Himitsu no Kii
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 [-16] Le courant d'air embarrassant. [KURAI|JESS]

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Jess L. Nyström
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Jess L. Nyström


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MessageSujet: [-16] Le courant d'air embarrassant. [KURAI|JESS]   [-16] Le courant d'air embarrassant. [KURAI|JESS] EmptyDim 4 Jan 2015 - 16:45

C’était Samedi. La lumière envahissait peu à peu la ville, sous le regard attentif d’une jeune femme perturbée. Encore une fois, elle avait fait des cauchemars cette nuit. Des souvenirs du passé, qui revenaient la hanter. Comme toutes les nuits, elle avait lutté pour trouver le sommeil quelques heures avant de se réveiller dans un sursaut, affolée et haletante. Elle s’était alors affalée sur le sofa du salon, où elle avait trouvé refuge devant la télévision et l’ordinateur. Aux aurores, elle avait préparé le petit déjeuné. La jeune femme se faisait un véritable plaisir de préparer, chaque jour, une assiette de nouvelles choses. Hier les pancakes, aujourd’hui, les cookies. Demain, elle verra bien. Cuisiner lui faisait passer le temps. Elle pensait à autre chose, oubliait les tracas de la nuit. C’était pour elle un moment très agréable. Après avoir déjeuné avec pour seule compagnie sa peluche, aussi sage qu’elle soit, elle s’engouffra dans la salle de bain.

Face au miroir, elle pouvait voir une demoiselle fatiguée. Elle retira son t-shirt, le jeta en boule dans un coin de la pièce. Puis, elle fit de même pour son short. Son corps reflétait une image qu’elle n’aimait pas plus que cela. Soit, elle était bien formée, mince, et plutôt grande pour une jeune demoiselle. Elle était bien contente de cela, d’ailleurs. Des filles tueraient pour avoir un physique comme le sien, quelques tailles de poitrine supplémentaires ou même un tour de hanche moins large. Mais pas elle. Elle, elle se contentait de ce que la nature lui avait généreusement donné. Si bien que ce n’était pas cette image d’elle qu’elle n’aimait pas dans le miroir, mais plutôt celle d’une femme perdue, angoissée par le passé. Elle se posait des questions, trop de questions. Des phrases tournaient dans sa tête, sans arrêt, du lever au coucher. Et même dans ses rêves. Elle était comme un loup-garou qui essaie de résister à l’appel sauvage de la nature. Elle tourna la tête et soupira profondément. Dans sa poitrine, son cœur battait fort, très fort, et rapidement. Elle s’enfonça dans la douche. L’eau chaude vint caresser sa peau, ses cheveux. Elle prit son temps pour laver chaque parcelle de ce corps tendu et fatigué. Elle se rinçait les cheveux lorsqu’un bruit d’explosion retentit dehors. Elle sursauta. Immédiatement, elle sortit de la salle de bain et vint jeter un œil dehors par la fenêtre. Elle soupira de désespoir en s’apercevant que ce n’était rien d’autre qu’un vulgaire combat de rue, où le feu et l’orage se battaient pour dieu sait quoi. Alors, elle retourna sous l’eau chaude, après avoir remarqué qu’il lui restait de la mousse dedans. Elle constata à quel point son appartement était vide, et calme. Elle était seule, très seule. Trop seule peut-être.

On tambourina à la porte. Encore. Encore une fois. Ça devenait agaçant. Elle sortit de la douche, ne prenant le temps que de s’enrouler dans une serviette, posée sur le lavabo. Ses cheveux dégoulinaient sur le sol, laissant des traces par terre sur leur passage. Par méfiance, la demoiselle s’était armée de son épée. Elle la sortie de son fourreau et s’approcha pour ouvrir la porte. A son grand étonnement, personne n’était derrière. Elle arqua un sourcil, rangea son arme qu’elle posa près de la porte, à l’intérieur. Elle mit alors les pieds dehors pour tenter de démasquer l’affreux farceur. C’était sans compter sur le vent, fidèle allié des situations cocasses. Un courant d’air, et elle se retrouvait hors de chez elle. Les clés, son épée et ses vêtements étaient restés dedans. D’ailleurs, sa serviette aussi avait bien faillit s’envoler. Elle avait été obligée de la tenir fermement pour qu’elle ne parte pas comme un vulgaire papier. La demoiselle soupira. Un soupire profond, plein de désespoir. Son portable était dedans. Impossible, donc, d’appeler cet adorable gardien d’immeuble ; ou même un serrurier. La journée s’annonçait… Comment dire… compliquée.

La jeune brune, sur le palier, se mit à réfléchir. Une solution devait bien exister, non ? Elle s’adossa près de la porte, soupirant à une journée loin d’être terminée. Elle ferma les yeux un instant. L’idée lumineusement obscure de se cacher dans le carton près de la porte lui vint à l’esprit. Elle pourrait attendre là-dedans que le gardin, si jeune et si mignon, vienne faire le ménage. Et personne ne la verrait, dans ce carton. Sauf que, même avec ses manies plus que douteuses, elle n’était pas un chat, non. Alors rentrer et passer la journée dans un carton, c’était plus compliqué dans la pratique que dans l’idée. Et puis, elle avait beau avoir une taille de guêpe, elle doutait fortement que son postérieur rentre dans ce fameux carton. L’idée fut rapidement oubliée, et elle replongea simplement dans un état de songe. Des souvenirs de ses années lycée lui revinrent doucement. Une petite brune en robe bouffante ; une petite brune avec un instrument ; une petite brune dans un groupe ; une petite brune en affrontement avec le micro ; une petite brune sur scène avec sa bande. Et maintenant, une grande brune qui sourit en repensant à ses souvenirs pourtant pas si lointain. Elle essuya une petite larme au coin de l‘œil. Elle tourna un peu la tête. Là, elle pouvait voir une porte, si près de la sienne. Un voisin vivait ici. Un voisin qu’elle connaissait. Un voisin qu’elle connaissait même bien. Un voisin avec qu’elle aimait bien. Bon, bien un peu plus. Pourtant, se présenter dans cette tenue à ce voisin, elle ne trouvait pas que c’était une bonne idée. Mais à ce stade, elle n’avait pas le choix. Elle essora ses cheveux sur le palier, dans le carton, pour ne pas tout salir. Ils étaient toujours mouillés, mais ils ne coulaient plus partout. Elle resserra un peu sa serviette. Face à la porte, elle hésitait. Devait-elle frapper ? Et si elle le réveillait ? Mais rapidement, la curiosité et surtout le froid qui avait gagné son corps virent la persuader de frapper à la porte. Alors, elle frappa. Deux fois, avant que quelqu’un ne se déplace. Alors que la porte s’ouvrait, la brunette, soulagée de ne pas rester dehors, voulu remercier son voisin.

Salut ! Désolée de te déranger… Je suis à la porte à cause d’un coup de vent. Je peux emprunter ton téléphone pour appeler un serrurier ?
« Maooouuw ! »

Qu-QUOI ?! Comment « Salut ! Désolée de te déranger… Je suis à la porte à cause d’un coup de vent. Je peux emprunter ton téléphone pour appeler un serrurier ? » avait pu se transformer en un simple « Maooouw ! » ? Elle-même ne le savait pas. En revanche, le courant d’air créé par l’ouverture de la porte avait su où s’engouffrer, puisqu’il avait pris possession de la serviette de la brunette, qui se retrouvait désormais nue, face à la porte grande ouverte de son ami Kurai, bouche-bé, qui ne tarda pas à rougir alors que Jess s’affairait à remettre sa serviette en place, rouge jusqu’au plus profond de son être.

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Kurai S. Ikazuchi
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MessageSujet: Re: [-16] Le courant d'air embarrassant. [KURAI|JESS]   [-16] Le courant d'air embarrassant. [KURAI|JESS] EmptyMer 7 Jan 2015 - 20:25



Une charmante visite de bon matin





Le bruit ne fut pas la première chose que remarqua Kurai. Plutôt la douleur. Cependant, le jeune raijin continua de sourire, même si cela ressemblait d’avantage à une grimace, pour ne pas inquiéter la jeune fille à ses côtés. Mais, malgré tout, il ne pouvait pas continuer à jouer la comédie longtemps. En vérité, son sourire dura jusqu’au moment où il s’évanouit.

Le rêve se modifia.

Il se trouvait au lycée. Non pas à Danshi, mais au lycée dans lequel il était à Tokyo. Il discutait avec Akane, tandis que Blake l’attendait un peu plus loin. Mais, étrangement, il n’arrivait pas à entendre ce que la jeune fille déclarait.

-Quoi ? Je n’entends pas !

Akane eut un sourire un peu attristé. Elle parla à nouveau, mais le vent couvrit ses paroles. A ce moment-là, Kurai vit une larme perler au coin de ses yeux. Il voulut s’avancer pour la prendre dans ses bras, mais, sans qu’elle ne bouge, elle sembla reculer. Il tendit le bras, mais elle continuait à s’éloigner en pleurant, alors qu’elle ne semblait pas bouger. Alors, une sorte de courant électrique parcourut le bras de Kurai, tandis que Blake courait vers eux. Il y eut un flash.

Au milieu des flammes, le jeune homme pleurait. La jeune femme et le garçon un peu plus jeune que lui étaient allongés, inanimés. Peut-être même morts. Il ne savait pas. Il ne savait plus. Il n’arrivait pas à comprendre. Soudain, il vit Akane remuer. Il se précipita et s’agenouilla auprès d’elle, en larmes. Elle sembla faire d’immenses efforts et réussit finalement à dire trois mots. Trois uniques mots, prononcés d’une voix si faible qu’ils étaient difficilement audibles…

-Désolée… Je t’aime…

Elle retomba sans connaissance, et il ne comprit pas pourquoi elle s’excusait. C’était lui le responsable de tout cela. C’était à lui de s’excuser. Haletant, les poumons abîmés par la chaleur, il guetta le moindre signe de vie chez Akane. Elle lui avait volé les mots qu’il voulait prononcer. Il devait la sauver. Il devait LES sauver. Il dev…


Le souvenir suffit à réveiller le jeune homme, haletant. Il se redressa dans son lit et poussa un léger gémissement quand sa blessure frotta contre le bandage. Et, par réflexe, il voulut bouger son bras, mais ne put le faire car celui-ci était retenu par une écharpe de tissu. Il poussa un soupir et décida que, puisqu’il semblait mal parti pour dormir à nouveau, autant se lever. Il sortit donc de son lit et se prépara le petit déjeuner, une simple tasse de chocolat chaud avec du pain et des fruits.

Une fois son déjeuner prit, il alla se laver, puis entreprit de s’habiller, ce qui était tout de même plutôt laborieux. C’est pourquoi il se contentait de rester torse nu et, au pire, d’enfiler sa veste. De toute façon, vu qu’il ne sortait pas… D’ailleurs, rester une semaine enfermé ici commençait à lui peser fortement. Alors, certes, il était capable de rester plusieurs jours d’affilée pour finir un jeu. Mais là, c’était par choix. Alors que dans le cas présent, il ne l’avait justement pas, le choix. Et là était toute la différence.

Ainsi, contraint à l’inactivité, Kurai s’installa-t-il devant son ordinateur et commença, non pas à jouer, mais à programmer. Il se demandait s’il pouvait créer un programme qu’il puisse conjuguer avec son pouvoir, rendant le piratage encore plus facile qu’il ne l’était pour lui-même. Certes, il n’en avait pas besoin puisqu’il pouvait pirater n’importe quel ordinateur à la vitesse de la pensée. Mais, parfois, il lui était plutôt nécessaire d’avoir accès, par la suite, aux informations qu’il avait piratées. Voilà donc ce qu’il était en train de créer : une espèce de Troojan qui reposerait à la fois dans son téléphone et dans son ordinateur, qui lui permettrait, en étant parfaitement indétectable, d’avoir accès à volonté aux données intéressantes qu’il pouvait trouver.

Enfin, disons plutôt qu’il essayait. Car le souvenir de son cauchemar était encore bien présent. Et, pour améliorer encore les choses, sa vision d’Akane était particulièrement vivace ce matin-là. La jeune femme issue tout droit de son esprit montrait un dynamisme et un enthousiasme incroyables, comme si, plus l’humeur de Kurai était sombre, plus celle d’Akane était joyeuse. Et, telle un fantôme, elle s’amusait à apparaître et disparaître, continuant sans cesse à pourrir la vie du jeune raijin.

Aussi accueillit-il la sonnerie de la porte comme un véritable soulagement, en espérant qu’il s’agissait de quelqu’un qui pourrait lui changer les idées et pas d’un simple démarcheur. La sonnerie retentit une deuxième fois, preuve qu’il s’agissait soit d’un démarcheur très insistant, soit de quelqu’un qui espérait qu’il soit là. Il ne laissa donc pas le temps à la personne de sonner une troisième fois et ouvrit la porte. Et la bouche, aussi. Très grand. La bouche, pas la porte. Et pourtant, sur le coup, aucun mot ne sortit.

Car devant lui se trouvait une très belle fille plus qu’à moitié nue qui ne lui était pas inconnue. Bien entendu, il avait face à lui une Jess qui semblait assez gênée d’être là. Pourtant, quand elle ouvrit la bouche, ce ne fut qu’un miaulement qui sortit de sa bouche. Et, à ce moment-là, le vent, le meilleur allié des situations cocasses, décida de jouer un petit tour aux deux jeunes gens en soulevant la serviette qui représentait l’unique tenue de la jeune femme, que Kurai appréciait grandement. Et ainsi eut-il droit à un spectacle que personne n’aurait renié, puisqu’il put voir l’intégralité du corps de la jeune femme. Et son visage devint aussi rouge que le sien l’était sans doute. Et le malaise s’installa lorsque Jess remit précipitamment sa serviette en place devant un Kurai médusé. Kurai qui resta quelques secondes bouché bée et rouge comme une tomate, puis, comme un automate referma la bouche en même temps que la porte, adressant ainsi un magnifique vent à Jess, mais pas le même que tout à l’heure.

Puis il s’adossa contre le mur et se laissa glisser au sol, son esprit hésitant entre une sorte de terreur, l’hilarité et la neutralité. Il était tellement choqué qu’il ne se rendit pas compte qu’il parla à voix haute.

-J’ai pas rêvé, hein ?

Nope, Kurai… Je crois pas, du moins. Mais tu as bien fait de fermer la porte ! Voilà que cette traînée vient te draguer à poil, maintenant !

Kurai-nii, à mon avis, c’était pas volontaire, elle avait l’air trop gênée.

La ferme, traître !

Fermez-la, vous deux…


Il poussa un soupir et saisit sa veste qui était accrochée à un porte-manteau dans le couloir. Puis il ouvrit à nouveau la porte après avoir pris une grande inspiration. Et il constata que non, il n’avait pas rêvé, puisque Jess était toujours là, et la serviette aussi. Alors, avec un sourire amusé à la pensée que, si elle-même était nue sous sa serviette, lui était, au moins, torse nu, même si son bandage et son écharpe cachaient un peu la vue, il tendit sa veste à Jess pour qu’elle l’enfile.

-Hé bien, Jess, que me vaut ce…

Il fit une légère pause avec un sourire gourmande et détailla un peu la jeune femme avant de reprendre.

-Ce plaisir ? En tout cas, je suppose que c’est une façon agréable de saluer son voisin…

Il s’écarta de l’entrée et fit signe à Jess de rentrer.

-Tu veux rentrer ? Parce que je suppose que tu as une bonne raison d’être sur le pas de ma porte dans une… tenue aussi légère ?

Il libéra ainsi le passage, libérant le couloir qui donnait sur le salon/salle à manger, là où il était auparavant, donc. Dans la pièce se trouvait un canapé-lit, une table à manger, une télévision reliée à plusieurs consoles de jeux et une basse reposait dans un coin, sur son support. Ainsi, alors qu’il permettait à Jess d’entrer chez lui, il se demandait ce qu’elle lui voulait.





