[Yuri ♥]Une journée... Inoubliable

Là, allongée dans ton lit, tu émerges lentement du sommeil, perturbée par la luminosité de plus en plus présente dans la chambre, malgré le rideau tiré. Tu as dormi d'un sommeil profond et réparateur, en compagnie d'elle... Ta tendre moitié, Elina. Oui, depuis peu, la jeune russe vit sous ton toit. Les raisons s’avèrent assez complexes, seuls vous deux, ainsi que le jeune homme que tu vois comme un grand frère, pouvaient comprendre la cause.
Car vous y étiez, il y a de cela moins d'un mois. Pour faire court, afin que nos chers lecteurs puissent comprendre, suite à la mission de sauvetage au sein de l'étrange laboratoire (Event/intrigue), Emily, la sœur de cœur de ta chère petite amie, fut portée disparut. Au début, vous n'aviez aucune inquiétude. D'autant plus qu'à tes yeux, le plus alarmant se trouvait être l'état de santé lamentable de ta chérie. Puis, les jours passèrent, et aucune trace de la fujin, elle avait disparu, peut-être à jamais... En tout cas, à l'heure d'aujourd'hui, la jeune infirmière demeure toujours introuvable.
Cette nouvelle fut alors suivie d'une énorme dépression de la part d'Elina. C'était bien évidemment compréhensible, bien que cela t'eût brisé le cœur... Durant des semaines, la suijin refusa de sortir de chez elle. Mais, à force, grâce à tes visites et toutes les attentions que tu as pus lui prêter afin de lui rendre le sourire, la demoiselle finit par accepter de sortir de sa mélancolie.
Certes, ce n'est toujours pas la joie, mais son état d'esprit est bien mieux qu'avant. Et désormais, vous vivez sous le même toit, comme un vrai petit couple. Tu es donc là, sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour ta dulcinée.

Cette dernière dort encore, contrairement à toi qui la contemples silencieusement. « Elle est si mignonne... » Voilà ce qui te traversait l'esprit chaque fois que tu la voyais confortablement lovée dans les bras de Morphée. Tu viens délicatement l'entourer de tes bras, déposant un doux et léger baiser sur ses lèvres, venant doucement lui chuchoter à l'oreille de ta voix calme et tendre : « Ma chérie... Il faut se lever... Aujourd'hui, j'ai une surprise pour toi, mon ange... »

Tu la regardes sortir péniblement de son profond sommeil, lui souriant tendrement.

- Dur dur le réveil ? Lui demandes-tu en lui caressant les cheveux.

Oui, depuis sa baisse de morale, tu te montres des plus attentionnées à son égard. Déjà que tu l'étais auparavant. Tu fais absolument tout pour son bonheur, lui montrant ton amour dès que tu le peux à l'aide de petites attentions ou encore de simples embrassades et enlacements. Parfois, tu te questionnes « en fais-je trop ? » Tu ne voudrais pas lui pomper l'air, au contraire... Tout ce que tu souhaites, c'est son bonheur et donc, faire perdurer le rayonnant sourire qui orne ses lèvres lorsqu'elle est en ta compagnie.

Tu presses une dernière fois tes lèvres contre celles d'Elina avant de te redresser et te diriger vers l'armoire de ta, non, votre, chambre.

- Allez, dépêche-toi ! Ça va être super ! Lui dis-tu, lui lançant ses vêtements, un large sourire malicieux et impatient peint sur le visage.

Confortablement installée, Elina dormait du sommeil des braves. Un sommeil sans rêve, ou du moins, nul songe perturbateur ne venait gâcher la douceur de la nuit qu’elle cherchait à faire durer encore un peu. Qu’il était agréable de dormir en se sachant proche de la personne que l’on aimait… Car oui, la suijin n’était pas la seule à se trouver dans le lit qu’elle occupait actuellement ! À ses côtés se trouvaient nulle autre que sa tendre Sayu… Mais comment donc s’était-elle retrouver à dormir avec elle ? Tout cela remonte à cette nuit tragique où les horreurs de la nature humaine s’étaient une fois de plus dévoilées au grand jour…

Chaque minute, chaque seconde de ce qui s’était passée ce jour-là étaient restées à jamais gravées dans la mémoire de la jeune fille… Non seulement, son excellente mémoire ne lui aurait pas laissé le privilège d’oublier, mais vu ce qu’il s’était passé… Oui, tout commença le jour où elle s’était réveillée aux abords du complexe scientifique dans lequel elle allait devoir s’introduire peu après… Si les évènements s’y étant déjà déroulé auraient suffi à en traumatiser plus d’un, ce fut surtout les conséquences de ces derniers qui ne manquèrent pas de marquer la demoiselle… Non, ce ne sont pas les blessures subies par la jeune fille qui sont ici évoquées… Certes, sa cheville miraculeusement simplement foulée et la blessure à son flanc avaient nécessités des soins, mais cela, Elina s’en fichait. Car une autre blessure, bien plus intense, n’allait pas tarder à s’ouvrir… Car Emily avait disparu ! Oui, depuis la veille de cette incursion dans cet enfer scientifique, la suijin n’avait plus vu sa grande sœur… Bien qu’un peu anxieuse face à cette soudaine disparition, Elina ne s’en était pas trop formalisé dans un premier temps : après tout, elle avait reçu le droit de retourner chez elle ! Dès lors, il n’était pas difficile d’imaginer qu’Emily, elle aussi, avait été embarquée dans cette folle histoire, et qu’à la fin de celle-ci, ait décidé de retourner voir sa famille, comme l’avait fait Kurai, le grand frère de Sayu. Malheureusement, les jours passèrent, sans que la jeune femme ne se manifeste… Elina se laissait à espérer qu’elle était trop prise par les retrouvailles avec ses proches que pour penser à l’appeler, ou même simplement lui envoyer un message sur son portable, mais le doute la rongeait avec de plus en plus d’ardeur à chaque jour qui passait… Et puis, alors qu’elle venait de sortir de l’hôpital quelques jours plus tôt, Kurai revint : le délai accordé comme récompense s’était écoulé, et les demi-dieux impliqués avaient dû rentrés sur l’île. Mais toujours pas d’Emily… À cet instant précis, le cœur d’Elina s’était brisé, une blessure terrible qui, aujourd’hui encore, ne cessait de la torturer…

Les jours qui suivirent furent épouvantables : cloîtrée dans l’appartement qu’elle partageait avec sa grande sœur, elle refusait catégoriquement de sortir, ou même de laisser qui que ce soit entrer. Car plus d’une personne était venu pour la voir, sans qu’elle n’ait jamais daigné ouvrir la porte… Sayu, Asami, même Lyra et sa patronne avait en vain tenté de venir la voir, mais Elina s’était contentée de rester assise dans le fauteuil, ses jambes repliées contre elle, le regard fixant un point vide du décor… Elle pensait que si elle restait là, à l’attendre, Emily rentrerait… Qu’elle avait dû avoir un imprévu quelconque, qui l’avait mise en retard… Que tôt ou tard, elle reviendrait ! Mais au fond, elle savait qu’elle se berçait d’illusions… Ainsi, elle était restée dans cette position trois jours durant, ne se levant que pour sortir voir si la voiture de sa grande sœur n’avait pas bougé du parking… Elle ne mangeait rien, ne buvait rien, et ne dormait pas… Peut-être fut-ce à cause de l’épuisement qui l’accablait après toutes ces contraintes, ou bien le fit-elle inconsciemment exprès, mais la nuit du troisième jour, elle avait oublié de fermer la porte de l’appartement. C’est ainsi que Sayu put enfin entrer…

Après nombre de discussions, et bien des larmes versées, Elina accepta de recommencer à se nourrir. Se serait-elle laisser mourir sans l’intervention de sa petite amie ? Heureusement, il ne fut pas nécessaire de le découvrir… Peu à peu, la suijin reprit du poil de la bête : elle acceptait de manger ce que Sayu lui préparait, même si le reste du temps, elle restait assise dans son fauteuil, à attendre inlassablement un signe quelconque de sa grande sœur… Il fallut davantage de temps avant qu’elle ne finisse par sortir de chez elle. Elle ne pouvait plus nier l’évidence : Emily ne reviendrait pas ! Pour une raison qu’elle ignorait, sa grande sœur n’était pas revenue de cette invasion du complexe scientifique. Certes, elle n’avait aucune certitude qu’elle s’y soit rendue, mais la coïncidence était trop grande que pour être ignorée… Et surtout, Elina était persuadée que c’était de sa faute, si elle avait subi le triste sort qui l’avait empêché de rentrer. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’elle était persuadée que le destin s’était amusée à lui arracher à nouveau un être cher…

