Débarquement en Normandie ou presque... [ Pv Brooky]

L'air se parait d'un voile de fraicheur qui venait s'engouffrer sans permission dans les narines de Yubel. Son corps était faible, tous comme son esprit qui émergeait d'un sommeil comparable à un gouffre sans fond. Elle mit du temps avant de pouvoir respirer de nouveau correctement, elle suffoqua les premiers temps avant de retrouver son calmes les secondes qui suivirent. Ce retour à la réalité, cette extraction des bras de Morphée avait un choc tel qu'il fallait du temps même pour Yubel avant de se rétablir. L'interrogation fut sa première pensée, avant d'être entrainée dans une mer abyssale de doute et d'incertitude. Elle gardait son sang froid avec rigueur mais, était contrainte d'avouer son extrême impuissance face à la situation.

Elle ne voyait rien... certes... c'était un fait indéniable cependant, l'endroit où elle se trouvait lui paraissait en total contraste avec son monde à elle. Là où une aveugle n'aurait du voir qu'une même vision monochrome de noir, elle, elle voyait un horizon totalement différent du sien. Un horizon qui la prenait au dépourvu tant par sa spontanéité que par sa nature. En quelque sorte, rien ne lui prédisait quelque chose de bon pour son avenir. Une information, quelque chose, rien ne permettait à Yubel d'afficher une expression autre que celle monotone qu'elle avait l'habitude d'arborer.

Soudain, quelques pas se firent entendre, le sable venait flouter grandement le son qu'ils produisaient mais, Yubel pouvait discerner clairement quatre personnes venant vers elle. A en juger par le bruit dégager et le temps entre chaque pas, c'étaient quatre hommes à n'en pas douter. Une déduction rapide et brève lui faisait dire que ce n'était surement pas pour l'aider qu'ils étaient là. Serrant quelque peu le poing, un seul faux mouvement de leurs parts et c'était le K.O assuré.

- Hé ma jolie, tu es nouvelle ici ? Fait pas cette mine de déprimée soit au moins contente que nous soyons là... Hé les mecs, regardez elle est aveugle !

L'un d'eux s'approcha un peu trop près d'elle après de multiples moqueries sur sa condition. Celui-ci ne put d'ailleurs pas rire longtemps, son bras fermement tenu pas la jeune aveugle commença alors à craquer dans un concert de son mélodieux. Yubel n'avait besoin de personne pour se défendre, sa cécité n'était qu'un handicap que lui avait infligé la vie, rien de plus. Le bras de l'homme ne mit pas longtemps à l'entrainer dans une inconscience totale, la douleur était bien trop grande pour que son esprit puisse le supporter longtemps.

Elle put néanmoins entendre quelques sons de lames dégainées et aiguisées. Dépourvue de réelle appuie sur ce sol sablonneux, elle se retrouvait bien désemparée malgré sa petite démonstration de force. Serrant légèrement les dents, elle regardait toujours le sol sans afficher aucune expression, petite aveugle insignifiante qu'elle était. Au fond, tout allaient de pire en pire, comme un long crescendo allant vers les enfers. D'abords cette évasion forcée de son monde et ensuite cette agression totalement montée par les joies de l’aléa. C'était à s'en demander si elle avait vraiment mérité tous cela...

Dans les nuages, dans la lune même ! Tête en l'air, dans ses pensées Brook ne faisait pas attention à ce qu'elle faisait. Était-ce à cause d'heures de sommeil non rattrapaient ? D'avoir oublié de prendre dans la semaine quelques jours de congé ? Difficile à dire, mais une chose était sûre, la nippo-américaine avait le visage plongé dans la brume ce matin-là.
Cela avait commencé par l'oubli total de ses toasts dans le grille-pain, tartines ayant rappelaient leur existence grâce à leur doux effluve de brûler... Puis par le fait de s'être aspergé de shampooing sec au lieu de déodorant...bref, voilà le type de matinée qui expliquait très bien le pourquoi du comment à la question : pourquoi Brook est-elle toujours d'humeur massacrante.

Mais bon, il fallait voir le bon côté des choses, c'était samedi, le jour de tranquillité et repos bien mérité ! Enfin, de « repos ». Repos à la manière Brook Chase Sparrow, un footing matinal.
S'armant de son sweat et ses écouteurs, la demoiselle était prête pour brûler les calories que lui offraient les chips et autres « cochonneries » délicieuses et indispensables pour passer une après-midi telle une larve devant un écran !