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Jess L. Nyström
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MessageSujet: Re: [-16] Le courant d'air embarrassant. [KURAI|JESS]   [-16] Le courant d'air embarrassant. [KURAI|JESS] EmptyMer 7 Jan 2015 - 22:41

Quel homme digne d’en être un n’avait pas rêvé de trouver une femme presque nue devant sa porte un beau matin ? Sans doute que le jeune Kurai ne devait pas en avoir rêvé. Il venait de fermer sa porte à sa jeune voisine, mise dehors par un coup de vent. Elle était vêtue uniquement d’une serviette et actuellement, elle avait un peu froid. Le vent du couloir venait se frotter à son corps dévêtu et ses joues rougies par la gêne ne tardèrent pas à perdre un peu de leur couleur vive. Elle était restée plutôt choquée de la réaction de son voisin. Il semblait gêné également : elle pensait bien l’avoir vu rougir. Elle se demandait, sur le moment, s’il n’avait pas déjà une petite amie. L’idée de le charmer ne lui trottait même pas dans la tête. Non, elle se demandait seulement s’il n’avait pas été gêné par la situation pour cette raison. Pour le coup, elle se retrouvait face à la porte fermée du petit brun. Et elle attendait.

Peu de temps passa avant que la porte ne s’ouvre à nouveau. A présent, elle pouvait clairement voir qu’il avait gagné en rougeur. Il lui tendit une veste, un petit sourire sur le visage. La brunette aurait pu se sentir vexée, mais c’était loin de là. Elle ressentait une sorte de reconnaissance envers lui. Il lui proposait une veste pour se couvrir et en plus, il acceptait qu’elle rentre chez lui. C’était un soulagement des plus grands pour elle. Elle aurait sans doute bien plus chaud à l’intérieur que dehors, dans ce couloir si froid. Elle hocha simplement la tête à la question qu’il lui posa. Oui, elle voulait bien entrer. Et oui, elle avait une raison pour se présenter dans une tenue aussi inconfortable à sa porte. Enfin, inconfortable, façon de parler, bien sûr. Dans le plus simple apparat, elle était généralement bien à l’aise ; rien ne la dérangeait. Mais actuellement, cette tenue l’embarrassait plus qu’autre chose. Alors, avoir cette veste pour la couvrir, elle considérait cela comme un cadeau des cieux.

Elle fit quelques pas pour se retrouver sur le pas de la porte. Alors, il la ferma derrière elle et se retourna en sa direction. Jess se tourna vers lui, hésitante. Elle avait gardé ses rougeurs, comme si elles étaient un précieux déguisement. En se tournant, elle se retrouva en face de lui. Il la regardait, les joues rougies. Elle le regarda. Les yeux dans les yeux. Un moment qui devint rapidement gênant, comme tout le reste de cette scène qui n’en finissait pas. Elle ouvrit la bouche, comme si elle voulait parler. Mais aucun son ne sortit. Alors elle baissa un peu la tête.

Ses yeux glissèrent sur son torse. Il ne portait pas de t-shirt, et son bras était blessé. La jeune femme eut une sorte de sursaut. Cela lui avait échappé. La situation dans laquelle elle s’était retrouvée lui avait fait perdre tout sens de l’observation et, trop occupée à garder sa serviette en place, elle en avait oublié de regarder le jeune homme comme elle avait pu le faire auparavant. Pourtant, elle avait apprécié, lors de leur visite au parc, le regarder, l’observer. Il était attirant. Elle le trouvait attirant. Elle devait bien avouer qu’il était plutôt bel homme. La vue qu’elle avait actuellement n’était là que pour confirmer ce qu’elle pensait déjà. En plus d’être mignon à souhait, il avait un corps relativement attractif. Du moins, de ce qu’elle en voyait. Un torse à en faire baver des demoiselles, ça, oui ! Mais Jess, elle n’avait pas envie de baver, non, loin de là. Elle aurait sans doute préféré en profiter. Mais l’écharpe qui tenait son bras l’attira. Elle se demanda ce qui lui était arrivé. Elle ne voyait pas la blessure, mais elle pensait bien que c’était récent. Elle le croisait parfois dans le hall, et jusque récemment, il semblait en pleine forme. Elle se surprit à se demander comment il s’était blessé, quand et si cela était douloureux. Des questions, encore et encore. Le regard vide, une main glissa sur son torse. Une main curieuse et envieuse de découverte. Ses doigts glissèrent sur ses muscles, du haut jusqu’au-dessus du nombril. Elle glissa doucement, très doucement. Sous ses doigts, un frisson semblait naître alors qu’elle remontait délicatement vers son cou. La main à présent à pat sur son corps, la brunette reprit ses esprits, s’apercevant alors de la situation dans laquelle elle venait de les mettre tous les deux. Elle tourna la tête en rougissant un peu plus avant de totalement se tourner pour avancer un peu jusqu’au bout du couloir, gênée par ses propres gestes.

La pièce à vivre était grande. Très grande. Bien plus grande que son salon, c’était certain. Un canapé, une table, des consoles de jeux. Dans un coin, elle aperçue la basse. Cet instrument si merveilleux lui fit pourtant tourner le regard et même la tête rapidement. Elle évitait de croiser son regard, préférant oublier son existence tout de suite. Alors, elle avança un peu vers une chaise près de la table. Elle la tira avec hésitation et fini par s’asseoir. Elle se tenait droite, trop droite, trop gênée. Et puis, elle finit par se détendre un peu. Elle inspira fortement en tournant un peu la tête. Ses narines croisèrent l’odeur délicieuse de la veste posée sur ses épaules. Une odeur sucrée, attrayante. Jess soupira. Elle releva un peu la tête pour croiser à nouveau le regard tendre de Kurai. Il semblait fatigué et tracassé. Son regard n’était pas tout à fait comme celui qu’elle pouvait connaître. Peut-être qu’il avait mal dormi. Ou peut-être qu’il avait des soucis. Mais en fait, elle préférait la première solution.

« Je… Je suis désolée. »

Elle se gratta un peu la joue, gênée à nouveau.

« J’étais partie voir qui tambourinait à ma porte et le vent a… fermé… la porte… et les clés… »

Elle soupira. Il avait bien comprit la suite, elle le savait bien.

« Je peux… emprunter ton téléphone ? Pour un serrurier… »

Elle le regarda, les yeux pleins d’espoirs. Alors, elle soupira.

« Je… euh… Tu… Enfin… »

Elle referma la veste sur elle avec ses mains, sans pour autant utiliser la fermeture. Elle n’osait même pas bouger, de peur de se mettre dans une situation pire que celle-ci encore. Elle mit une mèche de cheveux derrière son oreille en baissant le regard vers ses mains, posées sur ses cuisses. Elle respira encore cette délicieuse odeur en serrant les mains sur sa serviette, si peu appropriée à une visite chez le voisin.

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MessageSujet: Re: [-16] Le courant d'air embarrassant. [KURAI|JESS]   [-16] Le courant d'air embarrassant. [KURAI|JESS] EmptyVen 9 Jan 2015 - 23:56



Difficile de rester concentré





Jess était visiblement aussi gênée que lui-même l’était, mais elle sembla accepter la veste avec un énorme soulagement. Ou était-ce parce que le jeune homme la laissait entrer ? Sans doute un peu des deux. Toujours est-il qu’elle sembla reconnaissante et soulagée. Alors, elle entra tandis qu’il s’écartait. Une fois qu’elle fut entrée, il referma la porte derrière elle et elle se retourna.

Ils restèrent ainsi quelques secondes, le regard perdu dans celui de l’autre. Et ces quelques secondes furent gênantes lorsque les deux revinrent à la réalité. Elle ouvrit la bouche, mais se ravisa avant de parler. Elle baissa la tête, comme si elle avait honte. Ou qu’elle ne savait pas quoi dire. Et Kurai devait avouer qu’il était plus ou moins dans le même état.

Alors, elle sembla remarquer à la fois qu’il était torse nu et qu’il était blessé, puisqu’elle eut un petit sursaut de surprise. Et son visage semblait empli de tourments. Il ne savait pas trop à quoi elle pensait. Mais il fut surpris lorsqu’elle posa une main en haut de son torse puis glissa jusqu’à son nombril, avant de commencer à remonter vers son cou. Alors, il ne put retenir un frisson. Pour être honnête, il devait bien avouer que ce contact ne lui déplaisait pas.

Et, alors qu’elle avait la main à plat sur sa peau, la brunette sembla se rappeler de la situation, car elle s’éloigna rapidement en tournant la tête. A la fois au grand désarroi de Kurai, mais aussi à son grand soulagement. Alors, poussa un discret soupir, même si lui-même ignorait sans doute s’il s’agissait d’un soupir de soulagement ou de dépit, il la suivit dans la salle.

Il la vit observer un peu les alentours, et vit aussi qu’elle semblait éviter de regarder sa basse. L’instrument lui rappelait-elle des mauvais souvenirs ? Peut-être. En tout cas, visiblement encore gênée et hésitante, elle tira une chaise à la table et s’y assit. Mais elle était beaucoup trop crispée. Les mains sur les genoux, la veste sur les épaules, elle semblait craindre de toucher la veste… Ou plutôt, Kurai le devinait, de se mettre à nouveau dans une situation embarrassante.

Pourquoi il le devinait ? Car il la comprenait très facilement et, malgré tout, la connaissait. C’est pour cette raison que, lorsqu’il se fut assis sur une autre chaise, il laissa à Jess tout le temps dont elle avait besoin pour parler. Et le moment arriva assez vite, puisqu’elle commença par s’excuser, gênée.

Puis elle tenta de s’expliquer, disant finalement que, lorsqu’elle avait voulu vérifier qui tambourinait à sa porte, le vent avait claqué ladite porte, alors que, bien entendu, les clés étaient à l’intérieur. La vérité était donc bien simple. Elle s’était retrouvée enfermée dehors. Et, pour être dans cette tenue, elle devait sûrement être en train de se laver juste avant. Alors qu’elle poussait un soupir, il se contenta de hocher la tête pour lui montrer qu’il avait compris. Il essayait tant bien que mal de garder son sang-froid, et c’était actuellement un exercice constant.

Puis elle lui exposa le véritable motif de cette visite involontaire. Elle avait besoin d’un serrurier. Bien entendu, Kurai allait volontiers lui filer un coup de main. Mais avant qu’il ne puisse lui tendre son téléphone, la jeune fille prit à nouveau la parole, toujours aussi maladivement gênée… Comme son camarade. Elle bafouilla quelques mots avant de se raidir à nouveau en empoignant la veste que Kurai lui avait passée, mais sans en fermer la fermeture éclair.

Le jeune homme se doutait bien qu’il n’y avait qu’une seule raison à cela. Elle avait peur. Non pas de lui, mais de faire d’autres erreurs et de se retrouver dans des situations encore plus embarrassantes pour eux deux. Alors, Kurai se leva précipitamment en poussa un léger soupir, avec son téléphone dans la main. Ses yeux virèrent au rouge pendant environ un dixième de seconde, soit pas assez longtemps pour que Jess puisse les voir, puis il posa le téléphone sur la table, le faisant glisser vers Jess.

Il contourna ensuite la table et passa derrière Jess. Alors il posa les mains sur ses épaules, déclenchant un sursaut instinctif chez la jeune femme, mais il n’avait pas l’intention de faire autre chose. Il lui faisait simplement comprendre qu’elle pouvait refermer la veste et, du coup, se relâcher un peu. Puis il prit la parole pour la première fois depuis qu’elle était passée par le pas de la porte, d’une voix rassurante.

-Ne t’inquiète pas. Voilà le téléphone, tu peux appeler le serrurier, il est déjà sur le clavier. En attendant, je vais nous préparer un chocolat chaud. Quelque chose me dit qu’on en a bien besoin. Tu devrais peut-être en profiter pour enfiler totalement la veste, ça sera mieux pour toi, non ?

Puis il se dirigea vers la cuisine. Il ne lui avait bien sûr pas dit qu’il avait protégé, avec son pouvoir, son téléphone. Simplement par souci d’intimité. Et il savait qu’elle ne tenterait sans doute pas, il lui faisait confiance pour ça.

Une fois dans la cuisine, il sortit une tasse, qu’il posa sur la table qui s’y trouvait, puis une autre. Il prit du cacao en poudre dans un autre placard et, enfin, sortit une casserole qu’il remplit de lait, avant de commencer à le faire chauffer. Dans la salle, il entendait Jess qui parlait, sans doute en train d’appeler le serrurier.

Il attendit quelques instants que le lait soit suffisamment chaud pour lui, puis il versa le liquide dans les tasses, dans lesquelles il avait mis le chocolat en poudre. Lorsque les deux tasses furent pleines, il reposa la casserole, contenant le reste du lait, sur la gazinière et essaya de prendre les deux en même temps.

Il réussit à parcourir quelques mètres en tenant une tasse dans sa bonne main et une dans celle dont le bras était en écharpe mais, justement à cause de cette écharpe, son bras était ankylosé. Ainsi, le malheur arriva. Son bras blessé laissa échapper la tasse de chocolat, qui s’écrasa au sol dans un bruit de verre brisé qui fut aussitôt accompagné par un retentissant :

-Et merde !

Au sol, le chocolat se répandait, pareil à une sorte de sang marron. Il aurait pu être un mauvais présage, mais, ici, Kurai ne voyait qu’une preuve de sa maladresse… Et de sa distraction, car il était évident qu’il n’était pas à ses pleines capacités intellectuelles. Son cauchemar, sa courte nuit et cette visite très perturbante l’avaient mis dans une espèce d’état second. Et c’est bien connu, c’est de ce genre d’état d’esprit que l’on fait le plus souvent des erreurs. Heureusement, pour cette fois, personne n’avait été blessé, ce qui était une bonne chose…





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MessageSujet: Re: [-16] Le courant d'air embarrassant. [KURAI|JESS]   [-16] Le courant d'air embarrassant. [KURAI|JESS] EmptySam 10 Jan 2015 - 17:12

Une très mauvaise farce. C’était une mauvaise blague qu’elle vivait actuellement. Elle était assise là, sur une chaise, autour de la table de Kurai. Et le pire, c’est qu’elle avait ce sentiment d’impuissance et de faiblesse. Elle ne l’avait pas ressenti depuis si longtemps, qu’elle en était plus que perturbée. Elle ne savait pas où se mettre, n’osait pas bouger pour ne pas se mettre dans une situation encore plus embarrassante et surtout, elle se sentait mal à l’aise de mettre son ami dans cette situation. Lui aussi, il semblait perturbé par son arrivée dans une tenue aussi légère, totalement inattendu, totalement surprenant. Elle se doutait que ce n’était pas tous les jours qu’une demoiselle venait sonner à sa porte dans une pareille tenue. Cependant, Jess restait bien heureuse qu’il lui ait ouvert. Malgré tout, elle pouvait au moins profiter de la chaleur de l’appartement et de la douceur de ce jeune homme perturbé.

Et qu’est-ce qu’il était doux ! Elle regarda sa main, se souvenant de cette sensation au touché de sa peau. Si douce, délicate. C’était étrange, tellement étrange. Elle ne savait pas trop ce qu’elle devait penser de cet acte involontaire. Bien que cela soit assez bizarre, ce souvenir très proche lui extirpa un sourire très mince au coin des lèvres. Il était vraiment adorable, ce Kurai. Et puis, de sa part, elle n’avait pas eu de blague salace. Mine de rien, cela la mettait un peu plus en confiance, bien que cela ne détende pas réellement l’atmosphère.

Elle sortit de ses pensées lorsque le jeune homme lui tendit son téléphone, lui extirpant un sursaut en posant sa main sur son épaule. Il avait ouvert l’application permettant de taper un numéro et lui avait donné. Elle le remercia d’un hochement de tête et composa le numéro des services de l’île. Elle qui pensait que jamais celui-ci ne lui servirai, elle se trompait ouvertement et était aujourd’hui bien heureuse de le connaître. Elle vit Kurai disparaître dans la cuisine au moment où la demoiselle des services lui répondait. Après avoir bataillé plusieurs secondes, elle obtient enfin la redirection de son appel chez un serrurier.

Alors qu’elle raccrochait, elle soupirait. Un soupire profond, signe d’une déception plus que certaine. Elle posa le téléphone sur la table, puis, elle prit le temps d’enfiler les manches de la veste que lui avait prêté son ami. Elle constata alors que la veste était bien trop grande pour elle. Elle descendait sous ses fesses et les manches dépassaient largement ses mains. Alors, Jess retira la serviette qui la cachait jusqu’à présent. Elle s’en servit pour essuyer ses cheveux afin de ne pas attraper froid. Puis, elle ferma la fermeture de la veste, espérant que Kurai ne lui en voudrait pas trop. Après tout, ce n’est pas comme si elle allait la salir, elle sortait de la douche. Et puis, sans doute qu’elle lui laverait avant de lui rendre.

