Portefeuille égaré {pv Faë}

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Il avait fallu du temps à Mélodie pour consentir à mettre un pied pour la première fois à Amishawa. Il ne lui avait guère été facile d’accepter sa nouvelle situation, et encore à présent elle ne voulait pas y croire. Elle, une fille tout à fait normal, avait fini sur une île inconnue peuplée de gens aux pouvoirs surnaturels surréalistes. En quelques jours, Mélodie avait pu assister à plusieurs démonstrations de ceux-ci. Et en toute franchise savoir que de tels individus joncheraient son quotitien l’effrayait. Si jamais l’un d’eux se mettait à lui chercher des noises, Mélodie se savait incapable de se défendre. Dès lors dans ce nouvel environnement peuplé de loups affamés, elle n’était qu’un petit agneau feignant d’appartenir à la meute. Mélodie avait gardé contact avec Elina, la jeune fille qui lui avait tant expliqué sur ce monde, lui avait promis soutien et aide en cas de besoin. Ainsi, notre camarade avait hérité de son numéro de téléphone sur son portable. Toutefois Mélodie ne l’avait pas appelée une seule fois depuis.

Ses bottes s’enfonçaient profondément dans la neige des trottoires, les conditions météos s’étaient brusquement dégradées durant la nuit précédente avant de finalement présenter une certaine accalmie matinale. Toutefois en ville seuls les grands axes principaux avaient été déneigé et sablé, de ce fait beaucoup de rues se retrouvaient impraticcable à cause de la neige. Ainsi le centre ville d’Amishawa était comme pour ainsi dire à l’arrêt. Rares étaient les commerces ouverts, tout comme les véhicules osant se risquer sur les routes glissantes. Dès lors que faisait Mélodie dans une ville pour ainsi dire gelée ? Et bien, notre camarade s’était rendue à un entretien d’embaûche dans un fastfood. Ce dernier s’était globalement bien passé, mais vu qu’elles étaient plusieurs pour la place, on lui avait dit qu’on lui communiquerait une réponse par e-mail d’ici quelques jours. De ce fait, ayant fait ce qu’elle avait à faire, Mélodie en profitait pour se balader dans cette ville au paysage hivernal envoûtant.

Vu que tout était pratiquement fermé, il n’y avait pas grand-chose à faire que de se promener. Toutefois, elle avait entendu dire qu’un marché de Noël se tenait encore sur la place malgré la date festive bien tassée. On était à quelques jours passés de la nouvelle idée, c’était donc pour elle sans doute la dernière occasion de s’y rendre avant fort longtemps. Arrivée sur le dit endroit, il n’y avait plus qu’une poignée de commerçants, certains n’avaient pas ouvert leur roulotte étant donné que la neige avait considérablement réduit le nombre de clients journaliers. Emmitoufflée dans sa grosse doudoune, ses mains lovées dans ses poches, Mélodie s’avançait en zieutant les différentes marchandises sans vraiment chercher quelque chose en particulier. Toutefois lorsqu’elle tomba sur un stand de crêpes, elle eut envie de s’accorder un petit plaisir. Mais ce fut alors qu’elle remarqua avec effroi que la poche ventrale de son sac en bandoulière était ouverte et que son portefeuille ne s’y trouvait plus.

Oh non ! C’est pas vrai !? Gros moment de panique, Mélodie sentait son corps accélérer ses battements dans sa poitrine. Elle venait d’égarer son portefeuille et elle avait tout son argent dedans. Ou tout du moins celui qu’elle avait gardé de côté pour ses petits extras et ses loisirs, mais cela représentait tout de même une sacrée somme. L’avait-elle oublié lors de son entretien au fastfood ? Non, elle se souvenait de l’avoir encore en sortant de ce dernier. De ce fait, Mélodie n’avait aucune idée du moment où elle l’avait perdu. Et le mieux qui lui restait à faire était de revenir sur ses pas, mais en toute franchise, Mélodie gardait peu d’espoir de le retrouver. Soit quelqu’un l’avait pris, soit il était tombé dans la neige et s’était perdu. Mais bon, il fallait tenter au moins le coup avant de renoncer.

Sujet: Re: Portefeuille égaré {pv Faë} Mar 19 Jan 2016 - 23:06

Rick se promenait tranquillement, guettant une occasion. Il savait que, dans le coin, les proies faciles ne manquaient pas. Il lui suffisait juste d’être à l’affut pour pouvoir avoir un beau butin Et il venait justement de repérer sa proie du jour, il ne lui restait plus qu’à espérer qu’il ferait une bonne pêche. Mais la jeune fille qu’il avait repérée présentait quelques indices qu’un œil aiguisé comme le sien pouvait percevoir sans aucun problème. Il décida alors de la suivre à une distance raisonnable, avant de pouvoir commencer à agir.