Forte de cette conviction, le comportement de la suijin envers Sayu avait quelque peu changé… D’ailleurs, en y repensant, la demoiselle avait dû faire preuve de beaucoup de patience pour la supporter telle qu’elle s’était montrée ! Tantôt, Elina voulait fuir Sayu, craignant qu’en restant à ses côtés, le malheur finirait par la frapper, elle aussi. Tantôt, elle paniquait en ne la voyant pas, et commençait à s’imaginer le pire, avant de la retrouver, tremblant comme une feuille sous l’effet de la peur de l’avoir perdue, elle aussi. Encore maintenant, elle avait tendance à s’inquiéter outre mesure lorsqu’elle se présentait en retard à l’heure à laquelle elles étaient censées se retrouver. Heureusement, un fait apaisait grandement les craintes de la suijin : toutes deux vivaient ensemble, désormais ! Cela était devenu une nécessité, à plus d’un titre… Car laisser Elina seule n’était pas la meilleure chose à faire, vu sa tendance à se laisser aller lorsqu’elle était seule. Mais aussi, le propriétaire de l’appartement, apprenant la disparition de sa locataire, avait tout bonnement rompu le contrat de location, et Elina avait été forcé de plier bagage… Ne possédant pas grand-chose, Elina n’avait pas eu grand-chose à embarquer. Elle avait cependant pris la peine d’emmener avec elle Pijako, l’animal de compagnie d’Emily, ainsi que cette unique photo sur laquelle toutes les deux se trouvaient. Unique vestige prouvant la relation qui l’avait uni à cette jeune femme si chaleureuse qui avait su lui redonner l’envie d’aller vers les autres.

Voilà pourquoi Elina dormait aux côtés de sa petite amie, en ce matin où les rayons du soleil commençaient à percer à travers les rideaux du petit appartement. Mais ce ne fut pas leur caresse qui la réveilla, mais bien le doux contact de Sayu, qui venait de l’enlacer et de l’embrasser délicatement. On ne pouvait rêver meilleur réveil ! Lentement, elle ouvrit les yeux, et se trouva face à face au visage souriant de sa bien-aimée. Spontanément, un sourire vint s’étirer sur le visage encore endormi d’Elina face à cette douce vision. Elle écouta lui demander si le réveil était dur, et elle ne put qu’acquiescer. À sa décharge, elle avait étudié jusqu’à tard la veille… Oui, elle avait miraculeusement réussi de justesse à passer en dernière année de lycée, malgré sa longue absence en cours. Cependant, il y avait certaines matières où elle gardait quelques faiblesses à cause de cela, et voulait se remettre à niveau avant que les cours ne reprennent…

Après un dernier baiser, Sayu se leva, puis se dirigea vers la garde-robe, de laquelle elle sortit quelques vêtements qu’elle lança à celle qui n’avait pas encore quitté le lit. Elina se retrouva recouverte par ces derniers, sa vue partiellement obstruée par ce qui devait être une jupe. Elle étouffa un dernier bâillement avant de glisser ses jambes hors de la couverture. Assise sur le rebord du lit, elle s’étira quelques secondes avant de se redresser sur ses jambes, sans oublier de ramasser les vêtements étalés pêle-mêle sur ce dernier. Elle jeta un regard vers Sayu, et lui demanda :

- C’est quoi cette surprise ?

Mais quelque chose lui disait qu’elle n’aurait pas la réponse à cette question. D’ailleurs, elle ne s’était pas vraiment attendue à en avoir une ! D’une démarche un peu gauche, Elina commença à se diriger vers la salle de bains, avant de s’arrêter et de se tourner vers Sayu :

- Je vais à la salle de bains !

Elle s’enfonça donc dans la dite pièce, refermant la porte derrière elle. Elle commença alors à se déshabiller, tout en se demandant si Sayu allait la rejoindre… Bien que ce ne fût pas systématique, elles avaient déjà eu l’occasion de partager la salle de bains. Les premières fois avaient été un peu étranges, toutes deux faisant de leur mieux pour ne pas croiser le corps nu de l’autre du regard. Par la suite, bien que la gêne fût toujours présente, il était devenu plus naturel de s’apprêter en même temps. Cependant, il fallait bien l’avouer, ce genre de situation faisait travailler l’imagination fertile de la suijin… Bien qu’elle essayait de considérer celle-ci comme rien de plus que ce qu’elle faisait avec les autres filles de sa classe lorsqu’elles prenaient une douche après le sport, il n’en restait pas moins qu’elle avait parfaitement conscience que ce n’était pas n’importe qui qui était nue à côté d’elle… Dès lors, il arrivait à son esprit de s’égarer vers des scènes dont elle ne voulait surtout pas que sa petite amie ait connaissance… Elle aurait eu trop honte que cette dernière sache qu’il lui arrivait de la voir de cette façon… Mais il fallait bien dire qu’avec une telle proximité au quotidien, il n’était pas étonnant que certaines envies naissent chez Elina. Ayant perdu quelques temps à essayer de deviner si Sayu allait la rejoindre ou pas, elle reporta son attention sur sa toilette…

Alors que tu te demandais encore quelle robe mettre pour aujourd'hui, le regard plongé sur ta garde-robe, Elina te questionna sur la teneur de cette surprise du jour. Un petit sourire malicieux aux lèvres, tu répondis d'une voix mélodieuse et taquine :

- Un secret n'en est plus un s'il est découvert, non ?

En te tournant en sa direction, tu fis mine de fermer ta bouche comme une fermeture éclair avec le pouce et l'index avant de conclure le sujet part : Motus et bouche cousue, tu sauras quand on y sera !

Un petit bâillement, puis ta compagne se leva, visiblement encore dans le brouillard. En effet, Elina semblait dormir, à moitié, debout. Tu trouvais cela drôle, elle avait une de ces têtes lorsqu'elle n'était pas réveillée ! Et, malgré ses cheveux en pagailles et sa démarche de mort-vivant, tu ne pouvais que la trouver, encore et toujours, mignonne. La suijin se dirigea vers la porte signant la sortie de la chambre et l'entrée dans le couloir et se stoppa devant cette dernière, signalant qu'elle s'en allait occuper la salle de bains. Tu ne pus, alors, pas retenir ton imagination. Tu t'imaginas Elina sous la pluie d'une douche, ou plongée un bain moussant... Ta chérie était si belle... Un corps de rêve, une peau toute douce, des formes peu apparentes, mais, tout de même féminines... Q-Que ! Des rougeurs colorèrent tes joues. Tu divaguais ! Encore une fois ! Aaaah ... ce n'est pas bien, pas bien du tout d'imaginer de telles choses ! Et pourtant, par moment, c'est si tentant... Nooooon ! Penser à autre chose ! Il faut penser à autre chose !

- D-D'accord ! Lui répondis-tu le feu aux joues, essayant de trouver autre chose à te mettre en tête. Oh ! Mais oui ! Pijako !

Qui aurait cru que le volatile parviendrait à stopper tes idées...Adultes ? Tu n'avais pas encore donné à manger à la petite perruche ! Tu t'y en alla de ce pas. Puis, une fois l'oiseau se régalant de ses petites graines diverses et variées, ton regard se posa sur la porte de la salle de bains, fermée. Après un moment d'hésitation, tu pris ta tenue du jour dans un bras et frappas timidement à la porte de l'autre.

- E-Eli-chan ? Je peux rentrer ? ...

Un court instant de silence, puis une réponse "oui". Tu t'engouffras alors dans la pièce où le miroir était embué par la vapeur se dégageant de l'eau chaude. Une fois dévêtue, tu rejoignis ta douce dans la baignoire, rapidement, en ayant toujours le tic d'être tentée par la vue du corps nu d'Elina. Cependant, comme à chaque fois, tu n'osais pas regarder, ne voulant pas passer pour tu ne savais quoi de honteux (Mais il n'y avait pas à dire, le corps de la demoiselle te faisait un certain effet et tu étais bien heureuse de ne pas être laide. Tu serais tellement gênée si tu possédais plusieurs imperfections telles que des petits boutons dus à l'adolescence ou encore des vergetures...). Une fois de plus, vous sembliez toute deux gênées. Vous cherchiez donc à terminer au plus vite, tout en vous délectant de chaque seconde, ce passage.

Une fois fin prêtes, tu glissas ta main dans celle de la russe et entremêlas vos doigts. Avant de lui dire en souriant :

- Tu vas voir ! Ça va te détendre, j'en suis sûre !

Préparant ton petit sac à main dans lequel se trouvait les billets de l'onsen et enfilant tes petites bottines, tu sortis de la maisonnette, accompagnée de ta chère et tendre.

Il fallut un long moment de marche assez fatigante avant d'atteindre le lieu de la surprise. Cela tombait bien dans le fond, si vous étiez fatiguées, vous ne pouviez qu'apprécier ce moment de détente qu'était profiter des sources chaudes.