La brunette se retourna brusquement, la fermeture à moitié remontée. Elle venait d’entendre un bruit de verre cassé. Alors, elle s’approcha de la cuisine. Par terre, le chocolat se répandait parmi les débris de verre. La tasse qu’il tenait de sa main blessée semblait s’être échappée et avoir tenté le grand plongeon vers la mort. La mort prématurée de la tasse de chocolat semblait affecter particulièrement le jeune brun. Il était là, planté. Un véritable pot de fleur bugué qui regardait en silence le liquide marronné se répandre à ses pieds. Il posa la seconde tasse lorsque Jess s’approcha. La jeune femme s’accroupie et commença à ramasser les morceaux de verre cassé. Elle savait très bien que d’ici quelques secondes, il lui demanderait de laisser tout ça et de retourner au salon le temps qu’il ramasse. Mais Jess était têtue et bornée ; alors elle ramassait quand même les morceaux au sol. Toujours accroupie, elle leva un peu la tête pour le regarder, sans se soucier de la vue plongeante qu’il pouvait avoir sur sa poitrine à moitié découverte par la fermeture pas assez remontée.

« C’est bon, je vais nettoyer ça. Tu… Enfin, je pense que tu es assez… hm. »

Elle baissa le regard sur son bras en écharpe, lui faisant ainsi comprendre qu’il était déjà suffisamment blessé pour prendre le risque de se couper en plus avec un morceau de tasse. Elle reprit son ouvrage et rapidement, mit les morceaux à la poubelle. Alors, armée d’une éponge, elle essuya les dégâts au sol pendant que Kurai, depuis le milieu de la cuisine où il faisait toujours la magnifique plante décorative, s’excusait. La brunette remarqua qu’il restait du lait dans la casserole. Le chocolat était posé sur le plan de travail et, dans l’égouttoir, une tasse séchait. Il ne lui fallut pas longtemps pour remplir une nouvelle tasse de ce délicieux breuvage. Alors, elle se tourna vers son ami, prit la seconde tasse et se dirigea vers le salon où elle les déposa sur la table, à leur place précédemment utilisées. Lorsqu’il s’assied en face d’elle, elle constata à quel point il semblait perturbé, même un peu fatigué. Elle lui sourit presque nerveusement, presque timidement, glissant une main dans une de ses longues mèches de cheveux.

« Le serrurier ne viendra pas. Il semblerait qu’il n’y en ait que deux sur l’île et qu’ils soient partis, tous les deux, en excursion sur le mont Inkei. Pardon, je vais t’embêter encore un peu on dirait… »

Elle tourna la tête vers le mur un instant puis se retourna vers Kurai en souriant un peu plus. Elle semblait se calmer, retrouver ses esprits. Sa compagnie semblait avoir comme un effet apaisant sur la situation dans laquelle elle se trouvait. C’était toujours embarrassant. Elle se savait nue sous sa veste, la sienne, à lui. Qui sentait si bon, si sucré. Elle savait que c’était inconfortable pour lui, de se retrouver dérangé de la sorte. C’était comme si… Oui, comme si le monde s’était un peu arrêté, qu’ils tournaient dans une boucle infinie d’embarrât dont la condition de sortie n’était autre que la venue du serrurier ou, dans le cas présent, le retour du gardien de l’immeuble. Pourtant, elle savait qu’aucun des deux ne serait de retour avant un long, très long moment. Elle lâcha un profond soupire, buvant une gorgée d’un chocolat fort bon. La chaleur de la boisson se répandit dans son corps, laissant une agréable sensation de retour en enfance derrière elle. Jess sourit presque, se souvenant d’un passé heureux avec ses deux parents, bien avant la tragique disparition de sa mère bien aimée. Elle sortit de ses pensées avant qu’une larme ne perle sa joue, se retournant vers son adorable hôte. Il avait les cheveux devant les yeux, comme d’habitude, la tête légèrement baissée au-dessus de sa boisson. Jess tendit une main et, comme à leur première rencontre, saisie une de ses mèches de cheveux avec laquelle elle joua quelques secondes. L’effet voulu, c’était évidemment de lui faire relever un peu la tête. Mais elle voulait aussi lui demander, par ce geste, de ne pas se sentir aussi gêné. Après tout, Jess était majoritairement gênée par la gêne de son ami, à présent. Sans doute que s’il se calmait un peu, elle se calmerait un peu. Tout au fond d’elle, une petite voix la rassurait, lui disait de rester calme et que ça irait. Mais en surface, son cœur battait tellement fort à cause de la situation, qu’il aurait pu sortir de sa poitrine. Elle laissa son index glisser sur son visage, sa joue, son menton. Alors qu’on aurait pu croire qu’elle allait le poser sur ses lèvres, elle retint un sourire pour finalement venir lui faire une pichenette sur le nez. Une petite pichenette, toute gentille, et trop légère pour lui faire mal. La surprise se lisait sur son visage et ce visage surprit fit rire un peu Jess. La jeune brune pointa le bras blessé de son ami.

« Tu as encore fait des folies avec une boite aux lettres volante et remplie d’amour pour toi ? Je t’avais dit que c’était dangereux pourtant… »
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Kurai S. Ikazuchi
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MessageSujet: Re: [-16] Le courant d'air embarrassant. [KURAI|JESS]   [-16] Le courant d'air embarrassant. [KURAI|JESS] EmptyDim 11 Jan 2015 - 20:32



Tu m'embêtes pas...





Alors qu’il venait d’assister au suicide de sa tasse contenant du chocolat, Jess arriva en trombe et, avant qu’il ne puisse réagir, la jeune femme s’était déjà baissée pour ramasser les morceaux. A ce moment, Kurai constata que son amie avait commencé à suivre son conseil, à savoir enfiler la veste. Cependant, il semblerait que la volonté auto-destruction de la tasse l’avait interrompue, car elle offrait actuellement à Kurai, à nouveau, un très beau spectacle, qui constituait cette fois en la vision de sa poitrine généreuse qui était plutôt dévoilée par la veste seulement à moitié fermée.

Néanmoins, à l’heure actuelle, il ne se souciait pas vraiment de reluquer la jeune femme. En effet, il ne voulait qu’elle se dérange pour une erreur qu’il avait commise. Il ouvrit donc la bouche pour lui demander de le laisser faire, mais elle l’interrompit en disant que c’était bon et qu’elle allait nettoyer, avant de bafouiller quelque chose qui ne devint explicite qu’au moment où elle portait son regard sur son bras en écharpe. Alors, il comprit. Il était déjà assez blessé comme ça pour ne pas risquer d’en rajouter.

Kurai aurait pu répliquer que Jess était une invitée et qu’elle avait été assez gênée par les événements pour ne pas avoir à réparer les erreurs qu’il avait commises, mais il savait que sa comparse était encore plus têtue que lui, ce qui n’était pas peu dire. Alors, il se contenta de hausser les épaules – enfin, de hausser l’épaule qui n’était pas blessée – et de s’excuser pendant qu’elle nettoyait le sol.

-Désolé…

La jeune femme repéra la casserole et la tasse que Kurai avait utilisée ce matin et servit un troisième chocolat chaud avant de ramasser la tasse que Kurai avait posée après le suicide de sa consœur. Etant désormais servis, ils se rassirent à la table, face à face. Jess lui sourit d’un sourire qu’il aurait sans doute pu qualifier de nerveux, surtout étant accompagné du geste machinal de jouer avec une mèche de ses longs cheveux.

-Le serrurier ne viendra. Il semblerait qu’il n’y en ait que deux l’île et qu’ils soient partis, tous les deux, en excursion sur le mont Inkei. Pardon, je vais t’embêter encore un peu on dirait…

Son regard se tourna quelques secondes vers le mur avant de se poser à nouveau sur le jeune homme, tandis qu’elle accompagnait ses dernières paroles d’un sourire plus large qu’auparavant. Elle semblait un peu plus calme. Kurai poussa un soupir discret en sentant la tension diminuer un peu dans la pièce.

Mais malgré tout, les deux restaient tendus. Lui était gêné par la visite impromptue de Jess, même si elle lui permettait de se changer les idées, mais aussi par la gêne qu’elle avait clairement eu à se présenter comme ça sur le pas de la porte. Et il était encore gêné par la gêne qu’il ressentait chez son amie, même s’il n’arrivait évidemment pas à déterminer toutes les causes de cette gêne.

Mais peu importait pour le moment. Car Jess répéta un geste qu’elle avait déjà effectué lors de leur rencontre. Prendre une de ses propres mèches de cheveux, de celles qu’il avait souvent devant les yeux, et jouer avec. Alors, le jeune homme releva un peu la tête, lui qui s’était absorbé dans la contemplation du contenu de sa tasse pour éviter d’être gêné. Et il eut un sourire amusé. Encore une fois, Jess jouait avec une de ses mèches alors que les deux se trouvaient face à face et buvaient un chocolat chaud. Mais, cette fois, il y avait tout de même une différence fondamentale.

En effet, cette fois, Kurai ne risquait pas de se faire attaquer par une boîte aux lettres volante décidée à le tuer. C’est sur cette pensée qu’il sentit, à moitié perdu, le doigt de Jess glisser sur son visage sa joue, puis son menton. Kurai s’était à moitié raidi, s’attendant à ce qu’elle poursuive son chemin jusqu’à sa bouche, reprenant l’espèce de jeu de séduction auquel ils s’adonnaient parfois, mais au dernier moment, elle préféra adresser une minuscule pichenette sur son nez.

Bien sûr, la pichenette était si faible qu’elle ne lui fit aucun mal. Mais elle le surprit. Et sa surprise dut se lire sur son visage puisque Jess laissa échapper un petit rire, qui détendit légèrement l’atmosphère. Kurai eut un sourire. Et son sourire se fit plus amusé quand il constata que les pensées de Jess avaient du peu ou prou suivre le même fil que les siennes, puisqu’elle lui demanda, en désignant son bras en écharpe, s’il avait encore fait des folies avec une boîte aux lettres folle amoureuse, même si elle lui avait dit que c’était dangereux. A ces paroles, Kurai éclata de rire.

Alors la tension éclata comme une bulle. Et, s’il restait encore de la gêne entre eux, elle n’emplissait plus la pièce au point d’empêcher nos deux amis de respirer. Puis il secoua la tête en réponse à la remarque de Jess, avant de décider d’expliquer un peu plus ce qu’il s’était passé. Il se contenta d’arborer un sourire naturel.

-Non, cette fois, j’ai voulu tenter une autre expérience. La balle de revolver. L’expérience ne m’a pas plu, je vais éviter de recommencer.

Il poussa un soupir, amusé, puis reprit la parole comme s’il était blasé.

-Enfin, c’est ça de jouer les héros… Même se placer sur la trajectoire d’une balle pour sauver sa petite-sœur. Enfin, elle est pas vraiment ma petite-sœur, on est pas liés par le sang et on s’est juste rencontrés sur l’île, mais je la considère comme telle.

Puis il se tut quelques secondes, toujours en jouant le blasé. Puis il eut un petit sourire et reprit la parole.

-Mais… Puisque tu comptes rester et m’embêter, comme tu dis, un peu plus longtemps, autant que je te fasse visiter, non ? Après tout, tu as déjà vu le couloir, la salle et la cuisine, donc autant continuer. Et puisque c’est la première fois que tu viens chez moi…

Bien sûr, lorsqu’il avait dit que Jess comptait l’embêter, il l’avait teinté d’ironie, signalant par là que, contrairement à ce qu’elle avait affirmé, elle ne l’embêtait pas le moins du monde. Au contraire, grâce à sa présence, il arrivait plus ou moins à reléguer son cauchemar dans un coin de son esprit.

Il se pencha un peu en avant, se rapprochant de la jeune fille, avec un petit sourire pour lui signifiait qu’elle ne le dérangeait pas, attendant sa réponse.





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Jess L. Nyström
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MessageSujet: Re: [-16] Le courant d'air embarrassant. [KURAI|JESS]   [-16] Le courant d'air embarrassant. [KURAI|JESS] EmptySam 14 Fév 2015 - 15:17

La tasse tournait entre ses mains. Ses mains fines, douces. Si délicates. Le liquide, chaud, réchauffait les doigts de la demoiselle. Elle sirotait sa boisson, souriant doucement au son de la voix de son ami. La tension, jusque-là pesante, avait éclatée comme une bulle lorsqu’elle avait déposé une pichenette sur son nez. Il lui expliqua que non, la boîte aux lettres n’était pas revenue à la charge. Cette fois-ci, il avait préféré jouer au justicier en cape et collant moulant pour sauver ce qui semblait être une petite sœur de cœur. Une balle. Elle l’avait bien amoché, en tout cas. Sur son visage, la brunette pouvait lire la fatigue à nouveau. La douleur, sans doute, l’avait empêché de dormir tranquillement. Il promena son regard sur la table un instant, puis il proposa à son amie de lui faire visiter l’appartement. Il était vrai que Jess n’avait jamais mis les pieds en ces lieux qui ne ressemblaient en rien à son propre appartement. La simple pièce à vivre du lieu de vie de Kurai était bien plus grande de la cuisine, la salle de bain et le salon réunis de la jeune femme. Elle avait choisi un lieu petit et peu cher, pour se loger à moindre frais mais aussi et surtout pour retrouver le côté familiale et la petitesse de sa chambre lorsqu’elle vivait encore avec son père. Mais malheureusement pour elle, ça avait eu l’effet inverse de ce qu’elle avait voulu. Sa pièce à vivre, froide, ne reflétait qu’un manque de personnalisation assez fort pour faire fuir un chat. Seule sa chambre était plus personnelle, avec son grand lit et ses couleurs douces et chaudes, son dressing, sa vieille commode et son fauteuil qui rappelait presque l’époque victorienne. Elle aimait cette pièce, mais pourtant, elle n’y passait que trop peu de temps. Ces insomnies, ses cauchemars ne lui donnaient aucunement envie de rester dans cette pièce. Elle préférait encore passer son temps à la fenêtre, ou vautrée sur le canapé, plutôt que de rester dans une pièce chaleureuse où elle n’était pas bien.

Jess fini de boire son chocolat. Elle essuya la moustache sucrée qui c’était formée avec l’aide de sa langue. Elle sourit à Kurai et se leva alors. Elle était prête pour la visite ! Elle savait bien qu’elle ne l’embêtait pas plus que cela. Alors, elle sourit, lorsqu’elle l’entendit lui dire qu’il comptait lui faire la visiter pour occuper ce temps libre. Un temps libre qu’il faudrait bien occuper, oui. En relevant un peu les yeux, elle put constater que le jeune homme s’était penché vers elle. Il lui souriait, attendant une réponse concrète à sa proposition. Bien que jouer aux demoiselles visiteuses d’appartement ne lui déplaisait pas, Jess ne put s’empêcher de se sentir gênée. Elle l’était à cause de cette position dans laquelle il venait de la mettre. Elle venait de plonger ses yeux dans les siens, puis de les descendre doucement vers ses lèvres.

Ces lèvres, si attirantes actuellement. Jess se demandait s’il n’y avait pas encore le goût du chocolat dessus, si elles étaient sucrées. Elle était prise d’une envie soudaine et irrésistible de les goûter. Une de ces envies qu’elle n’avait que lorsqu’elle se trouvait face à de délicieuses pâtisseries ou encore, face aux bons plats de sa mère par le passé. Kurai n’était pas un petit plat mijoté, mais il semblait presque la faire mijoter. La brunette se penchait presque automatiquement vers lui. Elle était comme attirée, comme un aimant. Elle se rapprochait. Encore. Encore. Jusqu’à ce que ses lèvres viennent doucement frôler ses siennes.

