La religion n'est que l'intuition de l'univers | Pv - Faith Okawa

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Ce jour-là, il faisait beau. Les rayons du soleil embrassaient la fenêtre démasquant les particules de poussière virevoltant au dessus de la table-basse. Elle émergeait d'un lourd sommeil, endormie prématurément sur le canapé dans une couette douillette. Un bouquin jonchait le sol, les pages pliées et la couverture oscillant légèrement sous un courant d'air de source inconnu. Dix longues minutes s'écoulèrent pendant lesquelles elle tournait réfléchissant à l'utilité de se lever. Dix longues journées s'étaient écoulées durant lesquelles le manque la saisissait, la poussant à gerber dans les ruelles. Pitoyable. L'héroïne avait réussi à ruiner sa vie. Elle en venait même à se demander si ce monde était bien réel ou s'il n'était pas sujet à une fiction de son esprit. Je vais finir pas me faire interner. Finalement la raison l'emportait et elle finit debout, traînant mon corps las jusqu'à la salle de bain pour prendre une douche. L'eau chaude qui ruisselait sur son corps délassait chacun de ses muscles et la poussait à apprécier sortir de sa coquille de flemardise. Et pourtant, ses craintes étaient toujours-là, l'obsédant comme la peur en obsède certains. Elles se glissaient hors de la douche pour lui planter une aiguille dans le cerveau avant de se fondre dans l'obscurité. Les craintes, les phobies, les envies, elles nous font devenir paranoïaque. Après avoir rincé son corps, elle prit soin de s'occuper de ses cheveux, leur offrant un shampoing et un masque pour raviver cet éclat naturel terni par la négligeance. Au bout d'une trentaine de minutes, elle était propre, les cheveux encore légèrement humides caressant ses épaules et le corps enveloppé dans la vapeur de la douche. La vapeur laissait place à une serviette douce et moelleuse qui épongeait son corps en le préparant au passage du textile. Elle optait pour un jean large, un t-shirt en coton quelconque et une paire de baskets usées. Un regard dans le miroir. Le teint pâle, les traits tirés, les joues creusées, l'addiction ne semble jamais partir.

L'appartement était plutôt bien rangé. Elle se surprenait à pouvoir tenir une pièce aussi claire, propre, un lieu de vie sain malgré tout. En quelques mouvements ; elle fit entrer le soleil, ouvrant les rideaux, récupérait son porte-feuille, ses clés, qu'elle glissait dans la poche arrière de son pantalon et avalait un verre d'eau pour se réveiller un peu plus. Il me faut une occupation avant qu'il arrive. Sans réfléchir, elle s'élançait dehors, fermant la porte à clés et dévalant les escaliers. Aucune direction pré-établie, elle avait seulement besoin de marcher et d'oublier pour faire face au manque. Dehors il faisait bon. Quelques nuages gris tâchaient le ciel mais, le soleil perçait ceux-ci et une légère brise caressait ses cheveux humides. Les mains fourrées au fond des poches, elle se lançait dans le dédale de la ville avant de bifurquer pour les périphéries. Elle n'avait aucune envie de se fondre dans la masse indiciplinée des habitants de l'île cherchant à occuper leurs jours de congés. Mmmh, une petite balade en montagne, il n'y a que ça de vrai ! Elle observait plusieurs bâtiments logés dans la montagne à une altitude moyenne, sans doute possible à atteindre aux prix de durs efforts et elle s'élançait. Le sport était nommé comme une aide contre l'addiction aux substances illégales mais, elle n'en avait jamais été convaincue. D'autant plus que son endurance avait été affaiblie en même temps que le reste de son corps et elle se retrouva rapidemet essouflée. La sueur perlait sur son front, des mèches rebelles collant sa peau moite, sa respiration cyclait comme si une toile s'était logée dans son larynx et ses muscles cuisaient. À plusieurs reprises, elle dut s'arrêter, appuyée sur ses genoux pliés afin de pouvoir reprendre sa respiration et ensuite, la marche.

