48
« We all need something to carry us trough, a helping hand. »
Juste pour une nuit
Hiiagara, malgré son air neutre et composé, était mal à l'aise de s'être fait surprendre, Miya pouvait le sentir. C'était léger, à peine perceptible, mais il s'était figé, juste un petit moment. Le médecin avait l'air d'avoir une sacré dose de fierté. La gameuse le laissa s'amuser un peu avec les commandes jusqu'à ce qu'il ne se rassoit sur le lit. Elle éteignit à nouveau l'écran et posa la console par terre tout en enlevant l'écouteur de son oreille.
« Vous êtes plutôt perspicace pour une jeune demoiselle souvent endormie, mh ? »
Miya sourit simplement. Les gens la sous-estimait souvent. Avec son air enfantin, on aurait pu croire qu'elle était immature, mais au contraire: elle savait se montrer très réfléchie et soupesait chaque décision ou chaque jugement avec soin. Malgré son manque d'énergie, elle était capable d'être extrêmement attentive aux autres, sans que ceux-ci ne le remarquent. Ça surprenait toujours les gens lorsqu'elle faisait des remarques justifiées. Comme s'ils s'étaient attendus à ce qu'elle n'écoute pas.
Posant sa nuque contre le matelas, elle observa ce que faisait son hôte. Il palpait sa blessure en grimaçant. Évidemment, c'était logique que ça fasse encore mal. Par contre, il était bien moins blême que dans la salle de bain donc... Elle espérait que ses soins aient été suffisants pour contrer l'infection...
« Merci. Et désolé, mh. Ce n’est pas dans mon habitude d’être aussi peu vigilant. Je vous fais perdre un temps sans doute précieux. »
Elle grimpa sur le lit à son tour, ses jambes repliées sous elle pour faire face à Hiiagara. Vu comment il avait grommelé ces mots, il n'était pas ravi d'avoir eu besoin d'aide. Ah, les hommes! Incapables d'admettre leurs faiblesses! Pour Miya, c'était peut-être bien ça, leur plus grande faiblesse! Accepter d'être aidé n'avait rien de honteux. Tout le monde avait besoin d'aide un jour ou l'autre, c'était juste normal. Il fallait l'accepter et aller de l'avant.
D'un air sérieux mais doux, Miya répondit simplement:
« Je fais ce que je veux de mon temps et aujourd'hui, c'était pour rendre service à quelqu'un qui m'a sortie d'un sacré pétrin. Ne vous en faites pas pour ça. »
Elle ne comprenait pas réellement l'expression "perdre du temps". On ne perdait pas du temps, on le vivait, quoi qu'il arrive, non? Quoi qu'on en fasse, on l'utilisait à son maximum. Pour l'étudiante, rien n'était une perte de temps si on se donnait la peine de faire quelque chose. Quand on décidait de prendre le temps de faire quelque chose en particulier, c'était que c'était important. Voilà tout.
D'un sourire, elle tenta d'expliquer sa pensée au médecin:
« Aucun temps n'est perdu, il est simplement utilisé. J'ai utilisé le mien comme bon me semblait. Si j'avais jugé que ce n'était pas important, je ne l'aurais pas fait. »
Miya avait comprit avec le temps qu'elle avait vécu sa vie comme elle devait la vivre. Certaines personnes pensaient d'elle qu'elle n'avait pas assez profité de son temps, qu'elle était restée trop longtemps éloignée de tout et de tout le monde. Mais qu'en savaient-ils au fond? Pour eux, c'était peut-être insensé de vivre ainsi, mais pour la gameuse, non. Tout le monde était différent et elle avait simplement un rythme de vie plus lent que la moyenne. Et alors? Était-ce une mauvaise manière de vivre pour autant? Non, pas du tout. C'était son rythme à elle. Il ne convenait qu'à elle et à personne d'autre. Il fallait simplement accepter que tout le monde avait un rythme différent et essayer de faire avec. C'est tout.
Le regard de l'étudiante se perdit vers le torse du médecin, comme si elle essayait d'évaluer la blessure au travers de la chemise. Au bout d'un moment, elle finit par demander:
« Je ne sais pas si mes soins étaient corrects ou suffisants... Est-ce que l'infection a été enrayée? »
Il valait mieux qu'elle sache de suite. Elle ne voulait pas froisser davantage l'orgueil d'Hiiagara, mais elle préférait s'assurer qu'il allait bien, cette fois. Elle ne voulait pas prendre le risque de le voir à nouveau s'effondrer. Sans compter qu'il avait l'air d'avoir mal donc... Peut-être pourrait-elle lui apporter quelque chose pour le soulager. Enfin, s'il lui donnait des indications, elle ne connaissait rien aux médicaments. Hormis les cachets pour les maux de tête, Miya n'avait pas souvent eu recours à la médication. Heureusement!
