Himitsu no Kii
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 Une course pour tout changer

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MessageSujet: Une course pour tout changer   Une course pour tout changer EmptyMer 5 Déc 2018 - 8:41

Une petite nouvelle écrite pour un concours. Le thème était "briser les limites". Etant donné qu'elle a été publiée il y a 6 mois, je peux désormais la publier sur d'autres plates formes que celle du concours. Et comme ça, si jamais je perds mes saves à moi, je la retrouverai ici ^^

-------------- o--------------

Rester concentré. Autour de lui, les acclamations de la foule, les encouragements que s'échangent ses partenaires et les injures que s'envoient les équipes adverses couvrent presque le commentaire qui sort des haut parleurs.

Il n'écoute qu'à moitié les laïus officiels, préférant regarder l'écran géant. Il a déjà vu cent fois ce court métrage, qui présente le prix remis aux vainqueurs. Cette maison neuve, aux murs propres et non noirs de pollution, où chaque chambre est aussi grande que l'appartement qu'il partage avec sa cousine, leurs frères, sœurs et parents respectifs. Avec jardin, potager hydroponique, et panneaux photovoltaïques. Le tout flottant à des centaines de mètres au dessus des terres surpeuplées par le réchauffement climatique, bien loin des cités dortoirs comme la sienne.

Les images changent sur l'écran. Deux équipes armées de paintball au centre d'une arène ou flottent des blocs de bétons. Des labyrinthes flottants. D'autres lignes de départ, au sol ou en l'air. D'autres arènes. D'autres épreuves. Un coup d’œil vers le reste de son équipe le fait sourire. Sa cousine vérifie une dernière fois leurs planches, les jumeaux chahutent, et tous trois rassurent la plus jeune, qui distribue les oreillettes.

« Iels sont des milliers, aux quatre coins du globe, et toux n'espèrent qu'une chose : Faire partie des cinq mille futurs habitanx de Lin-Se la première wing-town. Encourageons les, et que les meilleurx gagnent ! »

L'arbitre lève le bras. Coup de feu. Il s'élance. Les autres équipes sont déjà en train de gagner l'altitude la plus haute possible pour repérer les drapeaux. Lui préfère gagner les toits, et faire des cercles autour du point de départ, sautant au dessus des rues peuplées. Prendre de la vitesse lorsqu'on est proche du sol est plus facile, et Dom suffit comme guetteur. Dans son oreillette, Prim indique leurs positions, et surveille leur évolution.

« Dom a repéré nos drapeaux ! Sam, plein nord ! »

Sans ralentir, il vrille son corps, vire de position, et prend de l'altitude vers la zone indiquée. Cam et Cel reçoivent aussi leurs instructions. Dom, leur guetteur, plonge déjà. L'étendard flotte au sommet d'un gratte ciel. Monter à la verticale contre le mur. Attraper le drapeau. Demi tour, redescendre et accélérer encore. Ne pas penser à la chute à cette vitesse. Slalomer entre les bouches d'aération et les mécanismes d’ascenseurs. S'en servir pour accélérer encore. Rejoindre la ligne d'arrivée.

Dom et Cam sont déjà sur la ligne. Iels crient pour l'encourager. Cel est devant lui. D'autres équipes sont en train de se ressouder.

« Le dernier crow est au dessus de toi ! »

Il se déporte juste à temps pour éviter son adversaire. L'autre en profite, le double et le coince entre deux immeubles. Impossible de passer à droite ou à gauche. Impossible d'accélérer. Reste le bas. Il se penche sur sa planche, et pique vers le sol. Redresse au dernier moment, et utilise l'élan pour passer sous son adversaire. Accélérer. Encore. Franchir la ligne.

Cel attrape le drapeau au vol, comme les anciens coureur de relais. Quand il s'arrête enfin en dérapage, leur drapeau est assemblé. Ils ont gagné.

Les deux semaines qui suivent semblent floues. A peine le temps de fêter leur victoire qu'ils sont emportés dans un tourbillon. Découvrir leurs nouvelles maisons, rencontrer d'autres vainqueurs et leurs familles. Déménager, demander à changer d'école. Rassurer les grands parents, qui ont hésité à les suivre, de peur que la ville ne s'écroule. Des journalistes sont venus interroger chaque membre de l'équipe et leurs familles, même sa sœur qui n'a pas six ans, et qui leur a fait visiter, avec la fierté de son âge, sa chambre ''rien qu'à elle et qu'elle a eu un peu peur au début de dormir sans entendre les ronflements de sa grand mère à côté''.