Au bout d'une heure, Jody voyait enfin les différents bâtiments se dessiner devant ses yeux ; elle était tout proche, pouvant presque toucher cette architecture particulière. Au premier regard, elle put déceler la nature des bâtiments : des temples. Ils ont une religion ici ? Ou peut-être un temple pour les bouddhistes, c'est totalement ce type d'architecture. Peu importait. Elle appréciait le vent qui caressait ses cheveux et notamment l'air frais à cette altitude ainsi que la vue. Les lourdes portes du bâtiment étaient ouvertes laissant entrevoir la salle d'accueil et notamment, des divans. Oh super ! J'ai carrément besoin de m'assoir. Hâtivement, elle franchit les portes du temple sans se poser de question pour se laisser choire, assise sur le divan, la tête basculée en arrière sur le dossier et les yeux mi-clos.

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La journée commençait alors, le temple était presque totalement terminé, sa construction avait été fort rapide, quand on y met le prix, tout est rapide. Son apparence était parfaite et sa dignité allait donc aussi l'être, c'est dans ce genre de détail que j'allais agrandir le cercle, ne pensez pas qu'une secte peut être dangereuse et montrer les dents sans la jouer finement, il faut, tromper les apparences. Au risque de poser une inutile et futile question, qu'est-ce qu'une apparence ? Sinon un masque qu'on met sur le visage d'un concept pour vous en faire croire autre chose.. Je me dis par exemple, -et vous n'aurez pas de mal à l'entendre- simple élévatrice et aide dans la découverte de connaissance nouvelle, mais, ces mots, ces lettres qui se collent pour former ce concept... Il est faux, idiot même, je ne cherche qu'à vous berner. Pourquoi donc voulez-vous vous éveiller intellectuellement ? La connaissance est inutile, certains raisonnements logiques nous amènent à la conclusion que la connaissance, puisqu'on ne peut jamais définir si elle est véridique ou non, ne fait que corrompre l'homme et est donc à bannir.

Nous en revenons donc à une question intéressante mes chers... Est-ce que ma fausse apparence vous corrompt, ou alors, elle ne fait que vous élevez dans un plus grand cercle d'intelligence par la notion d'expérience acquise ?

Je sortais alors du dernier bâtiment, et, en poussant la vieille porte en bois, une vision agréable vint chatouiller mes pupilles. Il était là, le grand et fier cerisier, ce n'était peut-être pas la saison mais je le voyais déjà, dans le futur, arborant ses magnifiques fleurs de cerisier, les laissant, tels des enfants arrivés à maturité... S'envoler, une beauté à la fois éternelle dans nos esprits et si éphémère... Quand mon regard se porte sur ce genre de chose, je ne peux que penser aux grands créateurs, qui est tout le contraire, une beauté éphémère dans nos esprits lorsqu'il nous apparaît... Mais une perfection infinie qu'il représente. Parfois, je me pose cette question, pourquoi donc nous avoir créés ? Pourquoi donc... Je me le demande, tout parait dénué de sens quand j'essaie de comprendre votre logique grand créateur, j'ai trouvé beaucoup d'indices sur vous, des petites paroles, qui viennent de partout et de nul part. Mais certaines sont trop dangereuses, je les ai scellées dans la bibliothèque et il est interdit de les lire.

Mes pas s'enfonçaient doucement dans la neige, laissant de visibles traces de ma demeure jusqu'au bâtiment principal, je voulais le voir, dans peu de temps, les fidèles pulluleraient à l'intérieur, étudiant le grand créateur et le cherchant dans leur esprit... Parfois, je me pose aussi cette question, quand je marche dans la neige et que mon regard se porte sur le bas de la montagne puis de l'horizon céruléen, pourquoi donc tous les peuples regardent vers le ciel ? Pourquoi, chacun croit, pourquoi la foi nous guide-t-elle autant hein ? Est-ce réellement un hasard, on peut y croire, mais moi, je n'aime pas le hasard, je crois aux causes et aux effets, au destin, en quelque sorte. Le Grand créateur a créé une ligne que l'on doit suivre, une rivière sur laquelle notre barque s'écoule doucement, se laissant porter. Mes pas se portaient maintenant sur le bois, et, tout en étant sur le côté du bâtiment, j'en entendis d'autre. Un curieux avait donc déjà trouvé les portes du saint lieu ? Il fallait que je soigne mon entrée, cela devait être percutant, qu'on voit toute la puissance intellectuelle s'émanant de mon être, tout le charisme presque céleste, l'aura pesante, l'illumination contagieuse ! Je marchais donc en direction des deux portes, je n'allais pas entrer dans le bâtiment mais juste resté dans l'entrée pour que la lumière derrière moi me porte encore plus dans une figure quasi-sainte. Ô Grand Créateur ~