- V-Voilà...O-On est arrivées ! Annonças-tu en bégayant, espérant de tout coeur que celle faisant battre ton coeur ne trouve pas cela... Déplacé.

Après s’être brossé les dents et légèrement arrangé les cheveux, Elina fit couler un bain. Enfin, elle le fit à sa manière, en utilisant ses pouvoirs pour remplir la baignoire à une vitesse accélérée, sans oublier bien sûr de la régler à une température idéale pour faire trempette. Il n’y avait que le bain moussant qu’elle ne pouvait produire naturellement, elle avait donc pris soin d’en ajouter avant de commencer son remplissage personnel. Elle se glissa alors dans l’eau chaude, ce qui lui arracha un soupir de bien-être. Il n’y avait pas à dire, l’eau chaude était vraiment l’idéal pour ceux qui vous se prélasser…

Peu de temps après, un léger bruit en provenance de la porte se fit entendre, et aussitôt, Elina se raidit. La voix qui lui parvint juste après ne manqua pas de confirmer ce qu’elle pensait : Sayu voulait venir la rejoindre… Voilà qui serait à nouveau une difficile épreuve… Non pas qu’elle n’appréciait pas de partager les lieux avec la demoiselle, loin de là ! Mais il était dur de se retenir de contempler le corps nu de la jeune fille, et il ne l’était pas moins de faire taire les soudaines envies que cette vision faisait naître en elle… Car oui, Elina était confrontée à ses premiers désirs sexuels. Cela arrivait souvent lorsqu’elles partageaient la salle de bains, mais cela se présentait aussi à des moments plus anodins, comme par exemple lorsqu’elle se réveillait la nuit pour découvrir une Sayu aux épaules dénudées à ses côtés. Elle s’en voulait de ressentir cela, bien qu’elle sut que c’était une réaction normale pour une fille de son âge… Même si certains auraient réfuté cette idée, en prétextant qu’avoir ce genre de pensées pour une autre fille était anormal. Mais ce n’était pas cela qui la rendait honteuse, mais bien le fait de ressentir cela pour sa petite amie… Que penserait donc la personne à l’origine de toutes ces pensées si elle venait à découvrir qu’elle la voyait de cette façon ? Elle ne voulait pas voir leur proximité réduite à néant à cause de ses envies…

Toujours est-il qu’elle répondit favorablement à la demande de Sayu, et elle se garda bien de tourner les yeux dans sa direction lorsqu’elle entra. Mieux valait ne pas trop se soumettre à la tentation… Elina accueillit avec un plaisir certain sa petite amie dans la baignoire, même si cette proximité de leurs corps nus dans un espace aussi confiné qu’était la baignoire n’était pas sans faire travailler l’imagination de la jeune russe… Néanmoins, comme à chaque fois, il ne se passa rien, et leur baignade prit fin. Une fois séchées et rhabillées, toutes deux se préparèrent à quitter l’appartement, non sans qu’Elina aille faire une petite caresse sur la tête de Pijako. C’était une sorte de rituel qu’elle avait, d’aller saluer le petit volatile avant de quitter l’habitation. Peut-être était-ce une façon de le rassurer, de lui dire qu’elle rentrerait bien ? Lui aussi avait souffert à sa façon de la disparition de sa maîtresse… Et même s’il était difficile à la demoiselle de ne pas se rappeler sa défunte grande sœur lorsqu’elle posait les yeux sur lui, elle ne manquait cependant pas de lui donner autant d’affection qu’il lui était possible de lui en donner.

Une fois cette tâche accomplie, Elina rejoignit sa petite amie à l’entrée, et toutes deux se dirigèrent vers la surprise, qui promettait d’être relaxante si elle en croyait les dires de ma demoiselle. Elles marchèrent longtemps, bien plus longtemps que la suijin l’aurait souhaité. Heureusement, elle avait acquis une meilleure condition physique depuis son arrivée sur Awashima, peut-être à cause de tous ces évènements marquants qui avaient dû lui demander de fournir davantage d’efforts physique qu’à l’accoutumée. Elles arrivèrent donc devant une énorme bâtisse en bois, dont le panneau indiquait « onsen ». Elina fixait ce mot comme si elle pourrait en deviner la signification rien qu’en faisant cela. C’était quoi, un « onsen » ? De toute évidence, ce n’était pas un mot anglais, et encore moins russe… Sayu, elle, savait bien de quoi il en retournait, bien qu’elle semblait légèrement gênée  quant à la destination de leur rendez-vous… Elle-même commença alors à se sentir un peu embarrassée, sans savoir pourquoi… Elle lui demanda alors, timidement :

- D-Dis moi, Sayu… C’est quoi… un onsen ?

Elle se sentait bête de ne pas savoir de quoi il s’agissait… Malheureusement, c’était un terme qui lui était inconnu, alors elle ne savait comment réagir exactement. L’idée qui lui venait, c’était qu’il s’agissait d’une sorte d’auberge… S’agissait-il d’une petite journée entre amoureuse, dans un cadre différent de l’habitude ?

La gêne s'emparait de toi, si bien que ton index s'en fût allé emmêler l'une de tes mèches ondulées dévalant tes épaules jusqu'à la naissance de ta poitrine. Cela faisait un moment que ce tic nerveux n'était pas réapparu tiens !
Tu étais horriblement honteuse cependant, ta petite amie ne le semblait pas. En réalité, elle semblait ressentir un autre sentiment... De l'incompréhension ? Oui, Elina avait l'air perdu.

- D-Dis moi, Sayu… C’est quoi… un onsen ?

Mais oui ! Bien sûr ! Tu te sentais bête pour le coup... Il était vrai que ta compagne ne parlait, comprenait et ne savait lire le japonais. Certes, elle connaissait quelques petits trucs, mais ce n'était que des mots et phrases de bases, le strict minimum comme "bonjour", "au revoir". Donc, la jeune russe ne pouvait comprendre le sens du mot "Onsen".

Tu t'apprêtais à prendre ton courage à deux mains et lui expliquer en craignant qu'elle ne souhaite, par la suite, rebrousser chemin, lorsqu'une femme vous salua.
Elle venait de sortir du bâtiment, probablement la gérante, et demandait si elles avaient pris rendez-vous.

-O-Oui ! J'ai pris un rendez-vous... Au nom de Suki... P-Pour l'onsen privé que vous êtes seule à localiser...

- Oh ! En effet ! Nous vous attendions ! Une après-midi dans l'un de nos bassins pour deux personnes, je me trompe ?

- N-Non c'est exact, n-nous ne sommes que deux !

- Parfait ! Suivez-moi, je vous pris ! Dit-elle accompagnée d'un signe de la main traduisant un "venez"

Le feu aux joues, tu tapotais timidement le bras de ta petite amie jusqu'à trouver sa main et enlacer vos doigts avant de répondre en un murmure étouffé par la honte :

- Un onsen c'est... Des sources chaudes... J-Je me suis dit que ça pourrait te détendre...

Patiemment, Elina attendait la réaction de sa petite amie. Se contenterait-elle de répondre à sa question, ou bien celle-ci ne pourrait-elle s’empêcher de pouffer de rire devant son ignorance ? Vu sa façon de parler de cet « onsen », sa signification devait être évidente. Malgré tout, elle avait beau tourner et retourner ce mot dans sa tête, elle ne parvenait pas à y mettre une signification… Néanmoins, alors que Sayu s’apprêtait à éclairer sa lanterne, lorsqu’une femme dans la fleur de l’âge arriva, coupant court les futures explications de la demoiselle. Celle-ci venait s’enquérir des raisons de leur présence, et surtout, si elles avaient pris rendez-vous. Curieuse, Elina attendit que sa petite amie prenne les devants, après tout, elle ne savait rien de ce qui se tramait par ici.

Sayu confirma qu’elle avait bien réservé un onsen privé, seulement connu des gérants de l’endroit. Voilà qui ne l’éclairait pas davantage… Apparemment, l’onsen n’était pas l’auberge elle-même, mais quelque chose qu’elle possédait ? Et de toute évidence, on pouvait en trouver en extérieur, étant donné que la localisation de celui que Sayu avait demandé était censée être un mystère pour les non-initiés… La réponse de la personne les ayant rejoints donna le début d’un indice à Elina : apparemment, sa petite amie avait réservé un bassin, rien que pour elles-deux. En tout cas, les choses semblaient être réglées, car elles furent invitées à suivre leur guide jusqu’au dit bassin. Aussi, elles emboîtèrent le pas à la femme, tout en reprenant leur conversation précédente.