« Aucun temps n'est perdu, il est simplement utilisé. J'ai utilisé le mien comme bon me semblait. Si j'avais jugé que ce n'était pas important, je ne l'aurais pas fait. »
A genoux devant lui, Miya l’observait, il en avait conscience. Fuyant son regard en prétextant examiner les murs, il fit une légère moue. La présence de la gameuse à proximité ne lui déplaisait pas. Mais intérieurement, son pouvoir rugissait de voir une inconnue trop proche de son hôte. Cela eut pour effet de décrocher un léger sourire au toubib. L’entité qu’il hébergeait était bien issue de la magie du feu. Jaloux, colérique, et diablement fougueux ! Qu’allait-il bien pouvoir en faire ?
« Je ne sais pas si mes soins étaient corrects ou suffisants... Est-ce que l'infection a été enrayée? »
Hiiagara haussa une épaule. Déboutonnant sa chemise, il inspecta la plaie devant sa protégée. Elle était vilaine, mais peu profonde. Et aucun pus ou corps étrangers ne s’étaient glissés entre les commissures. Ne serait-ce les bleus et la peau tuméfiée tout autour, elle n’avait rien d’alarmant. Mais le toubib devrait rester tranquille un bon moment. Pour un œil affûté, quantité d’autres cicatrices parsemaient sa peau pâle. Anciens vestiges de rixes ou simplement d’étourdissements du propriétaire, beaucoup se situaient au niveau du sternum et sur ses flancs. Il ne semblait pas en tenir compte, comme si le quotidien l’avait habitué à prendre des coups et porter ses marques.
« Je doute que l’on puise enrayer une infections comme on le ferait avec un canon automatique, mais vous avez fait le nécessaire, mh. Je devrais vous enseigner comment faire un bandage cependant. Ça vous sera peut-être utile à l’avenir qui sait ? »
Il trouva la force de lui sourire.
« Je suis bien content de vous entendre parler ainsi du temps. Au moins vous n’êtes pas oppressée par lui, ce qui est plutôt rare. »
Courir après les minutes, voir les secondes, excitait toujours le jeune homme. Comptabiliser chaque instant dans une course contre la montre le rendait vivant. Et bien qu’il aimât se montrer calme et serein devant tout le monde, il n’avait qu’en tête cette soif d’acquérir jours et heures à ses avantages.
S’étirant de nouveau, il se surpris à ne pas vouloir réellement bouger. Qu’allait-il faire désormais ? Il avait promis à Miya de l’aider pour ses débuts, soit. Mais était-il réellement utile pour elle ? Son travail l’attendrait demain, puis le soir. Et ainsi de suite. Au moins il ferait un effort pour qu’elle puisse bien débuter.
« Bon, pour être franc je ne sais pas trop par quoi commencer pour vous aider, mh. Aussi je me suis dit que ce sera à vous de décider quoi faire en premier, et je vous accompagne, d’accord ? Mes initiatives sont souvent trop foireuses. Risquer ma pomme m’est égal, la vôtre un peu moins. »
Il la fixa, se frottant le menton. Il était libre pour répondre à ses questions et l’aider. Même dans cet état.
La passion emporte la raison.
Miya Hisakawa 8 ★ - Thief
Date d'inscription : 06/09/2016 Occupation : Étudiante, employée du café étudiant Sexualité : Hétérosexuelle Messages : 559
Carte de Jeu Double Compte: Deuxième Magie: Non débloquée
Sujet: Re: Juste pour une nuit - [PV Miya] Dim 2 Oct 2016 - 0:19
« We all need something to carry us trough, a helping hand. »
Juste pour une nuit
Déboutonnant sa chemise, le médecin inspecta la plaie. Miya n'y connaissait rien, elle n'aurait pu dire si l'aspect de la blessure était rassurante ou pas. Par contre, elle remarqua que le torse d'Hiiagara était couvert de cicatrices, plus ou moins importantes. Elle fronça les sourcils, perplexe. Décidément, il n'avait pas une vie banale... Il le lui avait dit, lorsqu'elle l'avait questionné sur sa coupure à la joue, mais elle n'aurait jamais imaginé que ça allait aussi loin. Ils vivaient décidément dans deux mondes totalement différents... Enfin, moins maintenant...