<< C'était dans les montagnes argentées,
Nous chantions à la gloire du passé,
Tu nous entendais et souvent répondais,
Par de simple envol de fleur de cerisier. ~

Le hasard vous a mené jusqu'au temple, madame ? Enfin, si vous croyez au hasard... >> Un petit sourire vint se dessiner sur mon visage, un sourire satisfait et plein d'assurance, mais qui montrait tout autant un calme olympien.

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Le temple était calme, à croire qu'aucun fidèle n'y exerçait ses prières ou alors qu'ils étaient plongés dans un mutisme totale comme les moines tibétains. Ce n'était pas pour déranger la demoiselle qui appréciait ce calme plat, les yeux mi-clos et ses pensées se teintant d'extraordinaire avant d'être éprise de Morphée. Après cette marche difficile pour une personne en sevrage ; elle avait fini par succomber à la fatigue alors qu'elle était réveillée depuis seulement quelques heures. Son sommeil léger fut interrompu par une sorte de mantra, un psaume psalmodié par une jeune fille à la chevelure brune ravissante et aux vêtements lui donnant une certaine valeur. Jody aurait pu la qualifier de lolita gothique, ce qui la surprenait. Elle avait toujours imaginé les temples et autres source de religion comme des lieux sujets à des règles strictes qui nécessitaient une apparence neutre pour corrompre les manigances perfides qui s'y déroulaient. Elle est plutôt sexy pour une religieuse. Aucun doute sur son appartenance au temple, elle n'aurait pas débarqué en offrant ce pseudo-poème curieux si elle n'y était pas attachée. Les yeux plissés et la tête relevé, l'ancienne junkie la fixait sans ciller jusqu'à la fin de ses dires avant d'arcquer un sourcil. Le hasard ? Je m'en fou du hasard. Elle fit une moue pour première réponse avant de lever les yeux au ciel ou plutôt, au plafond, tâchant de trouver une réponse à cette fameuse question. À vrai dire, elle ne s'était jamais posé la question, ni sur le hasard, ni sur la religion ; avec des parents athés, elle n'a jamais cherché à en connaître plus dans ce domaine qui paraissait refléter la perfidie de ceux qui cherchaient le pouvoir ou une science inexacte dans laquelle les hommes se berçaient d'illusion. Pour elle, Dieu n'avait jamais existé, il n'y avait ni Bouddha, ni Satan, ni Vishnu ou autres bêtises. « Je ne crois pas au hasard, je suis plus pour la théorie du chaos finit-elle par déclarer avec un sourire amusé sur les lèvres. Après tout, si je n'avais pas besoin de sortir marcher un peu, je ne serais pas ici. Et j'avais besoin de marcher car j'ai fait une bêtise antèrieurement. Chaque acte entraîne une conséquence dans le futur, de près ou de loin donc, je ne crois pas au hasard affirma t-elle finalement avec fierté. »