Jess ouvrit les yeux. Constatant l’écart minimal qu’il y avait entre eux, elle ravala ses pulsions étranges, renferma cette envie de venir toucher ses lèvres et finalement, laissa sa tête tomber avec une certaine violence sur la table. Elle reprit ses esprits dans un « AÏE, PUTAIN ! » plus que révélateur de la douleur ressentie sur le moment. Elle se releva brusquement et, pour briser le froid qui venait de s’installer en quelques secondes se mit à rire nerveusement. Alors elle se leva rapidement, provoquant un saut de poitrine qui releva doucement la veste. Elle regarda Kurai et lui sourit.

« Bon, on le visite, cet appartement ? »

Elle avait posé ses mains sur ses hanches et arborait un léger sourire en coin. Au fond d’elle, elle espérait juste qu’ils auraient de quoi s’occuper pour éviter les tensions que chacun d’eux pouvait provoquer…

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MessageSujet: Re: [-16] Le courant d'air embarrassant. [KURAI|JESS]   [-16] Le courant d'air embarrassant. [KURAI|JESS] EmptySam 28 Fév 2015 - 16:20



Tu m'embêtes pas...






Alors qu’il venait de lui proposer de visiter son appartement, Jess hocha la tête et la releva en constatant qu’il s’était rapproché d’elle en se penchant. Alors, elle sembla quelque peu gênée. Kurai s’apprêtait à se reculer pour libérer son amie de la gêne qu’il avait causée, mais elle se rapprochait. Et lui, inexorablement bloqué, ne pouvait que l’observer s’approcher de lui, comme s’il n’était plus qu’un spectateur externe de la scène et avait déserté son propre corps. Et, figé, il ne pouvait que voir la jeune fille se rapprocher de plus en plus. Elle était maintenant beaucoup trop proche. Dangereusement proche.

Mais elle sembla se libérer d’elle-même du charme qui semblait s’être abattu sur les deux raijins. Car, alors que leurs lèvres se frôlaient presque, elle ouvrit les yeux et lança violemment sa tête contre la table, qui ne lui avait rien fait. Et son cri de douleur termina de briser l’espèce de charme étrange. Le jeune homme secoua la tête et s’efforça d’ignorer l’hallucination d’Akane qui vociférait, comme d’habitude dès que Jess était dans les parages. Il secoua à nouveau la tête en essayant de reprendre son souffle et de se remettre du choc. Car c’en était bel et bien un.

Jess se releva alors et éclata d’un rire nerveux, visiblement pour briser le froid qui s’était instauré en à peine quelques secondes, comme si la gêne n’attendait qu’un instant où les deux Raijins baisseraient leur garde pour revenir au galop et les mettre de plus en plus mal à l’aise. Le jeune homme ne comprenait d’ailleurs pas pourquoi chaque seconde qu’ils passaient ensemble étaient si propices à la gêne, au malaise et au froid. Etait-ce une sorte de malédiction ou un truc du genre ? Mais Kurai n’était pas en état de réfléchir à cela, cette pensée avait traversé son esprit en un instant et avait disparu aussi vite qu’elle était venue sans même qu’il ne s’en rende compte. Car il avait l’esprit trop occupé par l’idée de résister à cette étrange attraction pour percevoir une interrogation qu’il se posait à lui-même.

Jess se leva alors précipitamment, provoquant un mouvement de poitrine qui fit danser sa veste. Kurai détourna rapidement les yeux, préférant les porter sur le visage de son amie plutôt que sur sa poitrine. Alors, lorsqu’elle lui sourit, il lui sourit directement en retour, avec un sourire aussi chaleureux que le sien. Un sourire qui dissipa une partie de cette tension. Et son sourire se fit plus amusé lorsqu’elle lui demanda avec enthousiasme si, oui ou non, ils allaient visiter ce fameux appartement. Son propre sourire faisait écho à celui en coin de la jeune femme, qui avait posé ses mains sur ses hanches comme si elle s’impatientait. Alors, arborant toujours son sourire, Kurai fit une fausse révérence en désignant l’autre couloir qui partait de la salle.

-Si mademoiselle veut bien se donner la peine de me suivre.

Il avait évidemment bien intentionnellement un ton pompeux, dans l’unique but de la faire rire, mais il ne résista pas non plus et partagea un bref éclat de rire avec la jeune femme, terminant ainsi complètement de briser la tension qui régnait entre eux… Pour l’instant, du moins.

Il s’engagea ainsi dans le couloir, toujours souriant, et commença à faire visiter l’appartement à son amie. Il l’emmena d’abord dans la cuisine en émettant un petit commentaire amusé.

-Je crois que tu as déjà vu cette pièce, donc je pense qu’il est inutile de te la présenter, pas vrai ? En fait, maintenant que j’y pense, la logique aurait été que je commence par te faire visiter la salle… Mais bon, je pense que tu la connais aussi. Donc, on va directement passer à la suite.

Il continua donc son chemin et passa devant une porte. Il la montra en disant que derrière se trouvaient les toilettes, donc ce n’était pas très intéressant de visiter cette pièce. Même si il était toujours utile de savoir où elle se trouvait. Puis il ouvrit une autre porte, dévoilant une pièce assez grande, où se trouvaient notamment un lit de deux places, un bureau sur lequel se trouvait un ordinateur de bureau, sans doute plus performant que celui portable qui était dans la salle, une armoire plutôt petite et pas mal d’étagères replies de choses diverses. Romans, mangas, comics, jeux vidéos, albums de musique, papiers en tous genres, divers bibelots. Les étagères occupaient la plus grande partie de l’espace de ce qui était visiblement une chambre et, étrangement, malgré que tout semblait disposé de façon aléatoire, on avait l’impression que le jeune homme pourrait retrouver à peu près n’importe quoi dans ses rangements, mais qu’il ne valait mieux pas toucher à quelque chose sans son autorisation. Alors, il désigna d’un geste circulaire la pièce et déclara avec une emphase volontairement exagérée :

-Gente dame, ici se trouve mon royaume. Ou, comme le disent les gens dans le langage actuel, bienvenue dans ma chambre. Désolé, c’est un peu le bordel, mais je ne m’attendais pas à recevoir de la visite.

Il éclata à nouveau de rire et s’assit sur le lit, laissant Jess observer d’avantage par elle-même. Il était vrai que cet endroit ressemblait à un bizarre mélange entre un musée, une collection et une simple chambre. Il était donc logique de vouloir observer de plus près certaines choses.

Alors qu’il laissait Jess déambuler en toute confiance, il repéra une feuille de papier, qui traînait sans doute ici depuis quelques jours. Il la ramassa et constata que, dessus, se trouvait un unique dessin. Il savait quand il l’avait dessiné. Le lendemain d’Halloween, en se réveillant. Il était alors hanté par ce dessin, dont il avait rêvé. A tel point que, les jours qui suivaient, il en avait dessiné plusieurs exemplaires sans même comprendre pourquoi il faisait ça. Alors, il le posa sur le bureau en soupirant et ramassa une autre feuille portant exactement le même dessin dessus, avant de la poser sur la précédente.

-Bon sang, mais pourquoi j’ai fait ça, moi ?..

Alors, évidemment, lorsqu’il se rassit dans son lit, il eut à nouveau cette vision qu’il avait déjà eue à plusieurs reprises. Et cette fois, elle ne se concentrait pas que sur le fameux symbole. Non, la scène était plus panoramique. Et, dans cette vision, se trouvait ce qui semblait être une Jess déguisée en momie. Il rouvrit les yeux et prit la feuille, regardant à nouveau le symbole. Puis il posa une question, comme s’il n’osait pas croire à l’idée qui venait de lui traverser l’esprit.

-Jess… Dis-moi, tu n’aurais pas fait un rêve bizarre, la nuit d’halloween ? Par exemple, en rêvant de ça ?

Il retourna la feuille vers la jeune femme pour lui montrer le symbole dessiné. Il avait peur de la réponse, mais voulait directement vérifier si son hypothèse était juste.





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Jess L. Nyström
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MessageSujet: Re: [-16] Le courant d'air embarrassant. [KURAI|JESS]   [-16] Le courant d'air embarrassant. [KURAI|JESS] EmptyDim 1 Mar 2015 - 22:26

La visite de l’appartement se faisait dans le calme. Le salon, la cuisine et les toilettes se succédèrent sans qu’il n’y ait besoin de grandes explications quant à leur utilité. Chaque pièce était arrangée de manière pratique. Les rangements étaient parfois nombreux, comme dans la cuisine, et parfois presque inexistant, comme dans les toilettes. Tout était jusque-là parfaitement logique. Peut-être même un peu trop, pour un appartement d’homme. Mais Jess ne prêta pas plus attention aux détails qu’aux volumes des pièces. Le logement était, soit, très grand. Elle en vint à se demander, rapidement, s’il avait besoin de tout cet espace. Réellement, elle ne le pensait pas, mais elle savait que dans le concret, on a toujours plus besoin d’espace qu’on ne le penserait. Tous deux s’attardèrent un peu plus sur la chambre. Le royaume de Kurai, comme il le disait. Cette pièce différait des autres : on y trouvait une grande variété d’objets en tout genre, plus ou moins rangés sur des étagères et autres rangements multiples. La brunette s’approcha de certains objets qui attisèrent sa curiosité. Elle les observait de plus près, toujours plus près. Jess, elle aimait être près, très près.

Lorsqu’elle se retourna vers son ami, elle le trouvait assied sur son lit, à regarder une feuille de papier sur laquelle quelque chose semblait avoir attiré son attention. Alors qu’il s’interrogeait sur la raison de ce qui attisait sa curiosité, Jess lui sourit et repartie à la recherche d’antiquité dans la vaste chambre. Le lit prenait une place astronomique dans la pièce. Et pourtant, elle semblait toujours aussi grande bien que très encombrée.

« Jess… Dis-moi, tu n’aurais pas fait un rêve bizarre, la nuit d’halloween ? Par exemple, en rêvant de ça ? »

La brunette se retourna subitement. Elle prit la feuille que Kurai lui tendait entre les mains. Un air sérieux fixé sur son visage, elle vint s’asseoir près de lui, au bord de l’immense lit. Il avait touché dans le mille : elle avait fait un rêve bizarre. Pourtant, il fallait avouer une chose : Jess faisait des rêves étranges et des cauchemars toutes les nuits depuis son arrivée. Toutes les nuits sans exception. Elle afficha un mince sourire au coin de ses lèvres ; un sourire pincé et presque inexistant. Puis, elle partit fouiller dans sa mémoire.

Halloween ne remontait pourtant pas si loin que ça. Pourtant, ce n’était pas le rêve de cette nuit-là qui l’avait le plus marqué, visiblement. Pourtant, ce que son ami lui montrait, elle était persuadée de l’avoir déjà vu. Sans doute qu’elle avait, elle aussi, fait un drôle de rêve. L’idée pourtant qu’ils aient fait tous les deux un rêve semblable lui percuta l’esprit. Et si ça n’avait pas été qu’un rêve ? Jess secoua la tête. Non, non et triple non. Un rêve, ça reste un rêve. Impossible que ces événements aient été réels. Elle se souvenait alors de quelque chose. Une fille déguisée d’une drôle de façon, une soirée qui tourne au cauchemar et surtout, une fille aux cheveux bleus. Elle avait les cheveux bleus et elle était infernale, cette fille. Jeune et puissante, elle leur en avait fait baver. Du moins, c’était ce qu’elle avait comme souvenirs de ce rêve. Des bribes, qui revenaient parfois, mais auxquelles elle n’avait pas prêté attention.

« Maintenant que tu le dis… J’ai fait un drôle de rêve aussi. On se faisait sacrément mener par une gamine. »

Elle le regarda un instant avant de lâcher la feuille qu’elle tenait entre ses doigts. Elle ne se rappelait pas de tout, mais elle savait qu’elle y avait croisé beaucoup de gens, dans ce rêve. Etaient-ils tous touchés par ces étranges rêves ? Sans doute qu’ils ne le sauraient jamais.

« C’était étrange. Pesant. Et effrayant aussi… Faut dire qu’elle était forte quand même. Mais j’avoue que les scènes ne se suivent pas… J’ai des images, mais rien qui pourrait former une suite logique. »

Elle soupira. Voilà encore une bien drôle de chose qui venait se passer sur cette île.

« Tu penses que c’est une coïncidence ? »

Accompagnant ses paroles, sa main vint prendre celle de Kurai. Elle la serra machinalement entre ses doigts, enlaçant ceux-ci dans les siens. Elle fixait comme un point sur le sol, à la fois impatiente et apeurée par la réponse qu’il pourrait lui donner.
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Kurai S. Ikazuchi
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MessageSujet: Re: [-16] Le courant d'air embarrassant. [KURAI|JESS]   [-16] Le courant d'air embarrassant. [KURAI|JESS] EmptyJeu 2 Avr 2015 - 15:49



Une sieste ?






Il lui avait tendu la feuille de papier sur laquelle il avait dessiné ce symbole. La jeune femme sembla se perdre quelques instants dans ses pensées, réfléchissant à sa question. Mais elle finit néanmoins par lui donner une réponse. Et cette réponse était à la fois celle à laquelle il s’attendait… Et celle qu’il espérait ne pas entendre, au fond de lui. Elle commença par lui confirmer avoir déjà ce symbole, ajoutant que dan ce drôle de rêve, ils se faisaient salement malmener par une gamine. Jusqu’ici, tout concordait, entre la version de Kurai et celle de son homologue féminin.

Apparemment, ses souvenirs étaient à peu près aussi confus que ceux du jeune homme. Car ses rêves à lui aussi présentaient cette particularité d’être complètement décousus. Il voyait bien des séries d’images, mais il n’arrivait pas à les connecter entre elles. La seule chose qu’il en retenait était une impression d’oppression. Car il savait que même à pleine puissance, il avait été incapable de lui faire la moindre égratignure, à cette fichue gamine aux cheveux bleus. Mais, néanmoins, il avait maintenant eu sa réponse.

Et apparemment, Jess attendait cette même réponse, puisqu’elle lui demanda s’il s’agissait d’une coïncidence. Au même moment, elle glissa ses doigts entre ceux du jeune homme et lui serra la main. Le jeune homme exerça lui aussi une pression légère sur ses doigts, comme si Jess représentait à l’heure actuelle un point d’ancrage à la réalité. Il réfléchit ainsi quelques secondes à la question de Jess, cherchant la meilleure formulation possible.

Finalement, il poussa un soupir et releva la tête, regardant en direction de la jeune femme. Et il fit apparaître, presque machinalement, son arc dans sa main immobilisée par l’écharpe. Il resta quelques secondes plongé dans ses pensées puis reprit la parole, donnant enfin sa réponse, avec un sourire qu’il était impossible de qualifier de triste ou de triomphant.

-J’ai bien peur que non… Mais merci, Jess. Maintenant, je sais comment j’ai réussi à créer ce truc pour la première fois. Et tu as confirmé que je n’étais pas fou à toujours refaire le même rêve. Mais… En un sens, j’aurais préféré me tromper, parce que les implications sont assez effrayantes… Si j’ai raison, alors on s’est embarqués dans un sacré pétrin… Je…

Il s’interrompit en se sentant légèrement basculer. Il fit disparaître son arc et ouvrit à nouveau la bouche et battit rapidement des paupières, se sentant légèrement somnolent. Il voulut reprendre la parole, mais sa tête bascula à nouveau en avant, pour se poser en douceur sur l’épaule de Jess. Sa respiration s’était faite haletante alors qu’il revoyait encore ces images de ce dont ils étaient en train de parler. Mais rapidement, elle s’apaisa. Le jeune homme, attaqué à la fois par les souvenirs, la douleur et le manque de sommeil, avait purement et simplement fini par faire un léger malaise… Qui se transformait directement en petite sieste. Le jeune homme eut le temps de penser qu’il ne devrait peut-être pas, mais ce fut sa dernière pensée rationnelle avant qu’il ne plonge réellement dans le royaume du sommeil, sa tête collée contre celle de son amie.

Mais, même s’il dormait en apparence paisiblement, c’était en vérité loin d’être le cas. Car très vite ses cauchemars refirent leur apparition. Et, alors qu’il revivait toujours les mêmes scènes, il essayait toujours de rattraper Akane et Blake.

-Non, restez ! Akane ! Blake !