Quand il eut effectué quelques repérages, il utilisa son pouvoir du vent pour s’envoler et se retrouver rapidement devant sa cible. Et il s’avança vers elle, comme n’importe quel badaud qu’elle pouvait croiser. Quand il se trouva à sa hauteur, ses doigts agiles firent délicatement glisser la fermeture éclair de la sacoche. Et, sans se faire aucunement repéré, il glissa sa main dans la poche désormais ouverte. Ses doigts se faufilèrent et se refermèrent rapidement sur le portefeuille tant convoité. Il retira sa main avec diligence et reprit son chemin comme si de rien n’était. Il ne s’était même pas écoulé quelques secondes.

Il reprit son chemin en sifflotant, fier de son nouveau larcin. Au poids, il pouvait deviner qu’il n’avait peut-être pas touché le plus gros lot possible, mais il avait tout de même gagné sa journée. Mais, soudain, alors qu’il se dirigeait vers chez lui, il se figea. Il n’arrivait soudainement plus à avancer, même en essayant de toutes ses forces. Et il sentait ses forces l’abandonner. Une grand fatigue l’envahissait sans qu’il ne comprit pourquoi. Il essaya de tourner la tête et réussit à distinguer derrière lui de longs cheveux à la coloration bleue nuit. Et soudain, elle parla, d’une voix glaciale.

-Tu ne bouges pas plus que ça. Je déteste les petites frappes dans ton genre. Alors tu vas commencer par me donner gentiment ce portefeuille.

Elle tendit la main. Et, alors même qu’il voulait résister, il sentit avec effroi son corps obéir à l’injonction de cette étrange femme. Son bras se tendit et il donna le fruit de son larcin à l’autre, qui lui arracha presque des mains. Puis elle parla à nouveau, toujours de cette voix froide comme la nuit.

-Très bien, tu vois quand tu veux ? Et maintenant, tu vas rentrer chez toi et disparaître de ma vue.

L’emprise qu’elle semblait exercer sur lui se dissipa et il se dépêcha de partir, se demandant ce qu’il venait de se passer. Mais une chose était sûre, il ne tenait absolument pas à la recroiser de sitôt.

Pendant ce temps, la jeune femme, qui se doutait de l’effet qu’elle avait provoqué chez ce gamin, regardait le portefeuille qu’elle venait de récupérer. Elle hésita quelques seconds puis elle se résigna à l’ouvrir. Parce qu’il lui serait clairement plus facile de trouver à qui appartenait ce portefeuille si elle regardait l’identité de son possesseur.

Sur le passeport, elle vit la photo d’une jeune fille aux yeux dorés et aux cheveux argentés. Le nom indiquait Mélodie Gravier et elle était apparemment belge. Bon, c’était déjà ça de pris. Maintenant, il fallait qu’elle la repère. Et si elle restait à cette hauteur, elle n’y arriverait jamais. Alors, utilisant son vol d’ombre, elle s’enfonça dans celle d’un bâtiment à proximité, pour se retrouver sur le toit de celui-ci. Elle se dressa, telle une vigie et condensa ses pouvoirs pour créer une paire de jumelles. Elle les porta à ses yeux et commença à parcourir la foule pour chercher le visage de la fameuse Mélodie.

Rapidement, par chance, elle tomba sur le visage inquiet de la jeune fille. Pour une fois, la chance lui souriait. Utilisant encore son pouvoir, elle redescendit du toit du bâtiment, puis se dirigea vers Mélodie. Elle lui tapota l’épaule et lui tendit le portefeuille tout en s’excusant.

-Excuse-moi ? Je crois que ceci t’appartient. Désolée, j’ai regardé dedans, pour voir à qui il appartenait.

Elle s’était adressée à la jeune fille en utilisant la langue française, vu qu’elle avait vu qu’le était originaire de Mons, donc une ville d la Belgique francophone.

Bien entendu, vous l’aurez deviné, cette jeune femme qui maniait les ombres n’était autre que Faërye Fridam…

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Mélodie avait beau chercher, les indices qu’elle avait à sa disposition étaient maigres. Ses chances de récupérer son portefeuille et son argent tenaient plus d’une utopie que d’une réalité. Et alors qu’elle désespérait, Mélodie se fit surprendre par une femme venue l’interpeler en lui tapotant son épaule. Face à cette intrusion, notre amie ne put s’empêcher d’avoir un mouvement de recul. Ayant ainsi par réflexe pris ses distances vis-à-vis de l’étrangère elle put ainsi mieux la jauger avant de se faire surprendre par son usage de la langue française. Celui lui faisait tout bizarre d’entendre à nouveau quelqu’un s’exprimer dans cette langue qui était sa langue natale. Quoi qu’il en soit, cette jeune femme lui rapportait le précieux bien qu’elle avait égaré.