Après avoir répondu avec tant de pertinence à son interlocutrice, elle s'intéressait un peu plus à celle-ci ; un grand sourire animait son visage et la lumière presque aveuglante traçait ses pas. On aurait presque pu croire à une apparition religieuse ou spirituelle. Non, mon esprit n'est pas assez futé pour me faire ce genre d'illusion. La drogue comme son manque pouvaient être facteur d'illusion visuelle et auditive mais, souvent positive ou effrayante. Pas sujette à l'ouverture d'esprit et ce genre de chose. Bien que l'apparence de la demoiselle avait quelque chose de positif dans ce tableau. « Et toi ? Tu crois au hasard questionna t-elle avant de se lever pour faire quelques pas vers elle et lui tendre une main à serrer. Chaque pas lançait des douleurs curieuses dans ses muscles, des courbatures qui les endolorissaient par avance. Jody enchantée, je suis arrivée sur l'île il y a peu. Tu es une... fanatique du temple ? Ou plutôt une adepte ? Je ne sais pas quel mot doit être employé avoua t-elle légèrement gênée. » Elle craignait d'avoir fait une bêtise. Les gens étaient souvent minutieux en terme de religion et perfectionniste, le moindre mot changeait tout le sens des phrases. La fraîcheur ambiante des bâtiments avait calmé sa chaleur corporelle et elle était bien maintenant, comme reposée par les quelques minutes de micro-sieste et elle se sentait particulièrement en forme. Le manque ne l'avait pas encore violenté, il disparaissait peu à peu mais reviendrait toujours pour lui planter une seringue dans le bras. Par contre, j'espère qu'elle ne va pas essayer de me retourner le cerveau. Autant, elle était heureuse de pouvoir discuter librement avec quelqu'un sans intérêt qui en découlait - du moins c'est ce qu'elle pensait, autant, elle n'avait aucune envie de se percher sur ses discussions philosophiques car la religion restait une philosophie de vie pour elle. Une philosophie qu'elle n'avait pas. « Les bâtiments sont très jolis en tout cas, ils sont neufs demandait-elle en observant le bois saillant. »

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Qu'est-ce que le grand Créateur ?

La théorie du chaos n'est ce pas ? Elle est intéressante, cette vision du monde, quand à ce que j'en pense... Je la pense presque parfaite, juste incomplète~

Elle se questionnait, ou du moins, elle s'était questionné avant de me répondre, ce genre de personne qui sont incertaines sont toujours les plus en proie à nos discours, ceux qui n'ont jamais prit le temps de réfléchir à ce genre de chose n'ont pas leur point de vue ou leur défense déjà battit, on peut alors aisément rentrer dans la ville et tuer le roi de la raison et du bon sens. Elle s'approchait alors de moi, le sourire aux lèvres, tient, une confiante ? Son visage était simple, elle était déterminée mais à la fois perdu, quelques détails la trahissaient, pour commencer, elle s'était lavée avant de venir, l'odeur de son shampoing était à porté d'être humé. Elle s'était donc soignée sur les détails avant de venir, mais il n'y avait pas de doute, elle ne venait pas chercher les ennuies, elle ne savait pas pour le temple. Mon sourire s'agrandit doucement alors que ma main droite vint s'unir à la sienne, pour lui serrer, tandis que ma main gauche, la main du démon et du mal, celle avec laquelle on tue, vient se poser sur la poignée de main, comme pour appuyer ma joie.

<< Le hasard est un concept intéressant... Mais je préfère croire en une alternative, je pense que rien n'est du au hasard, je pense que le hasard n'est qu'une notion qu'on applique dans certaine science, comme les mathématiques, mais qu'il n'a pas lieu d'être dans la vie réelle >> Au mot fanatique, mon sourire s'élargit encore, en voila une, de proie qui ne sait pas ce qu'elle risque. Je me suis alors retournée et j'ai écarté les bras pour embrasser du regard l'horizon et les grandes plaines blanches de la montagne. << Vous pouvez m'appeler une adepte, si le terme vous convient, mais je ne l'aime pas beaucoup, nous ne sommes pas une religion, ni même une secte, ce lieu est appart. >> Mon regard se porta alors sur elle, tournant légèrement la tête sur le coté gauche << Nous recherchons une vérité, un horizon à contempler et à croire, une explication, une simple réponse qui nous dira pourquoi nous sommes ici, une élévation hors de notre condition humaine réductrice, celle nous forçant à pécher, à souffrir et à échapper à cette réalité qui n'est pas pour rien, elle a un but, non ? Nous ne sommes pas là par hasard, le destin à fait que nous nous sommes retrouvés sur cette île... Enfin, peut on vraiment appeler ça destin ? Une entité inconnue et largement supérieur a provoquée cela, c'est un fait... >> Un silence de quelques secondes se fit alors sentir, je n'allais pas lui répondre par rapport aux bâtiments, certes, la question était intéressante, mais était-elle réellement primordial ? Non, bien entendu, j'étais intéressé par autre chose, la questionner, lui faire répondre ce que je veux, lui faire assimiler mes idées, la laisser glisser sur ma rivière tranquille sans qu'elle ne voit la cascade. << Je m'appelle Faith. Et vous, que cherchez vous ? >> Le but était simple, la forcer à réfléchir, peut être même à venir vers nous, par curiosité, la première pierre d'un grand bâtiment. Mais le plus gros était fait.