Sans bien évidemment s’en rendre compte, il avait prononcé à voix haute ces prénoms qui le marquaient et le hantaient toujours autant. Il ne faisait aucun doute que Jess les avait entendus. Mais il n’était pour l’instant pas en état pour s’inquiéter à propos de ça, puisque les rêves continuaient et s’enchaînaient, encore et encore. Au bout d’un certain temps, il finit par plonger d’avantage dans le sommeil, semblant enfin avoir gagné un peu de repos. Un fin sourire semblait se dessiner sur ses lèvres. Car, pour une fois, il revivait non pas un souvenir désagréable, mais un souvenir heureux. Peut-être était-ce la présence de Jess qui avait provoqué cette réminiscence, mais toujours était-il que, pour une fois, Kurai pouvait apprécier son sommeil.

-Kurai, dépêche-toi, on va être en retard !
-J’arrive, j’arrive ! De toute façon, tu sais bien qu’on arrivera pas en retard, Akane ! Après tout, tu es venue avec trop d’avance pour ça !
-Ouais, et heureusement ! Parce que si on t’écoutait, on arriverait toujours à la bourre !
-Mais non ! Je calcule, t’inquiète ! Tout est une question d’organisation !
-Toi, organisé ? Depuis quand ?
-Mais depuis toujours, enfin ! J’ai juste une organisation différente du reste des gens ! Là o vous tous ne voyez que du bordel absolu, j’y vois, pauvre artiste incompris, l’ordre parfait ! Car chaque chose est là où elle devrait être ! Et comme ça, je peux tout retrouver !

La jeune fille secoua la tête en riant, absolument pas convaincue par l’air indigné de son ami, avant de se camper devant lui, les mains sur les hanches dans un air faussement autoritaire.

-Ouais, ouais, c’est ça. Tu sais que c’est pas crédible ? Même mon bazar est moins désordonné que le tien ! Alors quand on reviendra, tu me feras le plaisir de ranger un peu ! Non mais !
Elle s’approcha de lui et releva les cheveux qui tombaient devant les yeux du jeune homme. Celui-ci eut un sourire amusé et s’éloigna rapidement en contrefaisant un salut militaire.

-Madame, oui madame ! Mais à une condition !
-Et quelle est-elle, cette condition ?

Il s’élança en courant avec un sourire. La jeune fille resta quelques secondes sans bouger puis le poursuivit à grands renforts de cris. Le jeune homme se retourna.

-Que tu réussisses à me rattraper, après tout, on va être en retard, non ? Allez, presse-toi un peu, pense un peu à ceux qui t’attendent !
-T’es gonflé ! Tu vas voir un peu !

Les deux jeunes gens continuèrent leur chemin en riant. Heureux, tout simplement. Au loin, les bruits de la ville emplissaient l’atmosphère tandis que le soleil brillait. Le vent soufflait, soulevant la veste du jeune homme et l’écharpe rouge de la jeune fille. C’était le temps de l’ignorance, donc, par définition, le temps du bonheur, ce temps qui nous file entre les doigts avant même qu’on ait pu le réaliser…


Kurai ouvrit les yeux. Pendant quelques instants, il se demanda où il se trouvait. Puis la réalité lui revint en mémoire. Il tourna la tête et leva les yeux, voyant le visage de Jess, qui semblait elle aussi dormir. Il se releva avec un sourire, délicatement pour ne pas la réveiller…






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Jess L. Nyström
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MessageSujet: Re: [-16] Le courant d'air embarrassant. [KURAI|JESS]   [-16] Le courant d'air embarrassant. [KURAI|JESS] EmptyJeu 30 Avr 2015 - 14:42

Il n’avait même pas terminé sa phrase.
Sur le coup, Jess eu un sursaut. Elle regarda son ami et fut soudainement prise d’une angoisse. Que lui arrivait-il pour qu’il tombe, comme ça, sans prévenir ? Le premier réflexe de la demoiselle fut de passer ses doigts devant ses yeux et de les claquer. Sans succès. Alors, elle commença sérieusement à s’interroger. Elle fut plus soulagée lorsqu’elle l’entendit soupirer dans son sommeil. Endormi ou évanoui, au moins, il ne s’était pas fait mal en tombant sur l’épaule de la demoiselle et c’était là le plus important pour elle. Sans réellement en avoir conscience, elle laissa un léger sourire apparaitre sur ses lèvres. Un sourire rassuré et presque satisfait.

Jess plongea dans ses souvenirs. Lointains, ou pas tant que ça. Pas assez à son goût. Son sourire s’effaça doucement, laissant place à ce visage neutre qu’elle arbore habituellement. La position actuelle de Kurai lui avait fait oublier cette histoire d’Halloween ; mais elle avait ressuscité d’autres choses plus profondes, plus brûlantes. Jess adorait « jouer avec le feu ». Pourtant de nature sérieuse, elle ne se montrait pas toujours très prudente. Elle vivait avec les risques, en prenait et jusqu’à ce jour, elle s’en était toujours sorti. Soit, pas sans blessures. Surtout pas sans blessures émotionnelles. La brunette avait été profondément touchée par son premier amour. Elle en gardait des souvenirs amers mais pourtant heureux. Douloureux. Il avait joué avec elle. Elle s’état trompée sur lui. Il en avait profité. Ça avait fini en bain de sang. Enfin, ça aurait terminé en bain de sang si Jess avait été la même qu’elle est actuellement. A l’époque, elle était plus douce et plus souriante. Elle a développé une personnalité renfermée que depuis son arrivée sur l’île. Son passé la hante. Elle se sent coupable de la mort de sa mère, mais pourtant, elle veut se persuader que ce n’est pas de sa faute. Mais si ça n’est pas la sienne, c’est celle de qui, alors ?

Des images lui revenaient. Les images de son premier amour. C’était lui, elle n’avait d’yeux que pour lui. Les autres garçons, elle s’en fichait. C’était lui qu’elle voulait. Lui, juste lui. Mais lui, il ne voulait pas d’elle. Alors, à quoi bon s’accrocher. Il avait trahi sa confiance. Il avait brisé son petit cœur. Et Jess se jura de ne jamais retomber en amour pour un garçon. Pas avant qu’elle ne soit une adulte accomplie qui se serait pardonnée pour ses pêchés.

Soudainement, elle était dans ce couloir. Sortant de la salle de chimie à vive allure, les élèves criaient, s’affolaient et se dépêchaient de sortir du bâtiment qui prenait feu. La brunette, elle, trainait les pieds. Choquée et désorientée, elle savait que c’était de sa faute. Elle ne savait ni comment, ni pourquoi. Mais c’était elle. Elle avait déclenché tout ça. Elle avait déclenché cet incendie. Elle longeait le mur, une épaule appuyée sur celui-ci comme pour garder un équilibre incertain. Sur son passage les ampoules et les néons au plafond éclataient, laissant échapper des morceaux de verre par terre.
« Jess, bordel, tu fous quoi ?! Tu veux mourir ou quoi ? JESS ! »
Elle relevait la tête. Un garçon de sa classe la tirait à présent par le poignet et elle se retrouvait obligée d’accélérer le pas. Les yeux et l’esprit dans le vague, totalement impuissante face à cette situation qu’elle avait elle-même provoqué. Lorsqu’elle ouvrait les yeux, elle était là, dehors, à regarder le bâtiment prendre flamme pendant qu’on recherchait encore deux de ses camarades qui n’étaient pas encore sortis.
« Qu’est-ce que j’ai fait… »

Maintenant, c’étaient des cris qui lui occupaient l’esprit. Les pleurs d’un enfant. Jess se revit à califourchon sur son hôte du jour. Sa rencontre avec Kurai avait été plus que mouvementé. L’enfant, la boite aux lettres, et le gars bizarre sur la fin. Elle grimaça. Pourtant, ces souvenirs étaient sans doute ce qu’elle avait de plus cher sur cette île. Elle était décidée à les garder, précieusement, comme s’ils valaient de l’or ou même plus encore. Inconsciemment, elle serra la main de son ami. Elle l’avait gardée dans la sienne depuis un moment, mais elle n’y avait pas prêté attention. Qu’elle tête aurait-elle fait si elle avait été réveillée lorsque tout cela c’était produit ? Endormie depuis un moment déjà, tous ces souvenirs étaient devenus les acteurs d’un de ses rêves quotidien. Ses cauchemars, ses angoisses nocturnes. Ce qui l’empêche de dormir chaque jour.

Prise d’un sursaut, Jess ouvrit les yeux. Ses cheveux noirs lui tombaient sur le visage. Elle les poussa de sa main libre. Son épaule était libérée d’un poids ; mais sa seconde main restait occupée. Elle se frotta les yeux, puis, rougit doucement. La veste trop large du garçon lui tombait des épaules, laissant l’une d’entre elles à nue face au regard de l’homme qu’elle avait à côté d’elle. Elle laissa échapper sa main timidement. Son regard se plongea dans le sien avec une douceur exceptionnelle. Elle s’approcha de lui, glissa une main dans ses cheveux et approcha sa tête de la sienne. Ses lèvres vinrent déposer un baiser sur son front. C’est en se reculant qu’elle perdit l’équilibre. Elle laissa tout son poids tomber sur le jeune homme, le faisant basculer à la renverse sur le lit. Installée là par hasard, elle referma les yeux avec la douceur d’un enfant.

« Je… »

Cette fin, personne n’en saura jamais la fin. Pas même elle, puisqu’elle ne se souviendra pas de ce réveil au milieu d’une sieste. Ou peut-être que si, mais vous savez, elle ne l’admettra jamais.
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MessageSujet: Re: [-16] Le courant d'air embarrassant. [KURAI|JESS]   [-16] Le courant d'air embarrassant. [KURAI|JESS] EmptyDim 3 Mai 2015 - 21:30



Une sieste ?






A ce moment précis, son amie ouvrit elle aussi les yeux et rougit, car la veste que Kurai lui avait prêtée avait glissé, révélant une des épaules de la jeune femme. Le jeune homme rougit légèrement, mais moins que tout à l’heure. Et à ce moment-là, la féline remonta une mèche qui lui tombait devant les yeux, échangea un court regard avec son camarade, assis à côté d’elle. Et il fut surpris par la suite des événements. Car la jeune femme lui prit la tête entre les mains avant de rapprocher la sienne… Et de l’embrasser sur le front. Le jeune homme ne savait trop comment réagir, mais il n’en eut pas le temps car, joueuse, elle s’appuya contre lui, le faisant basculer. Il tomba en arrière, sur le lit, sans aucune douleur car il s’était arrangé pour que son bras blessé ne réceptionne pas leur chute. Puis, s’appuyant contre lui, elle murmura en fermant les yeux, comme si elle n’était qu’à moitié réveillée durant cette scène, le début d’une phrase qui le figea alors qu’il était en train de sourire.

Mais évidemment, elle ne termina pas cette phrase. Le jeune homme garda son souffle suspendu pendant encore quelques secondes, puis il poussa un soupir amusé qui se transforma en sourire tandis qu’il enlaçait Jess, toujours appuyée contre lui. Ou plutôt, il lui passa un bras au dessus du corps, comme s’il pouvait, avec son bras, faire un rempart pour la protéger pendant son sommeil. Il se cala plus confortablement dans le lit, tenant toujours la jeune femme d’un bras qui lui caressait doucement les cheveux. Puis il bailla et haussa vaguement les épaules, comme s’il se résignait. Alors, il referma les yeux, ignorant complètement Akane qui, comme d’habitude, gesticulait dans tous les sens. Alors, la jeune femme contre lui, il s’endormit à nouveau, d’un sommeil profond. Un sommeil comme il en connaissait rarement. Mais pourtant, étrangement, cette fois, il se sentait plus en paix qu’il ne l’était d’habitude, ce qui lui permettait sans doute de se reposer réellement pour la première fois depuis un an. Peut-être était-ce du à la présence de Jess entre ses bras. Car, inconsciemment, il avait baissé sa garde avec la jeune femme. Les cauchemars auraient du en profiter pour l’assaillir encore d’avantage… Mais la présence de la jeune femme semblait au contraire agir tel un bouclier. C’est pourquoi il espérait pouvoir jouer au moins une partie de ce même rôle pour son amie.

Car, bien qu’ils n’aient jamais discuté de leur passé respectif, le jeune homme sentait que Jess avait sans doute au moins aussi souffert que lui à cause de son pouvoir. Peut-être que cela pouvait s’expliquer par l’étrange connexion qu’ils avaient tous deux semblé ressentir lors de leur rencontre… Drôle de rencontre, d’ailleurs. Mais pourtant, sans aucun doute, pour Kurai, Jess était une des personnes les plus importantes pour lui qu’il avait rencontrées sur cette île. Oui, grâce à elle et Sayuri, Kurai avait réussi à retrouver une certaine stabilité. Presque comme s’il avait finalement recommencé à se créer un univers, alors qu’auparavant, plus rien ne lui importait. Oui, sans aucun doute, c’était sa rencontre avec la jeune femme qui lui avait permis de commencer à se reconstruire. Bien entendu, il était encore loin d’être complètement remis. Ses hallucinations en étaient la preuve. Mais au moins, il était sur la bonne voie.

Alors que cette idée traversait une partie de son esprit endormi, il eut un sourire franc, tellement différent de son sourire sarcastique habituel, et caressa à nouveau les cheveux de la jeune femme. Alors, il marmonna quelques mots dans son sommeil. Une oreille attentive aurait sans doute pu entendre ce qu’il disait.

-Jess… Je… Merci…

Mais les seules oreilles qu’il y avait dans cette pièce étaient humaines, et leurs deux propriétaires étaient endormis l’un contre l’autre. On aurait pu croire qu’auparavant, dans cette chambre, s’étaient produites des activités qu’il vaut mieux ne pas décrire ici, mais c’était loin d’être le cas. Et, au contraire, toute la tension qui entourait les deux jeunes gens lorsqu’ils étaient dans la salle avait disparu, remplacé par une certaine sérénité. En tout cas, en ce qui concernait Kurai. Difficile de croire qu’à peine une heure plus tôt, les deux peinaient à se retrouver dans la même pièce car ils craignaient de faire des bourdes monumentales en les voyant tous les deux dormir si calmement…

Kurai finit par rouvrir les yeux. Un instant désorienté par le poids qu’il sentait sur lui, il eut un sourire lorsque la mémoire lui revint. Il caressa à nouveau les cheveux de son amie, toujours endormie. Il ne put s’empêcher de se dire qu’elle était plutôt mignonne quand elle était endormie. Il se tortilla alors pour changer de position sans la réveiller et se retrouva assis, la tête de Jess sur les cheveux. Il se pencha et l’embrassa sur le front, comme elle l’avait pour lui tout à l’heure. Il lui releva une mèche et la regarda avec un petit air attendri pendant quelques secondes, puis il soupira et promena son regard dans sa chambre. Son regard tomba à nouveau sur le papier marqué du symbole étrange qu’il avait montré à Jess avant qu’ils ne s’endorment tous les deux. Et s’il se souvenait bien, son amie avait confirmé les intuitions de Kurai. Il se demanda ce que tout cela signifiait et dans quelle galère ils s’étaient retrouvés embarqués. Car quelque chose lui disait que c’était loin d’être terminé. Il avait l’impression d’avoir donné un coup de pied involontaire dans une termitière et de se faire soudainement agresser par toute une tribu agressive.

Mais une certaine agitation de Jess détourna ses pensées de tout cela lorsqu’il la sentit remuer. Il attendit alors qu’elle se relève et lui sourit doucement.

-Hello ! Bien dormi ? Il faut croire qu’on avait tous les deux besoin de cette petite sieste, non ? En tout cas, j’espère qu’elle t’a fait au moins un peu de bien.

