Un stage en herboristerie [Maelina Ilsa]

Cela fait maintenant trois jours que je suis sur l’île, et après ma visite tôt ce matin à ikasuchi, je me suis décidée de me diriger l’étrange forêt qui apparaissait sur la carte. C'est réellement un des endroits de l’île qui me faisaient le plus envie. Dans un premier temps, je n’ai fait que visiter cet endroit. Rien de bien extraordinaire. De grand arbre presque tous semblable. Je reconnaissais certain d’entre eux, d’autre m’étaient inconnus. Je remarquai néanmoins les seuls réellement intéressants, les bouleaux. J’avais lu quelque part que leur écorce était un excellent combustible lors d’une de mes seules balades en France. Je m’y étais rendu une fois pour y effectuer un concert. Cette forêt abritait également de nombreuses herbes et buissons malgré la fraîcheur de l’hiver.

Je comptais m’offrir toutes les activités que je faisais chez moi dans cette forêt. Je commençai par un petit air d’harmonica. Je jouais deux trois notes, mais bizarrement l’inspiration ne me venais pas. J’optai alors pour une petite séance de tir à l’arc aux milieux des bois. Mon objectif, 10 flèches, dix cibles prises aux coups sur coup en mouvement. J’armai mon arc et encochai une première flèche. Je choisis une cible ainsi qu’une première position de tir afin de pouvoir enchaîner.

J’étais prête. Je m’élançais alors vers le premier point et tirai la première. La trajectoire fut parfaite, la flèche passa au travers des arbres sans toucher ne serait-ce qu’une feuille. Finalement, elle se planta en plein milieu de la cible, un nœud d’arbre situé a plus de 100 mètres de ma position de tir. Les 8 tirs suivant furent assez similaire, avec pour cible, des souches, et diverses marques sur les arbres. La neuvième fut un peu tremblante, mais elle atteint sa cible tant bien que mal. Enfin, elle traversa sa cible, un tronc d’arbre creux couché.

Je m’élançais finalement vers la dernière position. Je ne savais pourquoi, mais j’étais plus fatigué que d’habitude. L’île devait faire un effet spécial sur moi, et je ne devais pas encore y être habituée. Lorsque j’arrivai à proximité du dernier point de tir, je ressentis une certaine faiblesse dans mes bras. La flèche partie néanmoins à grande vitesse. La trajectoire elle, n’était pas là. La flèche ricocha sur un arbre et disparut dans l’immensité de la forêt.

Je pestais contre mon corps, pourquoi était-il ainsi sur cette île. C’est alors que j’entendis un cri, puis un bruit mât. Je me rendis immédiatement en direction du bruit. Ce que je vis fut une personne gisant au sol inconscient. Je remarquai un peu plus haut une flèche planté dans l’arbre. Je devais me rendre à l’évidence, j’étais la cause de la chute de cette personne.

La personne allongée en face de moi, un jeune homme aux cheveux bruns. Il était tombé le dos sur une grande cape rouge qui le faisait paraitre comme un petit chaperon rouge au masculin endormi. Enfin « petit » chaperon n’était pas vraiment une bonne appellation. Il devait mesurer plus d’un mètre quatre-vingt-dix. Son visage était pale et ses yeux fermés. Je pris peur.

« Je ... Je l’ai tué ... ? »

Je culpabilisais. Mais c'est alors que je me rendis compte qu’il respirait encore. Soulagée, je tentais de le réveiller quand je vis la blessure à son bras.
Serait-ce ma flèche qui lui a fait ça ? Je n’en étais pas sûr, la blessure semblait peu profonde, et la forme ne correspondait pas parfaitement à l’impact de mes flèches. Peut-être la trajectoire spéciale qu’elle avait prise. J’avais beau le secouer, il ne se réveillait pas. Je ne pouvais pas le transporter, ça s’était sûr, déjà que mon corps répondait bizarrement. Je remarquai alors la petite sacoche à sa ceinture, mais plus précisément son contenu. Je ne connaissais pas une bonne partie des petites plantes de cette forêt, pourtant, je reconnaissais celle-là. Elles sont lisses en forme de goutte d’eau. Mais ce qui m’avait permis de la reconnaître était que j’en avais déjà tenu dans mes mains. Des feuilles de plantain ! S’était parfait, cette plante à une vertu cicatrisante et arrête les saignements assez rapidement. Il me fallait juste trouver un moyen de broyer cette herbe. Je n’avais jamais fait cela, mais j’étais la fautive. Je lui devais au moins ça.

Je récupérai un morceau d’écorce d’arbre assez épais au sol pour faire guise de récipient. Je découvris à la droite du blessé, une pierre parfaite pour broyer cette herbe. Je m’accroupissais, déposant mon arc juste à côté de moi. Ainsi, je commençais à broyer quelque feuille de plantain. J’essayais de m’appliquer, comme je le pouvais. Je devais faire une pâte que je puisse appliquer sur sa blessure. Quand je fus finalement satisfaite, j’appliquai le plus délicatement possible le cataplasme.

Je devais laisser le cataplasme agir. Cela pouvait mettre un peu de temps. J’aperçu que sa tête était au sol même. Il avait peut-être dû se cogner la tête. S’était peut-être pour ça qu’il ne se réveillait pas. J’installai sous sa tête un peu de mousse pour adoucir le contact. Après avoir attendu un peu de temps, je décidai de vérifier la blessure et constatai qu’elle avait arrêté de saigné. Je me souvins alors que je n’avais plus la moindre flèche dans mon carquois. Un scénario me passa par la tête. Et si on était attaqué ! Je ne maîtrisais pas assez mon don, je devais vite retrouver mes flèches. Mais je ne devais pas le laisser seul trop longtemps. Il était sans défense ainsi. Je ramassai mon arc et mon carquois, et quitta rapidement le lieu tout en gardant sous surveillance sa respiration. S’était réellement le point positif de pouvoir moduler les sons.  Je récupérai rapidement plusieurs de mes flèches. Lorsque en direction du blesser des bruits de pas s’élevèrent. Je me redirigeai vers le blesser lorsque quelqu’un parla d’une voix calme mais assez forte pour être entendu.

- Qui que tu sois, montres-toi, sinon je serais obligé de te trouver pour obtenir des réponses.

Je ne savais que dire, surtout que face à une personne consciente ma timidité reprenait le dessus. En repensant au blessé, je devais quand même aller voir. Mon arc en main, une flèche encoché, j’étais parée à toute éventualité. J’aperçu alors celui qui quelque minute plus tôt était à mes soins. Et rengaina mon arme en replaçant mon arc en bandoulière.

-Ah, ce n’est que toi, annonçais-je soulagée. Tu vas mieux ?

Le fait de l’avoir côtoyé alors qu’il était inconscient m’avais permis de me sentir à l’aise.
Mais je devais faire autre chose tout était de ma faute et je devais m’en excusé.

-Pardon de t’avoir blessé ! Commençais-je d’une voix plus forte que je ne l’avais voulu, mais j’étais tendue qu’il le prenne mal. Ma... ma flèche... elle m’a échappée...

Ma voix avait brusquement décrue, j’étais embêté en face de cet inconnu. Et ne savais pas ce qui allait se passer.