Pour la première fois depuis deux semaines, l'équipe se retrouve seule chez lui, pour échanger leurs impressions. Prim raconte avec humour sa découverte des légumes frais, qui ont vu le vrai soleil et pas livré en sachet sous vide. Comme elle, iels ignoraient qu'il faille enlever la peau ou les feuilles. Cel s'est même inscrite à des cours de jardinage. Dom envisage de reprendre ses études, libéré de l'obligation de travailler pour aider sa mère à payer le loyer. Cam préfère rester dans la vie active, et veut trouver un travail directement sur Lin-Se, avant que les ''vieux'' ne prennent toutes les places. D'ailleurs les parents de Sam, chômeurs de longue durée sont en train de se former pour des postes disponibles.

La sonnette interrompt ce qui commençait à ressembler à leurs soirées habituelle sur le toit. Lorsqu'il ouvre la porte, il reste figé quelques secondes. Il connaît cet homme. Mais le voir sur le pas de sa porte, les bras chargés de pizza et de bouteilles de soda, lui semble tellement incongru qu'il lui faut plusieurs secondes pour répondre à la question de Cel.

« Matthew Andison... C'est Matthew Andison ! »

Le dire est comme se réveiller. L'inventeur du concept même de l'antigravité. Des wing-board. De Lin-Se. Le type qui a permis à l'humanité de réaliser l'un de ses rêve, voler. Et qui est devenu multi milliardaire en quelques mois à peine, juste avec la vente de véhicules antigrav. Celui qui a organisé la course, tiré les équipes participantes au sort parmi les millions de jeunes de 11 à 17 ans. Qui leur a permis de sortir de la nasse des loyers, de la course au travail et de la précarité. L'homme entre, et dépose son fardeau, comme s'il ne remarquait pas les regards ahuri et admiratifs de l'équipe.

« Ne sachant pas trop ce que vous aimez, j'ai préféré rester classique. Reine, trois fromage, végétarienne... J'espère au moins que tout le monde aime les pizzas ? Pour ma part je commence à en avoir un peu marre, vu que ça fait une semaine que j'en mange tous les jours avec d'autres équipes, mais je ne sais pas trop quoi proposer d'autre... »

Sans s’arrêter de parler, l'homme à posé son fardeau sur la table basse, et sort des tiroirs couverts et verre, comme s'il était chez lui. Le voir s'activer sort peu à peu les jeunes de leur étonnement et iels reprennent leurs places sur les canapés.

« Alors, voyons si je ne me trompe pas... Samuël, c'est ça ? Très belle manœuvre sur la course, j'ai été bluffé. Célica, je suppose, tu as une belle maîtrise des courants aériens. Primrose, redoutable opératrice, n'est-ce pas ? Et enfin... Toi tu dois être Dominique aux yeux de lynx, et ta sœur Camille ? Redoutable piqué au fait. »

Tour à tour iels acquiescent, rougissants sous les commentaires, et se détendant petit à petit. Il est difficile de ne pas être flatté quand votre idole vous appelle par votre prénom.

« Je tenais à vous féliciter pour votre réussite. Et, dans le même temps, à vous encourager pour la suite. »

Les échanges de regards véhiculent tous la même interrogation, mais c'est Cel qui pose la question.

« Quelle suite ? »

« Je suis allé un peu vite, pardon. Savez vous pourquoi j'ai organisé ces compétitions? Ou plutôt, reprit-il devant le silence, savez vous qui aurait emménagé ici si je ne l'avait pas fait ? »

La réponse leur semble évidente. Même Cel, la plus naïve parmi eux en a conscience. Pourtant il faut quelques secondes avant que Prim ne réponde, doucement.

« Des riches. Des acteurs, des patrons... Les mêmes personna qui mangent encore de la viande, ont des piscines, des voitures essence, et plus que deux enfants autorisé, et viennent dire ensuite que c'est notre faute si la terre va mal. »

Dire ça a un milliardaire, c'est un peu étrange. Pourtant l'homme acquiesce. Malgré les politiques de limitation du nombre d'enfants, la généralisation des fermes hydroponiques, des panneaux photovoltaïques et l'interdiction d'élevage du bétail, la terre reste surpeuplée, avec une montée des eaux qui limite les terres habitables ou cultivable.