Et son espoir était sincère. Car, si lui se sentait reposait, il voulait tout de même s’assurer que c’était aussi le cas pour son invitée. Même si, techniquement, il ne l’avait pas invitée, il lui avait toujours dire de passer quand elle voulait, donc on pouvait compter cela comme une invitation à durée permanente. Il attendit donc sa réponse, toujours souriant, d’un sourire presque dépourvu de cynisme. Autrement dit, un sourire qu’il était loin d’arborer en temps normal…







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Jess L. Nyström
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MessageSujet: Re: [-16] Le courant d'air embarrassant. [KURAI|JESS]   [-16] Le courant d'air embarrassant. [KURAI|JESS] EmptyVen 8 Mai 2015 - 22:26

« Hello ! Bien dormi ? Il faut croire qu'on avait tous les deux besoin de cette petite sieste, non ? En tout cas, j'espère qu'elle t'a fait au moins un peu de bien. »

Trop de question. Trop de questions posées en même temps. Il arrivait parfois qu'elle eut un réveil difficile. Lorsqu'elle se réveillait en sursaut, elle avait les yeux bien ouverts et aux aguets. Mais lorsqu'elle arrivait à dormir par un miracle quelconque, elle se retrouvait avec un réveil vraiment bien plus dur. C'était rare. Rare et surprenant. Ça la surprenait elle-même, de se voir avoir une difficulté à ouvrir les yeux. Une difficulté à se lancer dans une activité. En bref : avoir le réveil d'une personne qui aurait un peu trop bien dormi. Elle avait d'ailleurs l'habitude de voir les gens dormir, mais pas de dormir à son tour. Alors, elle était d'autant plus surprise. Si elle avait autant de mal à garder les yeux ouverts et l'esprit clair, c'est qu'elle avait dormi ; bien dormi. Une sieste paisible, sans esprit malveillant dans des rêves étranges. Ou du moins, pas tout à fait. Elle se souvenait en effet d'une sorte de rêve. Des souvenirs, en réalité. Ceux qu'elle partageait avec son ami, Kurai. Elle se sentait étrangement assez proche de lui, là, maintenant. Actuellement. Elle n'avait pas encore bougé, ou du moins, pas vraiment. Elle avait juste relevé le haut de son corps, dévoilant une large partie de son buste à son hôte. Mais trop endormie pour réagir, elle essayait seulement de retrouver des repères. Après une petite réflexion, elle finit par se rendre à l'évidence : elle devait manquer cruellement de sommeil. En revanche, elle n'expliquait pas l'absence de cauchemars.

Après plusieurs longues secondes de silence absolu, elle ouvrit enfin son esprit jusque-là embrumé. Elle se frotta les yeux, bailla. Puis, retrouva l'ensemble de ses repères. Elle se souvenait d'à peu près tout. Même du plus tordu. Oui, même de son micro-réveil quelque peu tendancieux.
Bordel... Qu'est-ce qui m'a pris.
Elle en vint à la conclusion qu'elle avait été comme possédée à ce moment-là et décida de ne pas aborder ce sujet. Il valait mieux, parce qu'elle n'avait pas d'excuse sur ce qu'elle avait pu faire. Et elle serait incapable de terminer cette phrase entamée. Enfin, si on pouvait appeler ça une phrase, puisqu'après tout, ce n'était qu'un simple mot. Peut-être qu'elle avait voulu dire « je suis fatiguée ». Mais même dans son esprit, cette idée sonnait faux. Ça devait être quelque chose de plus important. De plus... concret. Oui, quelque chose qui valait la peine d'être dit. Mais quoi ?

Elle regarda Kurai. Il abordait un sourire qu'elle n'avait encore jamais vu. Surprise, elle ouvrit la bouche dans un « o » parfait l'espace de quelques secondes. Comme charmée par ce sourire, elle ne se retint pas d'en afficher un à son tour, plus sincère que les autres, mais surtout, on pouvait y lire une certaine gêne. Elle n'était pas gênée par la situation, ni pour ce qu'il y avait eu avant. Mais simplement, elle se sentait comme heureuse d'avoir pu, un jour, voir ce sourire. Sincère et tellement réel. Elle eut, l'espace d'un instant, l'envie puissante et étrange de se pencher sur lui. De le remercier pour cette sieste d'un baiser fougueux et impromptu. Alors, elle rosie légèrement. Elle ne savait pas pourquoi elle avait cette envie. Tout ce qu'elle savait, c'est qu'elle le souhaitait, au plus profond d'elle. Étrangement, c'était assez différent de ce qu'elle avait pu ressentir jusqu'à maintenant. Il fallait se rendre à l’évidence : il avait un certain pouvoir apaisant sur elle. Ça crevait les yeux, elle était bien plus paisible lorsqu’il n’était pas loin. La preuve même en était cette sieste. Et pourtant, elle n’avait pas la réponse au « pourquoi ».

Jess refoula l’idée qui lui trottait dans la tête. Bien que fortement plaisante, elle ne savait pas quelle serait la réaction du garçon face à une démonstration d’affection aussi soudaine. Elle se décala alors doucement et pour cela, elle se laissa glisser sur le côté. A présent, elle se retrouvait allongée à côté de lui. Elle se tourna un peu et se retrouvait nez à nez avec son sourire toujours aussi mignon. Elle le regarda dans les yeux, fixant son regard de ses yeux profonds et pourtant si peu expressifs.

« Désolée de m’être endormie comme ça… J’espère que je ne t’ai pas fait mal pendant mon sommeil. »

Elle sourit en coin. Alors qu’ils se regardaient toujours fixement, elle se décidait à lui poser une question.

« Pardon si c’est indiscret, mais, tu as prononcé les noms d’Akane et de Blake dans ton sommeil, avant que je m’endorme. Je… Enfin… Ils te manquent ? »

Jess perdit son sourire. Elle ne savait pas qui étaient ces deux personnes, et pourtant elle s’imaginait à quel point Kurai devait tenir à eux. La brunette pensait d’ailleurs qu’ils étaient tous les deux sur un des continents, à attendre patiemment le retour de leur Kurai. Alors, on pouvait lire une forme de noirceur dans les yeux de la jeune brune. Se rappeler que le monde ne se limitait pas à cette île lui faisait se remémorer son passé à nouveau. Celui qui le hantait, auquel elle ne pouvait échapper. Alors, elle fut parcourue par une sorte de frisson dans tout le dos. Difficile de croire que c’était elle qui avait tué sa mère étant enfant, et qu’elle avait par la suite déclenché l’incendie dans lequel périrent deux camarades qui avaient pourtant toute la vie devant eux. Ces cauchemars qui la hantent chaque nuit ne faisaient pas uniquement partie de l’obscurité d’une nuit ; ils étaient aussi présents dans la lueur du jour. Chaque seconde passait, et chaque seconde la rendait un petit peu plus coupable de ce qu’elle avait prétendument fait. Lorsqu’elle sembla retrouver ses esprits, elle s’aperçu qu’un malaise avait envahi son ami. Elle comprit qu’elle n’aurait sans doute pas réellement dû parler de ces deux personnes desquelles elles ne connaissaient rien. Pourtant, quelque part, elle était curieuse de les connaître. De savoir. D’apprendre son passé pour mieux le connaître.

« Tu n’es pas obligé de me répondre. Ça devait être un peu trop indiscret. Désolée pour cela. »

A la suite de ceci, elle s’assied sur le lit. Dos à lui, elle s’étira et en profite pour soupirer. Encore une fois, elle avait dû blesser quelqu’un. Les bras prêts à toucher le plafond, la veste lui arrivait juste au niveau des fesses, pas loin de dévoiler leurs secrets. Alors, elle baissa les bras et posa ses mains à plat sur le lit.
Je ferais peut être mieux de rappeler le serrurier avant de gaffer encore…
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MessageSujet: Re: [-16] Le courant d'air embarrassant. [KURAI|JESS]   [-16] Le courant d'air embarrassant. [KURAI|JESS] EmptyJeu 14 Mai 2015 - 23:07



Confidence






Alors qu’il la regardait avec un sourire attendri, plus sincère que les sourires qu’il arborait habituellement, la jeune femme lui rendit son sourire. Et, comme le sien, celui de son amie était différent et plus lumineux de ceux qu’elle lui avait déjà adressés. Les deux jeunes gens se regardèrent dans les yeux pendant quelques secondes, se contentant d’échanger un sourire pur et sincère. Puis elle prit la parole, répondant à sa question en s’excusant et en disant qu’elle espérait ne pas lui avoir fait mal en dormant. Le jeune homme se contenta de hausser une épaule d’un air amusé, exprimant à la fois qu’elle n’avait aucunement besoin de s’excuser et qu’elle ne lui avait pas fait mal. Ou, si c’était le cas, il ne l’avait pas senti. Elle lui sourit en coin et ils restèrent à nouveau quelques secondes à se fixer un peu bêtement.

Puis elle reprit la parole, et ses mots le glacèrent. Car, apparemment, tout à l’heure, il avait prononcé leurs noms. Les noms de Blake et d’Akane. Elle s’excusa de son indiscrétion et demanda s’ils lui manquaient. Le jeune homme se figea alors pendant de longues secondes, ne sachant comment réagir ou répondre. Avec n’importe quelle autre personne, il l’aurait envoyée balader. Mais voilà, la personne qui avait demandé ça était Jess. Autrement dit, la personne qu’il appréciait le plus sur l’île, voire même peut-être un peu plus. Et il sentait qu’il pourrait se confier à elle.

Mais sans doute que son malaise et son hésitation avaient été trop perceptibles, car Jess s’excusa alors en disant qu’il n’était pas obligé de répondre et qu’elle avait sans doute été trop indiscrète. L’hallucination d’Akane était d’accord avec elle, pour une fois, mais Kurai n’en était pas si sûr. Il la regarda s’asseoir sur le lit et s’étirer en lui tournant le dos. Il sentait qu’elle était sur le point de se lever. Alors, pour une fois, il arrêta de réfléchir et se lança, même s’il parla d’abord doucement, presque à voix basse. Comme si les mots qu’il s’apprêtait à prononcer… Ne voulaient pas être dits. Comme si les prononcer à haute voix ne ferait que rendre la chose encore plus réelle.

-Akane et Blake… Oui, ils me manquent. Ils me manquent à un point tel qu’ils sont toujours avec moi… Ou plutôt… Leurs fantômes…

Il se tut et déglutit un instant. Et pourtant, il recommença à parler. Comme s’il venait de briser une digue qu’il maintenait fermée coûte que coûte jusqu’à maintenant. Il reprit la parole, d’une voix plus forte. Mais surtout, une voix dans laquelle on sentait la souffrance. Une souffrance qui avait besoin de sortir, d’être exorcisée. Et, actuellement, Kurai venait de faire le tout premier pas pour vraiment se remettre de cette blessure qui ne s’était jamais refermée. Non seulement il l’acceptait, mais il acceptait aussi de le raconter, ce qui tenait sans aucun doute du miracle.

-Le jour où j’ai découvert ce pouvoir… Akane était bizarre. Elle semblait vouloir dire une chose, puis une autre… Mais ce que j’ai retenu, c’est qu’elle allait partir, peut-être pour toujours… J’ai paniqué… C’est ironique, non, d’avoir découvert mon pouvoir en perdant le contrôle ? Je n’ai jamais vraiment compris ce qu’il s’est passé à ce moment-là… Je suppose que j’ai plus ou moins fait griller le réseau électrique du lycée… Mais le résultat, ça a été l’incendie. Mon frère, Blake, nous attendait pas très loin. Il a été le premier touché. Et juste après, ça a été Akane… Je n’ai jamais su ce qu’elle voulait vraiment me dire… Mais depuis ce jour, ils sont toujours avec moi. Leurs fantômes me hantent, même si… Je sais que c’est moi qui les ai créés.

Il poussa un soupir, les yeux regardant dans le vague. Il n’était plus totalement présent ici. Son esprit avait remonté jusqu’à ce jour fatidique. Il revivait tout comme s’il y était. Et en un sens, c’était le cas. Une partie de son esprit y était toujours restée. La partie de lui qui ignorait tout de la magie, de l’île et des dieux de la mythologie japonaise. Il poussa un nouveau soupir et recommença à raconter.

-Après ça, je n’avais plus goût à rien. Même pas à la vie. J’ai tenté de me suicider plusieurs fois. Et la dernière fois, ça a été juste avant que j’arrive ici… Puis je t’ai rencontrée… Et j’ai commencé à aller un peu mieux… Je suppose… Donc, rien que pour ça, merci. Du fond du cœur.

Il se tut, laissant planer le silence quelques instants. Puis il reprit après avoir émit un très bref rire sarcastique qui exprimait sa douleur, et non un quelconque cynisme.

-Donc pour répondre à ta question, oui, ils me manquent… Enormément… Et le pire, c’est que je ne sais même pas pourquoi je t’ai raconté tout ça… Sans doute parce que… Je me sens bien avec toi, peut-être ? Et aussi, je sentais que je pouvais te le dire… Ce que je n’avais jamais raconté à personne jusqu’à maintenant…

Il se tut à nouveau. C’était si rare qu’il raconte exactement ce qu’il ressentait, habitué qu’il était à toujours se dissimuler derrière de l’ironie, du sarcasme et du cynisme. Toujours occupé à se mentir à lui-même, il en reniait ses véritables émotions. Alors, peut-être que, pour une fois, la soupape avait cédé. Peut-être qu’il avait besoin d’être honnête au moins une fois dans sa vie…

Puis il se tourna vers la jeune femme, qu’il n’avait regardé à aucun moment de sa confidence. Il la regarda et l’admira, empli de divers sentiments, dont certains qu’il n’arrivait même pas à nommer. Il prit une grande inspiration et hésita quelques instants, mais finit par poser une seule et unique question.

-Dis… Comment tu… tu as découvert tes pouvoirs, toi ?

Puis il se maudit et maudit sa curiosité. Si sa découverte avait été aussi douloureuse que la sienne propre, il venait de gaffer en lui rappelant ce mauvais souvenir. Alors, il se rétracta, simplement.

-Dé… Désolé. Tu n’as pas à répondre si… Si c’est un souvenir douloureux… Désolé…

Le silence, gêné, s’installa à nouveau entre les deux Raijin…





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MessageSujet: Re: [-16] Le courant d'air embarrassant. [KURAI|JESS]   [-16] Le courant d'air embarrassant. [KURAI|JESS] EmptyLun 18 Mai 2015 - 18:31

Un nouveau malaise avait gagné la pièce. La question de la brunette semblait avoir fait son action et le jeune homme se retrouvait comme dans une impasse. Une voie sans issue, c'était de cette façon que Jess le ressentait. Elle avait l'impression de l'avoir mit dans une voie sans issue, un cul de sac. Comme s'il était obligé de faire face à la réalité, mais qu'il souhaitait plus que tout au monde faire demi-tour et ne plus jamais utiliser une telle voie. Pourtant, après un silence glacé, il s'était décidé à répondre. A lui donner ce qu'elle voulait entendre. A lui dévoiler une partie de son passé. Sans doute une partie loin d'être joyeuse. Peut-être même qu'elle sera triste ou sanglante. Jess s'attendait à tout. A tout, mais surtout à rien. Elle ne savait rien encore sur lui, mais éprouvait un désir profond et inexpliqué d'apprendre à le connaître. Elle ressentait comme une fierté d'avoir réussi à ce qu'il lui raconte son passé. Mais, au fond, sans le regretter, elle avait l'impression de le forcer ; et elle n'aimait pas ça. Elle même, elle n'aimait pas être forcée. Elle préférait avoir le choix de dire ou faire ce qu'elle voulait. C'était peut-être une des choses qu'elle appréciait sur cette île. Une des rares choses. Alors, elle se sentait mal de forcer une personne, à qui elle tenait particulièrement qui plus est, à dire quelque chose d'aussi important. Pourtant, l'idée que s'il n'en avait pas envie il ne dirait rien lui traversa la tête. Et si, dans le fond, il voulait lui en parler de sa propre volonté ?