Elina découvrit alors la signification de ce mot sur lequel elle s’était tant interrogée : un onsen, c’était des sources chaudes. Autrement dit, une sorte de grand bain bien chaud, réputé pour aider les gens à se détendre. Et apparemment, c’était bien pour cette raison que toutes deux étaient présentes ici, si elle en croyait les dires de la demoiselle : elle avait voulu offrir à la jeune russe la possibilité de se relaxer. De toute évidence, Sayu n’était pas dupe quant aux angoisses qui continuaient d’assaillir la jeune russe… Alors en effet, peut-être que de se glisser dans un bain bien chaud ne lui ferait pas de tort…

Elles finirent par arriver devant un bassin naturel, duquel s’échappait de larges volutes de vapeur, témoignant de la chaleur de l’eau qu’il contenait. Avec un sourire, la femme les laissa seules, pour profiter pleinement de cet après-midi qui s’offrait à elles. Elina contempla l’eau avec curiosité, se demandant à quel point elle pouvait être chaude. Soudain, elle prit conscience de ce qui allait bientôt se passer : elle et Sayu allaient plonger, complètement nues, dans cette même eau ! Et s’il était vrai que toutes deux n’en étaient pas à leur première baignade commune, ce contexte était totalement différent de celui de quand elles partageaient la baignoire… Et puis, elle n’avait jamais vraiment su considérer ces moments sans avoir certaines pensées qui germaient dans son inconscient… Elle se retourna vers elle, le feu aux joues, elle lui dit :

- M-Merci d’avoir pensé à moi, tu es un amour…

Le tout en souriant timidement. Alors, faisant fi de la gêne qui la consumait, elle commença à se déshabiller…

De l'entrée de l'auberge aux abords du bassin dont l'épaisse et chaude vapeur donnait un effet de brume, Elina ne t'avait adressé aucune parole. Chose qui te torturait horriblement l'esprit. Ta petite-amie était elle mécontente de cette destination ? Cette journée programmée dans des sources thermales avait-elle un impact tout à fait inverse à celui que tu espérais sur la jeune suijin ? Tant de questions auxquelles tu restais sans réponse...

Entre-temps, la gérante vous avez faussé compagnie, vous laissant l'intimité qu'il fallait. Une fois seules, en tête-à-tête, Elina sembla se "réveiller". Elle n'avait pas parlé durant toute la route et là, elle venait de te remercier, comme si quelque chose avait fait tilt dans sa tête.
Les pommettes rougissantes, tu lui murmuras : Pas de quoi... C-C'est normal...

S'ensuivit alors d'un léger moment de blanc. Moment de blanc durant lequel vous vous dévêtir afin d'entrer dans votre bain chaud sauvage.
Lorsque tes épaules furent dénudées, un léger frisson te parcourut l'échine et de tes lèvres s'échappa un petit « Brrrrrr ». En effet, mine de rien, il faisait quelque peu froid lorsque l'on se retrouvait exposé aux légères brises du vent.

-I-Il fait un petit froid à cause du vent... Dis-tu avant de tremper timidement la pointe du pied droit dans le bassin afin de te faire un avant goût de la température.

Un fin sourire de bien-être se dessina sur tes lèvres et tu te tournas aussitôt en direction de ta petite amie pour annoncer :

-L'eau est à une température agréable ! Tu viens ?

Tout en disant cela, tu avais agrippé son poignet et la tirait légèrement vers toi afin qu'elle te suive. Cependant, avec toi, une gaffe était si vite arrivée... Tu tiras légèrement trop et pressas un peu trop le pas... Le résultat fut une perte d'équilibre, une brusque chute dans le liquide bouillonnant, mais surtout... Ta chère et tendre compagne, nue, au-dessus de toi...

Heureusement qu’Elina avait déjà un certain entraînement quant au fait d’être nue devant sa chère et tendre… Car c’était la première fois qu’elle se déshabillait devant elle… Il était étrange de voir combien cela lui était encore plus gênant de lui offrir le spectacle de retirer ses habits un à un plutôt que celui de n’avoir déjà plus rien à retirer. Peut-être était-ce parce qu’elle avait l’occasion de découvrir les différentes étapes ? De se montrer en petite tenue ? Non, cela, elle l’avait déjà fait, aussi… Bien qu’aucune logique ne put venir expliquer ce fait, il n’en restait pas moins indéniable que c’était bien le cas… Malgré tout, cela ne l’empêcha pas de s’effeuiller peu à peu, jusqu’à se retrouver dans son plus simple apparat.

Dissimulant habilement les parties les plus intimes de son anatomie, Elina contempla… ahem, regarda sa petite amie tester la température de l’eau de la pointe du pied, avant de déclarer celle-ci idéale. Voilà qui tombait à pic, vu qu’elle avait annoncé plus tôt que la fraîcheur de la brise provoquant le friselis des feuilles des arbres entourant le petit bassin naturel d’où s’échappait de prometteuses volutes de vapeur. D’ailleurs, Sayu n’attendit pas plus longtemps pour se diriger vers ce dernier, non sans avoir délicatement saisi la jeune russe par le poignet afin de l’emmener avec elle dans cette source de chaleur fortuite. Malheureusement, cette délicatesse ne dura pas longtemps, car pour une raison ou une autre, la demoiselle perdit l’équilibre… Le sol étant rendu légèrement glissant, Elina ne put que suivre le mouvement, et toutes deux finirent dans l’eau du bassin, provoquant un bruit d’éclaboussure que les créatures alentours n’auraient surement pas manqué de remarquer…

La jeune suijin s’était attendue à ce que toutes deux s’enfoncent dans l’eau, mais il n’en fut rien. Non, le bassin offrait une pente douce, réduisant ainsi la profondeur des eaux, juste assez que pour que Sayu soit partiellement immergée sous l’eau. Elina, elle, n’avait que les mains et ses genoux de plongés dans l’eau, le reste de son corps s’offrant à la vue de sa compagne, qui se trouvait… en dessous d’elle. Leur chute les avait amenées à finir dans cette position pour le moins suggestive… Cependant, dans un premier temps, cette constatation ne traversa pas l’esprit d’Elina :

- Sayu, ça va !?

L’eau avait dû amortir la chute, mais son niveau étant passablement bas à cet endroit, les pauvres fesses de la jeune fille pouvaient en avoir pris un coup ! Alors qu’elle se redressait pour avoir une meilleure vue de sa petite amie, et ainsi constaté si dégâts il y avait, quelque chose entra dans son champ de vision… Sayu était nue, et vu leur position, tous ses charmes s’offraient à la vue de la jeune russe. Et elle fut comme hypnotisée par ce qu’elle voyait…

Ce n’était pas la première fois qu’Elina voyait la poitrine de sa chérie… Cependant, jamais elle ne l’avait vraiment regardé. Il s’agissait davantage de regards furtifs, de coup d’œil malencontreux, ou encore de formes dissimulées à travers une vitre ou un nuage de vapeur. Mais là, pour la première fois, son regard se posa, et se fixa dessus… Lorsqu’elle se rendit compte de ce qu’elle faisait, une douce chaleur se répandit sur son visage, une chaleur qui n’avait rien à voir avec la température de l’eau dans laquelle elles étaient trempées. Machinalement, elle commença à s’excuser…

- Je... D-Désolée…

Elle détourna les yeux… pour les reposer dessus presque aussitôt. Elle avait beau s’en vouloir de ressentir l’envie de continuer à la contempler, elle ne pouvait pas s’arrêter de le faire maintenant que ce spectacle qu’elle avait si ardemment désirer de voir pendant des semaines maintenant s’offrait à elle. Elle ne le fit que pour venir fixer intensément Sayu, une lueur étrange dans le regard… Soudain, elle ressentait une envie presque incontrôlable de l’embrasser… De réduire à son maximum la distance qui pouvait les séparer, toutes les deux… Ce désir était si fort qu’elle y succomba, et elle vint poser ses lèvres contre les siennes, serrant son corps nu contre celui de sa petite amie…

Légèrement étourdie par la chute, ta tête semblait te tourner. Sans oublier la vive douleur qui parcourait actuellement ton dos et tes pauvres fesses, plaqués contre le fond pierreux de la source.
Tu avais encore du mal à comprendre ce qu'il venait de se produire. La première chose qui entra dans ton champ de vision lorsque que tu rouvris les yeux fut... T-Ta dulcinée dans une position quelque peu a-ambiguë !

Cette dernière se redressa légèrement, comme pour analyser ton corps et s'assurer que cette petite perte d'équilibre ne t'ait pas abîmé... Toutefois, la suijin finit, bien vite, par analyser une zone de ton anatomie en particulier... Ta poitrine.
Tu avais le feu aux joues, c-c'était si gênant, mais... D'autre part... Tu étais heureuse de voir que ta petite-amie te dévorait ainsi du regard, elle semblait te vouloir plus que tout autre chose au monde en cet instant... Et toi... Toi aussi...