« Je doute que l’on puise enrayer une infection comme on le ferait avec un canon automatique, mais vous avez fait le nécessaire, mh. Je devrais vous enseigner comment faire un bandage cependant. Ça vous sera peut-être utile à l’avenir qui sait ? »
Miya ne put s'empêcher de laisser échapper un petit rire à la remarque de son hôte. Il était sérieux, quand il parlait d'armes? Il ne connaissait pas toutes les significations du mot "enrayer", apparemment... rien que la plus violente d'entre toutes!
Par contre, son idée de lui apprendre les rudiments des premiers soins ne serait certes pas inutile. Enfin, bien sûr qu'elle espérait ne pas en avoir besoin, mais rien n'était moins sûr dans ce nouveau monde. Il fallait se montrer réaliste... Si elle pouvait être préparée au maximum, ce serait tant mieux. Elle hocha donc la tête.
« Je suis bien content de vous entendre parler ainsi du temps. Au moins vous n’êtes pas oppressée par lui, ce qui est plutôt rare. »
Ah ça... L'une de ses devises pourrait bien être "Rien ne sert de courir, il faut partir à point." Quand elle regardait la plupart des gens qui se hâtaient sans cesse, ne prenant jamais le temps de profiter d'un moment, elle trouvait cela infiniment triste. Certains pourraient dire que ça apportait une certaine intensité à la vie, mais pour elle, la lenteur pouvait être tout aussi intense. Et même plus profonde, également. Plus... vraie.
Alors qu'Hiiagara s'étirait, Miya se laissa tomber sur le côté pour reposer son dos endolori à cause de sa sieste assise. Elle étira ses bras également tout en fermant les yeux. Son dos craqua dans la manoeuvre et sa jupe remonta un peu. Elle tira dessus pour la replacer avant de reposer ses bras près de son visage.
« Bon, pour être franc je ne sais pas trop par quoi commencer pour vous aider, mh. Aussi je me suis dit que ce sera à vous de décider quoi faire en premier, et je vous accompagne, d’accord ? Mes initiatives sont souvent trop foireuses. Risquer ma pomme m’est égal, la vôtre un peu moins. »
Foireuses, on ne pouvait pas dire mieux hein! Avec les blessures qu'il avait récolté rien que cette nuit en faisant je ne sais quoi... Bref! Donner si peu d'importance à sa propre vie, c'était tout de même quelque chose... Il y avait des situations où cela valait la peine de mettre sa vie en danger, mais de là à ne pas s'en soucier du tout... C'était quelque chose que la gameuse ne pouvait pas vraiment concevoir.
Pour Miya, l'étape un lui semblait évidente. Trouver un endroit où loger, au moins pendant un moment. Elle ne pouvait pas rester indéfiniment chez Hiiagara! Il fallait qu'elle trouve un lieu bien à elle, et en attendant, au moins se prendre une chambre quelque part... Il devait bien y avoir des hôtels ou des trucs dans le genre, non?
Restant couchée en travers du lit, regardant son hôte, elle dit simplement, sans enfoncer le clou sur ses idées foireuses:
« Il faut commencer par me trouver un endroit où loger. Il n'y aurait pas un hôtel ou... quelque chose du genre dans le coin? »
La nuit dernière, Hiiagara lui en avait parlé, mais elle était tellement dans les vapes qu'elle ne se souvenait de rien du tout, pas même une bribe. L'information ne s'était tout simplement pas rendue jusqu'à son cerveau embrouillé.
Ensuite... Ensuite quoi? Elle irait probablement fouiner du côté de l'université, voir ce qu'ils avaient à lui proposer. Une fois que la question de ses études serait réglée, elle pourrait penser plus précisément à un endroit permanent où vivre et trouver un petit job. Heureusement, elle avait pas mal d'argent de côté, elle travaillait depuis au moins deux ans dans un cat café de Kyoto. Ça lui avait permit de pouvoir payer ses études seule, mais aussi de faire pas mal de réserves, puisque ses parents refusaient tout net qu'elle paye pension. "On peut au moins te payer le gîte et le couvert!" qu'ils répétaient sans cesse. Souriant tristement à ce souvenir heureux, elle enchaîna:
« Ensuite eh bien.. Je suppose que je devrai me rendre à l'université, pour savoir quoi faire. Le reste se décidera quand je serai fixée. »
Se retournant sur le dos, elle entoura son ventre de ses bras, ce qui fit involontairement ressortir sa poitrine, alors qu'elle regardait le plafond de la petite chambre. Songeuse, elle laissa le silence planer, réfléchissant à la tâche qui l'attendait. Une tâche colossale... Recommencer de zéro... Enfin, presque. Le bagage qu'elle avait accumulé au cours de sa vie resterait, bien sûr. Mais tout le reste était parti en fumée. C'était un autre deuil à faire.
