Ecoute la voix de la nature...

La brise légère et froide annonçant l'hiver soufflé en cette douce matinée. Le sol était encore humidifié par le passage de la rosée matinale, les oiseaux chantonnaient leurs louanges quotidiennes. Bref, c'était une bonne journée qui semblait s'annonçait. Les événements récents à la fête foraine avaient fait que la jeune Sayuri s'était enfermée deux jours chez elle, refusant catégoriquement de sortir parmi la foule. Elle s'en voulait tant pour tous les dégâts causés accidentellement, elle n'osait plus passé près du portail de la foire sans avoir avec elle l'argent nécessaire aux remboursements des forains. Cependant, la jeune fille ne pouvait pas rester tapie dans l'ombre éternellement c'est pourquoi, elle décida en cette journée d'aller se changer les idées au parc qu'elle avait aperçu lors d'une promenade de santé quelques jours avant le désastre du parc d'attractions. L'endroit était verdoyant et les cris de joie des enfants s'y amusant étaient aux yeux de la blonde un endroit parfait pour passer une agréable journée, sauf si un petit voyou détenteur de pouvoir et aimant les embrouilles ne se pointe là-bas... Mais il fallait rester positif et ne pas penser à ce genre de fâcheuses éventualités.

Vêtue de sa splendide robe bleu ciel fétiche, son serre-tête rouge sur le crâne et ses ballerines assorties à ce dernier qui coiffait soigneusement sa chevelure blonde platine. Sayuri empoigna son ombrelle et rangea dans son sac son carnet de croquis ainsi que ses fournitures, direction le parc du centre-ville!
Une fois sur les lieux, un large sourire se dessinait sur les lèvres de l'adolescente. C'était un véritable havre de paix et de joie. Les enfants jouaient, les coureurs s’entraînaient sur les pistes et les sentiers, les pêcheurs pouvaient librement faire le passe-temps au lac, bref, il y avait tout pour plaire à chacun.

S'asseyant sur un banc, la blonde posa son ombrelle qu'elle avait prise au cas où la météo viendrait à changer, et sorti de son sac son calepin et se mit à dessiner un groupe de canards barbotant dans l'étang.
Soudainement, une ombre cachait la lueur pâle du ciel dans le dos de la dessinatrice. Se retournant, elle aperçu en contre-jour une silhouette qui semblait regarder l'esquisse du dessin de la jeune fille.

Une voix douce s'élevait, l'inconnu ou plutôt l'inconnue qui avait accidentellement interrompu Sayuri s'excusait de la gêne occasionnait. Cette jeune femme s'exprimait de manière très polie, c'était agréable à entendre et à la fois bizarre. Mais il valait mieux un surplus de bonnes manières qu'aucunes non?
Dans un large sourire, l'artiste lui répondit.

-Ce n'est rien ne t’inquiètes pas! Et euh...À l'entente du mot "oeuvre" la jeune fille ne pût s'empêcher de rougir."Oeuvre" est un bien grand mot mais c'est très gentil!

Plissant les yeux pour distinguer plus précisément son interlocutrice, Sayuri distinguait alors la forme d'une longue robe d'un blanc immaculé magnifique de style lolita gothic très jolie et de qualité. La jeune fille avait un visage aux traits fins, ornée de grands yeux d'un rose pastel peu commun mais, en vue de ses yeux semblables à deux rubis éclatants, la blonde ne pouvait rien dire à ce sujet! La longue chevelure cendrée de l'inconnue était tout comme la toison de Sayuri, ondulée. En fait, les deux adolescentes avaient plusieurs points communs. Des longs cheveux clairs et ondulés, une peau de porcelaine et toutes deux vêtues de longues robes. Deux petites poupées de collection!

Faisant signe de la main de venir s'installer à ses côtés, Sayuri poursuivit, toujours accompagnée de son sourire radieux et sincère.

-Je m'appelle Sayuri, et toi?

Une fois la jeune femme installait aux côtés de la nippone, elle se présenta sous le nom de Jeanne... Jeanne... La blonde ne parvenait pas à prononcer la suite correctement, cela donner quelque chose comme "Ian Airônu Maidan". Il n'y avait vraiment pas à dire, depuis son arrivée sur cette île anglophone l'adolescente avait de fortes difficultés sur certains points. Il y avait par exemple beaucoup d'expressions qu'elle ne comprenait pas et avec certains accents elle avait horriblement de mal à comprendre ce que certaines personnes pouvaient lui dire... C'était handicapant pour faire ses courses.

Malgré quelques mots assez compliqués pour la petite campagnarde nippone, Jeanne expliquait qu'elle devait véritablement avoir un talent pour les arts. Sayuri n'en était pas certaine, elle aimait dessiner rien de plus, elle ne voulait surtout pas prendre la grosse tête en se vantant de ses croquis. Au contraire c'était depuis toujours une jeune fille haïssant se montrer meilleur qu'autrui. Lorsqu'elle posa à nouveau son regard vers les canards barbotant dans la mare, elle remarqua avec tristesse que ces derniers c'était envolés. Pas de modèle, pas de dessin ni plus ni moins. L'adolescente leva alors la tête, contemplant la voûte céleste. Les nuages régnaient toujours en maître, cependant aucune goutte de pluie ne venait s'écraser sur le sol. Elle se leva donc, tapotant les plis de sa robe pour la remettre correctement et se tourna vers la jeune femme lui tenant compagnie qui était encore assise sur le banc.

-Que dirais-tu de faire un tour dans le parc? Il paraît qu'il est magnifique! Je n'ai pas encore eu la chance de le visiter depuis mon arrivée! Dit-elle en souriant.