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Perplexe, la demoiselle était perplexe devant ses réfléxions, ses gestes, sa façon de faire et d'agir ; sourire au mot adepte, poser sa main sur la poigne qu'elles avaient échangé ou encore conceptualisé le hasard. Son interlocutrice était curieuse mais, ce n'était pas pour la déranger, elle était juste prudente avec ce genre de personnes. Des tarées plongés dans leurs fanatismes, elle en avait rencontré au bout d'une seringue à tirer des plans sur la comète mais, ses ainés lui avaient toujours ordoné de ne pas s'en approcher. Enfin, pouvait-elle réellement catégoriser Faith ainsi ? De sa première impression, oui mais, elle n'était pas ainsi. Elle ne se droguait certainement et sans doute avait-elle pieds à terre même si elle se berçait d'illusion dans la religion. Curieuse cette jeune fille. Elle s'accrochait aux petits détails comme sa tenue, ses traits, son âge, elle cherchait à glaner quelques petites informations sans pour autant les demander, se concentrant quelques instants sur autre chose que ses paroles au sujet du qualificatif de secte. Soudainement, la fanatique se retourna pour écarter les bras, accueillant la lumière extérieure comme pour l'attirer dans la pièce avant de se retourner pour fixer son hôte. Jody arcqua un sourcil avant de croiser les bras sur la poitrine, légèrement mal à l'aise d'avoir ce regard si intense posé sur elle, notamment après un tel comportement. On croirait vraiment voir une adoratrice. Sans pour autant lui répondre au sujet de son prénom, la démoiselle partait dans un élucubration de propos dont la moitié n'était pas enregistrée par le cerveau fatigué du garçon manqué. Elle n'osait pas la couper mais, n'avait aucune envie de l'entendre palabrer au sujet de son précieux lieux. Cependant, elle arriva tout de même à piquer sa curiosité en sommant l'être qui les avait amené ici. Qui est-il ? Qu'est-il, ça, ça m'intérêsse par contre. À condition que ça soit assez vérace pour être plausible. D'une oreille presque attentive, elle l'écoutait continuer ses dires sans l'interrompre. De toute manière, ça aurait été malpoli.

« Je dirais que chaque être humain a l'objectif qu'il se fixe et qu'il travaille pour ses intérêts. Ainsi, il s'oblige parfois à travailler pour les intérêts des autres car cela favorise les siens ou car les intérêts en question sont communs. Par contre, cela m'étonnerait que les êtres humais aient une quelconque utilité spécifique. Certes, nous sommes ici et il y a forcément raison mais, nous restons des humains avant tout affirmait-elle sans ciller avec toute l'assurance de ses pensées. » L'entité supérieure, elle aurait aimé l'avoir sous la main pour l'étrangler. Celle-ci la soignait indirectement du manque, peu à peu, elle se sevrait mais à quel prix ? Celui de l'enfer. De toute manière, au moindre dealer que je croise, je reprends. Soudainement, elle fut de nouveau questionnée, sur ses recherches cette fois. Naturellement, elle eut un mouvement de bassin et délia ses bras pour pointer un divan du doigt. « Bah, j'ai marché pour m'aérer l'esprit et j'étais crevée puis, j'ai vu ce divan et c'était mon miracle à moi. Du coup, je suis allée me vautrer dessus. Donc concrètement, je cherchais juste à marcher un peu puis, quelque chose pour m'assoir. De l'herbe m'aurait suffi expliquait-elle avec un petit sourire amusé. Elle reprit soudainement avec une voix presque peinée : oh je suis désolée mais, la religion c'est pas mon truc, je ne suis pas venue pour le temple. À la limite pour l'architecture car elle est sympathique. » Malgré ses paroles, Jody avait envie de continuer à discuter pour servir ses intérêts. Elle n'était pas curieuse de sa raison d'être ici ; la vie et ses alléas, cette île ne valait à ses yeux pas mieux que les villes du Michigan mais, par contre, elle aurait aimé savoir qui l'a mené ici et comment. « Du coup, tu sais qui est à l'origine de cette île ? Je parle d'une personne physique qui a existé avec des preuves solides ou quelqu'un qui existe encore pas un Dieu quelconque car je ne crois pas en ça. Enfin, après, si tu y crois, libre à toi mais dans ce cas, ça ne m'intéresse pas affirma t-elle avant de questionner : tu es dans ce temple depuis longtemps ? Il y a beaucoup d'autres adorateurs ? Et vous vénérez qui au juste ? »