C'était donc submergeait par sa playlist contenant d’innombrables « jouissances auditives » que la New-yorkaise enchaîner les foulées, chantant une chanson très adaptée au fait qu'elle poursuivait sa course ; Headphone actor. Mais pas n'importe quelle version ! Non, By Lisa je vous prie !
Sauf que, jouissance auditive voulait dire attention portait uniquement sur cette dite jouissance. Par conséquent, pas sur son itinéraire. C'était ainsi que la demoiselle avait atterri sur le sol sablonneux de la plage. Comment l'avait-elle remarquée ? Buter dans le sable et faillir à s'étaler de tout son long tête la première était un moyen assez efficace pour la sortir d'une transe !

-...J'étais pas censé partir vers la galerie marchande pour boire un café ?...Wow, sérieux, j'suis douée pour dévier de direction...

Se grattant l’arrière du crâne, Brook soupirait. Que faire ? Faire demi-tour maintenant, ou profiter du calme de la cric ? Après tout, la vue de l'étendue d'eau salée n'était pas vilaine, et puis, ces lieux furent ceux ayant eu l'honneur d’accueillir et d'être foulé par les premiers pas de l'arrivante déboussolée qu'était l'encapuchonné quelques mois plus tôt. Ah, que de souvenirs. Pas forcément radieux car bien sûr, elle aurait préféré ne jamais se trouver ici, mais d'un côté, souvenirs n'étant pas si mauvais... C'était vraiment étrange à comprendre et difficile à expliquer...

Lorgnant l'horizon et balayant du regard la plage désertique, Brook put s'apercevoir que, non, elle n'était pas si désertique que ça. En effet, des bagages jonchaient le sol.

-Tiens tiens...y'a un air de d'jà vu...

L'adolescente disait cela en songeant à son arrivée, à ses valises échouées, tout comme leur propriétaire, sur le sable, accompagnée d'une lettre expliquant la situation. Serait-ce là le cas d'un début de nouvelle vie sur Awashima d'un petit demi-dieu ? La femme aux cheveux verts ne voyait que cette possibilité ! Elle continua son analyse des lieux jusqu'à poser son regard sur un groupe d'environ cinq individus. Cependant, vu les gestes et les intonations de voix qu'elle pouvait ouïr de là où elle était lui disaient que, ces gens n'étaient pas là pour faire ami-ami. Enfin, ce n'était pas ses oignons, les querelles de voyous n'étaient pas les plus spectaculaires, juste les plus ridicules, orchestrées par des weshs se pensant fortiche en gueulant comme des putois pour marquer leur présence ! Toutefois, elle tilta à l'entente d'un mot « aveugle ». Ces types s'attaquaient à un être non-voyant, sans défense ?!

Retroussant ses manches, elle s’apprêtait à aller dire deux mots à ses fouteurs de troubles lorsqu'elle les vit détaller par eux-mêmes. Laissant seule derrière eux, une jeune femme dont la mèche rouge ne passait pas inaperçue. Enfin, pas plus que la teinture de la miss Sparrow...
S'approchant doucement de la demoiselle devant avoir une quinzaine d'années et plus, Brook secoua sa main devant ses yeux, comme pour s'assurer que cette dernière était bel et bien atteinte de la plus profonde des cécités. Aucune réaction... Arf, va falloir communiquer par oral, chose détestable pour la semi-aphone.

-Euh... Ça va ?

Se contenta-t-elle de dire. Vive la première impression sérieuse !

Le premier bruit fuit celui d'une mâchoire volant en éclat sous la paume gracieuse mais ferme de la jeune fille. Elle n'avait que faire de leurs armes aiguisées, les instruments de mort qu'ils avaient apporté avec eux n'étaient pas suffisant pour faire trembler Yubel bien au contraire. Elle avait fait cela toute sa vie, elle avait du se faire respecter, de force même pour pouvoir survivre dans le monde impitoyables qu'était le sien. La faiblesse était l'équivalence de la mort, marche ou crève, cela avait toujours été le seul dicton qui reposait sur le destin de cette aveugle bafouant la logique.