« Merci. »

Les remerciements pouvaient sonner comme un peu fades, mais c’était parce qu’il fallait lui laisser le temps d’encaisser un peu la chose. Il y avait tout juste quelques secondes, elle était en grande panique et voilà que là à présent, on apportait solution à son problème. Bien évidemment, Mélodie se fit un devoir de vérifier le montant de ses possessions, et put exprimer un soupir de soulagement en constatant que le compte qui y était, était le bon. Rangeant alors son portefeuille bien en place, Mélodie focalisa son attention sur sa bienfaitrice.

« Vous êtes française madame ? »

C’était tout ce qu’elle avait trouvé à dire, en même temps que pouvait-elle dire d’autres face à une inconnue ? Quoi qu’il en soit, Mélodie venait sans doute de trouver là une autre personne dans la même situation qu’elle.

La jeune fille sembla pendant quelques instants complètement paralysée, ne pouvant murmurer qu’au faible merci assez fade. Pourtant, Faërye ne s’en formalisait pas. Elle pouvait deviner ce que ressentait la jeune belge à cet instant précis. Elle la regarda donc calmement vérifier le contenu du portefeuille miraculeusement retrouvé. C’était une réaction parfaitement logique après tout. Car qu’est-ce qui lui disait que Faërye elle-même n’était pas la voleuse et qu’elle voulait brouiller les pistes ? La voleuse elle-même aurait eu les mêmes soupçons. Enfin, si, bien entendu, elle avait été assez négligente pour se faire voler son portefeuille par un vulgaire pickpocket qui ne valait donc finalement pas grand-chose et faisait d’avantage partie du groupe des nuisibles que des bons voleurs.

Et finalement, Mélodie poussa un soupir de soulagement en constatant que tout le contenu était encore présent. Maintenant rassurée, elle se tourna vers la journaliste et entama la conversation… Par une terrible erreur.

-Vous êtes française, madame ?

Oulah ! Quelle grave erreur la jeune belge ne venait-elle pas de commettre là ! Voilà qu’elle avait réussi un exploit incroyable ! Elle avait touché en plein dans la vanité de la jeune femme, avec une flèche entourée de fil de fer. Faërye grimaça, touchée en plein cœur, Et, d’une voix qui, étonnamment, n’était plus voix glaciale qu’elle réservait aux petites frappes, mais qui montrait directement sa colère, elle répondit à Mélodie, bien que ses yeux brillaient toujours d’une lueur d’amusement.

-PARDON ? ‘’Vous’’ ? ‘’Madame’’ ? Tu insinues quoi, là ? Que je suis vieille, c’est ça ? Je n’ai que 26 ans, je suis encore une jeune femme ! Alors laisse tomber directement le vouvoiement et réserve-le pour les vieux barbons ! Et laisse tomber le madame aussi ! Je suis beaucoup trop jeune pour être enchaînée avec ces trucs ! J’ai un nom et il est là pour être utilisée, alors tu me tutoies et tu m’appelles Faërye ou Faë !

Sur la fin de ce petit speech, elle se calma et fit un clin d’œil à Mélodie pour lui montrer qu’elle plaisantait. Puis elle entreprit de répondre à la question de Mélodie. Même si en vérité, cela s’avérait assez difficile vu qu’elle n’avait pas vraiment d’existence légale et que, même si elle avait vécu en France, elle ignorait où elle était née. Le Complexe était certes en France, mais elle pouvait très bien venir d’un autre pays. Mais cela, Mélodie n’avait pas besoin de le savoir. Aussi la jeune voleuse se contenta d’une réponse brève.

-En effet, jeune fille, je viens de France.

Notez le choix des mots. Elle n’avait pas menti, mais n’avait malgré tout pas exactement répondu à la jeune belge. Mais elle n’en dirait de toute façon pas plus, et cela, un observateur aguerri aurait facilement pu s’en rendre compte en observant son langage corporel. Elle s’était fermée. Tenter d’aller sur ce terrain pouvait donc s’avérer dangereux. Puis elle posa à son tour une question toute simple à Mélodie.

-ça fait combien de temps que tu es arrivée ici ? Et tu connais déjà ton pouvoir ?

Bien sûr, elle n’allait pas lui faire l’affront de lui demander si elle était française alors qu’elle avait vu son passeport. Cela aurait été complètement stupide. Mieux valait poser cette question là, qui était plus intéressante et permettrait de prolonger la conversation.