« Exact. Plus complexe, maintenant... Savez vous pourquoi on en est arrivé là ? »

Là encore un silence.

« Parce que personne ne s'en soucie ? On remet au lendemain, développe Dom avec hésitation. Ma mère dit que ça fait des années que les puissants auraient du intervenir mais n'ont rien fait. »

« Elle n'a pas tort, mais, et ne te vexe pas, je cherche juste à te faire aller plus loin dans ta réflexion. Qu'a fait ta mère, elle, pour améliorer les choses ? »

« Ben c'qu'elle pouvait ! C'est facile de parler quand on a les sous ! Ma mère elle galère déjà à nous nourrir tous les deux, et si Dom et moi on bossait pas à mi temps on s'rait SDF depuis longtemps ! »

Autant pour le « ne pas s'énerver ». Cam n'aime pas qu'on touche à sa famille. Pourtant, son éclat ne décontenance pas l'inventeur, qui se contente d'un geste d'apaisement.

« Tu as tout a fait raison, Camille. D'un côté nous avons celleux qui ont les sous mais ne veulent rien changer, et de l'autre celleux qui n'ont pas les sous mais veulent changer les choses. Ce qui limite es possibilités. Là où tu as tort, cependant, c'est en pensant que la richesse fait tout. Saviez vous qu'il y a encore 40 ans, on accordait le pluriel au masculin ? »

Sam a du mal à croire quelque chose d'aussi idiot. Rien qu'appliqué à leur groupe, accorder au masculin rendrait ''invisible'' la majorité de leur équipe. Pourtant, Cel, Dom et Prim, plus cultivés, approuvent de la tête.

« C'est complètement con ! »

« Il y a un siècle, c'est notre conjugaison actuelle qu'on aurait jugé ''complètement con''. Et savez vous qui a fait changer ça ? Demande l'inventeur avant de reprendre devant le silence. Les jeunes. Ça a commencé par des débats sur les réseaux sociaux. Des tentatives sous le regard parfois moqueur des plus âgés bien pensants. Et puis petit à petit une orthographe et une grammaire ont émergées. Au point qu'on a commencé à l'enseigner à l'école il y a une vingtaine d'années. »

L'idée les laisse perplexes et en même temps étonnement fiers. Iels ont toujours entendu dire, à la télé ou sur le Net qu'iels étaient des bonx à rien, que « les jeunes » ne se rendaient pas compte des réalités de la vie, qu'il fallait les guider et les éduquer. C'est Prim qui la première fait le lien.

« Vous voudriez qu'on fasse pareil ? On est que des enfants... Même en étant sorti du système pour le moment, on sera pas suffisant... »

Prim continue à bafouiller, mais iels comprennent à peu près ce qu'elle a perçu. Même en comptant les autres équipes, iels ne sont que cinq mille. Pour changer le monde, ça fait peu.

« Je ne ''veux'' rien, Primrose. Je vous donne un coup de pouce. Libre à vous de le saisir pour changer les choses. Sais tu ce qui fait que vous êtes à mon avis les plus capables de le faire ? Votre âge. Plus on vieillit, et plus on a peur de changer les choses. On sait ce qu'on perd mais pas ce qu'on gagne. Et même moi, je sais que je n'aurai pas plus le courage de changer la société. Alors que vous... Quand on peut se lancer à 200 à l'heure au milieu des immeubles, on devrait pouvoir se lancer ailleurs, non ? »

La comparaison les fait sourire.

« Je dois vous laisser réfléchir à tout ça. Je n'attends pas de réponse, bien sur, mais je tenais à ce que toux vous sachiez mes motivations. Et j'ai d'autres pizzas à apporter à d'autres équipes. »

L'homme parti, le silence se prolonge longuement dans le salon, chacun prit dans ses réflexions.

« Cap'tain ? On essaie de changer le monde ? »

Le ton est moqueur mais ce qu'il lit sur les visages doit se lire sur le sien aussi. Changer le monde. Effacer ses limites.

« Bah ça a l'air d'un chouette défi, non ? »N
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