Le sang giclait un peu partout, elle n'y allait pas de main morte, dans le même instant, son corps vint se faire marquer de légère coupure. Seule contre tous et désarmée, elle ne pouvait pas en sortir totalement indemne, même l'absurde avait une limite dans ce spectacle peu commun. Après quelques échanges assez fracassant, ils commencèrent à prendre la fuite, le gibier qu'ils avaient tenté de chasser étant bien trop gros pour eux. Simples amateur, Yubel récupérait néanmoins son souffle en se disant prête à recommencer si l'idée folle de revenir à la charge germait dans leurs esprits.

Alors qu'elle fut comme emportée dans une abysse de réflexion, elle ne remarqua même pas la présence d'une autre personne qui s'approchait d'elle. Elle était bien trop submergée par le plein d'information qu'elle avait du emmagasiné en peu de temps pour réellement prêter attention à ce qui se passait autour d'elle. Tellement qu'elle ne put même pas remarquer la présence de l'individu alors que celui-ci se situait à seulement quelques mètres d'elle.

-Euh... Ça va ?

Extirpée de ses pensées, ses yeux blancs et vides se jetèrent vers la présence inconnue. Elle ne ressentait aucune crainte envers cette personne mais quelque chose de plus émergeait d'elle. Une sorte de sixième sens supplantant sa vue permit à Yubel d'entrevoir cette personne. C'était comme si elle avait en face d'elle une sorte de lumière éclatante, un silence chaud et une caresse mélodieuse à la fois. Ce que pouvait ressentir un aveugle était une chose que seul un autre aveugle était capable de comprendre. Yubel avait en l'espace de quelques secondes brisées toutes les barrières du monde physique pour contempler pleinement cette personne.

- Magnifique...

Ce simple mot fut portée vers cette présence qui troublait fortement l'esprit de la jeune fille. Ce sentiment de chaleur, elle n'avait encore jamais ressenti cela auparavant. Sa sensibilité face au monde était totalement différente de celle d'une personne normalement, on l'aurait traité de folle si elle avait exposé ce qu'elle ressentait à ce moment précis. Passant sa main sur une petite plaie ensanglantée, elle parla de nouveau en espérant recevoir de l'aide plutôt que des coups cette fois -ci :

- Où suis-je ? Sais-tu quelque chose sur ce qui m'arrive ? Et qui es tu ?

De toutes ces questions, c'était la dernière qui importait le plus à Yubel. Étrangement, elle ressentait un besoin quasi oppressant d'en connaitre plus sur celle qui allait peut être l'enlever de ce mauvais pas.

Suite à ma question, la demoiselle au regard sans vie posa ses yeux, que la cécité ronge, sur l'encapuchonnée face à elle. Maintenant que Brook regardait de plus près l'état de la jeune femme, elle trouvait sa question bien idiote car à première vue, non, ça n'allait pas. Peut-être même avait elle jeté un froid avec cette demande, car l'inconnue ne lui répondit pas. Peut-être ne l'avait-elle tout simplement pas entendu ? Ou alors, peut-être était elle étrangère. En effet, les traits faciaux de la femme à la mèche rebelle rouge lui donnaient des origines nippones. Origines tout à fait plausibles étant donné qu'elle semblait avoir débarqué sur cette île à cause d'un « don » que connaissait bien l'américaine.
Doutes sur la nationalité de la demoiselle devant des évidences lorsque cette dernière ouvrit pour la première fois la bouche.
“美しき”soit « utsukushii » se traduisant par beau, magnifique. Bien que le Japonais n'était pas la langue maternelle de la New-yorkaise, enfin si, étant donné que sa génitrice était nippone... Enfin, bref, Brook n'avait pas grandi avec cette langue. Bien que cette langue n'était pas celle avec laquelle elle fut élevée, l'adolescente en connaissait les bases. À une époque elle s'était mise en tête d'apprendre la langue de sa mère qu'elle n'avait jamais connue, c'était de là qu'était née sa passion pour la littérature et les artistes musicaux nippons. 
Comment expliquer qu'elle connaisse un mot si complexe alors qu'elle ne connaît que les bases de la langue du pays du soleil levant ? Eh bien, notre protagoniste pouvait remercier les traductions d'openings d'animés. « Utsukushii zankoku na sekai» ending d'un animé parlant d'une humanité moyenâgeuse confrontée à des humanoïdes gigantesques. Le titre voulant dire « ce magnifique monde cruel »... Bref, grâce à ce genre de petits détails que beaucoup qualifieraient d'inutile, la demoiselle se débrouillait plutôt bien pour comprendre ce langage étranger. Bien que la pratique n'était pas aussi bonne que la compréhension auditive.