Quand elle repensait à tout ce qu'elle laissait derrière elle..! Elle pensait à son père, bien sûr, mais aussi à son meilleur ami.. Celui qui l'avait sortit de la solitude dans laquelle elle s'était terrée si longtemps. Qui lui avait fait découvrir le monde, tranquillement, respectant son rythme. Elle lui devait tellement... Et peut-être qu'elle ne le reverrait jamais.
Sa gorge se serra et elle déglutit pour essayer de faire passer son malaise. Ça allait être difficile...
Captant le malaise de son invitée, Hiiagara n’émit aucune pensée. Tapotant sa poche, il caressa du bout des doigts le paquet de cigarette. Se refusant d’en allumer une dans la chambre, il se résigna à prendre quelques bouffées de nicotines. Pour l’instant du moins. Miya semblait prendre ses aises sur le matelas. Cela ne le dérangerait nullement, ne serait-ce son pouvoir qui continuait de protester. Il pouvait presque l’entendre rugir intérieurement : « C’est mon lit ! Tu n’as pas le droit ! » Devenait-il cinglé à penser de telles choses ? Il espérait que non. S’entraîner pour faire ressortir la bête qui sommeillait dans son thorax était la seule chose à faire pour mettre fin aux doutes.
« Il y a un hôtel à la périphérie de la ville. Je crois que les nouveaux et nouvelles comme vous sont bien accueillis. Ce n’est pas très loin de la grande ville, et de la plage il me semble. Vous aurez un chouette endroit pour loger vos premiers jours. Et l’odeur du tabac froid ne froissera plus vos narines, mh ? »
Restant toujours en tailleur sur la literie, il remua la langue dans sa bouche. Décrivant Miya distraitement du regard, il s’attarda à la capuche. Il y avait bien un monde qui les séparait tout deux. Elle était plus jeune, plus posée. Sans doute moins terre à terre que lui.
« Quand à vos études, je ne peux que vous souhaiter la bonne chance. Peut-être se reverra-t-on une fois que vous serez installée confortablement. »
Passant une main dans ses cheveux, il fut tiré de sa rêverie par son propre téléphone jetable. Ouvrant d’une main ferme le clapet, ses yeux se posèrent sur le message. Il s’agissait d’un rendez-vous pour quelques fournitures. Un projet bien banal qui allait attendre mais qui pouvait aussi lui coûter de sérieux ennuis dans les prochaines quarante-huit heures s’il ne se dépêchait pas. Répondant par un message des plus expéditifs, il fit rouler le portable dans sa main avant de le ranger. Bien que ses petites magouilles en ville lui procurait un semblant de raison de vivre et de s’aventurer plus loin dans les mystères de la métropole, il n’avait aucune envie en ce moment même de repartir. La quiétude était quelque chose qu’il goûtait toujours en solitaire. Se retrouver avec une présence non perturbante le plongeait dans un gouffre sentimental où se mêlait nostalgie et confort.
« Si un soir z’avez besoin d’aide ou même de compagnie hésitez pas. J’vous apprendrais l’art de la compresse et de la Bétadine comme ça. Vous me montrerez aussi comment on utilise une console, mon vieux collègue m’avait parlé de deux ou trois cartouches qu’il fallait que je touche absolument. »
Ouais. Sociabiliser un peu, pourquoi pas ? Et puis il avait promis, il faut toujours tenir parole. C’était plus qu’une question d’honneur, c’était se donner un équilibre. Voir jusqu’où les engagements avec les personnes pouvaient tenir. La confiance en quelque sorte. Cela n’indiquait aucunement d’être stupide bien sûr ! Les actes surpassent toujours les dires. Mais au moins avec Miya il ne s’attendait nullement à ce qu’elle lui fasse ressentir de la déception ou de la souffrance. C’était un point non négligeable.
Accueil 