Ce fut alors que, sans même que tu n'aies le temps de dire comprendre, Elina passa d'excuses à un fougueux baiser. Ce baiser... Il était si agréable... Il était comme hors, du commun, magique... Excitant ? Oui, tu ne saurais comment expliquer cette impression, mais l'instant présent était unique en son genre... Il semblait bien plus fort en amour que les autres qui, pourtant, étaient loin de te laisser indifférente !

Ton coeur s'accélèrait en ce moment même, tu avais, tout comme ta compagne, envie d'enlacements, d'embrassades, de douceur, d'amour, d'attention et de... De maturité ? ...

Lorsque ce baiser se rompit, ton visage paraissait fiévreux et tes yeux brillaient d'une étincelle nouvelle...

- Elina... Je me sens... Bizarre... J-Je me sens... Si bien avec toi...

Tu venais alors te plaquer d'avantage au corps humide de ta chère et tendre, comme si tu souhaitais ne faire qu'un avec elle...

L’esprit d’Elina n’avait plus de place que pour une seule chose : Sayu. Rien d’autre au monde n’importait que d’être avec elle, de se tenir contre elle, et de l’embrasser. Surtout de l’embrasser… Pourtant, ne devrait-elle pas chercher à se relever, plutôt que de rester ainsi à moitié allongée sur son aimée ? Mais bien que cette idée était logée dans un coin de sa tête, elle n’arrivait pas à s’imposer face au… au désir qui commençait à la consumer. Mais qu’en était-il de Sayu ? Est-ce que pareille situation ne lui était pas désagréable ? Heureusement, ce baiser passionné ne semblait pas lui déplaire, car elle le lui rendit avec non moins d’intensité. Cet instant était purement magique… Elles avaient déjà partagé bien des baisers, mais celui-ci était… particulier. Comme si, à travers cet échange, la force de leurs sentiments respectifs passait avec une  facilité déconcertante…

Enfin, vint le temps où leurs lèvres se séparèrent. Elina avait perdu la notion du temps : est-ce que cela faisait quelques secondes qu’elles partageaient cet intense baiser, ou bien cela faisait-il des heures entières ? Sur le coup, la suijin n’aurait su le dire, tant son esprit était obnubilé par son aimée. Mais lorsque celle-ci prit la parole, une certaine conscience lui revint… Elle aussi se sentait incroyablement bien aux côtés de sa petite amie. Mais… quelque chose lui procurait une sorte de frustration. Une sorte d’envie qu’elle ne parvenait pas à combler… Est-ce que c’était… le désir de l’autre ? Elina avait beau être une parfaite novice, elle n’était pas non plus complètement ignare. En cet instant, elle était sexuellement attirée par Sayu… Elle hésitait cependant à pousser les choses plus loin… N’était-il pas trop tôt pour envisager cela ? Non, cela faisait plusieurs mois qu’elles sortaient ensemble, et un certain moment aussi qu’elles vivaient ensemble… Ressentir cela était donc naturel, n’est-ce pas ? Elle craignait cependant que sa petite amie ne pense pas la même chose… Pour rien au monde, elle ne voulait susciter une quelconque réaction de rejet de sa part…

Cependant… Lorsque Sayu se serra à nouveau contre elle, et qu’elle put sentir son corps contre le sien, sa volonté commença à s’effriter. Elle pouvait sentir l’extrémité de ses seins frotter contre elle, et cette simple pensée suffisait à la mettre dans tous ses états. Dans une vaine tentative pour garder ses esprits, Elina alla chercher un nouveau baiser auprès de son aimée. Mais rapidement, ses lèvres quittèrent celles de Sayu pour venir se poser dans le cou de la demoiselle, sur lequel elle apposa moult baiser, sans se rendre compte que ce faisant, elle risquait fort de laisser une marque… Et puis, presque malgré elle, les mots franchirent le barrage de ses lèvres, son souffle venant caresser l’endroit qu’elles venaient d’embrasser :

- Sayu… Je… J’ai envie de… te toucher…

Le visage aux rougeurs prononcées d’Elina vira au cramoisi. Que venait-elle donc de dire, là !? Certes, c’était vrai… Elle ressentait cette envie considérable de poser ses mains sur le corps de sa petite amie, quel que fut l’endroit où elles arriveraient. Sa nuque, ses épaules, son ventre, ses cuisses… sa poitrine et ses fesses… Tout son être représentait pour elle une attraction qu’elle ne s’expliquait pas… Comme un insecte attiré pour la douce odeur sucré d’une fleur, la demoiselle ressentait ce désir intense, qu’elle ressentait pour la première fois… Mais qu’en penserait donc la jolie fleur concernée ?

Le simple fait d'être ainsi lovée contre ta partenaire faisait s'emballer ton cœur. Ta respiration se faisait lourde, désireuse, quant à ton regard, il brûlait de passion, semblait fiévreux... Voilà un état que l'on pourrait qualifier de second. Tu avais beau fouiller le fond de ta mémoire, tu ne parvenais pas à te souvenir t'être sentis ainsi...Non, tu n'avais jamais étais dans un tel état pour la simple et bonne raison que seule Elina pouvait te rendre ainsi...
Cette dernière avait scellé, de nouveau, vos lèvres en un onctueux baiser. Un baiser réalisé comme les précédents mais qui, pourtant, affolait ton rythme cardiaque. Cette sensation, tu l'avais déjà ressentie une fois auparavant : lors de cet inoubliable et merveilleux jour de Noël, passait en compagnie de ta chère et tendre qui, à l'époque, venait tout juste de te dévoiler ses sentiments et ainsi, t'embrasser pour la première fois.

Toutefois, tes lèvres semblèrent, bien vite, lassante pour la suijin. En effet, elle s'en était allait s'attaquer à autre chose, ton cou. Chaque baiser déposé en son creux t'arrachait un frisson. Elina faisait cela avec temps d'amour, qu'elle y laissa une trace, telle une marque au fer rouge, comme si elle venait de marquer son territoire, sa propriété.
Vient alors une annonce des plus spéciale. Ta petite amie, consumait par son désir, apparemment le même que le tien, brûlant en toi en cet instant même, souhaitait... Te toucher... Te caresser... Elle souhaitait franchir un cap...
Tes joues devinrent d'un rouge vif, tu étais honteuse, tu avais l'envie d'enfouir ton visage derrière ta chevelure, tes mains ou encore la nuque de ta dulcinée... Mais... Tu ne le fis pas. Tu ne le fis pas, car, tu ne voulais pas faire croire à Elina que son envie était mal... Car, au fond de toi, tu le voulais aussi... Tu avais juste... Peur ?

- Chérie... J-Je... Tu te mordillas la lèvre inférieure, ruminant des paroles inaudibles. Paroles que tu ne cessas de répéter jusqu'à ce que l'audition de ta petite-amie parvînt à les déchiffrer : Je te veux... E-Et... Je veux que... Que tu es... Envie de moi ...J-Je veux que... Que nous nous aimions comme... Comme les gens amoureux qui... Passent un cap...

Fermant les yeux, rouge de honte, tu vins agripper délicatement la main de ta partenaire pour, ensuite, venir la déposer contre l'un de tes seins tout en murmurant, gênée : Tu sens... Mon cœur ne bat que pour toi en cet instant...

Le cœur battant à tout rompre, Elina sentait la panique commencer à la gagner. Pourquoi donc avait-elle dit ça !? Certes, c’était ce qu’elle voulait vraiment, aussi gênant cela pouvait-il être… Mais de là à confier de vive voix ce désir qui naissait en elle… Pour être tout à fait honnête, ce n’était pas la première fois qu’Elina s’imaginait franchir cette étape avec sa bien-aimée. Non, ce n’était pas la première fois… Cela faisait quelques semaines, maintenant, qu’elle désirait plus de sa chérie, mais… cela restait du domaine du fantasme, d’une idée dont elle ne pensait pas à la mettre en application de sitôt. Ce n’était pas non plus la première fois qu’elle sentait ce genre d’excitation, mais à un degré moindre, mais si elle avait déjà été tentée une fois de satisfaire cette envie de son propre chef… Mais est-ce que cela lui donnait le droit de faire cette demande à Sayu ? Avait-elle le droit de lui demander de lui offrir le plus beau cadeau qu’elle pouvait lui offrir ? Car Elina sentait au fond d’elle que, si elles commençaient, elle voudrait aller jusqu’au bout… Sauf si, bien sûr, sa petite amie décidait, soudainement, de stopper net l’évolution de la situation. Car rien au monde, pas même ses désirs les plus intenses, ne la conduiraient à blesser volontairement sa chérie…