« Zut...Elle n'a pas dû comprendre ce que je lui ai dit...D'ailleurs...Pourquoi « magnifique » ? Bah...C'est pas important je présume...Ou j'ai juste pas compris ce qu'elle a dit... »

S’éclaircissant la voix, Brook cherchait les mots justes. Car bien qu'elle chantait parfaitement en japonnais, parler et faire des phrases n'étant pas apprises par cœur lui était bien difficile. Elle espérait donc juste qu'elle n'allait pas parler à la manière d'un robot en surchauffe.

-Ahem...Eto...Daijobu ? Eto...hum...Do you speak english ? Nihongo o hanashimasen …

La demoiselle perdue parlait en même temps que l'américaine, si bien que la susanoo ne savait pas si cette dernière l'avait écouté. La jeune femme avait parlé beaucoup trop vite pour qu'elle comprenne toutes ses questions. Pour tout dire, elle ne comprit que la dernière, étant « quel est ton nom ».

-Eto...Watashi wa...Brook desu...Anata wa?  D-Do you speak english ?

Demanda de nouveau la jeune femme. Car, temps qu'elle ne savait pas cela, il était inutile de se lancer dans de grands discours. D'ailleurs, Brook se demandait bien ce qu'elle allait pouvoir faire de la jeune femme ci cette dernière se trouvait dans l'incapacité de parler anglais...D'autant plus qu'elle devait agir vite car la nouvelle arrivante avait une lésion sanguinolente qu'il valait mieux désaffecter au plus vite.

-Eto...Watashi wa...Brook desu...Anata wa? D-Do you speak english ?

Elle n'était plus dans son pays, c'était ce que lui avait indiqué les paroles hasardeuses de la femme qui se tenait face à elle. Femme ? Fille... C'était une chose compliquée à déterminer pour la jeune Yubel, la voix de celle qui l'avait abordée avait un timbre difficilement reconnaissable pour une non voyante. D'autant plus que ses paroles n'avaient pas été fluides, trop peu pour réellement aider l'aveugle qui cependant avait compris les grandes lignes de sa première phrase.

Le suite ne lui était pas non plus inconnu, elle avait tendance à parler dans sa langue natale comme tout humain le faisait cependant, c'était environ une dizaine de langues étrangères qu'elle avait apprit à maitriser durant son enfance. Faire partie de l'élite n'était pas une chose aisée, surtout lorsque sa famille avait pour nom Kirihara. Soupirant, elle dut s'adapter à la situation comme elle avait toujours fait et utiliser son anglais qui était facilement du même niveau que sa première langue.

- Oui... Je peux parler anglais... Je... Où suis-je ? Vous m'avez amené ici pour une rançon ? Non... Tous ceci n'a pas de sens.

Malgré son sang froid, la plaie qui ne cessait de saigner s'avérait être bien plus importante que prévu. Le sang s'était déjà déversé à flot et avait commencé à brouiller l'esprit de Yubel. Essayant de s'aventurer sur le sable en ignorant son interlocutrice, elle savait qu'elle devait d'abord se soigner avant de résoudre ses problèmes de question. Trébuchant alors sur celui-ci, elle mordit le sable à pleine dent et une légère frustration s'échappa de son corps. Pourquoi devait-elle être aussi pathétique en tout point ? Incapable de se débrouiller toute seule ! Voilà qu'elle était blessée, perdue, et avait comme seule nourriture du sable et du sel !

- Pitoyable...

Même cela, elle l'avait prononcé en anglais s'en vraiment s'en rendre compte. Se relevant difficilement, ses forces s'étaient envolées en quelques minutes à peine. Se mordant de honte la lèvre inférieur, elle se retourna vers sa première rencontre en ces lieux et du rabattre sa fierté :

- Je... Aide moi... Je t'en supplie...