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La jeune femme semblait avoir été choquée par sa question, pourtant Mélodie s’était montrée remarquablement polie. La raison de ce heurt ne tarda pas à se faire entendre à ses oreilles. Visiblement les mots choisies par notre adolescente avait blessé la jeune femme dans son amour propre. Cette dernière lui intima alors immédiatement de cesser le vouvoiement avec elle et de ne surtout plus l’appeler madame. Une telle fermeté dans ses paroles surprit Mélodie, qui se contenta pour la peine d’acquiescer car après tout que pouvait-elle faire d’autre ? La jeune femme s’appelait Faërye, et acceptait de se faire appeler par son diminutif Faë. Quoi qu’il en soit, Faë semblait carrément lui reprocher de ne pas l’avoir appelée par son prénom. Mais aux dernières nouvelles, Mélodie n’était pas devin et elle ne pouvait donc guère deviner le nom de tous les inconnus et inconnues qu’elle pouvait croiser dans la rue. Enfin à la fin de son discours animé que Mélodie avait pris très au sérieux, Faë lui fit un clin d’œil pour lui faire soi-disant comprendre qu’elle plaisantait au final au sujet de la boutade qu’elle venait de faire. Mais intérieurement Mélodie se jurait de ne pas essayer de la vouvoyer à nouveau, inexplicablement elle sentait qu’elle risquerait gros à titiller la jeune femme sur ce point. Cette dernière devait souffrir d’un certain complexe.

Quoi qu’il en soit, Faë lui confirma qu’elle était belle et bien française, tout du moins c’est comme cela que Mélodie comprit sa réponse. Et aussitôt cette information enregistrée, la jeune femme vint à lui demander depuis combien de temps elle se trouvait coincée sur cette île. Elle la questionna par la même occasion sur son pouvoir en lui demandant si elle en connaissait sa nature. Voilà qu’elle se montrait bien curieuse tout d’un coup, mais bon, Mélodie ne voyait pas de raison de lui refuser réponses à ses questions.

« Cela fait un peu plus d’une semaine. Et non, je n’ai pas la moindre idée de mon pouvoir. »

** Je n’ai pas le moindre pouvoir tout court, suis une fille tout à fait normale. ** Ouais, c’était encore ce que Mélodie se plaisait à penser. Pour elle, sa venue sur cette île était une grossière erreur, car à aucun moment depuis que ses pieds avaient foulé le sol d’Awashima, à aucun moment de mystérieux pouvoirs s’étaient manifestés chez elle. Elle demeurait donc une fille de tout ce qu’il y a de plus normale dans un monde de super héros et de super méchants. Elina étant une héroïne à ses yeux, et les autres… Enfin soit, Mélodie avait répondu à Faë, et à moins que cette dernière ait d’autres questions ou projets pour elle, notre camarade allait sûrement la laisser pour retourner à son studio. Une mésaventure par journée lui suffisait après tout, elle ne souhaitait pas qu’un autre malheur la frappe aujourd’hui.

Sujet: Re: Portefeuille égaré {pv Faë} Lun 28 Mar 2016 - 22:21

La jeune fille était arrivée récemment, mais semblait n’avoir aucune idée de son pouvoir. Sans doute ce pouvoir ne s’était-il pas encore manifesté. Malgré tout, elle ne semblait pas vraiment perdue. Faërye en conclut qu’elle avait déjà fait des rencontres qui lui avaient permis d’assimiler son changement brutal de lieu de vie. C’était une bonne chose, une jeune fille comme Mélodie se devait d’avoir certains repères.

La jeune fille ne semblait pas avoir de choses supplémentaires à dire ou à rajouter. Il semblait donc que le temps était venu de se séparer. Après tout, ni l’une ni l’autre n’avait quoi que ce fût à rajouter. Alors, avec un petit sourire, Faërye reprit la parole.

-Hé bien, je pense qu’il est temps pour moi de te quitter, je te souhaite une bonne continuation et surtout, surveille bien ton portefeuille. Il y a parfois quelques petites frappes qui essayent de jouer les pickpockets, alors sois prudente et prends bien soin de toi, c’était un plaisir.

Sur ces mots, elle repartit, après avoir adressé un petit signe de la main à Mélodie. C’était une rencontre comme il en arrive tant d’autres, des rencontres sans incidence, finalement. Néanmoins, la voleuse adressa une petite prière silencieuse pour que la jeune fille continue d’aller bien et se fasse complètement à sa vie sur l’île.

De son côté, la jeune femme avait d’autres choses à faire, alors, si elle adressa des vœux silencieux pour la jeune fille, cela n’alla pas plus loin. Elle l’avait aidée, c’était suffisant pour elle. Elle jeta un œil sur son téléphone portable et constata qu’elle avait reçu un message. Elle le lit puis reprit sa route en y répondant, reprenant aussi son chemin.

FIN