Sayu sembla hésiter sur la réponse à lui donner. Était-ce parce qu’elle ne savait pas comment rejeter sa demande ? Qu’elle ne savait pas si elle devait faire taire ses doutes pour y accéder ? Ou bien… parce qu’elle ne savait comment avouer qu’elle aussi en avait envie ? Ses paroles inintelligibles finirent par laisser la place à des mots compréhensibles, qui serrèrent le cœur de la suijin sous l’afflux d’émotions qui la submergea : Sayu était d’accord, et voulait, elle aussi, que toutes deux approfondissent davantage encore leur relation. Bien que ce fut-elle qui fut à l’origine de cette demande, Elina se sentit soudain comme paralysée, incapable de remuer le moindre muscle. Elle avait exprimé son désir, mais c’était sur le coup de l’émotion, sous l’effet du baiser passionné qu’elles avaient échangé. Mais là encore, peut-être ne s’était-elle pas réellement rendu compte de ce que cela impliquait… Mais maintenant qu’elle se trouvait devant le fait accompli, elle se sentait… perdue. Que devait-elle faire ? Elle avait peur de précipiter les choses, ou de mal les faire… C’est que l’instant qu’elles s’apprêtaient à partager était unique, et n’arriverait qu’une seule fois dans leurs vies pour toutes les deux ! Et de ce fait, elle voulait à tout prix que ce dernier devienne l’un des plus beaux souvenirs qu’elles auraient en commun… Peut-être d’ailleurs que Sayu avait senti cette soudaine immobilité, car elle vint se saisir avec délicatesse de la main d’Elina pour venir la poser sur sa poitrine nue… Ainsi, elle pouvait sentir son cœur qui devait battre à peu près aussi fort que le sien en cet instant. Et de ses dires, ce n’était rien que pour elle qu’il battait…

Les doutes de la suijin s’envolèrent alors comme s’ils n’avaient jamais existé. Pourquoi donc se torturer l’esprit ? Elle n’avait qu’à laisser parler son amour pour Sayu à travers ses gestes... Elle alla alors chercher un nouveau baiser, plus tendre que le précédent, mais non moins intense. Sa main toujours posé sur le sein de sa petite amie restait immobile, ne sachant trop comment se mettre en mouvement. C’est qu’elle était une parfaite novice en la matière ! Certes, et bien qu’elle n’aurait jamais osé l’avouer, pas même à Sayu, elle s’était quelque peu renseignée sur comment se passait ce genre de moment entre deux filles. Peut-être, d’ailleurs, était-ce à cause de cela qu’elle s’était plus facilement imaginée dans ce genre de situation avec son aimée ? Mais si elle possédait quelques bases de théories, la pratique, elle, lui faisait cruellement défaut. Dès lors… elle hésitait… Cependant, d’un mouvement un peu tremblant, ses doigts se resserrèrent légèrement sur le sein de Sayu, dans un geste qu’elle voulait doux, mais suffisamment fort pour qu’elle le ressente…

C'était bien beau de vouloir passer un cap, de souhaiter goûter à la douceur et l'ardeur d'un amour passionné... Mais que cela était complexe et gênant ! Car, il fallait le dire, tu n'y connaissais rien ! Contrairement aux jeunes gens de ton âge, plus souvent des jeunes hommes que des jeunes femmes, s'intéressant aux pratiques et au sexe dans toute sa généralité... Toi et ta timidité, ta candeur enfantine, faisaient que ce genre de sujets te gênaient. Le genre de sujets que tu préférais de loin éviter. Et là, voilà que, sans aucunes, ou du moins, très peu de connaissances en la matière, tu te retrouvais dans le feu de l'action, en pleine acte...
On dit souvent que la première fois est un passage difficile. Non pas déplaisant, mais un peu stressant, apeurant. Il était vrai que tu craignais un peu cet instant... Tu avais peur de l'inconnu, tu te questionnais... Est-ce que cela est douloureux ? Est-ce qu'Elina se vexerait si tu désirais couper court à l'instant ? ... Tout ceci te paniquait quelque peu. Toutefois, il te suffisait d'un regard, d'un sourire de la part de ta dulcinée, pour comprendre qu'elle éprouvait les mêmes doutes, les mêmes envies. Et, dans le fond, tu avais une confiance aveugle en ta petite amie ! Jamais, ô grand jamais, Elina ne te ferait volontairement ou consciemment du mal. Elle ne se le pardonnerait pas... Oui... La jeune suijin était vraiment tout ce qu'il y avait de plus adorable, douce et attentionnée.

Ce fut alors que tu sentis une légère pression sur l'un de tes seins. C'était les fins et délicats doigts de ta chérie, se refermant doucement, mais fermement, sur la légère bosse te servant de poitrine. Tu avais déjà porté la main sur tes seins. Non pas pour te tripoter ! Tu n'étais pas de ce style là ! Non !... Tu avais déjà touché ta poitrine dans des gestes sans aucunes arrières pensées comme, par exemple, réajuster ton soutien-gorge. Lorsque tu faisais cela, tu ne ressentais absolument rien. Surement parce que tu n'y allais avec aucune sensualité et aucun but, aucune soif d'assouvir un certain plaisir. Toutefois, là, en cet instant précis, tu trouvais ce simple contact, cette douce caresse, des plus appréciables.

Tu accordas à ta compagne, un charmant et fin sourire, un sourire quelque peu motivant, réconfortant. Tu passais tes bras dans son dos, venant caresser ce dernier, de haut en bas et de bas en haut, du bout des doigts, doucement, amoureusement... Tu avais l'impression de découvrir sous un nouveau jour le corps de ta petite amie, sous son meilleur jour...

Rapidement, l’attention d’Elina se reporta sur le visage de Sayu, plutôt que sur son corps. Elle avait amorcé un premier geste censé procurer du plaisir à son aimée, mais qu’en était-il vraiment ? Peut-être lui avait-elle fait mal, sans même le vouloir ? Quelle était donc la bonne force à appliquer dans ce genre de cas ? Heureusement, l’expression de sa petite amie n’affichait aucune moue de douleur, ou de reproche… Non, seul un sourire illuminait ses traits, un sourire qui calma les angoisses de la suijin. Avait-elle perçu l’inquiétude dans son regard ? Avait-elle ressenti l’hésitation dans ses gestes ? Peut-être même arrivait-elle à sentir les tremblements qui parcouraient le corps d’Elina ? Car oui, elle tremblait légèrement… Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas été parcourue par une telle spirale d’émotions : désir, excitation, crainte, angoisse, et un amour infini… Rien d’étonnant à ce que sa frêle stature ait du mal à contenir tout cela !

Malgré tout, ce simple sourire, simple mais ô combien magnifique, apaisait le cœur de la suijin. Elle sentait que Sayu s’en remettait à elle, qu’elle se donnait à elle… Alors, il n’était pas question de tout gâcher en s’inquiétant au moindre de ses gestes ! Il lui suffisait de guetter les réactions de sa petite amie, et d’ainsi voir si ce qu’elle faisait lui convenait ou pas. Et alors qu’elle prenait cette résolution, les mains de son aimée commencèrent à parcourir son dos, l’effleurant du bout des doigts dans un geste qui lui arracha un frisson. C’était étrange… La sensation se rapprochait de celle d’une légère démangeaison, mais en même temps… était complètement différente. Et surtout, loin d’être désagréable…

Motivée par l’initiative de Sayu, Elina recommença à parcourir la poitrine de son aimée, alors que ses lèvres s’en allèrent poser un nouveau baiser dans le creux de son cou. Ses doigts traçaient les contours des petits seins de sa chérie, comme si elle cherchait à en dessiner les traits. Son autre main, posée sur le sol, mourrait d’envie d’imiter sa sœur… Mais si elle la retirait, elle serait complètement posée sur Sayu, dès lors, cela ne risquait-il pas d’être inconfortable pour elle ? Elina savait bien qu’elle ne pesait pas bien lourd, mais… le bassin de pierre naturelle n’était pas vraiment le support le plus délicat qu’il soit, alors si elle venait à ajouter son poids… Malheureusement, sa faible musculature ne lui permettrait pas de garder cette position bien longtemps, aussi se résolut-elle à se poser contre elle, collant le bas de leurs corps l’un contre l’autre… Elina sentait les cuisses de sa chérie tout contre ses flancs, et cette pensée suffisait à l’électriser. Aussi, commença-t-elle à masser délicatement ce sein toujours prisonnier des doigts de la suijin… Peu à peu, les sens d’Elina se réveillaient, et elle parvenait à distinguer des choses qu’elle ne se pensait pas à même de ressentir en pareille situation… Le souffle de Sayu, la douceur de sa peau, la sensation de sa poitrine se baissant et se relevant au rythme de sa respiration, ses doigts qui continuaient à caresser son dos… Elle avait pleinement conscience de sa présence, toute entière. Et cela lui procurait une joie indicible… Aussi, lui murmura-t-elle avec douceur :