Elle rougissait de honte mais, elle savait lorsqu'il fallait tirer sa révérence en dans ces conditions, il était claire qu'elle ne pouvait pas survivre en continuant dans cet état. Ainsi, elle devenait de nouveau dépendante d'une autre personne, sensation qu'elle n'avait de cesse ressenti tout le long de sa vie.

Ainsi donc elle était dans la capacité de parler anglais, voilà qui était une bonne chose. Mais, bien qu'elle eût répondu, et même questionné l'Américaine, cette dernière ne répondait pas, totalement focalisée sur sa plaie. Cette dernière tachée, le maillot de la demoiselle d'une tâche vermillon, noyant les tissus...
Bien que l'informer de sa situation sur l'île était important, son état de santé l'était bien plus. Oui, à côté d'une telle blessure, Brook ne pouvait pas répondre à des questions comme ci de rien était.Bien que l'informer de sa situation sur l'île était important, son état de santé l'était bien plus. Quitte à s'attirer les foudres de la jeune femme qui perdrait patience, quitte à se faire traiter de tous les noms parce qu'elle refusait de lui expliquer, elle préférait ça à avoir une mort sur la conscience. Une fin causée par une lésion aussi petite serait minable en plus...

Alors que la susanoo s'apprêtait à lui proposait de l'aide et surtout à jeter un œil à la coupure sanguinolente, la nippone tenta...Une tentative. Oui, Brook n'avait pas trop compris ce qu'elle avait voulu faire, se relever peut-être ? En tout cas, le résultat fut qu'elle s'était retrouvée à plat ventre sur le sable, le visage en plein dedans...
L'encapuchonnée s'empressa alors de se mettre à genoux près d'elle afin de la voir d'un peu plus près.

-E-Et, ça va ? Tu tiens plus debout ?...

Cependant, elle n'eut pour seule réponse un mot qui semblait s'adressait à celle l'ayant dit, « pitoyable ». Ainsi donc la jeune femme se trouvait pathétique alors que, pour Brook, elle était plutôt remarquable. Car, malgré la douleur qui devait la parcourir, elle avait tout de même essayer de se remettre sur ses pieds, et elle venait d'ailleurs d'y parvenir.
Le premier réflexe qu’eut l'Américaine lorsqu'elle s'était redressée fut de tenir par l'épaule la nippone afin de la soutenir au cas où elle serait prise de vertige et tomberait. C'était à ce moment-là que, l'expression gênée, non, honteuse, l'adolescente à la mèche flamboyante pria l'aide de sa camarade.

Brook fut d'abord surprise, car la simple idée de laisser derrière elle une femme blessée et perdue ne lui était pas, et ne lui serait jamais, venu à l'esprit. Mais, elle ne fit que sourit et lâchait un petit soupire mélangé à un gloussement avant de répondre.

-Bien évidemment ! J'vais pas laisser quelqu'un qui saigne autant derrière moi comme si de rien était ! Je suis méchante, mais quand même. Surtout que t'as besoin d'infos sur l'île non ? Je te préviens, je serais loin d'être la meilleure guide, mais c'est sur moi que t'es tombée !

Posant son regard vers la tache de sang ne cessant de gagner du terrain sur le t-shirt -d'ailleurs, merci à ce pauvre haut qui, sans lui, la blessure serait recouverte de sable à cause de la chute précédemment...- l'aphone soupira et sortit son téléphone. Heureusement qu'elle l'avait toujours sur elle celui-là.

-Écoute...Je t'aurais bien amené chez moi pour vérifier ta blessure, mais...J'habite au centre-ville et ça fait une trotte à pied..Et vu ton état, tu ne tiendras pas la moitié de la route ! Alors j'appelle une ambulance, ok ? Et puis, au moins à l'hôpital si c'est grave, ils sauront quoi faire. Je suis pas médecin moi...Toute façon on n'a pas le choix. Ça serait ballot, nan ? 

Ses derniers mots étaient dans le but de la faire un peu sourire et d'apaiser un peu cette femme qui devait être totalement déboussolée. Puis, sans plus tarder, elle composa le numéro des urgences, expliqua la situation, indiqua leur position, raccrocha... Il ne leur restait plus qu'à patienter et en attendant.. Faire connaissance...