Ce qu'il lui raconta fit frissonner Jess. Un frisson d'horreur ; un frisson de peur. Elle avait l'impression d'avoir entendu sa propre histoire, son propre passé, ses propres erreurs. Pourtant, elle savait très bien qu'elle ne connaissait en aucun cas le jeune homme avant leur rencontre sur l'île. Il n'avait donc pas pu entendre cette histoire de la bouche d'un quelconque parasite humain, et il était impossible que quelqu'un sache quelque chose sur Jess sur Awashima. Depuis son arrivé, elle s'était résignée au silence le plus impartial et jamais elle n'y avait dérogé. Dès lors, elle ne pouvait que croire à son histoire, sans en avoir douté plus d'une demie seconde. Elle restait figée, l'écoutant, buvant chaque parole comme si c'était la dernière. Plus il lui dévoilait ce qu'elle souhaitait pourtant savoir, et plus elle ressentait une forme de peur. Jess n'avait pas peur de Kurai, bien au contraire. Mais elle avait peur d'elle-même. Jamais elle n'avait touché un mot de son passé à qui que ce soit et, avec de telles révélations, elle savait que son tour viendrait prochainement. Elle se mordillait nerveusement les lèvres, toujours en écoutant son compagnon d'une oreille attentive.
Et plus il parlait, plus elle se gelait sur place.
Plus il parlait, et plus elle voulait qu'il continue.
Plus il parlait, et plus elle avait cette envie irrésistible de le prendre dans ses bras.
Mais plus il parlait, et plus elle sentait ses larmes lui monter aux yeux.
Et elle avait peur. Peur de ne pas pouvoir les retenir. Peur de laisser voir la Jess sensible qu'elle était avant son arrivée ici. Peur qu'après avoir entendu ce qu'elle avait fait, il ne veuille plus la voir.
Elle se demandait pourquoi. Oui, pourquoi elle voulait à ce point qu'il ne la rejette pas. Peut-être était-ce leurs ressemblances frappante qui influaient ses pensées. Ou peut-être juste qu'elle n'était pas très bien réveillée.

Il souriait. Un sourire triste et fatigué. Un sourire triste mais surtout faux. Elle pouvait voir les blessures de son passé à travers ce sourire si fade. Elle pouvait voir qu'il avait souffert. Mais elle voyait aussi à quel point il souffrait encore aujourd'hui. Elle pouvait presque ressentir les pincements qu'il pouvait ressentir au cœur en racontant ça. Alors, il leva la tête vers la jeune femme, pour la première fois depuis qu'il avait prit la parole. Et pour la première fois, elle pouvait voir une réelle tristesse dans ses yeux. Cédant à une pulsion protectrice et confuse, elle se jeta sur lui négligemment, l'entourant de ses bras et serrant sa tête contre elle. Désormais, elle était à moitié à califourchon sur lui, ses bras entourant sa tête qu'elle collait à elle sans pour autant lui faire mal. Elle le serrait contre elle, caressant d'un geste tendre et mécanique ses cheveux qu'elle semblait beaucoup apprécier. Elle en avait oublié la gêne d'avant ces mots ; sa tenue ; sa mésaventure du jour. C'était loin d'être aussi important que ce qu'il venait de lui raconter ; ça avait bien plus de valeur, et c'était bien plus difficile à dévoiler.

Elle restait ainsi plusieurs secondes, puis elle le relâcha. Juste le temps de lui faire comprendre à quel point elle pouvait comprendre ce qu'il ressentait ; ce qu'il avait ressentit. Juste le temps de ravaler ses larmes, pour ne pas lui montrer ce côté si faible d'elle. Jess était une égorgeuse, c'était sa réputation, c'était comme ça qu'elle était. En aucun cas elle n'était une demoiselle fragile, et justement, elle était plutôt connue pour son cœur de pierre. Alors pourquoi, en faisant face à une personne qui lui ressemble à ce point, elle avait du mal à retenir ses émotions ? Kurai avait raison, sans doute. Il y avait quelque chose entre eux. Une confiance mutuelle, naturelle et injustifiée. Tout était injustifié, en fait. Mais dans le fond, ce n'était pas si mal que ça.

Elle le regarda en souriant légèrement. Un sourire coincé au coin de ses lèvres. Elle savait qu'on ne pouvait pas simplement sourire après ça, ni rire. Alors, elle lui caressa simplement le visage d'une main délicate et, sans dire un mot, elle se rassied à côté de lui. Bien que la situation ne s'y prêtait pas, il ne fallait tout de même pas qu'il la prenne pour une vieille perverse à venir se jeter sur lui ainsi. Qu'est-ce qu'il m'est encore passé par la tête... Rien, c'était une bonne réponse. Mais rien, ça faisait parfois tout. Alors qu'une sorte de confusion et de combat avaient prit part de son esprit, elle fut interrompue par la nouvelle prise de parole de Kurai. Merde. Elle s'y attendait, mais elle n'y était pas préparée. Seulement, maintenant, elle devait lui dévoiler à son tour. Enfin, rien ne l'y obligeait, mais dans le fond, même si les sons ne voulaient pas sortir de sa bouche, son cœur lui disait de lui dévoiler. Elle ne saura peut-être jamais pourquoi, mais elle prit quand même la décision de lui révéler son passé.

Elle se laissa tomber en arrière sur le lit puis elle prit une grande inspiration. Contrairement à ce qu'il avait pu faire avec elle, elle le fixa droit dans les yeux et après plusieurs secondes, elle laissa ces mots qui la brûlaient sortir de sa bouche.
« J'ai tué ma mère. »
Six petits mots qui raisonnaient désormais dans son esprit. Elle détourna son regard pour venir le poser quelque part dans le vide du mur d'en face. Elle soupira et puis, elle sortit de son silence.
« Quand j'avais dix ans, mon père m'a retrouvée dans le garage. Il avait prit feu un soir, quand ma mère était venue me chercher pour manger. Je... J'me rappelle pas très bien, mais mon père a cru m'entendre faire un caprice, des cris, et plus rien. Le garage avait prit feu, et ma mère est morte sous mes yeux. Par m-ma faute... »
Elle me mordait la lèvre inférieure avec de plus en plus de force. Sa voix tremblait, et elle serraient ses mains comme pour se retenir de fuir.
« J'ai découvert ça y'a deux ans. J'me suis énervée en plein examen. Les ampoules ont sautées, le matériel a prit feu devant mes yeux. Il y avait ce bruit assourdissant qui m'énervait encore plus et tous les élèves qui couraient partout. J'ai... fait sauté le réseau, en m'énervant juste un peu. Un tout... petit... peu... »
Elle tourna les yeux, le regard, la tête. Mordillant toujours sa lèvre qui commençait à saigner, elle déglutit. Sa voix tremblait toujours et bientôt, son cœur se mit à battre aussi fort que ce jour-là, comme si elle pouvait à nouveau entendre cette alarme assourdissante et voir les élèves courir partout à nouveau.
« Deux élèves ont perdu la vie ce jour-là. Et c'est de ma faute. Parce que j'ai été stupide. Parce que je me suis énervée... Parce que je... j'ai ce... »
Cette fois, s'en était trop. Elle relâcha sa pauvre lèvre qui n'avait pas demandé à être si maltraitée. Cela restait léger, mais la douleur qu'elle s'auto infligeait sans même que se soit volontaire grandissant avec les battements de son cœur qui s’accéléraient. Alors, elle se roula en boule comme un chaton l'aurait fait pour se protéger. Elle se protégeait d'elle-même, encore et toujours. La tête dans les genoux, elle releva un petit peu les yeux pour croiser le regard de Kurai, presque honteuse de le regarder dans les yeux après lui avoir raconté ça.
« Tu vois... On est pareil. »
Et c'était flippant. Jamais encore elle n'avait rencontré quelqu'un comme elle, qui pouvait la comprendre comme Kurai était susceptible de le faire. Elle tenta un sourire. Mais échoua lamentablement. Elle se résigna à ne plus essayer tant que ses larmes n'auraient pas arrêté de couler sur ses joues roses.
Pour la première fois depuis deux ans, elle avait raconté son histoire à quelqu'un.
Pour la première fois, elle se sentait humaine.
Ou presque.
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MessageSujet: Re: [-16] Le courant d'air embarrassant. [KURAI|JESS]   [-16] Le courant d'air embarrassant. [KURAI|JESS] EmptyMer 20 Mai 2015 - 16:03



Pareils






La réaction de Jess suite à ses confidences le prit par surprise, mais, bizarrement, il ne s’en étonna même pas. Peut-être parce que c’était précisément de ce dont il avait besoin en ce moment-même. Car la jeune femme le prit soudainement dans ses bras, sans qu’il puisse réagir, et l’enlaça ainsi pendant quelques secondes. Le jeune homme se retint pour ne pas pleurer, à ce moment très précis. Mais, heureusement pour lui, Jess le relâcha avant qu’il ne craque complètement. Il avait toutefois profité de cette brève étreinte, qui, il le sentait, leur avait donné à tous les deux un minimum de force, lui, pour écouter, elle pour raconter.

Car à ce moment-là, Kurai posa sa question. Et, comme pour lui, Jess resta figée quelques secondes, hésitantes. Et, comme pour lui, elle finit par se décider à raconter son histoire. Elle le regarda droit dans les yeux et lâcha six mots. Six mots qui le paralysèrent. Elle se détourna, comme si elle n’avait pas la force de continuer à le regarder après cette révélation. Et Kurai continua de garder le silence, car il avait senti que son amie n’avait pas fini. Alors, elle reprit la parole. Et, à nouveau, ses mots le paralysèrent d’effroi. Chaque mot que Jess prononçait était comme un poignard qui s’enfonçait dans le cœur du nippon. Il aurait pu penser que la raijin inventait une histoire ou reprenait la sienne propre parce qu’elle ne voulait pas raconter. Mais cette pensée ne l’effleura jamais. La souffrance dans sa voix était trop authentique pour être un mensonge. Et, en un sens, cela expliquait cette étrange connexion qu’ils avaient ressentie la première fois qu’ils s’étaient rencontrés. Il gardait le silence, continuant d’écouter, se retrouvant dans chaque mot. Se perdant dans chaque mot. Continuant de vivre ce passé. Continuant de saigner.

Il ne s’en était pas rendu compte. Mais les larmes avaient finalement commencé à couler, rythmant les paroles de Jess. Il ne sanglotait pas. Les larmes se contentaient de couler en silence. Les battements de son cœur s’accélérèrent à mesure que la voix de Jess se faisait plus tremblante. Et chaque coup de poignard le faisait battre plus vite. Finalement, elle se tut et se roula en boule en pleurant. Elle releva la tête, regardant un Kurai qui n’osait pas réagir, et, finalement, donna les coups de poignard qui manquaient pour l’achever. Cinq mots. Cinq mots lourds de sens. Qui se fichèrent droit dans le cœur du raijin… Oui, définitivement, ils étaient pareils. Ce n’était pas qu’une impression qu’ils avaient eu. C’était un fait avéré. Toujours en larmes, elle tenta d’esquisser un sourire, mais celui-ci ressemblait plus à une grimace qu’à autre chose. Elle finit par renoncer…

A ce moment-là, dans un mouvement impulsif protecteur qui était sans doute bien dérisoire, il la prit dans ses bras et la serra contre lui, sans lui faire mal, comme s’il pouvait se dresser tel un bouclier qui la protégerait de ces mauvais souvenirs. Il la maintint contre lui. Et, en même temps, ses doigts se serrèrent sur la veste, comme s’il pouvait retenir toute la souffrance de Jess… Mais dans le même temps, il laissa éclater la sienne. Les larmes devinrent rivière. La rivière devint torrent. Et, sanglotant, il serra la jeune femme contre lui. Leurs larmes se mêlèrent, renforçant leur similitude. Et brisant leur solitude. Les deux solitaires l’étaient-ils encore vraiment, suite à ce moment ? En vérité, peu importait. Seule comptait pour chacun des deux la présence de l’autre. Toujours pleurant et sanglotant, Kurai finit par murmurer un seul et unique mot à l’oreille de Jess.

-Merci.

Ce mot voulait tout dire. Et pourtant, il ne représentait rien. La remerciait-il parce qu’elle ne s’était pas éloignée de lui quand il lui avait révélé son passé ? La remerciait-il parce qu’elle lui avait raconté son passé ? La remerciait-il pour une autre raison ? Sans doute lui-même l’ignorait. Mais sans doute la remerciait-il pour toutes ces raisons à la fois. Ou bien peut-être simplement la remerciait-il d’être elle, tout simplement. Les deux jeunes gens continuèrent à pleurer dans les bras l’un de l’autre pendant encore quelques minutes. Le monde n’existait plus, pour eux. Seule comptait cette bulle dans laquelle ils étaient.

Finalement, Kurai fut celui qui rompit cette étreinte en s’éloignant de Jess de quelques centimètres. Il eut un sourire amer, mais qui, en un sens, était presque apaisé. Parler lui avait clairement fait du bien. Et, sans aucune hésitation, pleurer aussi. On néglige bien souvent le pouvoir des larmes. Il eut à nouveau un sourire qui ressemblait volontairement à une grimace.

-Quel sacrée paire on forme, tous les deux, quand même, tu trouves pas ?

Il lui sourit à nouveau. Et, même si son sourire semblait amusé, comme normalement, il restait triste. Après tout, même s’il avait commencé à accepter ce passé, il était encore loin de s’en être remis. Et c’était sans aucun doute la même chose pour Jess. Le silence plana encore pendant quelques instants avant que Kurai ne se relève du lit et ne tende sa main non immobilisée à Jess pour l’aider à se relever. Avec un léger sourire, il s’expliqua :

-Je crois que je n’ai pas fini de te faire visiter mon appart’, il reste encore la chambre d’amis. Après tout, on était là pour ça, au départ. Donc autant finir, non ? Même si cette petite sieste nous a sans doute fait du bien à plus d’un égard… Donc si mademoiselle veut bien se donner la peine…

Il mima une révérence en souriant, mais ce sourire n’atteignait pas ses yeux. Bien entendu, il se contentait de leur offrir une diversion. Ils avaient tous les deux besoin de se changer les idées, cela lui paraissait une évidence. Bien entendu, aucun des deux n’était dupe, mais au moins pouvaient-ils tout de même faire semblant. Même s’il semblait tout aussi évident que les choses ne seraient plus pareilles entre les deux raijin maintenant qu’ils s’étaient confiés. Leur lien était sans conteste plus fort que jamais…






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MessageSujet: Re: [-16] Le courant d'air embarrassant. [KURAI|JESS]   [-16] Le courant d'air embarrassant. [KURAI|JESS] EmptyJeu 21 Mai 2015 - 18:16

Un mouvement impulsif, un mouvement rassurant. Un mouvement qui, sans doute, restera gravé dans les mémoires. Un mouvement pourtant si simple et si anodin. Mais cette fois, c'était loin d'être anodin. Non seulement c'était la première fois qu'il la serrait ainsi contre lui, mais en plus il ne s'était pas retenu face à la jeune femme. Etrangement, elle avait à la fois apprécié le « geste », mais elle l'avait détesté également. Elle l'avait détesté parce qu'elle n'aurait sans doute jamais voulu le voir dans un état pareil. Mais après tout, elle aussi, elle lui avait montré des faiblesses qu'elle n'aurait jamais apprécié que l'on voit. Pourquoi, face à lui, elle n'avait eu aucune difficulté à s'ouvrir ? Ils étaient étroitement liés par leur passé semblable, liés par leur magie qu'ils ne semblaient pas plus apprécié qu'un chat apprécie la pluie. Liés par le destin ? Ou simplement par autre chose de bien plus profond.

Alors plongée dans un état de sanglotage profond, elle sentait les doigts de Kurai venir serrer au plus fort la veste que portait le brunette. Elle pouvait parfois sentir quelques unes de ses larmes venir couler dans ton cou dénudé. Entre deux sanglots, un murmure lui parvint à l'oreille. Surprise, elle ouvrit les yeux en grand puis, elle passa ses bras autour du jeune homme, glissant ses mains dans son dos et venant le serrer contre elle comme elle avait pu le faire plusieurs minutes avant. Alors, enlacés, ils laissèrent simplement éclaté leurs émotions.

Ce fut Kurai qui rompit le premier leur étreinte soudaine et chaleureuse, bien que causée par des événements tragiques du passé. Jess, surprise, releva la tête vers lui. Les yeux encore embués, elle utilisa sa main pour essuyer les dernières larmes qui s'en échappaient.

« Quelle sacrée paire on forme, tous les deux, quand même, tu trouves pas ? »

Elle hochait la tête, laissant s'afficher un léger sourire en coin. Elle savait que ce sourire était loin d'être le plus beau qu'elle avait pu offrir, mais c'était le mieux qu'elle pouvait faire à ce moment-là. Elle se sentait légère, mais très lourde également. Ses yeux lui paraissaient lourds, mais son cœur était assez léger pour rendre un sourire même imparfait à la personne qui lui en offrait un amusé. Elle n'était pas dupe, Jess. Elle savait que derrière ce sourire amusé, il y avait toujours la personne blessée et triste. Elle éprouvait une certaine forme de bonheur à avoir écouté son histoire. Oui, maintenant, elle savait qu'elle n'était plus seule.