- Je t’aime Sayu…

Elle ne lui laissa pas l’opportunité de répliquer, qu’elle venait sceller sa bouche d’un baiser passionné. Sa main ne cessait pour autant ses gestes, sans même qu’elle n’ait besoin d’y penser, comme si ceux-ci étaient devenus naturels, automatiques. Au bout de quelques secondes, elle relâcha enfin ses lèvres, lui offrant le plus beau sourire qu’elle n’avait jamais pu lui offrir depuis qu’elles se connaissaient…

Avec satisfaction, tu pus remarquer que ton geste ne laissait pas de marbre ta compagne. Un frisson lui avait parcouru l'échine, frissonnement marquant la délicatesse de ton acte ainsi que son agréabilité.
Toutefois, tu doutais fortement que tes simples massages, tes légers effleurages, ne soient plus plaisant que les caresses passionnées que la suijin te prodiguait.
Les sensations étaient étranges. Le fait d'avoir le sein massé te coupait quelque peu la respiration, la rendait irrégulière et complexe par moment. Cependant, cela ne donnait en rien une impression désagréable, comme celle d'étouffer. Non, bien au contraire, c'était d'une inexplicable tendresse mêlant le plaisir à l'agréable... Si bon, si doux que... Oui, une certaine dépendance à ce mouvement, ce gage d'amour pur, naissait au fond de toi. Au fond de ton cœur amoureux.

Soudainement, vos deux corps se rapprochèrent. Certes, ils étaient déjà proches juste avant ! Mais ils n'en demeuraient pas ainsi, lovés l'un contre l'autre, plaqués, collés... Unis.
Ta petite amie avait elle cédé ? N'arrivant pas à tenir "dressée" à la force d'un seul bras ? Ou bien avait-elle choisit de se coller ainsi à toi dans un but de renforcement, pour plus d'intensité au cœur de cet instant de profond amour ? Tu ne pouvais le savoir. Toutefois, c'était loin de te déplaire bien que ton dos s'avérait un peu plus douloureusement adossé au sol rocailleux. "Un mal pour un bien" le dit si bien le dicton.

De douces et belles paroles, un nouveau baiser où semble comprimée toute la douceur du monde et un sourire radieux de la part d'Elina, t'arrachèrent de nouvelles vagues de rougeurs. Elle était toujours si mignonne... Mais, là... Elle semblait rayonner d'une beauté nouvelle, une beauté surpassant celle de la plus charmante des divinités... Si la beauté devait avoir une nouvelle définition dans un dictionnaire, cette dernière ne serait qu'un seul et unique mot : son prénom, Elina...

Tes mains quittèrent la colonne vertébrale de ta chère et tendre pour venir se poser contre ses joues. Son visage se trouvait, ainsi, entouré de tes mains. Une certaine incompréhension se dessinait sur ses traits, traits que tu vis s'adoucir lorsque tu vins sceller, une fois de plus, vos lèvres. Néanmoins, cette fois-ci, tu allais plus loin que tous les autres baisers, bien que passionnés, d'avant.
Les adultes... Enfin, non pas forcément... Les gens qui s'aiment vraiment beaucoup, s’embrassaient, parfois, de manière plus... Forte. En venant ajouter leur... Langue.
Rien qu'à l'idée de t'apprêter à faire cela te mettait le feu aux joues. Voilà une chose des plus... Gênante... Cependant, tu laissas de côté tes inquiétudes et hontes, et embrassas, langoureusement, ta délicate compagne...

Le regard que Sayu adressa à la jeune suijin aurait pu faire fondre n’importe quel bloc de glace avec plus d’efficacité qu’un lance-flamme… Alors, lorsque l’on était déjà conquis comme l’était Elina, il était impossible de ne pas sentir son cœur chavirer en plongeant son regard dans le sien… Qu’est-ce qu’elle pouvait aimer ses yeux… Lorsqu’elle s’y plongeait, Elina arrivait à entrevoir la façon dont sa petite amie la percevait, et l’image qui s’y trouvait était bien plus belle que ce que n’importe quel miroir ne pourrait jamais lui montrer. À ces moments-là, seulement, la suijin arrivait à se dire qu’elle était jolie…

Mais trêves de bavardages inutiles ! Car Sayu venait de poser ses mains sur les joues de sa petite amie, et venait chercher un nouveau baiser. Celui-ci, bien que semblable à ceux qu’elles avaient déjà partagés auparavant, était pourtant différent, même si elle n’aurait pu dire en quoi. La réponse, cependant, lui parvint rapidement : timidement, la langue de sa chérie entra dans sa bouche aux lèvres entrouvertes. Surprise, les yeux fermés d’Elina s’écarquillèrent. Elle connaissait bien ce geste, ce baiser intense et intime, bien que ce fut, évidemment, la première fois qu’elle en partageait un. Mais rapidement, la surprise laissa place au plaisir de ce contact si intense avec l’élue de son cœur. Bien que passive dans un premier temps, la jeune russe avança à son tour sa langue pour qu’elle aille à la rencontre de celle de Sayu. Elle tremblait, d’excitation, mais aussi d’appréhension. Faisait-elle les choses comme il le fallait ? Cependant, sa petite amie ne semblait pas déprécier ce moment, aussi jugea-t-elle que son inexpérience n’avait pas trop d’importance en cet instant…

Le temps s’écoula, son qu’Elina n’en ai vraiment conscience. L’instant était tellement magique, qu’elle n’aurait su dire depuis combien de temps elles étaient en train de s’embrasser aussi langoureusement. Mais finalement, leurs lèvres s’écartèrent, et leurs visages se firent à nouveau face. Le rose sur les joues de Sayu prouvait à quel point elle s’était sentie gênée d’avoir amorcé ce geste, mais cela ne faisait que la rendre plus attirante encore. Le souffle un peu court, Elina la contemplait comme si elle admirait la plus belle chose au monde. Ce qui, à ses yeux, était on ne peut plus le cas ! Finalement, un sourire étira ses lèvres, et elle confia alors son ressenti :

- C’était… merveilleux…

Malheureusement, la suijin dû se contenter de ce pauvre terme pour décrire la satisfaction qui l’envahissait en cet instant. Dans un coin de sa tête, elle maudit les faiblesses qu’avait le langage humain pour décrire ce que l’on pouvait ressentir… Mais comment penser à des choses désagréables alors que l’on partageait le plus merveilleux des moments avec la plus merveilleuse des demoiselles ?

Le temps semblait, une fois de plus, s'être stoppé net.
Tu avais la sensation d'être enveloppée, toi et ta dulcinée, dans une bulle. Un voile vous coupant du monde, vous isolant, juste toutes les deux... Juste en amoureuses...
Tu pourrais presque croire à un songe, tant les choses paraissaient magiques, merveilleuses. Toutefois, les enlacements de vos langues, savoureuses caresses, prouvaient que tu t’avérais bel et bien éveillée. À ton plus grand plaisir !

Depuis combien de temps étiez-vous submergées par vos sentiments ? Par ce tendre et inoubliable baiser ? Quelques minutes ? Une heure ? ... Dur à dire. Mais, qu'importait ? Vous vous étiez délectée de chaque seconde.
Vos lèvres finirent pas se séparer. Pourquoi les meilleurs moments de la vie sont toujours des instants éphémères ? ... C'est injuste, parfois, non ?
Vos regards se croisèrent de nouveau, l'une plongée dans celui de l'autre, l'autre plongée dans celui de l'une...

Elina, accompagnée de l'un de ses magnifiques et rayonnants sourires, te fit part de son ressentis. Et, à ta plus grande joie, cette-dernière t'assuras que cela avait était merveilleux.
Ceci te rendait heureuse, quelque peu gênée davantage et t'offrait une profonde envie de recommencer, encore et encore...

Le feu aux joues, tu enfouis ton visage dans sa nuque, murmurant en balbutiant légèrement qu'elle était "idiote de me faire rougir autant ..."
Un léger silence s'installa. Instant de calme durant lequel tu profitais pleinement d'être enlacée contre ta petite-amie, le visage posé sur son épaule... Si près d'elle... Ton cœur battait la chamade... Quelle odeur exquise qu'était le sien...

Sans un mot, tu vins lui lécher et mordiller l'épaule, enivrée par une chose nouvelle : le désir charnel ...