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Que l'esprit cartésien est amusant, pourquoi donc as tu besoin de preuve pour croire en un concept jeune fille ? As tu conscience que le fait qu'un objet tombe de façon droite sur le sol était une preuve irréfutable de l'immobilité de la terre selon Aristote ? L'existence du grand créateur est certaine, aussi certaine que la couleur azur du ciel ou que de la blancheur des nuages. Mais à la fois, tu m'étonnes, tu me fascines, tu ne recherches rien, tu es vide et perdue mais à la fois sûre de toi, comment as tu pu venir ici comme si de rien n'était ? Par presque hasard pour ensuite me dire que tu ne cherchais qu'à te balader, je ne te comprend pas. Qui es tu ? Pourquoi donc t'a t-il fait venir ici ?

Ces questions virevoltent en mon esprit, tu es une énigme inamovible qui vient rencontrer l'esprit enflammé et consumant tout devant lui n'est ce pas ? Mais ne pense pas être une question éternelle à mes yeux, aucun homme n'a que de simple désirs en lui, je suis sûre qu'au fond de toi, souille des cafards rampant de leurs petites pattes sur ton futur cadavre et sur ton odieux passé, quand à tes désirs... Tu les susurres doucement à ta propre oreille, tu en rêves, que veux tu exactement, hein ? Tu penses que le grand créateur n'existe pas, mais pourtant, c'est bel et bien le cas, il est là, d'une manière ou d'une autre, il me regarde, je ne sais pas ce qu'il attend de moi exactement... Mais ce que je sais, c'est que je ne dois pas le décevoir, et toi, tu risques de me mettre en danger, je le crains.

Malgré tout, tu voulais savoir une chose, pourquoi tu étais ici, comme quoi, même les non croyantes se posaient ce genre de question, je me demande quelles genre de réponses elles se donnent à elle même pour se rassurer...Du coup, je te regarde et je souris en me retournant complètement. « Si tu cherches des réponses cartésiennes, jolie brune. Je n'en ai aucune. Mes réponses se basent sur des suppositions à certaines... ''réactions extraordinaire'' que nous avons observés ». J'ai remarqué que les gens sur cette île avaient aussi des pouvoirs ou des dons magiques, ils étaient donc tous aimés du grand créateur, ils étaient donc tous ici par volonté du grand créateur... Je peux donc facilement conjecturer qu'elle a elle aussi des ''pouvoirs'' et qu'elle cherche le responsable de tout cela pour avoir des vrais réponses. Tu voudrais donc de vrai explication... Mais je pense être sûre à 100 % de cela... Tu n'en auras jamais de vraiment logique. Malicieusement, je m'approchais d'elle et glissais mes lèvres près de l'une de ses oreilles. << Tu les as aussi vue n'est ce pas... Ces réactions extraordinaire ? >>. La petite voix provocatrice que j'étais se recula alors~ Pour laisser place à un regard vers le grand pilier qui ornait le centre de la salle, pour rester concentrer c'était maintenant l'objet de mon regard, il n'était pas aisé de garder son calme olympien dans ces moments. On pourrait rougir à tenter ce genre d'approche, ou même rire, voir faire un sourire en trop, mais il ne faut pas. << J'imagine que tu as aussi reçu une petite lettre mystérieuse comme chacun d'entre nous... Le temple ne possède encore aucun ''adepte'', mais nous sommes nombreux à nous poser des question, cela ne tardera donc pas. Quand à l'entité que nous vénérons... Nous ne savons pas, car nous l'étudions pour en apprendre plus pour elle, nous n'avons pas encore choisit de nom bien précis. >>

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