« Je crois que je n’ai pas fini de te faire visiter mon appart’, il reste encore la chambre d’amis. Après tout, on était là pour ça, au départ. Donc autant finir, non ? Même si cette petite sieste nous a sans doute fait du bien à plus d’un égard… Donc si mademoiselle veut bien se donner la peine… »

Il changeait de conversation. En même temps, il n'y avait plus grand chose à dire, maintenant. Mais Jess, ça lui plaisait bien, de visiter la chambre d'amis. Elle sourit alors, prête à continuer la visite qu'ils avaient commencé déjà plus d'une heure plus tôt. Que le temps passe vite lorsque l'on est en bonne compagnie ! Alors, Kurai lui fit une sorte de révérence et, amusée, Jess se leva. Alors, elle s'approcha de lui, doucement.
Qu'est-ce que je fou, encore ?
Ses cheveux flottaient doucement, venant chatouiller son cou dénudé et exposé à la vue de tous.
Ça t'a pas suffit de te laisser aller comme une gosse face à lui ?
Un visage sérieux, sur lequel on ne lisait plus ni la peur, ni la tristesse. Peut-être seulement une certaine forme d'apaisement.
Jess, ça suffit.
Son visage très proche de celui de son hôte, elle pouvait à présent sentir son souffle chaud. Alors, sa main prit la main libre du jeune homme, pour qu'il ne s'échappe pas.
C'est trop tard, maintenant.
Elle s'avança à nouveau, légèrement, jusqu'à frôler les lèvres de Kurai. Un frôlement qui paru durer une éternité, mais qui ne s'éternisa pas plus de quelques secondes. Des secondes à la fois tellement longues et tellement courtes. Alors, un baiser appuyé mais pourtant furtif vint se posé juste à la commissure des lèvres du garçon. Juste là, au coin de ces lèvres si douce qu'elle avait pourtant envie de goûter. C'était sans doute une manière de dire merci pour elle, pour l'avoir écouté et surtout pour ne pas l'avoir jugée. Ou peut-être merci de s'être ouvert à elle. Et puis, elle s'éloigna.

Lorsqu'elle eut rejoint la porte de la chambre, elle se retourna vers lui. Elle affichait un sourire clairement amusé, enjoué mais qui avait tout de même une once de gène si on y regardait à deux fois. Un sourire enfantin, où toutes les dents étaient de sortie.

« Bon, on la continue cette visite ? »
Ou tu comptes me retenir ici pour une autre sieste avec toi ?

Une idée folle traversa l'esprit de Jess alors qu'elle se tournait à nouveau vers l'extérieur de la pièce. Son esprit fuma un instant, si bien qu'elle était à deux doigts de se cogner la tête contre un mur pour en faire sortir les démons qui s'y trouvaient. Elle souriait bêtement. Que... Qu'est-ce qui m'a prit ? Je... Elle se concentrait de son possible pour ne pas rougir et, lorsque Kurai passa devant elle pour continuer la visite, elle laissa échapper un léger soupire de soulagement. Au moins, devant elle, il ne la verrait pas rougir. Même si elle ne savait pas trop pourquoi elle avait fait ce qu'elle avait fait. Elle n'était pourtant pas du genre à céder à des pulsions. Mais soit, cette fois, elle n'avait pas pu résister. Alors, ses yeux se posèrent sur ce qu'ils pouvaient voir. Durant plusieurs secondes, elle eu le … bonheur (?) de regarder le postérieur séduisant du jeune homme. Cette fois-ci, s'en était trop pour elle. Elle monta ses mains à son propre visage et se pinça fortement les joues jusqu'à ce que de petites larmes lui montent aux yeux. Alors, Kurai annonçait la visite de la nouvelle pièce. L'air innocent, elle avança simplement sous les yeux attentif du guide d'un jour au fessier attirant qu'elle avait, l'espace d'un instant, eu envie de croquer.
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MessageSujet: Re: [-16] Le courant d'air embarrassant. [KURAI|JESS]   [-16] Le courant d'air embarrassant. [KURAI|JESS] EmptyVen 22 Mai 2015 - 20:55



Une conclusion ?






La jeune femme se releva avec un petit sourire qui n’était certes pas aussi éclatant que tout à l’heure, mais qui semblait tout de même amusé. Puis, toujours souriante, elle commença à se rapprocher de lui. Le jeune homme la laissa faire, intrigué, mais commença à perdre ses moyens alors que leurs visages étaient dangereusement proches. La raijin affichait un air sérieux, presque concentré. Il voulut se reculer d’un pas, mais son amie lui prit sa main libre, l’empêchant de fuir. Alors, paralysé, il la regarda s’approcher à nouveau. Un peu comme tout à l’heure, lors de leur réveil…

Mais cette fois, la scène fut encore plus gênante, car la jeune femme frôlait ses lèvres. Il avait l’impression d’être pris au piège pendant ces quelques secondes qui lui parurent pourtant durer plusieurs éternités. Et, à ce moment très précis, un baiser appuyé se posa juste sur la commissure de ses lèvres. Ce baiser, si l’on peut vraiment appeler ça, ne dura pourtant pas très longtemps, mais pour Kurai, il dura plusieurs heures, durant lesquelles il fut totalement perdu, sans comprendre pourquoi elle avait fait cela si soudainement. Finalement, elle s’éloigna de lui, mais il resta tout de même figé pendant encore quelques secondes. Finalement, elle rompit le charme en lui demanda, depuis la porte de sa chambre, avec un petit sourire enjoué, mais qui montrait pourtant un peu de gène, comme enfantin, si il comptait continuer la visite. Le jeune homme secoua la tête pour se remettre du choc et s’avança aussi vers la porte.

Il quitta finalement sa chambre et passa devant Jess, préférant qu’elle ne voie pas le conflit qui se livrait à l’intérieur de son esprit. Car oui, actuellement, son esprit était en proie à une véritable tempête d’émotions trop confuses pour qu’il puisse vraiment en identifier une seule. Et pourtant, s’il devait être honnête, il ne regrettait absolument pas ce qui venait de se passer. A la vérité, il avait même plutôt apprécié. Et une partie de lui aurait préféré que ce baiser en soit un véritable… C’était donc dans ces tourments que le jeune homme conduisit son amie jusqu’à la chambre d’amie. Il lui présenta rapidement la pièce, mais ne s’attarda guère dessus puisqu’il n’y avait rien de notable dedans… Notamment car elle n’était pas décorée, elle était juste strictement fonctionnelle, à savoir un papier peint uni, une armoire, une table de chevet et une lampe de chevet et un lit. Autrement dit, la visite fut terminée plutôt rapidement.

Le jeune homme l’amena ensuite à nouveau dans la salle. Il l’invita à s’asseoir sur le canapé tandis qu’il refaisait deux tasses de chocolat chaud et déposait quelques cookies dans une assiette, qu’il emmena en premier dans le salon. Il remplit ensuite deux tasses, qu’il amena cette fois une par une. Les deux jeunes gens dégustèrent donc en essayant de discuter comme si de rien n’était. Ou plutôt, Kurai essayait de faire comme si ce faux baiser n’avait jamais eu lieu, mais cela se voyait très clairement sur son visage qu’il n’arrivait pas vraiment à en faire abstraction…

Finalement, on sonna à la porte. Kurai échangea un regard intrigué avec la jeune femme et alla ouvrir, profitant de cette diversion qui arrivait malgré tout à point nommé pour lui changer les idées, qu’il n’arrivait pas à faire dévier de Jess et de ce qu’il s’était produit. Quand il ouvrit la porte, il eut la surprise de se retrouver nez à nez avec le serrurier, qui ne s’attendait certainement pas à faire face à un jeune homme qui était torse nu. Il bégaya quelques instants avant de poser sa question.

-Euh… On… On m’a appelé pour débloquer la serrure d’un appartement ici… Vous… Vous sauriez où c’est ?

Le jeune homme le regarda quelques instants et pointa du doigt la porte de Jess. Puis il lui répondit.

-Chez ma voisine. Attendez, elle est ici, je vais la chercher.

Il retourna donc dans le salon et indiqua à Jess que le serrurier était là. Les deux raijins se dirigèrent donc vers la sortie. Le serrurier, en voyant la tenue de Jess, qui était, rappelons-le, uniquement constituée de la veste de Kurai, tiqua et sembla murmurer quelque chose comme des excuses pour les avoir dérangés. Il fit ensuite son travail et la porte de la jeune femme s’ouvrit. Il partit ensuite, comme s’il était gêné. A ce moment-là, Kurai comprit ce qu’avait cru le serrurier et ne put s’empêcher de rougir légèrement. Alors que Jess le remerciait, il se contenta de hausser les épaules, pour dire que ce n’était rien. Il retourna ensuite chez lui après avoir souhaité une bonne journée à la raijin avec qui il partageait tant de chose en lui adressant un sourire.

Quand il eut refermé la porte, il poussa un soupir en se laissant glisser contre le mur. Cette matinée avait été riche en émotions toutes plus variées les unes que les autres. Mais, malgré tout, il était content de cette matinée. Et, s’il avait semblé plutôt expéditif dans les au revoir, c’était simplement pour ne pas trahir le maelström d’émotions qui traversaient son esprit. Et, là, actuellement, malgré les vitupérations de l’hallucination d’Akane, il affichait un grand sourire à moitié rêveur sur son visage. Secouant la tête pour se ressaisir, il se dirigea à nouveau vers le salon et débarrassa. Puis il retourna dans sa chambre…

Peut-être n’était-ce qu’une illusion… Mais il était presque certain qu’il pouvait sentir le parfum de Jess flotter dans l’air, comme une promesse silencieuse… Une promesse d’avenir, qu’il n’arrivait pourtant pas encore à saisir…






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Jess L. Nyström
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MessageSujet: Re: [-16] Le courant d'air embarrassant. [KURAI|JESS]   [-16] Le courant d'air embarrassant. [KURAI|JESS] EmptySam 23 Mai 2015 - 14:04

La visite de la chambre d’amis fut expéditive. Il n’y avait pas grand-chose à voir dans celle-ci, et Kurai ne s’y éternisa pas. Ce n’était pas une pièce qui avait beaucoup d’intérêt, mais elle faisait partie de l’appartement et donc, elle devait être visitée. Par la suite, il invita Jess à venir s’asseoir sur le canapé, dans le salon. Et puis, il disparut en cuisine, laissant la jeune femme en proie à des émotions contradictoires et étranges. D’énormes points d’interrogation venaient se promener dans sa tête. Des questions auxquelles elle n’avait surement pas de réponse. Elle jouait un peu avec les manches de la veste de Kurai, le regard perdu sur ses pouces. Elle soupira un long moment et, lorsqu’elle fut à bout de souffle, elle releva un peu la tête. Kurai vint déposer une assiette de cookies puis, il disparut à nouveau dans la cuisine. Alors, Jess tendit sa main vers l’assiette. Elle y prit un biscuit et vint le mettre dans sa bouche. A moitié croqué, il serait tombé si elle n’avait pas été une pro du mangeage de cookie sans les mains. Mais Jess, elle était comme ça : elle aimait avoir les mains libres. Au moins, elle ne risquait pas de faire griller ce pauvre biscuit qui n’avait rien demandé. Elle pouvait sentir son corps bouillir, son sang qui la parcourait. Elle avait cette sensation étrange. Oui, elle se sentait vivante, vraiment, pour la première fois depuis deux ans. Elle avait eu beau avoir de petites aventures sans lendemain, elle n’avait pas senti son cœur battre aussi fort, jamais eu de pulsion auxquelles elle voulait à la fois céder et renoncer. Elle repensa à ce pseudo baiser, se demandant ce qu’il lui avait pris sur le coup. Pourtant, elle ne le regrettait pas, non. Elle n’avait absolument aucun regret à ce sujet. La brunette pensa un instant, juste un instant, qu’elle aurait peut-être dû céder complètement et venir goûter à ses douces lèvres si attirantes. Elle fut tirée de ses pensées par Kurai, qui apportait une tasse de chocolat puis, il repartit dans la cuisine, laissant à nouveau la jeune femme dans des pensées troubles et sans cohérences, qui mettaient même en cause des éléphants violets. Elle perdu rapidement le fil des éléphants, concentrée à suivre la silhouette du garçon qui repartait vers la cuisine. Car, outre ses fesses, il avait bien d’autres atouts. Jess se surprit elle-même à l’observer. Lorsqu’il revint à nouveau, elle tourna machinalement le regard vers une autre partie de la pièce, gênée. Son regard retomba alors sur la basse qu’elle avait déjà vue un peu plus tôt dans la matinée. Elle se figea plusieurs secondes face à l’instrument avant de baisser un peu le regard.

Elle venait de terminer son cookie et de prendre une gorgée de son chocolat. Avec son sauveur du jour, elle discutait de la pluie et du beau temps, comme s’il ne s’était jamais rien passé. Personne n’était dupe dans cette pièce. Tout le monde savait que le restant des invités faisaient semblant de ne pas savoir que le gâteau horriblement mauvais était fait pas l’hôtesse du soir. Chacun jouait sa comédie, faisant abstraction de ce qu’il pouvait se passer autour de lui, de ce qui avait pu se passer, surtout. Dans le fond, était-ce vraiment bien de faire comme s’il n’y avait jamais rien eu ? Pour le moment, c’était sans doute la meilleure chose à faire, car s’il venait à lui demander ce qu’il s’était passé, elle ne saurait lui répondre. Le silence serait de mise, mais ne serait pas forcément la réponse attendue. Elle ne voulait pas non plus s’attirer les foudres d’une éventuelle petite amie à cause d’un malentendu. Alors, elle suivait le jeu sans vraiment s’en rendre compte. Oui, elle continuait de siroter son chocolat chaud servi gentiment par celui qui l’avait accueilli et de grignoter ses biscuits préférés sans l’aide de ses mains. Le mur derrière lequel chacun d’entre eux se cachait de l’autre tomba lorsqu’on sonna à la porte. Ils échangèrent un regard interrogé, et Kurai partit ouvrir la porte. Lorsqu’il revint, c’était pour annoncer l’arrivée du serrurier. Bien qu’un léger « enfin » trottait dans la tête de la brunette, il était certain qu’elle était également très déçue que ce petit jeu n’ait pas duré plus longtemps. Curieusement, elle aurait voulu savoir qui des deux aurait craqué en premier à ce sujet ; qui aurait fait la première allusion ; la première bourde.

Le serrurier se mit au travail, alors que Jess attendait sur le pas de la porte. Elle n’était pas bête, elle avait très bien vu le haussement de sourcil de l’homme aux outils. Elle avait seulement fait semblant de ne pas y prêter attention. Semblant de ne pas avoir vu. Semblant de ne pas savoir à quoi il pensait. L’homme fit son travail, et, comme gêné, reparti par là où il était arrivé. Jess remercia Kurai avec un joli sourire dont elle ne connait pas encore le secret, et, elle reprit le « chemin » de chez elle. Elle poussa la porte de son appartement et, jetant un œil à côté, elle vit la porte de Kurai se fermer. Alors, elle rentra chez elle et referma la porte derrière elle. Elle fit quelques pas et, un petit peu plus loin, croisa le grand miroir de l’entrée. Son regard se posa immédiatement sur sa silhouette fine, sa peau blanche, ses longs cheveux bruns et surtout sur la veste qu’elle portait actuellement. Elle se figea face à l’image que lui renvoyait l’objet, alors, elle se laissa glisser par terre. Assise face au miroir, appuyée contre le mur, elle se sentait très bête de lui avoir emprunté sa veste ainsi. Avec le temps qui se profilait, il risquait d’en avoir besoin. Mais pour le moment, un sourire amusé apparu sur son visage. Dans le fond, elle était très contente de ne pas lui avoir rendu sa veste. Elle était contente de l’avoir encore sur le dos. Cette source de chaleur à moitié ouverte lui procurait une étrange sensation de bien-être. Elle ne saurait dire combien de temps elle est restée ainsi, blottit dans cette veste qui n’était pas à elle, mais une chose étai certaine : elle avait ce parfum qu’elle appréciait tout particulièrement, le sien.
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