L’intense baiser qu’elle venait de partager avec Sayu n’avait en rien atténué le feu dévorant qui brûlait au sein de la jeune suijin. Bien au contraire, d’ailleurs ! Plus que jamais, elle voulait parcourir le corps de sa chérie, en découvrir toutes les subtilités, et la sentir frissonner sous ses doigts… Rien que ce baiser s’était avéré délicieux, alors la suite ne pouvait être que meilleure encore, non ? Cependant, rien que cela aurait pu suffire à contenter Elina, si jamais sa petite amie ne voulait pas poursuivre davantage… Mais il était inutile de penser à cela : après un moment de calme, pendant lequel leurs corps nus restaient tendrement collés l’un à l’autre, Sayu démontra qu’elle ne souhaitait pas s’en arrêter là. La flamme du désir brûlait tout autant dans son corps que dans celui de sa petite amie… Alors, sans plus attendre, elle laissa ses envies trouver écho auprès de ceux de sa chérie…

Combien de temps s’écoutait alors écoulé ? Elina l’ignorerait sans doute à jamais… Son esprit tout entier était resté concentré sur cet instant qu’elle partageait avec Sayu. Tant de sensations nouvelles, en si peu de temps… Que ce fut la douceur de velours du corps de sa chérie, ses courbes délicieuses qui prenaient vie sous ses doigts, le son de sa voix en proie à l’extase, les traits délicats de son visage exprimant le plaisir qu’elle parvenait à lui offrir… C’était là le plus beau spectacle auquel elle avait jamais pu assister ! Et puis, il y avait ce à quoi elle-même avait pu goûter… Sous les mains de sa dulcinée, son corps avait vu naître des sensations qu’elle ne parvenait pas à décrire… Comme si une chose profondément enfouie en elle s’était soudain éveillée… Comme une fleur qui offre pour la première fois ses pétales à la douceur des rayons du soleil… Jamais elle n’avait cru pouvoir un jour découvrir ce genre de plaisir…

Toutes deux confortablement installées dans le bassin naturel, Elina serrait tendrement Sayu contre elle, caressant son épaule du bout des doigts, sa tête posée contre la sienne. Elle se sentait pleine et entière, plus qu’elle ne l’avait jamais été de toute sa vie. Son esprit embrumé avait du mal à réaliser que ce qui venait de se passer était réel… Venait-elle vraiment de vivre tout cela ? Venait-elle vraiment de vivre le plus beau moment de sa vie ? N’avait-elle pas rêvé cet instant de pure magie où toutes deux s’étaient offertes sans réserve à l’autre ? Que ferait-il si elle ouvrait soudain les yeux pour se rendre compte qu’elle était simplement allongée dans un lit, et non dans ce bassin… Mais à chaque, elle reprenait un plaisir sans nom à prendre conscience que tout cela était vrai : la caresse de l’eau sur sa peau nue, la chaleur de la peau de Sayu posée contre la sienne, le bruit apaisant de sa respiration alors que toutes deux savouraient la douce pensée de ce qu’elles venaient de partager… Tant de bonheur la submergeait qu’elle avait l’impression que son cœur allait exploser sous l’intensité des émotions qui l’assaillaient. Mais ce dernier accusait bien le choc, et continuait de battre avec force dans sa poitrine… Et au bout d’un moment, quelques paroles finir par franchir la barrière de ses lèvres :

- Je viens de passer le plus beau moment de ma vie…

Elle ponctua ses paroles d’un baiser déposé contre la tempe de sa chérie. Si seulement elle pouvait lui confier à quel point elle se sentait heureuse, en cet instant… Mais elle ne le pouvait pas, et préférait alors savourer davantage son bonheur.

- Je t’aime, Sayu…

Ces mots, elle les avait prononcé plus de fois qu’elle n’aurait pu les compter au cours de ces derniers instants. Mais à chaque fois, ils étaient empreints de la même sincérité, celle qui venait tout droit du cœur de la suijin… Et elle avait bien l’intention de les prononcer encore bien des fois, aussi longtemps que sa dulcinée serait prête à les entendre…

HS : Alerte dénouement/fin de kk... Faut bien conclure se rp un jour... Mais bon, j'avoue, j'suis pas fière de mes écrits... J'me suis arrêté trop longtemps, j'ai rouillé QWQ


Des découvertes. L'être humain en fait de nouvelles chaque jour. Elles sont plus ou moins évidentes, remarquables et marquantes... Mais elles sont bel et bien là, à nous attendre à chaque tournant, que l'on le veuille ou non.
Aujourd'hui, nos deux jeunes concubines avaient donc goûté à ce qui est, probablement, l'une des plus belles aventures que la vie puisse réserver : l'initiation aux plaisirs charnels.

Cet instant, il vous marque au fer rouge. Sayuri, comme bien d'autre, se souviendra encore longtemps, peut-être pour toujours ? du lieu, de l'année, de la personne, des sensations éprouvées...

La chaleur de deux corps fusionnels.
Les battements uni-soniques de deux cœurs.
Les impressions de fourmillements, chatouilles, pressions, légèretés, parcourant chaque membre, chaque parcelle de peau...

Oui. Sayuri allait s'en rappeler. Longtemps. Très longtemps.
Mais surtout, elle allait pouvoir se souvenir que ce moment, cette première fois, cette fois marquant un chapitre dans votre histoire... Elle se souviendra toujours qu'elle l'aura partagé avec la seule personne sur Terre pour qui son cœur bat avec amour, ardeur et passion : Elina Volchkev. Son premier amour qu'elle espère, naïvement, comme tout être éperdument amoureux, éternel...



Dans les bras de sa dulcinée, peinant à rester éveillée à cause de l'épuisement, la petite fleur de lys se repose, bercée par l'aura apaisante et rassurante que dégage sa compagne.
- Moi aussi... Je t'aime plus que tout, Eli-chan...

Le couple aurait pu rester là, dans ses sources chaudes, l'une contre l'autre, pendant des heures. Pendant une éternité même...
Hélas, le temps ne peut s'arrêter sur commande. Il ne peut s'arrêter tout court. Vint alors l'heure de quitter les lieux. Bien que, dans le fond, retrouver son petit chez-soi paisible en compagnie de la personne que l'on chérie le plus... N'est ce pas là la meilleure fin de scénario, achèvement de journée, que quelqu'un peut souhaiter ?

Sayuri avait le sourire. Car, elle le savait... Ce beau schéma, jour après jour, allait se répéter. Et ce, éblouit par ce radieux petit soleil qu'est sa douce Elina...

Lorsque Sayu lui confia qu’elle aussi avait profité pleinement de ce moment, Elina comprit qu’elle s’était largement trompée en pensant que le bonheur qu’elle avait ressenti jusque-là ne pouvait pas être plus grand… Car savoir que toutes deux avaient ressenti la même chose, peut-être de façon différente, et pas avec la même intensité, était une jouissance à laquelle elle n’avait jamais goûtée… Et elle aurait tant aimé pouvoir savourer encore et encore cette sensation, mais malheureusement, il était temps pour elles de sortir de cette petite bulle dans laquelle elles étaient enfermées. En effet, alors que toutes deux étaient tendrement enlacées dans la source chaude, une voix s’éleva du chemin qu’elles avaient emprunté pour rejoindre cette dernière : la tenancière venait leur annoncer que leur créneau touchait à sa fin, et qu’elle devait donc partir…

Le temps est une chose mystérieuse : lorsque l’on vit des moments difficiles, on a l’impression qu’il s’étire jusqu’à n’en plus finir, les secondes devenant des heures. Mais lorsque la joie et le bonheur sont présents, celui-ci se contracte, les heures devenant des secondes, tant et si bien que, lorsque l’on regarde derrière, on a l’impression de ne pas l’avoir vu passer. Et c’était bien face à ce dernier cas de figure qu’était confronté Elina… Avaient-elles vraiment déjà passé tout ce temps, ici ? Elle avait presque l’impression que l’on cherchait à se moquer d’elle, à lui voler les instants qu’elle aurait pu passer encore en sa compagnie… Mais un regard vers son aimée, et cette frustration s’envola : chaque seconde passée auprès d’elle était une véritable bénédiction. Pourquoi donc devrait-elle en perdre la saveur en d’inutiles considérations ? Aussi, fut-ce avec le sourire qu’elle se redressa, quittant la chaleur de l’eau pour retrouver celle de ses vêtements…

Toutes deux quittèrent l’onsen la tête pleine d’images et de souvenirs qui leur resteraient précieux à jamais. Mais Elina savait une chose : ce n’était pas les derniers qu’elles se créeraient ensemble ! Bien d’autres les attendaient, tout aussi merveilleux, si ce n’était davantage. Elles avaient encore toute la vie devant elles ! Et puis, peut-être même que, ce soir déjà, elles pourraient « se créer de nouveaux souvenirs »… Mais ça, la jeune suijin se garda bien de le partager avec son aimée ~